Chapitre 14 : Comment étouffer un cas de conscience - selon Jaebum.

Bonjour, ce chapitre n'existait pas avant :3 (Ps: Attention lemon) :3

.....................................................................................................................................................................

D'un pas rapide, déterminée à m'éloigner pour réfléchir, je me dirigeais vers ma chambre en espérant qu'il ne m'y suivrait pas, au moins le temps que je me reprenne.

Je refermais à clef la porte de celle-ci, comme j'en avais l'habitude depuis le premier instant, et me laissais tomber sur mon lit, sur le dos, dans la sublime position de l'étoile de mer.

Je me laissais alors tomber au sein des profondeurs de ma conscience, tentant d'y voir plus clair au sein de ce brouillon incompréhensible qu'était mon existence, où beaucoup trop de choses dont je ne saisissais pas même le sens premier se mélangeaient dans le complexe cercle, que dis-je, tourbillon - vicieux et infini - de ma perplexité.

J'étais donc un peu paumée.

- Besoin d'aide ? me demanda, la tantôt utile, tantôt exécrable - mais plus souvent exécrable - allégorie de ma conscience, toujours dans son fauteuil, dont elle ne bougeait jamais. Faisons un résumé de la situation si tu veux bien, dit-elle en ôtant ses lunettes pour souffler dessus, avant de les frotter contre son pull de cachemire blanc, sans même attendre que je lui confirme que je souhaitais ou non connaître son avis. Ce type, un mafiosi, qui t'a éloigné des griffes d'un malade mental à deux doigts de te tuer, te faisant d'abord croire qu'il t'avais sauvé la vie, pour finalement changer d'avis et de se servir de toi comme un objet, et auquel tu appartiens en quelque sortes, t'as baisé pendant toute une nuit après t'avoir fait comprendre à de nombreuses reprises que c'était ce qu'il allait finir par faire, et toi... toi... tu t'es laissé faire !? Mais bordel Keira, qu'est-ce qu'il t'as pris d'entrer dans son jeu ? Et en plus tu reconnais qu'il t'attire, c'est le pompon ! Je te rappelle qu'au départ tu n'étais rien pour lui. Rien du tout. Peut être qu'il s'est laissé aller avec toi parce que tu étais là au bon endroit, au bon moment. Toi comme moi ne l'avons encore jamais vu avec une femme, il avait peut être juste envie de se faire la première venue. Ça ne m'étonnerais pas de lui, dit-elle en posant le livre qui était en équilibre sur ses genoux sur le guéridon à coté d'elle afin de se relever et de taper répétitivement du pied sur le sol. Donc il n'y a pas à tortiller : les sentiments, entre lui et toi, c'est juste un putain de rêve irréalisable. Alors arrête de penser à lui, et la prochaine fois, ne le laisse pas culbuter sans rien dire. Et par pitié, supplie-le de te laisser partir d'ici ! Je ne veux pas qu'on passe notre vie dans cette baraque remplie de meurtriers sans fois ni lois. Et... oh tu m'écoute ?

Je levais les yeux au ciel, n'écoutant qu'à peine ce monologue qui ne reflétait qu'en partie la réalité.

- Tu ne m'aide pas, en fait, lui fis-je remarquer pour la faire enfin taire.

Elle écarquilla les yeux, outrée, avant de souffler brusquement sur une mèche de ses cheveux qui lui retombait devant les yeux et de s'enfoncer à nouveau dans son fauteuil en grommelant.

- Démerde toi alors, conclu t-elle, retournant à son livre, sans rien ajouter de plus.

Je rouvris les yeux, que j'avais temporairement fermé, et fixais le haut du lit.

Je sentais que j'avais le besoin d'aller faire un tour, et non pas de rester ici sans rien faire.

Je déverrouillais la porte de la chambre, et, après m'être assurée qu'il n'était pas là, je m'avançais hors de celle-ci.

Je ne savais pas trop où aller, me contentant de marcher, sautillant un peu de mes pieds nus, en tournant au hasard dans les couloirs de cette maison aussi gigantesque qu'un château princier, croisant de temps à autre une femme de ménage ou un homme costumé qui devait faire partie de ceux qui dormaient là.

Mes pas me portèrent finalement jusqu'à la porte de la cuisine. Je poussais la porte, et constatais avec surprise qu'il n'y avait personne à l'intérieur. Je rentrais, dans l'idée de me servir un truc à boire, quel qu'il soit.

Avançant au sein de cette pièce d'une impeccabilité rutilante, en ayant l'impression que je ne devrais pas être là même s'il n'y avait pas particulièrement de raisons, je me dis que je pouvais certainement rester en paix ici jusqu'à ce que quelqu'un arrive. Au moins, ce ne serait certainement pas lui qui viendrait me trouver dans cet endroit. Il n'avait peut être même jamais mis les pieds dans cette partie de la maison, devant être habitué à ce qu'on lui apporte sa nourriture déjà toute prête, dans n'importe quelles circonstances.

Après avoir déniché une boite de thé, je fis chauffer de l'eau dans la bouilloire et la versais dans une tasse, par dessus le sachet. J'agitais un instant le sachet dans la tasse, observant l'eau se colorer progressivement, puis je portais la boisson à mes lèvres, savourant la chaleur couler dans ma gorge.

Je dû passer un long moment ici, mes réflexions continuant de tourner autour d'une seule et même personne, jusqu'à ce que j'arrive à la dernière goutte au fond de la tasse.

Je commençais à me détourner de la table du milieu de la cuisine, devant laquelle je me trouvais debout depuis le début, lorsqu'une voix se fit entendre à mes oreilles, juste derrière moi.

- On se promène encore dans la maison ? susurra Jaebum par dessus mon épaule.

La surprise me fis lâcher la tasse. Je ne l'avais même pas entendu arriver. Il se pencha en avant, aussi réactif qu'un serpent agressif bondissant sur sa pauvre proie, et réussi à rattraper celle-ci avant qu'elle ne touche le sol.

Il se redressa et la posa sur la table.

Je n'avais pas bougé. Je lui faisais toujours dos, lui se tenant derrière moi, tout proche.

- Je vous ai cherchée, me dit-il sur un ton de reproche. Vous essayez de m'éviter ?

- N... Non, pas du tout, bredouillais-je, cette situation me rendant extrêmement mal à l'aise.

J'essayais de m'écarter, mais, après que je me sois enfin retournée, il ne me laissa pas m'éloigner de cette table contre laquelle je me trouvais appuyée, me retrouvant intimement prise en sandwich entre celle-ci contre mes fesses et cet homme par lequel je me sentais actuellement effrayée.

Délicieusement effrayée... Zut, que m'arrivait-il encore ?

- Pourquoi cela sonne t-il comme un mensonge ? demanda t-il alors.

Je levais les yeux vers les siens. Il semblait aussi perdu dans ses pensées que je l'étais en cet instant.

Je devinais toutefois que celles-ci se trouvaient être d'ordre bien plus violent que les miennes.

Et même si j'en ignorais singulièrement la cause, j'aurais dans tous les cas donné n'importe quoi pour ne pas être celle-ci.

Ce que je m'apprêtais à lui demander n'allais d'ailleurs certainement pas rendre son humeur meilleure, mais il fallait bien que je le fasse à un moment donné.

- J'aurais une question, me risquais-je à dire, en détournant le regard.

- Quelle est-elle ?

J'avalais ma salive, essayant de rassembler mes mots, qui, sentant eux-même le danger venir, semblaient vouloir s'éparpiller dans tous les sens pour m'empêcher de les prononcer.

- Si jamais... je demandais à partir, vous me laisseriez faire ? finis-je par réussir à articuler bien que difficilement.

Le silence qui suivit fut terriblement éloquent. Je n'osais pas le regarder, surtout que je savais qu'il était en train de me fixer avec toute l'affolante intensité dont il était capable.

Il saisit mon menton entre ses doigts et tourna vivement mon visage vers le sien pour me forcer à croiser son regard.

- Vous voulez partir ? demanda t-il d'une voix qui me fit regretter le fait même d'avoir pensé la question dans ma tête.

- Je ne sais pas, répondis-je avec sincérité.

- Même si vous le saviez, pourquoi donc vous laisserais-je faire ? Je pensais avoir été clair là dessus, dit-il en penchant légèrement la tête sur le coté.

J'aurais du m'en douter. Il poussa un léger soupir. Un soupir d'agacement.

- Je n'étais déjà pas de bonne humeur, mais à présent je crois que je suis en colère Keira, annonça t-il d'un ton ennuyé qui me fit frissonner.

Mon dieu. Parce que jusque là, il n'était pas en colère ?

Le prisme de ses émotions se divisait-il en un nombre si incalculable de nuances ?

Je fermais les yeux tandis qu'il rapprochait sa bouche de ma joue.

- Il y a une chose dont je voudrais m'assurer, souffla t-il, avant de s'écarter un peu. Regardez moi.

Je rouvris les paupières pour croiser son regard aussi sérieux qu'emplis d'une autre émotion dont j'avais déjà eu l'occasion d'expérimenter la profondeur.

- Vous allez poser vos fesses sur cette table, tout de suite, lâcha t-il.

Je le fixais avec autant d'ahurissement dont aurait pu faire preuve une jeune collégienne, qui, après avoir tiré un peu trop fort sur son premier joins lors de la petite fiesta de son dernier weekend de liberté avant d'entrer dans les révisions du brevet, apercevrait pour la première fois de sa vie un éléphant rose danser la polka parmi des rangées d'ours en tenues de prêtres.

Venait-il réellement de me demander de poser mes fesses sur la table ?

A son expression, je devinais que je ne l'avais pas rêvé.

Mais pourquoi donc voulait-il que je fasse ça ?

A moins qu'il ne veuille...

Bordel.

Dans la cuisine ?

- J'attends, dit-il.

Je posais mes mains sur ladite table et me hissais dessus, lui rendant avec angoisse son regard, qu'il avait toujours sombre.

- Gentille fille, murmura t-il en s'approchant.

Il posa ses mains sur mes jambes, qui n'étaient couverte que jusqu'au dessus des genoux par une jupe beige, et les remonta sous celles-ci, caressant ma peau de telle manière que la sensation sembla couler dans mes veines pour parcourir le reste de mon corps, remontant directement à mon entrejambe.

Je serrais étroitement les cuisses.

- Tu aime quand c'est moi qui te touche ? demanda t-il.

Ma réaction n'était-elle pas assez flagrante ? Elle devait déjà bien assez me trahir.

Je hochais silencieusement la tête, me demandant au passage depuis quand nous étions passé au stade du tutoiement.

Il poursuivit son mouvement, et se pencha pour m'embrasser, posant ses lèvres sur les miennes, les prenant de manière ferme et autoritaire.

Immobile, je répondis à ce baiser qu'il m'ordonnait de suivre en mordant ma lèvre inférieure.

- Tu aime quand c'est moi qui t'embrasse ?

Jusqu'où allait-il aller comme ça ?

Merde alors, oui j'aimais ça.

- Oui... dis-je, juste avant qu'il ne me couche sur la table dans un mouvement rapide, me donnant l'occasion, sentant celle-ci sous mon dos, de constater le réveil de certaines de mes pulsions tablophiles plus ou moins enfouies au fond de moi.

Je me sentais tout particulièrement proche de cette charmante partie du mobilier.

- Au cas où tu ne l'aurait toujours pas deviné, je vais te prendre sur cette table, Keira. Et j'ai l'intention de le faire également dans chaque putain de pièce de cette maison, parce que tu es vraiment... baisable, gronda t-il à voix basse avant de remonter ses mains jusque sur mes hanches et d'attraper ma petite culotte pour la tirer à lui, la faisant glisser sur mes jambes, et m'en débarrassant finalement.

Je le laissais faire. Je le désirais trop fort pour vouloir l'empêcher de passer à l'acte. Et chacun de ses mots me faisaient tourner la tête.

Il écarta mes cuisses pour se mettre entre elles, les soutenant de ses mains, et il se pencha sur moi, en posant sa bouche sur mon cou.

Je sentis son érection appuyer, à travers son pantalon, contre mon bas-ventre, et un gémissement se fraya un chemin à travers ma gorge, devant résonner contre sa bouche.

- À qui appartiens-tu ? demanda t-il.

C'était sournois.

Il profitait de ma vulnérabilité pour me faire dire moi-même à voix haute que j'étais à lui, me faisant par là renoncer toute seule à mes vains désirs d'échapper à son emprise sur moi.

Mais en y repensant, il y avait quand même pire comme destin que de devenir le plan cul d'un millionnaire beau à tomber.

Même si celui-ci s'avérait souffrir de quelques troubles psychopathes, entraînant chez lui un certain goût pour la violence et le meurtre.

Pourquoi diable avais-je pensé vouloir m'en aller ?

- N'essaye pas de mettre la faute sur moi, me prévint ma conscience, visiblement décidée à ne plus se détacher de son livre.

Hum.

- Réponds, dit-il doucement, avant de lécher délicatement ma peau, tout en lâchant une jambe pour faire voyager sa main plus haut, afin de me caresser à l'endroit le plus intime, soumis au lent supplice de l'attente.

- À vous... répondis-je, dans un souffle, mon dos se cambrant quand il me mordis entre le cou et l'épaule, de manière extrêmement possessive, tout en me touchant... là.

Je n'avais plus aucun doutes là dessus. Vu comment je réagissais au moindre de ses contact, je réalisais que mon corps avait été le premier à comprendre qui était son maître.

- Bien, dit-il d'un ton satisfait, en relevant la tête pour me regarder. Tu devrais donc savoir que je ne laisse jamais partir ce qui se trouve être ma propriété, conclu t-il avant de retirer sa main pour déboucler sa ceinture et faire glisser sa braguette.

Je me mordillais la lèvre en entendant ce son, tandis qu'il ne me lâchait pas des yeux, me scrutant avec une envie dont je ne pouvais probablement que sous-estimer l'étendue.

Il releva une de mes jambes, puis il passa ses mains sous mon bassin pour le soulever vers lui, notre impatience commune n'étant plus désormais qu'à quelques secondes d'être enfin apaisée.

Mon cri résonna de manière fort indiscrète contre les murs de la pièce, lorsqu'il me pénétra d'un mouvement puissant. Il se retira lentement, en fermant brièvement les yeux, avant de réitérer son geste à nouveau, un léger sourire apparaissant sur son visage tandis qu'il observait mes traits, n'exprimant que l'indicible plaisir qu'il était le seul à pouvoir me faire ressentir.

Et ce fut mes yeux dans les siens, sur cette table de cuisine qui ma fois n'était pas si inconfortable, malgré sa dureté, que je me donnai à lui, fournissant la preuve que j'avais décidé de cesser de me mentir à moi même concernant l'existence de ce lien qui nous unissait l'un à l'autre, étant impossible à rompre même si nous l'avions voulu.

Dans un gémissement particulièrement audible, je tournais la tête sur le coté, juste à temps pour constater qu'une femme, probablement l'une des cuisinières, avait ouvert la porte. Elle nous vit, et ouvrit la bouche dans une expression surprise, avant de repartir précipitamment.

Le personnel aurait certainement une très bonne image de moi après cela...

- Ne fais pas attention, murmura t-il d'une voix grave en se penchant pour m'embrasser, mes jambes se trouvant collées contre ma poitrine.

Il entra plus profondément en moi, me faisant geindre contre sa bouche.

Mes mains étaient parties quelque part dans ses cheveux, occupée à les ébouriffer avant de passer mes ongles contre l'arrière de sa nuque.

Au sein de nos bouches, sa langue et la mienne s'amusaient l'une avec l'autre, dans un balais acrobatique chaud et humide des plus affriolants qui dura le temps que mon plaisir monte à son niveau le plus explosif.

Alors que j'étais à deux doigts d'arriver à l'apothéose de cette sensation de pure extase qui parcourait mon corps, il me redressa en position assise en me collant contre son torse, avant de me donner un dernier coup de rein, particulièrement violent, qui me fit jouir en même temps que lui tandis que je l'enlaçais de toute mes forces, prise toute entière d'une série de spasmes d'un divin plaisir.

Je tachais de reprendre mon souffle contre son épaule, mes jambes serrées autour de ses hanches, alors qu'il caressait mon dos.

Sans que je ne comprenne pourquoi, je fus secouée de quelques sanglots, des larmes se mettant à inexplicablement couler sur mes joues.

Il s'écarta de moi, me regardant avec surprise, tandis que j'essayais de maîtriser mes émotions.

- Merde, dit-il en me regardant. Quelque chose ne va pas ? demanda t-il, inquiet en attrapant mon visage dans ses mains pour essuyer mes larmes avec ses pouces.

Comment lui expliquer que dans ma petite tête de fragile je me sentais émue parce que, contre toute attentes, j'étais bien avec lui ? C'était un peu con de pleurer pour ça...

- Ce n'est rien, assurais-je en réussissant à sourire.

Il me contemplait toujours, les sourcils froncés, l'air de se demander s'il avait fait quelque chose de mal.

- C'est juste... que personne ne s'est jamais autant accroché à moi. Je n'ai pas l'habitude, tentais-je d'expliquer.

- Je vois... dit-il, avant de s'écarter de moi pour réajuster son pantalon et d'en remonter la fermeture.

Puis il remit sa ceinture et posa ses mains sur la table, de chaque coté de moi.

Son nez tout proche du mien, il l'effleura brièvement avant de poser ses lèvres sur les miennes, très, très doucement.

Il allait me faire chialer encore plus fort avec sa douceur.

Pourquoi changeait-il comme ça d'ailleurs ? Passant de la plus significative forme d'indélicatesse avant l'acte, à un comportement de gentil bisounours juste après ?

J'étais perdue moi.

Au moins, il n'avait plus l'air fâché.

- Ne me parlez plus jamais de vous en aller. Ça n'arrivera jamais, souffla t-il avant de revenir à ma bouche.

Pour une fois, je songeais à obéir à cet ordre.

...

Si vous pensez que je m'emporte, vous avez tout à fait raison... Vive la tablophilie :3

Mobilisons nous au passage pour sécher les larmes de cette pauvre Keira, mon cœur mouille (euh...)

On se voit au prochain chap :3

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top