Chapitre 10 : Alerte "Homme possessif refusant de se l'avouer".


PV JB

Elle jouait avec mon self contrôle. Et je me devais d'avouer qu'elle faisait cela très bien.

Après la soirée, qui s'était révélée beaucoup plus intéressante que je l'avais imaginé, j'avais dû me retenir pour ne pas la rejoindre dans sa chambre au beau milieu de la nuit pour la baiser.

Elle avait clairement réussi à faire tourner la situation à son avantage.

Il allait à présent falloir convaincre mon oncle, pour tenir ma parole de la laisser sortir de la maison. Ce n'était pas mon habitude de me laisser manipuler par une femme, mais celle-ci avait un petit quelque chose que les autres n'avaient pas. Si elle avait peur de moi, elle ne le montrait pas. Je craignais que mon rapport à elle n'ai définitivement changé.

Sans qu'elle ne soit tout à fait indispensable pour moi, elle demeurait quelqu'un d'utile à la réalisation de mes objectifs. Et elle n'était pas une personne désagréable à fréquenter.

J'en avais même l'envie de faire un peu plus que la fréquenter.


- J'ai dit non.

Je tapotais de mes doigts sur la table, agacé. Ce vieillard était difficile à faire changer d'avis.

Je l'avais déjà dis non ? Mais peu importe.

- Puisque je vous dis que cela ne présente aucun risques. Si elle veut sortir, laissez-la faire. Elle va finir par se rebeller contre moi, sinon.

- Tu peux très bien faire en sorte qu'elle t'obéisse mieux que cela. Depuis quand laisses-tu les femmes te donner des ordres ? Je ne te pensais pas si faible.

- Il ne s'agit pas de faiblesse, rétorquais-je. Je vous défend de l'insinuer. Et à quoi bon être le chef si vous pouvez contester chacune de mes décisions, je vous le demande.

A force de le pousser dans ses retranchements, je fini par obtenir, bien que difficilement, ce que je voulais. Puis j'en informais Keira.

Elle me remercia et, après un instant d'hésitation, se saisit de la carte de crédit que je lui tendait entre mes deux doigts, tandis que je fixais sans un mot l'expression indéchiffrable qu'elle afficha par la suite.

- C'est la moindre des choses, lui assurais-je. Dépensez sans compter, même si je me doute que c'est déjà ce que vous aviez l'intention de faire.

- De toute façon votre argent est sale, donc autant le dépenser, répondit-elle en envoyant ses cheveux en arrière.

Elle sortit dignement, sans un regard pour moi.

« N'essayez pas d'emprisonner une lionne dans une cage, ou elle tentera de vous mordre. Laissez-là juste partir avec son habituel dédain. Mais alors vous ne pourrez plus la rattraper... sauf si vous êtes un lion » pensais-je en affichant un sourire carnassier.


PV Keira

Je n'en revenais pas qu'il m'ait offert une carte de crédit. Avait-il tant d'argent qu'il ne savait même pas quoi en faire ?

Mais pourquoi donc me posais-je la question ? Il était évident que la réponse était oui...

N'ayant personne à aller voir, j'allais uniquement faire les magasins.

J'avais un budget illimité avec moi, alors je ne privais absolument pas et achetais tout ce qui me faisait envie. Pour la première fois de ma vie.

Cela me faisait tellement de bien de retrouver une activité un tant soit peu normale après ces derniers jours mouvementés. Mais l'après midi passa tout de même bien trop rapidement à mon goût et je me retrouvais déjà à devoir rentrer.

Sur le chemin du retour, je m'interrogeais. Sur ma prochaine mission, sur la façon dont les choses allaient se dérouler... Et sur l'Après.

Que se passerait-il lorsque Jaebum aurait finalement trouvé ce qu'il cherchait ?

Allait-il me jeter dehors, ou au contraire allait-il me garder pour continuer de "travailler" avec lui. Enfin, pour lui plutôt. Ma relation avec lui se comparait d'avantage à un honteux abus de pouvoir qu'à une cordiale collaboration.

Toutefois j'espérais secrètement qu'il n'allait pas me renvoyer d'où je venais, sans rien. Un retour au point de départ, comme si tout cela n'avait jamais eu lieu. Je préférais encore choisir la deuxième solution, même si cela impliquait de carrément devoir vendre de la drogue ou... de tuer à nouveau.

C'est vous dire les changements qui s'étaient produits dans mon esprit en quelques jours. L'instinct de survie pouvait parfois se révéler être une chose effrayante.


Le lendemain soir, je devais à nouveau retourner jouer la comédie devant Emilio. Mais il y eu un léger changement au plan de départ.

Avant que je ne passe la porte pour sortir de la maison, Jaebum me prit à part.

- Je viens avec vous, dit-il.

Il me fallut un moment pour assimiler ce qu'il venait de me dire.

- Je vous demande pardon ? m'étonnais-je.

Il soupira et regarda autour de lui, comme pour s'assurer que personne n'entendait.

- Si je vous laisse y aller seule, vous allez sûrement passer à coté de tout un tas de choses. J'ai besoin de voir cette personne, de l'entendre parler. Je saurais dire si il ment.

- Mais comment allez vous expliquer votre venue ? Ce n'était pas prévu.

Il me regarda, et sembla se rappeler que je ne pouvais pas deviner les idées étranges qui lui traversaient l'esprit.

- Je ne porterais pas de masque et je ferais comme si j'étais l'un de vos gardes. Emilio ne connaît pas mon vrai visage, je ne risque rien.

J'étais hautement perplexe face à ce qu'il me disait vouloir faire.

- Vous êtes certain de vouloir faire ça ? demandais-je.

- Oui, il le faut, assura t-il d'une voix catégorique, qui m'incita tout naturellement à laisser tomber le sujet.

Je ne répondis donc pas. Après tout il faisait ce qu'il voulait, c'était lui le boss.

- Oh, j'allais oublier, reprit-il comme s'il avait sincèrement pu faire abstraction d'un détail crucial alors que ce n'était pas son genre.

Il sortis une chaîne de sa chemise, à laquelle était suspendu un genre de médaillon.

- Vous vous souvenez de cela ? Je vous en ai parlé l'autre jour, me rappela t-il. Vous allez aussi devoir poser des questions là dessus. Je dois en connaître le propriétaire. Tournez vous, ordonna t-il.

Tendant la main vers la chose, je croisais son regard impatient.

- Je peux me le mettre toute seule, lui fis-je remarquer.

- Tournez-vous, répéta t-il en articulant chaque son distinctement, comme si j'étais trop stupide pour l'avoir compris la première fois.

Les lèvres pincées et tout en le traitant mentalement de sale con une fois de plus, je me retournais, lui exposant mon dos nu du fait de la coupe de ma robe.

Il se retira la chaîne et l'accrocha autour de mon cou. Le médaillon retomba lourdement entre mes seins, caché par ma robe. Je sentis ensuite ses doigts brûlants glisser sur ma peau, à l'endroit laissé dénudé par ma robe.

Je tentais de m'éloigner, pour que son contact cesse de me tourmenter. A cause de lui mes nerfs étaient à fleur de peau.

Mais il m'attrapa par le bras et me tira vivement vers lui pour que je lui fasse face. Sa main enserrait mon poignet avec force, mais ce fut avec honte que je pris conscience que son contact me faisait d'avantage bouillir intérieurement qu'il m'incommodait.

Je commençais à excitée par ce type, qui se servait dans sa vie de la violence comme il respirait.

- Une dernière chose, ajouta t-il d'une voix autoritaire, qui laissait présager d'une énième demande indiscutable que je devais m'aviser de suivre avec la même ferveur que les dix commandement sacrés eux-mêmes.

- Quoi encore ? m'exaspérais-je.

Quand allait-il me lâcher ? Lorsque j'aurais pris feu ?

- Ne le laissez pas vous toucher, dit-il, le regard féroce.

Je le regardais, perdue. Mais qu'est-ce qu'il lui prenait tout à coup ?

- C'est un ordre ? furent les seuls mots capable de franchir l'espace formé par ma bouche entrouverte.

- Absolument.


Autant vous dire que suite à cette discussion bien plus que perturbante, le trajet se fit dans une ambiance relativement tendue.

Quand je descendis de la voiture, accompagnée de Jaebum et de deux autres hommes - dont encore une fois j'avais oublié les noms - Emilio me réserva le même accueil à la fois si chaleureux et si irritant que la dernière fois.

- Keira, c'est un plaisir de vous revoir, dit-il en se saisissant de ma main de la même manière que la fois précédente, en ignorant royalement le petit mouvement que j'esquissais afin de me libérer.

- Moi de même Emilio, répondis-je en me replongeant instantanément dans mon rôle de la négociatrice sexy comme dans un bain d'acide chlorhydrique.

- Comment se porte JB ? me questionna t-il, pendant que nous passions la porte.

Je trouvais cette situation extrêmement étrange, puisque je devais répondre à la place de celui-ci alors que, cette fois, l'intéressé serait à coté de moi pour entendre toutes mes réponses de vive voix.

- Très bien, il est impatient de connaître votre décision concernant son offre.

De nouveau dans le même petit salon, nous nous assîmes. Jaebum se disposa juste derrière moi, tandis que les deux autres restaient plantés à l'entrée de la pièce.

- Je m'en doute, reprit-il. J'ai longuement réfléchis à ce sujet, depuis votre visite. Je vais accepter. J'avoue être fortement intéressé, et je n'ai aucune raisons particulières qui me forceraient à refuser.

Le poisson venait de mordre à l'hameçon. Je répète : le poisson venait de mordre à l'hameçon.

Son hypothétique refus était désormais un soucis en moins. Puisque dans le cas où il aurait déclaré ne pas vouloir accepter, j'aurais dû faire en sorte de le convaincre moi-même.

Je pense que vous imaginez de quelle manière.

- Nous sommes donc associés en quelques sortes, déclarais-je en faisant le colossal effort de ne pas laisser transparaître à quel point j'étais soulagée.

Reste impassible Keira, fait comme à la télé.

Il répondit par l'affirmative avant d'éclater d'un rire franc.

La discussion dériva sur les détails de l'offre. Les territoires concernés, les trafics qui en seraient modifiés et tout ce bazar chiffré dont je me contentais de répéter ce qu'on m'avait dit car je n'y comprenais pas grand chose.

- À ce propos, fini-je par dire, votre famille a t-elle déjà conclu des affaires de ce genre avec la notre ? JB ne m'en a pas parlé, et je suis un peu curieuse.

Cette phrase était toute innocente. Ce n'était pas avec ça que je risquais la mort, pas vrai ?

... Pas vrai ?

- Je ne crois pas m'en rappeler, dit-il en réfléchissant calmement. Il est possible que cela se soit produit entre nos deux pères mais je n'en ai pas été mis au courant.

Ça avait l'air bien partit.

- Vous connaissiez son père ? demandais-je habilement, en détournant toujours plus la conversation sur le sujet qui m'intéressait.

- Pas très bien, avoua t-il. Je ne l'ai vu que quelques fois.

J'acquiesçais et continuais la discussion en continuant de lui poser des questions de temps à autre. Plus le temps passais, plus il semblait se rapprocher de moi.

En effet, il avançait toujours un peu plus sur le bord de son siège.

- J'avais une question à vous poser, demandais-je finalement.

Sous son regard curieux, je penchais légèrement la tête pour détacher le médaillon et le lui montrait.

- J'ai reçu ceci en cadeau, mais je ne sais pas de qui il peut provenir. Il y a le symbole de votre famille dessus, est-il possible que cela vienne de vous ?

Et l'oscar de la meilleure improvisation de l'année revient à mademoiselle Keira, sortez moi le champagne.

Il fronça les sourcils et se leva pour s'asseoir à coté de moi. Il pris la chaîne que je lui tendais entre ses doigts et effleura le tigre gravé dans le métal.

- C'est effectivement notre marque, mais cela ne vient pas de moi, répondit-il, surpris. Vous dites que c'était un cadeau ?

- Oui, il était dans un colis à mon nom, et il y avait une carte vierge, mentis-je en me surprenant moi même de parvenir à le faire aussi bien alors que je sentais ma langue s'alourdir de minutes en minutes tellement j'étais figée par le stress.

- Je ne sais absolument pas de qui cela peut provenir, excusez moi.

- Ce n'est pas grave, répondis-je en tendant la main pour le récupérer.

- Je vais vous le remettre.

Un peu réticente, je me détournais légèrement, en pensant au passage à l'étrange ressemblance de cette scène avec celle qui s'était produite plus tôt avec Jaebum.

Et d'ailleurs, les doigts d'Emilio commencèrent à s'aventurer au même endroit.

Qu'est-ce que les hommes avaient donc tous avec moi en ce moment ?

Ah oui, j'oubliais.

J'étais sapée comme une prostituée de luxe.

Après que je me sois retournée vers Emilio, je remarquais que celui-ci me détaillait d'un regard ardent qui me mit immédiatement mal à l'aise, en comprenant ce à quoi il devait penser.

Oh oh.

Il posa sa main sur ma cuisse.

-Keira... murmura t-il, sa main remontant lentement, emportant ma robe au passage et dénudant toujours plus ma jambe.

Non, je ne voulais pas qu'il continue. Mais comment me sortir de là sans le contrarier ?

Soudain, j'entendis quelqu'un se racler bruyamment la gorge, derrière nous.

Dieu sois loué, c'était Jaebum. Il allait bien me sortir de là.

- Mademoiselle Keira ? dit-il, son téléphone dans la main. Mon maître vous fait savoir qu'il souhaite que vous rentriez. Il a à vous parler, lâcha t-il d'une voix qui m'alerta bien plus que l'air agacé de celui qui semblait hésiter à s'écarter de moi.

Sauvée.

Du moins jusqu'à ce que je me retrouve seule avec mon fameux sauveur et l'effrayante réalité de son ordre que je n'avais finalement pas respecté.

Je ne m'attardais pas à penser au mensonge qu'il venait de débiter pour m'aider et me débarrassais doucement de la main d'Emilio, qui paraissait déçu, avant de me relever.

- Je suis désolée, mais il va falloir que nous remettions notre passionnante discussion à plus tard, m'excusais-je en faisant semblant d'être sincèrement déçue moi aussi.

En réalité, rien n'aurait autant pu me soulager que cette échappatoire qui était plus que bienvenue.

- Au revoir alors, dit-il après m'avoir raccompagnée à la porte.

Je rentrais dans la voiture et après qu'elle eut démarré, je dû à présent faire face au regard perçant de Jaebum.

- Merci d'être intervenu... commençais-je.

- Heureusement que je vous avais demandé de ne pas le laisser vous toucher, railla t-il. Un peu plus et il vous aurait couchée sur la banquette, sans même se préoccuper des gens qui étaient dans la pièce. Je pensais que vous aviez un peu mieux cerné que ça le personnage.

J'étais outrée qu'il ose me parler comme ça.

- Dites tout de suite que c'était de ma faute, m'énervais-je. Et puis qu'est-ce que cela peut vous faire ? C'est vous qui m'avez demandé de le séduire, il faudrait savoir ce que vous voulez non ?

Merde à la fin.

Il se contenta de me regarder, la colère se lisant sur son visage lui donnant un air encore plus effrayant.

- Je ne pensais pas que cela pourrait autant me déranger d'assister à cela, fini t-il par dire.

Avais-je bien entendu ce que je croyais avoir entendu ?

- Et bien que vous le vouliez ou non, c'est exactement ce que vous avez exigé que je fasse, lorsque vous m'avez « engagée ». Alors assumez-en les conséquences tout seul.

- Mais vous aussi, cela vous dérangeait, me fit-il remarquer. Je l'ai vu sur votre visage.

En avait-il douté ne serait-ce qu'une seconde ?

- C'est pour vous que je le fait, lui rappelais-je.

- Alors vous n'êtes plus obligée de le faire.

Alors là c'était le pompon. Le paroxysme de mon incompréhension.

- Quel revirement... m'étonnais-je.

Nous n'avons plus reparlé sur la suite du trajet, mais je sentais que le sujet n'étais pas clos.


...

Mdr, non mais franchement quel jaloux ! xD Faut savoir ce que tu veux un peu...

Ptin il commence à se passer des trucs là xD Dès fois j'ai l'impression que je contrôle rien et que les personnages font ce qu'ils veulent, c'est chelou xD

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