Chapitre bonus: Love or Money [Kakuzu x Hidan]
Note: l'histoire se passe avant le départ de Pein et Kisame pour la France.
Je m'appelle Rioji Hidan et cela fait cinq années que je suis technicien chez Konoha Industries. Est-ce que j'ai évolué ? Plus ou moins. Je suis désormais en charge de la planification des essais de notre laboratoire mais en aucun cas cela ne m'a donné un statut de responsable. Je suis juste un technicien avec un peu plus de responsabilités.
Au fil du temps, j'ai vu beaucoup de monde travailler à mes côtés, certains sont restés une ou deux années et d'autres ont tenu une semaine tout au plus. La raison à cela ? Notre manager, Uchiha Madara ! Ce type est hyper lunatique : un jour, il est super sympa et le lendemain, il nous hurle dessus sans raison. Mais je ne cherche plus à savoir.
Il y a deux ans, deux nouveaux techniciens ont été embauchés à un faible intervalle : Fubiwa Konan et Nikaru Deidara. Visiblement, ces deux-là semblent faire l'affaire puisqu'ils n'ont toujours pas été licenciés. Puis il y a un an, nous avons désiré mettre en place un pôle métrologie afin d'éviter d'externaliser nos contrôles et c'est ainsi que Kechi Kakuzu a été recruté. Enfin, il y a environ deux mois, un petit nouveau est arrivé à nos côtés : Ikari Pein. L'équipe est alors presque au complet (oui, car il manque un collègue pour assister Kakuzu mais une nouvelle tête devrait bientôt arriver...)
Mais revenons un petit peu en arrière.
Dans ce décor brillant, il y a un personnage qui fait tache au tableau et c'est celui qui nous intéresse aujourd'hui : Kechi Kakuzu, la vieille râpe pour les intimes. Pourquoi s'intéresser à lui, me direz-vous ? Pourquoi pas, vous répondrai-je. Ce type a toujours été imbuvable et ne s'intéresse qu'à son maudit argent dont les poches de ses parents semblent déborder. Mais... Pourquoi lui ?
Kakuzu n'est pas qu'un simple collègue de travail. En vérité, c'est moi qui l'ai pistonné pour obtenir son poste. On se connaît depuis le lycée et je sais que professionnellement parlant, il tient la route et surtout, sa personnalité est à même de faire barrage avec les comportements (parfois proches du harcèlement ?) de Madara. Bien entendu, je l'ai mis au parfum de la situation et cela ne l'a pas inquiété le moins du monde. Tant que la paye est meilleure que son ancien poste, il se fiche bien que son chef ne soit un connard. Parfait. Enfin un collègue aux épaules solides.
Est-ce la seule raison ?
Non !
Mais suis-je là pour faire des aveux ? Il semblerait que oui...
Depuis le lycée, j'ai un crush sur cet imbécile. Mais lui, toujours préoccupé par son argent, n'a jamais rien vu venir alors j'ai pu rester dans son sillage sans qu'il ne me grille. J'imagine que j'aurais pu perdre son amitié à ce niveau.
Et le voici de nouveau, planté dans mon décor du quotidien, à faire abstraction de tout et m'ignorer royalement. Pourtant, je ne l'ai jamais oublié puisqu'on se fréquente très régulièrement. Peu de gens supportent son avarice, je suis donc l'un de ses rares amis.
Souvent, par le passé, on se retrouvait les soirs et week-ends à boire un verre ensemble et quand l'un de nous n'était pas en état de rentrer, il dormait chez l'autre. Si bien qu'à terme, nous avons décidé de faire de la colocation. Ah ! Quelle délicate idée de ma part ! J'ai vu ses yeux s'illuminer ce jour-là. Non pas que l'idée de vivre avec moi le réjouissait mais cela fut presque jouissif pour lui d'imaginer toutes ses charges divisées par deux. Ouais, c'est tout l'intérêt que je représente à ses yeux. J'ai même eu l'impression qu'il était à deux doigts de me sauter dans les bras face à ma proposition à ce moment-là.
Donc voilà, j'aime ce type-là et en prime, je vis avec.
Vous vous imaginez que tout cela va me simplifier la vie ?
Oh non ! Ne vous méprenez pas, rien n'est simple avec Kakuzu.
Il a également toujours eu cette délicate idée de dormir... en caleçon. Oh la jeune fille émoustillée ! N'est-ce pas hein ? Surtout que j'en fais de même mais chaque matin, je dois subir la vision parfaite de son corps pendant mon petit déjeuner. Il semble briller à un point qu'il m'éblouit pendant que je mange. Et moi ? Je dois tenter de penser à autre chose et me sortir cette vision de mon esprit. Puéril imbécile, n'est-ce pas ?
Je lui ai fait la remarque des milliers de fois mais pour lui, on est deux mecs donc cela ne pose aucun problème. Oui, histoire de me compliquer davantage la vie, il est hétéro, bien entendu... Il sort depuis deux ans avec une espèce de pouf du nom de Fumi. Quand je dis pouf, je suis encore bien aimable. Pourquoi s'est-il mis avec elle ? Devinez... L'argent ! Elle est issue d'une famille bien riche qui l'a constamment pourri gâtée et quand elle voulait quelque chose, elle l'obtenait. Et donc pour obtenir Kakuzu, c'est simple, il lui a suffi d'agiter quelques liasses de billets sous les yeux pour l'attirer. A peu de choses près. Ce type est hyper matérialiste et franchement, ce côté de sa personnalité m'insupporte bien largement.
En soirées, la présence de cette garce est plus que présente et il m'arrive parfois de me saouler uniquement pour oublier qu'elle est avec nous. Le pire, c'est que mon cher ami s'installe toujours à côté de moi et cette pouf... Elle se colle à lui en permanence, l'embrasse et c'est juste à vomir. Nos amis ne réagissent guère à cela puisque aucun ne supporte Kakuzu. Le seul qui n'hésite pas à calmer leurs ardeurs, c'est Kisame. Lui aussi est un ami de lycée et potentiellement notre futur collègue puisqu'il a postulé pour travailler avec nous. Mieux encore, il habite le même immeuble que nous mais deux étages en dessous.
« Au fait, s'exclame Fumi en caressant la joue de son petit-ami, nous avons une grande nouvelle à vous annoncer ! »
Mon corps tout entier se crispe et se fige sous ses mots. Que va-t-elle nous annoncer ? C'est bien la première fois qu'elle s'adresse à nous de la sorte, préférant nous ignorer habituellement.
« Kakuzu et moi avons décidé de nous marier ! Bien entendu, étant des amis proches de mon fiancé, vous êtes tous invités. Notamment... »
What ? Pardon ?
Ah ben non, elle plaisante pas la pouf et elle a l'air fière d'elle en plus ! Mais Kakuzu ? Qu'est-ce qu'il lui passe par la tête ? Évidemment, en tout bon crétin que je suis, j'ai recraché ma bière sur Kisame qui me jette un regard chargé de reproches.
Quel air triomphant, quelle garce, ma parole !
« Ohhh Hidan, tu as l'air tellement heureux pour nous ! Tu voudrais pas être notre témoin ?
— Euh. Non.
— Mais... Mais pourquoi ?
— Je suis allergique aux mariages, ça me donne de l'urticaire...
— Whah sérieux ?
— Ouais donc n'imagine pas que je vais pouvoir passer la porte d'une quelconque église. Non, non, impensable ! Je pourrais en mourir ! »
Fumi me regarde choquée tandis que Kakuzu me lorgne d'un air complètement blasé et ne reprend même pas sa fiancée qui n'en revient toujours pas. Elle me croit sérieusement ? Non... C'est impossible... Chacun l'observe visiblement en se posant la même question, même Kisame lui a jeté un regard interrogateur tandis qu'il éponge sa chemise.
« J'avais jamais entendu parler de ce genre d'allergie... Ça porte un nom ?
— Ben l'allergie aux mariages, c'est tout... réponds-je en haussant les épaules.
— Fumi, il est en train de se foutre de ta gueule là... dit soudain Kakuzu ennuyé.
— Ah... Évidemment, je le savais ! S'exclame soudain l'autre garce pour ne pas passer pour une idiote. Je connais trop Hidan ! Ha! Ha ! Toujours à faire des blagues ! »
Tu me connais... Non, pas trop en fait. Lassé par cette discussion, je pousse un long soupir puis me lève pour quitter le bar. Visiblement, les autres ne souhaitent pas rester avec ce couple d'indésirables et m'imitent. Kakuzu n'a jamais été vraiment accepté au sein de mon groupe d'amis et depuis qu'il y a cette fille, c'est encore pire.
« Par contre, je suis sérieux moi, dit Kakuzu. J'aimerais que tu sois mon témoin...
— Je passe mon tour, désolé, réponds-je en tentant de garder le sourire. Tu as ton frère et ta sœur qui peuvent s'en charger, il me semble. Les mariages, très peu pour moi. »
Mes amis se retiennent de rire pour éviter qu'un conflit n'éclate mais je comprends que ce mariage ne semble qu'une mauvaise blague pour tout le monde. Pour moi, en tout cas, je prie pour que tout ceci ne soit qu'un mauvais rêve. Je ne veux pas faire mon sentimental mais j'aime cet abruti depuis pas mal d'années déjà et il ne s'en est jamais rendu compte. Pire encore, il me demande d'être témoin de son union... J'ai envie de me saouler pour oublier tout ça mais je ne veux pas rester avec eux. Leur vision m'est insupportable.
« Hey Kisame ! Attends-moi ! On rentre ensemble ? M'écrie-je en sortant du pub.
— On dirait qu'elle ne va pas le lâcher de la soirée, tu veux venir chez moi ? Me demande-t-il.
— Ce serait pas de refus, ha ha...
— Tu réalises que s'ils se marient, cela va compromettre votre petite cohabitation ?
— Je sais... Eh bien, ha ! Ha ! Ce sera peut-être le moment pour moi de prendre un nouveau départ et...
— Tu peux arrêter de faire semblant avec moi, je trouve ça ennuyeux.
— Désolé... Mais je n'ai pas très envie de parler de tout ça. Tu as de la bière chez toi ?
— Hum. Plus des masses. On s'arrêtera au konbini du coin pour en acheter avant de rentrer.
— Super ! Heureusement que tu es là ! »
Une fois installés chez lui, on dispose toutes nos boissons autour de son kotatsu et on commence à boire. Kisame a une bonne résistance à l'alcool et je ne l'ai jamais vu ivre, je me demande ce que ça peut donner alors je l'incite à boire davantage. Ça peut être amusant et mettre de l'ambiance, lui qui est toujours si sérieux... L'ennui, c'est que moi, à côté de lui, je ne tiens pas très bien alors rapidement, je m'étale dos contre le sol en scrutant le plafond.
« Kakuzu est un imbécile... ronchonne-je. Cette fille est stupide, pourquoi il veut se marier avec elle ?
— Pourquoi ça te perturbe autant ? Demande Kisame en haussant les épaules.
— S'il se marie, je ne le reverrai plus...
— Bien sûr que si ! C'est ton ami ! Rétorque-t-il.
— C'est moi qui couperai les ponts... J'ai supporté son indifférence pendant des années... Pourquoi je devrais accepter ça aujourd'hui ?
— Son indifférence ?
— Je pensais qu'un jour... Il me remarquerait... Mais non. C'est mon argent qui l'intéresse, le fait que je paye la moitié de son loyer. Moi je voulais plus que ça. Mais je me suis trompé.
— Peut-être parce que ce n'était pas la bonne personne pour toi, soupire Kisame. Kakuzu est un radin égocentrique, il ne mérite même pas ton amitié pour être honnête. Ça fait longtemps que je le pense.
— Alors qu'est-ce que je suis censé faire ? »
J'entends alors Kisame se lever et se diriger vers la cuisine après avoir légèrement ricané. Il remplit un verre d'eau puis revient s'asseoir juste à côté de moi, cette fois. Je bascule en position assise malgré un vertige qui s'empare de moi puis le regarde, attendant une réponse de sa part.
« Oublie-le. Tu mérites mieux que lui, lâche-t-il.
— Facile à dire...
— Tu peux venir habiter chez moi comme tu le faisais avec lui, je ne suis jamais contre une bonne compagnie. De toute manière, il partira bientôt vivre avec elle, j'imagine.
— Je... Je ne sais pas...
— Je saurai t'offrir tout ce qu'il ne t'aura jamais donné.
— Qu... Quoi ? »
Pour toute réponse, il pose sa main contre mon visage puis se penche vers moi avant de déposer ses lèvres contre les miennes. Je... Je suis censé faire quoi là ? C'est ça, sa réponse ? Mais ça ne m'aide pas du tout ! Ça m'embrouille totalement !
Mais je ne ressens pas cette magie que j'aurais pu ressentir en faisant de même avec Kakuzu. Kisame est un ami. Pour le moment, en tout cas. Mon esprit semble déconnecté de mon corps face à une telle confusion.
« Tu devrais boire un peu d'eau, dit-il en poussant légèrement le verre qu'il venait d'apporter vers moi. Ça t'aidera à te remettre les idées en place. Après ça, va te coucher, tu as l'air épuisé. »
Épuisé ? Sérieusement ? Je suis hyper embarrassé pour être honnête ! Je lui confie mes peines de cœur et voilà qu'il m'embrouille davantage ! Qu'est-ce que je suis censé faire ?
Vaincu par mes émotions, je finis par accepter d'aller au lit et la nuit suivante, rien ne s'arrange car je fais face à des rêves plus tordus les uns que les autres dans lesquels Kakuzu et Kisame se battent pour moi. J'ai l'impression d'être l'héroïne un shojo sauf que je ne suis pas la petite lycéenne naïve mais bien un adulte de trente-cinq ans...
Le lundi suivant, au travail, j'ai du mal à avancer et même Deidara me réprimande en me voyant mettre une pièce dans une solution qui n'a rien à voir avec ma demande. D'autant plus que nous avons assez peu de prototypes... Puis arrive Madara qui nous convoque tous en réunion de service, chose assez rare...
Je n'écoute pas ce que notre chef a à nous dire et je contemple tantôt Kakuzu tantôt Kisame mais ni l'un ni l'autre ne semblent s'en apercevoir. Puis je reçois un coup de coude dans les hanches de la part de Konan qui me fusille du regard.
« Eh bien Hidan, tu sembles ailleurs ? Demande Madara assez mécontent.
— Désolé, Madara... souffle-je.
— Je voulais savoir où en était la demande de nos clients américains ?
— Je ne l'ai pas commencée...
— T'es sérieux ? Aboie-t-il. Je t'ai dit que c'était ta priorité aujourd'hui !
— Mais si, mais si ! S'exclame soudain Deidara en tendant un document. On a fait les essais chimiques ce matin ! »
Mec, tu viens de me sauver la vie.
En vérité, je n'ai pas touché à cette demande car je n'avance pas du tout, c'est lui qui a pris l'initiative de la traiter. Il faudra que je pense à le remercier. Je n'ai presque pas fermé l'œil de la nuit et mon corps semble avoir cessé de lutter. Je ne vais quand même pas me laisser abattre par une histoire de cœur ? On dirait que si...
Kakuzu me scrute au loin, ne comprenant pas pourquoi je suis dans un état aussi déplorable.
« Tu as une mine épouvantable, lâche Madara avec ennui. Si tu n'es pas en état de travailler, je préférerais que tu restes chez toi. Bien, nous en avons terminé pour aujourd'hui. Hidan, dans mon bureau. Immédiatement. »
C'est l'heure de me faire enguirlander... Mes collègues me regardent avec une certaine compassion. Chacun sait ce que signifie une convocation auprès de notre chef.
« Ce n'est vraiment pas sérieux, tonne mon chef une fois isolés. J'espère que tu as une bonne raison pour te justifier !
— Non, réponds-je honnêtement, je n'ai aucune excuse. Je n'ai pas écouté ce que tu as dit car je pensais à autre chose... qui n'a rien à voir avec mon travail.
— Tes problèmes personnels ne doivent pas te suivre sur ton lieu de travail. J'espère que ça ne se reproduira plus à l'avenir. Si tu n'es pas en état de travailler, comme je te l'ai expliqué, prends un jour et reste chez toi. Tu peux y aller et pense à m'envoyer ton rapport préliminaire pour ce soir. »
Finalement, plus de peur que de mal. Au moins, je suis soulagé et esquisse un sourire rassurant à mes collègues en retournant au laboratoire. Cette fois, je dois redoubler d'efforts pour finir mes tâches de la journée et cela me prend quelques heures supplémentaires pour en venir à bout.
Sur le chemin du retour, je réalise mon manque de concentration et me dis que je dois agir. Les paroles quelque peu floues de Kisame me reviennent en mémoire : je dois tirer un trait sur Kakuzu. Je n'ai aucun espoir de l'atteindre et puis, ce n'est vraiment pas dans mes habitudes de me laisser abattre. Alors je vais annoncer ma décision à Kakuzu dès mon retour.
« Ça y est ? Tu as fini ton boulot ? Me demande Kakuzu. J'ai bien cru que tu allais recevoir un blâme du chef ! Ha ! Ha ! Toi qui es d'habitude si consciencieux dans ton travail, ça aurait été stupide de ta part...
— Kakuzu, il faut qu'on parle, réponds-je sans relever ses remarques. J'ai pas mal réfléchi ces temps-ci et je pense qu'il faut qu'on discute de certaines choses...
— Un idiot comme toi qui parle aussi sérieusement, ça doit être grave, se moque Kakuzu.
— Je vais déménager fin du mois. Tu es sur le point de te marier et désolé, mais je n'ai pas franchement envie de tenir la chandelle. Je ne serai pas bien loin puisque Kisame m'a proposé une colocation avec lui. Je payerai mes charges pour ce mois-ci puis partirai.
— Eh ? Mais pourquoi ? S'étonne-t-il. Je n'envisage pas d'emménager avec Fumi pour le moment, ce n'est pas si pressé !
— Désolé pour tes économies dans ce cas mais je t'avoue que sa présence m'insupporte sérieusement. Alors pour mon intégrité psychologique, je préfère partir.
— Mais...
— Pas de « mais » qui tienne. Je vais commencer à m'absenter en soirée, je commence à descendre quelques cartons dès que possible et comme j'ai tendance à picoler quand je suis avec Kisame, je risque de ne pas revenir dormir ici souvent. Bref, je vais m'y mettre ! A plus ! »
Kakuzu est choqué. J'imagine qu'il est en train de compter mentalement l'argent qu'il va perdre chaque mois sans sa colocation. Il n'a qu'à vivre avec sa charmante petite-amie maintenant qu'ils sont in love. Je n'ai plus de temps à perdre, j'ai beau me montrer médisant, blagueur et tout, je sens bien que la rupture me blesse plus que je ne veux bien le montrer.
Je n'ai que peu de souvenirs de ma dernière soirée avec Kisame, j'espère sincèrement ne pas en avoir trop dit sous l'effet de l'alcool. Je n'ai pas envie de passer pour une drama queen à ses yeux.
Lorsque j'arrive chez lui, je vois qu'un gros pack de bière nous attend déjà à table. J'esquisse alors un large sourire et vais déposer mes cartons dans ma future chambre. Revenant au salon, je le vois installé sur le canapé tout en regardant la télé. Soupirant de soulagement, je m'installe à ses côtés puis ouvre une première canette puis une deuxième puis une autre puis... Je sens le décor tourner autour de moi. J'ai du mal à tenir assis et m'écroule contre Kisame qui semble rire de loin, les bruits semblant résonner dans mon crâne. Son bras passe autour de mes épaules et je sens ma tête retomber lourdement contre son torse puis sa main caresse délicatement mes cheveux. C'est tellement bizarre. Pourquoi il fait ça, déjà ? Puis un souvenir me revient en tête : je le revois face à moi, s'approchant peu à peu et... Je l'ai vraiment embrassé ? Je ne savais pas que j'avais l'alcool si... câlin ?
« Pourquoi tu ne fais des mouvements près de moi que quand tu es bourré ? Je veux bien rester correct avec toi mais tu dépasses les bornes à me tendre les bras quand tu es ivre. Je ne veux pas être le substitut de Kakuzu...
— Pourquoi... Tu m'as embrassé l'autre jour ? Demande-je.
— Désolé, je n'aurais pas dû... Mais pendant que tu te lamentes sur ton amour perdu, dis-toi que d'autres attendent potentiellement de prendre sa place à tes côtés alors pourquoi ne pas tourner la page ?
— Je ne sais pas... »
Kisame soupire profondément puis se frotte le visage en espérant probablement trouver une réponse. Ses yeux se tournent vers moi tandis que tout semble flotter autour de nous. Pourquoi suis-je ancré dans mon passé ? Pourquoi ne pas profiter des opportunités que l'on m'offre ?
Voyant mon hésitation, il tente une approche en se penchant au-dessus de moi qui me suis avachi sur son canapé. Je sens ses mains glisser à l'intérieur des miennes puis son souffle s'approchant de moi. Qu'est-ce que je dois faire ?
Finalement, il ferme les yeux puis se redresse puis détourne son regard de moi.
« Tu n'es pas en état de prendre la moindre décision. Je ne veux pas faire quelque chose que tu regretteras ensuite. On rediscutera de tout ça quand tu seras sobre.
— Tu... Tu as raison... »
Le lendemain, tout me revient violemment en mémoire dès que j'ouvre les yeux. Cette fois, je n'étais visiblement pas assez ivre pour oublier ce moment embarrassant. Que dois-je faire pour Kisame ?
Tandis que je me lutte pour trouver la force de me lever, je le vois passer la tête par la porte pour m'annoncer que le petit déjeuner est servi et que si je ne me lève pas rapidement, on sera en retard au boulot. Il ne manquerait plus que ça pour que Madara ne veuille m'achever... Je me lève donc aussitôt et rejoins mon ami à la cuisine. Il ne semble pas préoccupé par les événements de la veille et mange du saumon grillé avec appétit.
« Pas trop la gueule de bois ? Me demande-t-il. Si tu ne veux pas que Madara ne t'enterre vivant dans le bois derrière l'usine, il faudra que tu sois en forme !
— M'en parle pas, ça me stresse déjà !
— Inutile de te prendre la tête. Fais ton taff et oublie le reste. Si tu es trop dans la lune, je veillerai personnellement à te remettre dans les clous...
— C'est pas très rassurant...
— Effectivement, je ne compte pas faire dans la dentelle...
— OK, je vais me tenir à carreau ! Promis ! Promis ! »
Bizarre. Il n'a pas évoqué ce qu'il s'est passé hier. Peut-être qu'il ne veut pas me déconcentrer avant le travail ou bien... Est-ce que j'ai imaginé cette scène ? Non ! Je n'ai pas bu à ce point pourtant ! Ah ! Hidan ! Arrête de penser à tout ça !!
La journée se passe sans encombre. Je vois juste de temps à autre le regard soupçonneux de Kakuzu se poser sur moi. Il doit vérifier que je travaille correctement afin d'éviter de mettre notre chef de mauvaise humeur. Finalement, je me rends compte que l'équipe au complet semble être sur ses gardes, chacun ayant constaté la bonne humeur de notre responsable à son arrivée et craignant un brusque changement par ma faute. Généralement, chacun œuvre au mieux pour ne pas éveiller sa colère dévastatrice. Ikari lui-même me scrute avec attention, craignant de devoir subir ses humeurs à ma place comme cela est souvent le cas...
J'ai finalement réussi à ne pas me faire remarquer au grand soulagement de toute l'équipe. Lorsque je rentre chez moi, Kisame m'accompagne car nous devons descendre quelques affaires encombrantes chez lui et je n'ai guère envie de demander de l'aide à Kakuzu.
Lorsqu'on entre dans l'appartement, le regard sombre de mon colocataire se pose sur nous tandis qu'il semble être en train de faire ses comptes, probablement afin d'éviter toute dépense inutile pour son mariage. Ne faisant pas attention à lui, on entre dans ma chambre en partie vidée, s'approchant d'une imposante malle sous la fenêtre. Kisame tire ma table de nuit afin de faire de la place, dégageant un cliché que je reconnais immédiatement, coincé entre le fond du tiroir et le mur : Kakuzu et moi.
Il attrape la photo puis me regarde d'un air interrogateur. J'ai envie de lui dire de la mettre à la poubelle mais je me rends compte que je n'y arrive même pas. Quel imbécile. Rioji Hidan, tu n'es vraiment qu'un stupide crétin.
« Remets-la dans le tiroir s'il te plaît, dis-je.
— Tu ne devrais pas t'encombrer de ce genre de souvenirs si tu veux aller de l'avant.
— Inutile de me faire la morale, je n'écoute personne de toute façon haha !
— Au final, qu'est-ce que tu veux ? » me demande-t-il soudain.
Ce que je veux ? Moi ? Outre le fait que je préférerais me saouler dans mon salon et éviter cette conversation embarrassante plutôt que de lui faire face, je n'ai pas de réponse à lui apporter.
« Tu es sobre, cette fois. » me fait-il remarquer.
Ah oui, j'avais remarqué ! Je ne suis pas non plus un ivrogne ! Je bois juste pour noyer mes soucis, c'est tout !
Il relâche alors la malle qu'il avait commencé à soulever puis s'avance vers moi.
What. The. C'est quoi ce délire ?
J'avais oublié qu'il était aussi grand. De son point de vue, il peut facilement me cracher sur la tête, finalement. Je sens ses mains se poser sur mon visage puis il s'approche. Encore et encore. Vous êtes vraiment sûrs qu'on est pas dans un shojo, là ? Non ? Je ne vais pas me transformer en fillette naïve ? Non ! Non ! Je suis bien un adulte de trente-cinq ans. Mais alors, pourquoi j'ai l'impression que tout se déroule au ralenti ? Je suis presque à imaginer un halo lumineux et fleuri autour de lui, j'ai honte de mes pensées puériles.
« Lâche-le. » Tonne une voix derrière nous.
Mon destin de shojo manga revient en force lorsque je vois Kakuzu se tenant à l'encadrement de la porte, les sourcils froncés.
Maudit soit ce destin d'héroïne manga !
« Un problème, Kakuzu ? Lâche Kisame avec un sourire mauvais.
— Je t'ai dit de ne pas le toucher et de sortir d'ici. Je dois parler à Hidan.
— Depuis quand tu me donnes des ordres ? »
Je veux disparaître.
« Tu préfères peut-être que je te fasse sortir par la force ? Crache Kakuzu.
— Oh ! Tu me menaces mais tu sais à qui tu as à faire ? » Répond Kisame dans un ricanement.
Vous. N'allez. Quand même. Pas. Vous battre. Pour moi ?
« Tu vas voir... souffle Kakuzu en retroussant ses manches.
— Whah ha ha ha ! On se calme les gars ! C'est quoi cette tension pourrie ? Ha ! Ha ! Ha ! Inutile de vous battre pour moi !
— Je vais le fracasser ! Pouffe Kisame.
— Ça, c'est ce qu'on va voir ! S'exclame Kakuzu en s'avançant.
— Arrêtez ! » Hurle-je en me plaçant entre eux, hyper embarrassé.
Kisame se trouve dans mon dos alors je suis incapable de voir sa réaction. Je sais qu'il pourrait facilement m'expédier hors jeu du fait de sa carrure mais mes mains tendues en direction de Kakuzu semblent les avoir momentanément apaisés.
« C'est d'accord ! On va discuter, Kakuzu ! Inutile de vous énerver, hein ! Euh... Kisame ? Je crois qu'on va reporter ça à demain si ça ne t'ennuie pas...
— Pas de problème. Mais passe me voir après. »
Là, il est furax. Je me demande s'il ne va pas se transformer pour de bon en requin pour me décapiter ensuite. Ou bien s'il va s'en prendre à Kakuzu. Non !
Kisame se retire sans mot dire après avoir jeté un regard des plus obscurs à mon colocataire qui le lui rend volontiers.
Puis on se fait face tous les deux, comme des idiots. Franchement, je n'ai plus rien à lui dire, moi ! Je lui suis juste reconnaissant d'avoir mis un terme à ce moment hyper gênant entre mon ami squale et moi-même.
« Je ne veux pas que tu partes de cet appartement. Encore moins pour que tu retrouves ce fichu requin qui semble crever la dalle.
— T'es drôle, toi... Désolé, ça m'intéresse pas. Je préfère un dalleux de squale plutôt qu'un imbécile qui se fait acheter par une pétasse friquée.
— C'est vrai. Tu as raison. J'ai été stupide.
— Attends, le grand Kakuzu reconnaît qu'il est con ? Waouh on progresse !
— Ce mariage était voulu par ma famille pour nous permettre un partenariat avec l'entreprise gérée par les parents de Fumi et dont elle est héritière. Je suis allé les voir hier pour mettre un terme à nos fiançailles.
— Euh... Pardon ?
— Je ne l'ai jamais aimée. J'aimais son argent mais je n'aimais pas sa façon de le dépenser inutilement.
— Il t'a fallu deux ans pour t'en rendre compte ? T'es crétin à ce point ?
— Non, je l'ai remarqué depuis le début. Je n'y accordais pas trop d'importance jusqu'à ce que ce foutu squale essaie de t'extirper d'ici. Pire encore maintenant que j'ai confirmation de ses sentiments pour toi.
— J'ai la chair de poule... grogne-je.
— Pourquoi ?
— T'es en train de parler de sentiments et tout ça, c'est horrible. Ça ne te va pas du tout, c'est même flippant en vrai...
— Mais va te faire voir, espèce d'abruti !
— Oh mais je t'en prie, continue, je ne voulais pas t'interrompre...
— Je vais vraiment te casser la gueule, un jour !
— Bon, si tu n'as plus rien à me dire, je vais retourner vers Kisame et tout...
— Tu restes ici ! »
Je sens sa forte poigne sur mon bras – paye ta délicatesse – et m'attire vers lui. Contre lui ? C'est quoi ce destin mielleux ? Mes mains agrippent son maillot sans manches noir tandis que ses bras m'enveloppent le haut du corps. Puis ses lèvres viennent se coller contre les miennes. Alerte ! Y'a un truc qui cloche ! Pourtant, il ne sent pas la bière, il semble parfaitement sobre. Peut-être de la drogue ? Non, Kakuzu n'irait jamais utiliser de l'argent pour ça.
Son baiser est si passionné que j'ai l'impression de fondre dans ses bras. Je ne suis pas romantique mais je sens les battements de mon cœur m'échapper. Rien à voir avec le baiser volé par Kisame qui m'avait laissé indifférent... Non, là, il m'est impossible de ne pas y répondre, de ne pas me sentir envahi par toutes sortes d'émotions. Je n'ai même pas envie de le lâcher. Vous vous rappelez de son torse qu'il m'exhibait chaque matin avec la plus profonde insouciance ? Eh bien, cette fois, je suis tout contre lui et il est aussi parfait de près que de loin. Puis je sens que je bascule en arrière, heurtant le matelas de mon lit tandis qu'il ne me lâche toujours pas. Je vais défaillir. Vraiment.
Je suis un abruti... Tu me l'as dit maintes fois mais maintenant j'y crois.
Il a suffi que tu t'interposes pour que je succombe à mon destin d'amour mielleux digne d'un shojo. Je te déteste pour ça.
« A l'école, tu étais quasiment mon seul ami et aujourd'hui encore, tu es toujours là pour moi. Je suis avare et c'est encore pire lorsqu'il s'agit de toi. Je ne laisserai personne t'éloigner de moi, dit Kakuzu un peu plus tard dans la soirée. Mes parents ont voulu arranger un mariage entre une riche héritière et moi alors que c'est à toi que je pense depuis que je te connais. Hé, tu n'as pas l'air de me croire ? C'est pourtant la vérité. Sauf que je n'ai jamais été habile avec mes sentiments, je ne sais pas comment m'y prendre. Ce mariage me rendait malade et je n'étais pas sûr de ce que tu ressentais. Kisame m'avait un jour dit qu'il t'éloignerait de moi, je ne pensais pas qu'il passerait à l'acte. C'est grâce à lui que j'ai pris le courage d'affronter ma famille et de refuser leur arrangement. Bien sûr, ils sont furieux et cela va me coûter beaucoup mais peu importe, quand il s'agit de toi, je ne peux pas fermer les yeux. »
Allongé à mes côtés, son regard est tourné vers le plafond tandis que moi, silencieusement, je me laisse bercer par son monologue auquel je peine encore à croire. Je pensais le connaître par cœur mais je m'étais trompé. Alors désormais, je pourrai marcher auprès de lui sans avoir à picoler pour oublier cette fille. Elle ne l'embrassera plus jamais, elle n'aura plus sa place dans ses bras. Tout ça maintenant, ça n'appartient qu'à moi désormais.
« Kisame, je suis navré mais mon déménagement est annulé... dis-je un peu plus tard dans la soirée après m'être rendu chez notre voisin malgré les réticences de Kakuzu.
— Je m'en serais douté... S'il s'est interposé, ce n'est pas pour rien... soupire-t-il d'un air stoïque.
— Ha... J'espère... J'espère que tu ne m'en veux pas de trop... Je ne sais pas comment me faire pardonner... Est-ce qu'un jour tu le pourras ?
— Je ne sais pas encore, pour être honnête. Je me doutais que mes sentiments n'étaient pas réciproques mais que ce crétin se soit interposé me dérange fortement. J'aurais préféré que cela se passe en face à face mais j'ai juste mal choisi le moment.
— Je suis désolé... souffle-je tristement. Tu comptes beaucoup pour moi mais... Pas de cette façon...
— J'ai compris. Si tu n'as rien d'urgent ce soir, je préférerais rester seul. Tu pourras venir récupérer tes affaires demain quand tu voudras.
— Non, ça peut attendre, bien sûr... Encore désolé, Kisame... »
Et puis ensuite, j'ai dû également me confondre en excuses auprès de mes amis qui devaient m'aider à déménager pour leur expliquer que tout était annulé. La honte. Ils semblaient tous si ravis que Kakuzu soit hors jeu...
Une semaine plus tard, je rentre chez moi lorsque je vois une imposante voiture noire garée devant notre immeuble, me bloquant l'accès au garage souterrain. Furieux, je sors de mon véhicule en gesticulant et m'égosillant lorsque l'une des portes arrières s'ouvre, laissant place à... Fumi ?!
Les yeux surmontés de larges lunettes noires et vêtue d'une robe moulante courte et blanche, elle s'avance majestueusement vers moi, me toisant avec mépris, les mains sur les hanches. Elle retire alors ses lunettes, dégageant ses yeux larmoyants faisant couler son eye-liner et lui donnant un air de panda.
« C'est à cause de toi que Kakuzu a rompu nos fiançailles, n'est-ce pas ? Braille-t-elle en pointant son index dans ma direction.
— Laisse-moi réfléchir... Hum... Je dirais plutôt parce que tu es juste une connasse ?
— Tu vas voir ! Hurle-t-elle en faisant signe à deux individus sortant également du véhicule d'approcher. Quand je veux quelque chose, je l'obtiens !
— Quelque chose ? C'est comme ça que tu vois Kakuzu, vraiment ?
— Faites-le taire ! Vite ! » s'emporte-t-elle tandis que les deux colosses vêtus de noir retroussent leurs manches.
A en juger leur apparence, ils sont relativement proches de la carrure de Kisame. En d'autres termes, je suis littéralement dans... une bien mauvaise situation. Hidan, quand vas-tu apprendre à fermer ta grande bouche ?
L'un des deux m'attrape alors que je tente de l'esquiver, me plaque dos contre lui puis le second se prépare à me porter un coup au visage. Une rapide analyse de la situation me permet de réaliser que je vais prochainement perdre au minimum une dent. Voire plusieurs. Dommage, j'avais une belle dentition à l'origine...
Je ferme les yeux et tente de détourner le visage comme si cela allait réduire l'effet du coup mais non, je sais parfaitement bien que c'est inutile. Mais le coup ne vient pas et je me risque à ouvrir un œil. Puis l'autre. Vous vous rappelez de mon destin d'héroïne de shojo ? Encore une fois, il me rattrape. Mais vraiment, hein.
Kisame est à côté de moi et a rattrapé le poing de l'individu juste avant qu'il ne percute mon visage et Kakuzu se tient derrière celui qui m'a immobilisé et a passé son bras sous sa gorge pour l'obliger à me relâcher.
« ARRÊTEZ !!! s'époumona Fumi furieuse. Qu'est-ce que tu fiches ici, Kakuzu ? Je dois me venger, tu m'entends ? Je refuse que tu annules nos fiançailles ! Je ne laisserai pas ce sale type te voler à moi ! Tu m'appartiens !
— Pas que je sache, non, répond simplement Kakuzu. J'ai pourtant été clair au sujet de ces fiançailles. Elles n'étaient organisées que dans le but de créer une alliance bénéfique pour les affaires de nos parents respectifs mais en dehors de ça, je ne t'ai jamais aimée. Et je ne t'aimerai jamais.
— Tu es horrible ! Hurle-t-elle en se jetant sur lui en tentant de le frapper. Moi je t'ai toujours aimé ! J'aurais tout fait pour toi !
— Et tu ne sembles pas avoir compris qu'il ne suffisait pas d'acheter quelqu'un pour récolter ses sentiments. Maintenant, hors de ma vue avant que je ne me fâche pour de bon. Si tes parents venaient à apprendre ce que tu as tenté de faire ce soir, je pense que tu passerais un sale quart d'heure, n'est-ce pas ? Alors maintenant disparais et ne reviens jamais. »
Fumi est bouche-bée face aux paroles de son ex. Elle prend alors une moue furieuse puis s'empresse de remonter dans son véhicule avec ses deux chiens de garde. Visiblement, elle risque gros à s'en prendre à un proche de Kakuzu et ce n'est pas plus mal pour moi parce qu'au final, je m'en sors plutôt bien. En dehors du fait que je viens tout juste d'être secouru telle une princesse en détresse par mes deux prétendants...
« Yes ! Elle n'aura pas eu mes dents cette foutue garce ! M'exclame-je sous le regard surpris de mes deux camarades.
— C'est tout ce que tu trouves à dire ? Je te signale qu'on vient quand même de sauver ta peau là ! Me fait remarquer Kakuzu avec agacement.
— C'est vrai ! Et mes dents aussi ! Ma dentition si parfaite ! Merci les gars ! M'écrie-je avec un sourire éclatant.
— Je me demande si je fais le bon choix après tout, soupira Kakuzu. Parfois, t'es quand même aussi débile que cette Fumi...
— Hey ! Me compare pas à cette andouille ! M'offense-je.
— Bon, moi je vais vous laisser. Bonne soirée, dit alors Kisame sans le moindre regard.
— Ah... Euh... Kisame ! Merci... De m'avoir aidé... Et...
— C'est bon, c'est rien du tout. A plus. »
Cette brève discussion me laisse quelque peu amer. Est-ce que Kisame sera en mesure de me pardonner un jour ? Son amitié compte énormément à mes yeux et je n'ai vraiment pas envie de la perdre. Cependant, quelque chose me dit que ça ne va pas être simple à cause de Kakuzu qui lui jette déjà un regard sombre dès qu'il tourne le dos. Mais comme on dit, le temps finit par suturer les plaies et j'espère sincèrement pouvoir renouer des liens avec lui...
Puis on rentre avec Kakuzu. Je ne peux m'empêcher de jeter un regard furtif vers la porte de l'appartement de Kisame en passant dans le couloir puis me concentre sur autre chose. Oui. Autre chose. Je vais enfin pouvoir profiter d'une vie de couple que j'ai longtemps rêvée avec mon imbécile de colocataire ! Je ne pensais pas que ça me rendrait si heureux et lui, malgré son air éternellement impassible, je sens qu'il partage mon sentiment. Lorsqu'on passe la porte, il s'empresse de se jeter sur mes lèvres et me serre dans ses bras, comme s'il a peur que je m'enfuie. Probablement le deuxième effet Kisame, je dirais...
Mais tu sais, Kakuzu, j'ai attendu ce jour durant des années, tu penses vraiment que quiconque puisse nous séparer désormais ? Non, crois-moi, c'est impossible...
Les mois se sont écoulés depuis cet incident et Kisame a fini par me pardonner, à mon plus grand soulagement. J'ai été rassuré de voir qu'au bout du compte, le squale et le radin ont fini par devenir de bons amis grâce à leur relation professionnelle, chacun ayant pu apprendre à connaître l'autre au fil du temps. On traîne d'ailleurs souvent ensemble et il semble même avoir rencontré quelqu'un récemment, je suis heureux pour lui. En ce qui concerne Kakuzu, on a finalement décidé de continuer à vivre ensemble mais en temps que couple, cette fois. Ce n'est pas facile tous les jours tant ses habitudes de radin sont ancrées en lui mais petit à petit, il fait des efforts.
Vous vous demandez ce qu'est devenue cette garce de Fumi ? Après avoir tenté par tous les moyens de faire revenir Kakuzu, elle a fini par lâcher prise et nous laisser vivre notre vie. J'ignore ce qu'elle est devenue depuis mais ses parents lui auront certainement « acheté » un autre héritier riche en vu d'une alliance commerciale...
Ayons une pensée pour lui...
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