Chapitre 3 : Connard mais altruiste.
PV JB
Malgré le fait qu'il était déjà tard, je n'étais toujours pas décidé à rentrer. J'avais préféré continuer à me promener à l'extérieur du centre commercial.
Je suivais les rues, chaque pas m'éloignant toujours un peu plus du centre ville.
- Dis-moi Jaebum, on ne s'éloigne pas un peu trop ? demanda Jackson, au bout d'un long moment à s'abstenir du moindre commentaire, malgré que ce ne fut certainement pas l'envie qui lui en manquait.
Les lampadaires s'allumaient les uns après les autres, suivant presque notre passage.
Il faisait déjà sombre.
- Mais non, contrais-je. Et il n'y a presque personne par ici.
- C'est bien ça qui m'inquiète. Je vais appeler le chauffeur pour qu'il vienne nous récupérer ici.
- Fais comme tu veux, soupirais-je. Mais je me demande bien ce que tu peux craindre, toi, le dur à cuir, ajoutais-je, ironique.
Je ne m'arrêtais pas pour autant. Une étrange impression me poussait à continuer.
Mes pas se stoppèrent devant une ruelle, et j'y scrutais un instant la pénombre.
Soudain, je vis quelqu'un foncer sur moi. C'était une femme. Elle avait l'air absolument effrayée.
Cependant, avant même qu'elle ne franchisse les quelques mètres qui nous séparaient encore, un individu la rattrapa et la tira en arrière.
J'étais complètement déconcerté.
Devais-je agir, ou faire comme si je n'avais rien vu ?
Mon indécision dura quelques secondes, jusqu'à cette brute commence à la frapper. Je fus moi-même surpris d'en être offusqué.
En quoi cela me regardait ? En rien, évidemment.
Mais les cris de la jeune femme semblaient faire écho en moi, m'empêchant de renoncer à lui porter secours.
Je m'élançais vers eux et, sans même contrôler ma force, le frappais brutalement à la tête dans un coup qui produisit un craquement sinistre.
Il s'écroula sur le sol dans un bruit sourd.
Jackson et Yugyeom arrivèrent derrière moi.
- Jaebum tu es fou ! Pourquoi as-tu fait ça ? s'exclama Yugyeom.
En réalité je le savais pas vraiment.
J'attendis quelques secondes que l'adrénaline parcourant chacun des muscles de mon corps s'estompe quelque peu avant de lui répondre.
- Je n'allais pas la laisser se faire tuer sous mes yeux... protestais-je d'une voix autoritaire qui lui sommait de baisser d'un ton avec moi.
- En attendant c'est toi qui aurait pu te faire tuer, tu n'avais qu'a me demander, j'aurais pu le faire, fit-il remarquer.
- C'est bon, écrase, répondis-je au jeune insolent qui semblait croire qu'il savait mieux que moi ce qui était bon pour ma personne. Je sais me défendre moi aussi, je te rappelle.
- Excusez-moi... bredouilla la fille.
Nous tournâmes tous les trois la tête vers elle. Elle se redressa, enfin tenta de se redresser, tout en grimaçant.
- Je vous remercie... commença t-elle à voix basse.
- Vous n'avez pas à nous remercier, la coupais-je. Mais une femme ne devrait pas se promener seule la nuit par ici. Vous devriez tout de suite rentrer chez vous.
Elle détourna le regard, puis baissa la tête.
- Je n'ai plus de chez moi, déclara t-elle d'une voix défaite.
Allons bon, qu'allait-on faire d'elle ?
La voiture était arrivée à l'extrémité de la rue.
Ce que je m'apprêtais à faire ne me ressemblait pas du tout, mais pourtant, sans même savoir pourquoi, je le fis quand même.
Peut être étais-je subitement poussé un geste inexplicable du destin, qui aurait également été à l'origine de l'arrivée de cette femme à mes pieds.
- Venez, dis-je en lui tendant la main. Je vous invite chez moi.
- Jae... commença Jackson.
- Pas la peine de protester. Je sais que c'est une très mauvais idée mais je m'en fiche. Si on la laisse là, elle va se faire tuer sitôt que nous seront repartis. Et je ne veux pas de ça dans ma ville, lui rappelais-je en plantant mes yeux dans les siens et un doigt accusateur sur son torse, pour lui rappeler que je n'aimais pas être contredis, peut importe par qui.
Il s'abstint de rétorquer.
Cela peut paraître illogique, de vouloir empêcher un meurtre alors que j'en avais commis un nombre incalculable, mais il y avait une raison à cela.
Les seules personnes que m'autorisais ou autorisais mes hommes à tuer, était celles qui pouvaient porter une atteinte directe ou indirecte à la sécurité de ma famille.
Point barre.
Or cette jeune femme était une civile, et se trouvait face à moi, sans aucune défenses.
Après qu'elle se fut saisit de ma main tendue avec une légère hésitation, je la soulevais pour l'aider à se relever. Elle me regarda un bref instant de ses yeux hagards avant de lâcher ma main en déglutissant.
Elle avait toujours peur.
Tant mieux, je n'étais pas là pour jouer les anges gardiens réconfortant.
J'avais simplement pour intention de lui fournir un endroit où dormir, pour qu'elle puisse rester en vie.
Et je me foutais complètement de ce qu'il pouvait lui arriver une fois qu'elle serait apte à repartir.
Je la fis rentrer dans la voiture, puis je jetais un dernier regard à la masse informe que formait le corps de l'homme qui l'avait agressée.
Si j'entendais à nouveau parler de lui, je m'en occuperais personnellement.
Yugyeom referma la portière et nous repartîmes en direction de chez moi.
Pendant le trajet, elle se montra silencieuse, n'osant ni parler, ni nous regarder.
Je finis par briser le silence. Si je devais l'héberger chez moi, autant savoir qui elle était. Ne serait-ce que pour éviter d'avoir à m'adresser à elle par un "Eh toi !".
- Au fait, comment vous appelez-vous ? lui demandais-je.
Elle me jeta un coup d'œil et recommença à fixer nerveusement ses mains.
- Keira.
- Et pourquoi n'avez vous plus de « chez vous » au juste ? demandais-je en reprenant les termes qu'elle avait utilisés.
- Je n'avais pas assez d'argent, j'ai été expulsée aujourd'hui. Je ne possède plus rien.
Cette pauvre fille avait vraiment une vie misérable.
- Vous êtes sûr de vouloir de moi chez vous ? me demanda t-elle d'une petite voix.
Au lieu de lui répondre, je l'observais minutieusement.
Je voyais très bien que le comportement qu'elle adoptait en ce moment n'était pas représentatif de sa vrai personnalité. Elle avait l'air d'être originellement une femme forte. Son air farouche devait être lié au fait que toute sa malchance lui était tombée dessus d'un coup, la laissant désemparée et plus complètement maître d'elle même.
Elle se laissait embarquer par des inconnus, parce que cela où autre chose, c'était du pareil au même dans sa situation.
J'aurais presque pu avoir pitié d'elle, si cela avait été dans mes habitudes d'éprouver ce genre de sentiment.
- Je ne suis sûr de rien. Dans l'immédiat je suis juste certain de préfèrer vous voir chez moi, que de de voir votre cadavre en photo à la une du journal de demain.
Elle parut choquée par mes propos. Elle devait sûrement se dire que, même si je l'avais sauvée, j'étais quand même un sacré connard. Et elle avait absolument raison.
La discussion s'arrêta là et plus personne ne parla jusqu'à ce que nous soyons arrivés.
Jackson et Yugyeom descendirent et l'un d'eux tint la portière tandis que j'invitais Keira à sortir la première, avant de la suivre dehors.
Elle était pétrifiée devant les marches, les yeux fixés vers la façade de ma demeure et brillants des lumières accrochées sur les murs. C'était sans doute la première fois qu'elle voyait un manoir de cette taille.
- Vous avez vraiment... une très jolie maison, dit-elle.
- Merci, répondis-je, peu ému face à ce genre de compliments qui ne revêtaient pas plus d'importance que cela pour ma personne. Venez, je vous emmène à l'intérieur.
Elle monta les marches derrière nous. Jackson ouvrit la porte et la retint. Je laissai à nouveau Keira passer devant.
De nouveau, elle s'arrêta pour contempler l'intérieur.
- Vous savez, si vous restez en admiration devant chaque preuve de ma richesse, vous n'êtes pas prête d'arriver à votre chambre, lui fis-je remarquer.
Elle rougis et me suivis dans un couloir. J'ouvris la porte du fond et la laissais passer. Ce n'était que l'une de nos très nombreuses chambres d'amis. Personne ici ne serait gêné de sa présence.
- Vous pouvez vous installer ici, lui dis-je. Il y a une salle de bain attenante derrière cette porte là bas. Si vous avez besoin de manger ou de vêtements, vous n'avez qu'a appuyer sur ce bouton et des domestiques viendront vous apporter tout ce dont vous avez besoin.
Je commençais à ressortir de la chambre, mais je m'immobilisais, me rappelant du dernier avertissement que je devais lui adresser.
- Oh et encore une dernière chose. Ce n'est pas parce que je vous ai sauvée que vous êtes en sécurité ici. Si vous voulez éviter les ennuis, évitez de fouiller, ou même de vous balader dans la maison. J'espère être clair.
Sur ce, je refermais la porte, la laissant seule avec son probable désarrois.
Quand j'entrais dans le salon, je vis mon oncle assis à l'une des tables.
Quand il remarqua que j'étais arrivé, il jeta son journal sur la table et me regarda de la manière "tu sais très bien de quoi je veux qu'on parle", alors que non, je n'en avais aucune foutue idée.
- Tu as quelque chose à me dire ? me demanda t-il, d'un ton qui paraissait très calme mais que je devinais cacher une impressionnante colère.
- Non, rien, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
Il m'agaçait avec ses éternelles devinettes au lieu d'entrer directement dans le vif du sujet.
- Tu invite des gens chez nous, et tu ne pense pas devoir m'en informer ?
Je fusillai Jackson et Yugyeom du regard. C'était forcément eux qui lui en avait parlé.
Jackson haussa les épaules et Yugyeom regarda ailleurs.
Bien, ils allaient voir plus tard, ces deux là.
- Elle n'est pas une menace. Et elle ne va pas rester longtemps, assurais-je à mon si facilement irritable oncle.
- Comment peux-tu dire qu'elle n'est pas une menace alors que tu viens de la rencontrer ? Et si elle était venue à toi pour nous espionner ? Il est hors de question que je te laisse courir le risque de finir comme ton père, après tout les efforts que nous avons fournis afin de te protéger.
- Laissez mon père en dehors de cela. Ce n'est pas un espion, juste une pauvre fille à la rue. Oh et puis zut! Je n'ai pas à me justifier auprès de vous. Si j'apprends que vous essayez de la mettre dehors, c'est vous qui devrez vous trouver un nouveau toit.
- Comment oses-tu...
- J'ose car, au risque de vous le rappeler, c'est moi qui détient tous les pouvoirs ici.
Il poussa un profond soupir pour tenter de se calmer.
- Très bien, agis comme tu le souhaite. Cette jeune femme peut rester ici tant qu'elle ignore tout de nous ; mais si elle découvre ton identité et ce que cette maison sert à cacher, elle devra mourir. Pour le bien du secret ainsi que ta propre sécurité. C'est tout ce que j'ai à dire.
Il ne me laissa même pas le temps de répliquer. Il sortit de la pièce avec toute la dignité possible, tel un magistrat des temps anciens, feignant d'être blessé dans son ego par quelques idées anticonformistes émises au sein de la respectable assemblée.
Il était difficile de tenir tête à ce vieil homme.
- J'espère que vous êtes fiers de vous, lâchais-je en direction de mes « amis ». Je devrais vous virer pour trahison ou insubordination.
- Mais tu ne le fera pas car sans nous tu te ferais chier, fit remarquer Yugyeom, ce sale gamin. Et puis c'est bon, elle a droit de rester, alors ça ne change rien au final.
- Je me suis quand même fait engueuler par le vieux. J'aurais bien aimé t'y voir. Et vous savez très bien que je déteste qu'on conteste mes décisions.
Je m'assis sur l'un des canapés et posais nonchalamment mes pieds luxueusement chaussés sur la non moins somptueuse table basse en argent plaqué, située devant moi.
- Je voulais vous prévenir d'une chose, ajoutais-je. Je lui ai déjà dit de ne pas le faire mais si à un instant vous la voyez se promener dans la maison, vous la ramenez dans sa chambre et vous venez m'en parler. Sauf si elle veut sortir, là elle a le droit bien sûr. Ce n'est pas comme si je voulais l'enfermer...
- Bien, Jaebum.
...
Fin du chapitre 2 tadaaaaaa xD
Vos avis? :3
Que pensez vous qu'il va se passer avec Keira? :O
Comment va t-elle vivre sa situation?
La suite prochainement~
En tout cas : JB, tu es un connard... le sais-tu? x)
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