Chapitre 1 : Un dangereux trafiquant.

- On est arrivé patron, déclara le chauffeur d'un ton désintéressé, avant de s'absorber dans la contemplation du paysage nocturne au travers du pare-brise tout en attrapant une cigarette dans le paquet entreposé au sein du creux de la portière.

Un coup d'œil à travers la vitre arrière permit à l'inquiétant homme masqué de s'assurer que les autres voitures étaient toutes arrivées, formant ainsi un convois des plus suspicieux pour n'importe quel regard extérieur.

Il acquiesça donc de manière quelque peu laconique, ce qui trahissait déjà la lassitude que suscitait en lui l'occupation qui nécessitait sa présence ici à cette heure tardive, et sortit lentement de la voiture après que ses hommes lui eurent respectueusement ouvert la portière.

Il rajusta sa veste d'un mouvement sec et entra dans le hangar abandonné, qui était le lieu de son rendez-vous de ce soir.

Les autres étaient déjà là.

Ils n'étaient pas des personnes importantes. Rien qu'un simple groupe de dealers. Mais malgré qu'elle soient en effet peu recommandables (mdr) c'était en partie à ce genre de personnes que les quatre familles devaient leur immense fortune ; grâce aux réseaux de petits trafiquants qui s'organisaient dans les rues, pendant que les grands œuvraient dans l'ombre, contrôlant tout à distance.

Notre homme en noir s'assit dans le fauteuil disposé en face de celui qui - sans faire preuve de la moindre marque de déférence - était déjà assis, et qui devait de toute évidence être le leader de la bande.

- Bien le bonsoir, votre altesse, salua celui-ci d'un ton mielleux.

On pouvait voir que ladite altesse plissait les yeux au dessus de son masque.

Ce genre de ton ne lui plaisait pas particulièrement, et lui donna immédiatement un aperçu de l'issue de cette entrevue, qui à n'en pas douter serait tout sauf cordial si la conversation s'obstinait à poursuivre sur cette voie qu'elle venait d'emprunter.

- Bonsoir, répondit-il tout de même, par civilité.

Il croisa ses doigts et considéra, presque avec dédain, la personne qu'il avait devant lui.

- Avez-vous amené l'argent ? demanda t-il ensuite.

Après tout, c'était la raison de leur présence ici.

Il était inutile de se perdre dans d'inutiles discours ou échanges de regards défiants.

- Bien sûr monsieur, lui répondit l'autre, avec un sourire faux auquel même la plus innocente des fillettes ne se serait certainement pas fié.

L'un des gars à l'allure passablement négligée qui l'accompagnait déposa une mallette d'aspect métallique sur la table basse qui séparait les deux fauteuils.

L'un des employé de notre personnage s'en approcha pour l'ouvrir et en vérifia le contenu.

Le compte paraissait être bon.

Un claquement de doigts et un autre de ses hommes ramena sa propre mallette. Celle qui contenait l'objet de l'échange.

Lorsqu'elle fut devant lui, le chef des dealers l'ouvrit lui même, avec une impatience non dissimulée.

- C'est ce dont on avait convenu, au gramme près, continua le jeune homme. Deux kilos de cocaïne pure. La meilleure que l'on puisse trouver par ici.

Un large sourire étira la bouche de l'autre homme.

- C'est parfait, s'exclama t-il.

Les deux hommes se relevèrent d'un même mouvement.

- C'est un plaisir de faire affaire avec vous, votre altesse, dit le dealer en s'inclinant légèrement, le sourire jusqu'au oreilles.

Notre homme en noir ne faisait pas du tout confiance à cet individu. Tout, dans le comportement de son interlocuteur et de ses compagnons, paraissait louche.

Louche d'une manière qui présageait des coups tordus.

Or, le jeune homme était du genre à réprimer sévèrement ceux-ci.

- Et comment dois-je vous appeler ? continua l'inconscient, sans paraître se douter le moins du monde qu'il s'était déjà fait supprimé de bien des manières dans l'esprit obscur de son hôte.

- Vous qui aviez insisté pour conclure affaire avec moi en particulier, vous voudriez prétendre que vous ignorez comment on me nomme ? répondit calmement l'intéressé.

- C'était par pure politesse, monsieur. Partout dans cette ville votre nom se trouve sur les lèvres des habitants: JB, le jeune chef de la famille Hwajae.

- En personne. A présent si cela ne vous dérange pas, je vais prendre congé. Vous n'avez plus besoin de ma présence.

Il commença à se détourner, mais un bruit familier le força à s'immobiliser.

Un bruit froid, dérangeant, qu'il n'aurait certainement pas dû s'autoriser à produire.

Son client pointait une arme sur lui et il venait d'en retirer la sécurité.

Mais, Ô comble de la situation, on pouvait également entendre le retentissement de sirènes de police se rapprocher de cet endroit.

- On vous a eu, se vanta le dealer, avec son expression idiote toujours collée sur le visage. On dirait bien que son altesse est foutue.

Tout le monde, d'un coté comme de l'autre, leva son arme. Chacun était tendu, et visait un membre du groupe ennemi, dans une attitude froide et figée.

JB soupira. Et c'était repartit pour une confrontation.

Il était le seul à ne pas avoir sortit son arme, il n'avait nul besoin de se mêler à ces futiles démonstrations d'agressivité.

Un autre claquement de doigts et, de manière particulièrement théâtrale, d'autres de ses hommes arrivèrent derrière ses opposants.

L'expression de son adversaire se décomposa instantanément et celui-ci n'eut d'autre choix que de se laisser désarmer en même temps que ses acolytes.

Les sirènes se rapprochaient toujours plus.

- Alors comme ça, tu voulais nous doubler ? lui demanda toujours aussi calmement JB.

Cette phrase bien connue avait le pouvoir de mettre mal à l'aise n'importe qui, pour peu qu'elle soit prononcée par la bonne personne.

Or, JB était de celles-ci.

- Non ! J'y ai été obligé ! s'écria le dealer, dans un vain espoir de parvenir à convaincre celui qui semblait arborer présentement les mêmes traits que le fils du diable en personne derrière le morceau de tissu qui camouflait le bas de sa figure.

Il essayait de gagner du temps mais JB ne se laissa pas avoir.

Les hommes en noirs entreprirent de terrasser chacun de leurs opposants par de violents coups à la tête, les laissant incapables de se relever.

En quelques secondes, la bande de dealers était au sol, inconsciente.

Les deux mallettes furent récupérées.

- Laissez les petites frappes ici, mais embarquez moi le leader. Vous me l'attachez et vous l'emmenez où vous savez, déclara t-il si froidement que l'on aurait pu sentir un glacial coup de vent s'abattre à l'intérieur de l'espace pourtant clos.

- Bien patron.

Puis ils évacuèrent les lieux avant l'arrivée de la police.


PV JB

C'était toujours aussi agaçant de rencontrer des gens qui se croyaient plus malin que nous.

Ce n'était pas la première fois que cela arrivait et ce ne serait sûrement pas la dernière.

La soirée d'hier était à oublier.

Même si nous n'avions pas fait de pertes, il fallait que je sache qui se cachait derrière ce petit dealer de merde.

Je mis mon masque et marchais derrière chez moi jusqu'à une petite réserve dont l'existence n'était connue que de ceux en qui j'avais le plus confiance.

Je refermais la porte derrière moi et appuyais sur le bouton qui ouvrait la trappe intelligemment dissimulée et donnant sur des escaliers qui descendaient.

Le petit con était attaché sur une chaise et il avait déjà des ecchymoses sur le visage. Son menton retombait sur sa poitrine et ses yeux étaient fermés.

Comme à leur habitude, ils n'avaient pas fait les choses à moitié.

- Vous avez réussi à en tirer quelque chose ? demandais-je en guise de bonjour, me doutant toutefois de la réponse à la vue de la grimace agacée que tira JinYoung.

- Non, il refuse de parler. Vous savez, la rengaine habituelle : « si je parle, ils vont me tuer et blablabla... ».

Je soupirais d'ennui.

- Et là il fait quoi, il dort ? demandais-je.

- C'est juste un moment de faiblesse, répondit JinYoung avec un sourire sadique qu'il affectionnait tout particulièrement arborer. Là il va se réveiller.

Et il lui vida joyeusement un sceau d'eau glacée sur la tête.

Le type se redressa aussitôt en hurlant. Il cracha l'eau qui lui était rentrée dans la bouche.

- C'est bon, tu as repris connaissance ? lui demandais-je en me baissant vers lui.

Il me regarda avec trouble, la respiration saccadée.

- Votre altesse...

Je levais les yeux au ciel.

Puis, je lui envoyais mon poing dans la figure pour exprimer ce que je pensais de sa manière de parler.

- Qui t'envoie ? enchaînais-je, sans plus de préambule.

Je me fichais alors royalement du sang qui coulait de ses lèvres. Son expression de douleur ne m'importais d'ailleurs pas d'avantage. Il me détailla de ses yeux paniqués, avant de lécher sa lèvre ensanglantée, sous mon regard impassible.

- Je ne peux pas le dire, gémit-il.

- Je me contrefous de ce que tu peux faire, ou ne peux pas faire. Je veux juste que tu réponde à ma question.

Il secoua la tête et laissa échapper un petit rire.

- Ils me tueront...

- Vous voyez, ça fait des heures qu'on y est et il n'a toujours pas changé de disque, s'exaspéra JinYoung.

- C'est que vous n'avez pas essayé de le pousser au delà de ses limites.

Je sortis mon revolver de ma veste et le pointais vers le front de notre otage.

Le contact de ma paume sur le métal froid de la crosse me plongea instantanément dans cet état d'esprit qui me prenait lorsqu'une vie se trouvait ne plus dépendre que de mon bon vouloir.

Il écarquilla les yeux de stupeur.

Ne me dites pas que ce pauvre type était surpris... Il aurait dû s'y attendre à l'instant même où l'idée aussi stupide que suicidaire de vouloir me battre sur mon propre terrain avait traversé son esprit d'attardé.

- Maintenant c'est toi qui choisis. Tu as le choix entre tout me dire et essayer de survivre à l'extérieur... ou alors c'est moi qui te tue, lui expliquais-je dans le plus remarquable des calmes.

De son côté, des raisonnements impossibles semblèrent se succéder dans sa tête.

Malheureusement pour lui, c'est la pire des solutions qu'il se décida à choisir.

- Il est impossible de leur échapper, répondit-il avec un petit sourire. Faites ce que vous voulez.

- Bien.

J'appuyais sur la détente et après que ce son si familier à mes oreilles eut résonné dans la petite pièce, la chaise bascula en arrière sous le choc de l'impact, avant de tomber brutalement sous le sol.

Il était mort.

- Mais... On fait quoi alors ? On ne sait rien sur ceux qui l'ont envoyé, fit remarquer JinYoung.

- Je mettrais ma main à couper que c'est l'une des trois autres familles. Reste à savoir laquelle, dis-je en enlevant mon masque - dont je n'avais désormais plus besoin - avant de remonter les escaliers.

Après que cette affaire fut réglée, je retournais dans ma chambre et changeais de tenue.

J'avais envie de sortir. Prendre de la distance.

Parfois ce monde m'oppressait, et le poids sur mes épaules devenait trop lourd à porter.

Toutefois, je ne pensais encore ainsi que parce que j'étais encore jeune.

Cela ne faisait que deux ans que je gérais le quartier presque à moi tout seul.

Deux petites années au cours desquelles j'en avais cependant vu bien plus que lors des longs moments passés près de mon père à apprendre de lui tout ce qu'il avait tenu à m'enseigner.

Et je ne parlais pas ici de comptabilité.

Cependant, j'étais persuadé que le métier me rattraperait bientôt, et je serais alors encore différent d'aujourd'hui.

Pire.

Je revêtis des vêtements simples : un jean et un blouson de cuir, histoire de me changer un peu de l'image que je renvoyais en permanence.

Puis je sortis et embarquais à l'arrière de la voiture que j'utilisais pour aller en ville. Jackson et Yugyeom, mes deux gardes du corps, étaient avec moi, eux aussi habillés en civils.

Cela faisait des années que j'opérais ainsi lorsque l'envie me prenait de jouer les types normaux durant quelques heures et cela ne m'avait jamais attiré d'ennuis.

Nous ressemblions à un simple groupe d'amis qui allait passer du temps en ville.

D'ailleurs, depuis le temps que je connaissait ces deux là, ils étaient vraiment devenu des amis.

J'étais encore enfant au moment où je les avait rencontrés.

Ils venaient souvent chez moi car ils étaient les fils des gardes du corps de mon père, ce genre de vocation se transmettant souvent entre les générations. Nous nous connaissions depuis tout ce temps, et ne nous séparions presque jamais puisqu'ils travaillaient à présent pour moi.

Et depuis toutes ces années passées ensembles, ils avaient vu autant d'horreurs que moi.

Mais nous tenions tous remarquablement bien le coup.

C'était même, pour ainsi dire, devenu normal.

Mon chauffeur nous déposa en ville, devant un centre commercial.

Je passais les portes coulissantes à l'entrée, bien décidé à profiter du reste de cette journée pour me changer les idées.

J'avais besoin d'une dose de banal pour noyer en partie les traces de sang qui maculaient mon esprit déjà corrompu.

Personne autour de nous n'aurait pu deviner que je venais d'abattre un homme, moins d'une heure avant.

...

FIN DU CHAPITRE 1 ! :D

J'espère que le thème vous plaît :3

J'ai expérimenté avec cette histoire la description d'un contexte sombre et plutôt violent et j'avoue que j'ai trouvé cette expérience intéressante :D

Cela reste pour le moment ma fanfic préférée parmi toutes celles que j'ai écrites~

Le chapitre 2 sera à suivre prochainement :)

Que pensez vous du personnage de JB ? Est-ce que cela vous plaît? :)


Pour les enfants: le média représente effectivement deux sachets de sucre glace...

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