Chapitre 8: Tourments

Je veux être seul. Ces regards sur moi sont insupportables. J'ai peur de ce qu'ils pensent de moi. J'ai peur de ce mépris et pourtant, je ne recherche aucune sympathie. Mais lorsque la menace tombe, lourde et pesante, j'ai l'impression que chaque inspiration, chaque expiration me brûlent les poumons. Mon existence est si difficile à traîner pourtant, je n'ai jamais cessé ce combat intérieur contre moi-même.

Les mots de Madara ne cessaient de hanter Pein suite à cette altercation entre eux. Quel était son but ? Il y avait forcément quelque chose caché derrière tout cela. Qu'avait-il fait pour mériter à la fois ces menaces et cet étonnant statut privilégié ? Il était clair qu'il n'avait rien d'un « fan », passionné et amouraché. Non, pour en avoir connu des personnes amoureuses de lui, cela n'avait rien à voir avec tous ces individus qui avaient malencontreusement croisé son chemin, lui, l'éternel insociable incapable d'aimer quiconque.

Contrairement aux craintes de l'Ikari, la semaine s'était déroulée sans encombre comme si cette tension entre eux n'avait jamais existé. Mais le rouquin restait sur le qui-vive, sachant que la sombre humeur de Madara pouvait s'éveiller à tout moment. Il prit bien soin de suivre toutes ses directives, de peur de le fâcher à nouveau. Pein n'était pas du genre froussard mais ce type lui inspirait une crainte assez marquée, son air malsain l'ayant marqué pour longtemps. Ses collègues subissaient-ils le même traitement que lui ? Bien entendu, il ne pourrait jamais leur poser la question, craignant le retour de bâton de la part de son chef.

Malgré tout ce qu'il s'était passé, Pein n'avait pas parlé de ses problèmes à ses amis et avait menti en racontant que son séjour s'était déroulé sans encombre. Sasori était resté perplexe face à son camarade qui s'efforçait de se montrer le plus crédible possible. Son ami avait ressenti un profond malaise en lui mais s'était bien gardé de lui faire remarquer.

« On est d'accord qu'il n'est pas dans son état habituel ? Demanda Sasori à Jiraya après le départ de l'Ikari.

— Carrément... souffla le gérant. Je ne l'ai jamais vu comme ça. Tu penses vraiment que son déplacement s'est si bien passé qu'il ne le prétend ?

— Son expression me rappelle quelque chose que j'ai déjà vu par le passé... soupira Sasori. Il va falloir que je veille davantage sur lui, ça m'inquiète. Hum, je vais voir avec Deidara s'il a remarqué quelque chose d'inhabituel.

— Le blond qui est venu avec Pein l'autre jour ? Vous êtes déjà si proches ?

— Ha ha ! Tu te souviens qu'il est venu seul semaine dernière un midi ? Eh bien j'en ai profité pour récupérer son numéro et on s'est revu plusieurs fois depuis. Ce type... J'ai l'impression d'avoir rencontré mon âme sœur haha ! C'est un peu tôt pour dire ça, non ?

— Erk, j'avais oublié quel genre de lover tu étais, Sasori... Ca me donne la chair de poule...

— Hey, pourquoi ?

— J'ai dû trop côtoyer Pein. Je suis sûr que lui-même serait mal à l'aise face à ton regard d'amoureux transi...

— Hé arrête ! Bon, allez, je vais retourner chez moi et...

— Tu l'as pas encore invité ? Parce que ces derniers temps, le lover que tu es, était plutôt à enchaîner les histoires sans lendemain, non ?

— Arf... Rien à voir ! Ce Deidara, c'est quelqu'un, tu vois, et je veux prendre mon temps. Je ne veux pas qu'il pense être une simple conquête d'un soir ! »

Le lendemain, Pein retourna au travail avec la boule au ventre. Par chance, Madara n'était pas encore arrivé et il put se mettre au travail sans croiser son chemin. Bien entendu, Konan fut la première à lui tomber dessus d'un air menaçant malgré son visage angélique : il allait l'aider dans ses tractions, de gré ou de force. Le jeune homme ne put s'empêcher d'esquisser un sourire gêné et d'accepter d'avancer sur son sujet.

« Je peux savoir ce que tu fais là ? Tonna une voix dans le dos de Pein qui le fit frissonner et échapper ce qu'il tenait dans ses mains. T'es censé me faire un rapport, pas de faire des tractions !

— Euh... Désolée, Madara-san, expliqua Konan surprise de voir son chef furieux de si bon matin. C'est moi qui lui ai demandé de m'aider, je n'aurais pas dû...

— Je ne t'ai pas emmené en vacances, il me semble ? Poursuivit-il en ignorant la Fubiwa. T'as intérêt à ce que ce rapport soit sur mon bureau à midi sinon tu vas m'entendre ! »

Puis l'Uchiha s'éclipsa tandis que Pein était resté immobile, les yeux écarquillés. Puis il se ressaisit, reprenant son air peu aimable habituel, et s'inclina légèrement pour s'excuser auprès de sa collègue, lui promettant de l'aider dès son rapport terminé.

Lorsque le rouquin quitta les lieux, tous se dévisagèrent silencieusement jusqu'à ce que Deidara ne se décide à parler.

« Il avait une mine de déterré... Je ne sais pas ce qu'il s'est passé pendant leur déplacement mais ils ont l'air de s'entendre comme chien et chat...

— C'est pire que ça, poursuivit Konan. Il avait l'air tétanisé quand Madara est arrivé. Honnêtement, il a échappé tout ce qu'il tenait quand il l'a entendu...

— Trop bizarre... commenta le blond. Je ne me rappelle plus comment ça s'était passé avec le dernier technicien ?

— Il l'a traité de connard et a dit qu'il pouvait se torcher avec son contrat, qu'il n'allait pas continuer à bosser avec un enfoiré dans son genre, un truc comme ça... raconta Rioji en réfléchissant. Madara est exigeant et chiant mais je ne l'avais encore jamais vu s'emporter à ce point face à quelqu'un...

— C'est vrai, affirma Konan. Je sens que notre nouveau collègue ne va pas faire long feu ici... »

Pein s'était installé à son bureau puis avait sorti toutes ses notes prises au cours de cette semaine et s'empressa de commencer la rédaction de son rapport, redoutant de se confronter à nouveau face à son chef.

« C'est toi le nouveau ? Demanda une personne se tenant debout sur sa gauche.

— Hum ? Euh oui, on ne s'est pas encore rencontrés ? Demanda le rouquin quelque peu ennuyé d'être dérangé alors qu'il avait une urgence à gérer.

— Non, j'étais en déplacement la semaine de ton arrivée. Je m'appelle Uchiha Itachi, enchanté, déclara l'homme en tendant la main.

— Ikari Pein, enchanté. Vous êtes le neveu de Madara, c'est ça ?

— Mouais... Je suis en charge de l'industrialisation, je suis dans le bureau juste derrière, là. Si jamais tu as besoin, n'hésite pas à venir frapper à ma porte.

— Merci, Uchiha-san, je n'y manquerai pas. »

L'homme devait avoir à peu près l'âge de Pein, et ses longs cheveux noirs étaient noués dans sa nuque tandis que ses yeux fins noirs semblaient transpercer quiconque croisait son regard. Restait à espérer que le neveu ne soit pas aussi dérangé que l'oncle...

L'Ikari poursuivit sa rédaction en silence, priant pour que personne d'autre ne vienne l'interrompre afin de lui éviter de s'attirer les foudres de son impitoyable manager. L'arrivée de ce dernier dans le laboratoire lui avait totalement fait perdre ses moyens et son cœur s'était emballé au simple son de sa voix, le pétrifiant de terreur sur place. Restait à espérer que sa collègue ne s'en soit pas aperçue...

Pendant ce temps, Hidan suggéra une pause à l'équipe car tous étaient assez tendus du fait de leur charge de travail. Lorsqu'ils arrivèrent au coin café, ils croisèrent le chemin d'Itachi qui les salua.

« Vous pensez qu'Ikari aura fini son rapport à temps ? Demanda Deidara un peu inquiet. J'ose pas trop le déranger, pas très envie de croiser Madara...

— C'est tout ce qu'on peut lui souhaiter... Le chef était furieux...

— Madara furieux ? Ricana Itachi en feuilletant un journal. Ca vous surprend ?

— Oui, il en avait après notre nouveau collègue ce matin, c'était violent... On n'avait jamais vu ça auparavant !

— Madara est un connard, c'est pas nouveau... grommela Itachi en arquant un sourcil. C'est pas bon s'il en a après ce type, il va morfler et s'enfuir à la première occasion. Évitez de vous attacher à lui, il sera sûrement bientôt remplacé...

— C'est exactement ce qu'on disait tout à l'heure, soupira Konan. Je ne comprends pas ce que Madara a contre lui mais ce type avait l'air plutôt sérieux et consciencieux... On dirait que leur déplacement semaine dernière a tourné au vinaigre...

— Évitez de vous en mêler sinon vous suivrez le même chemin que lui, soupira Itachi en jetant son gobelet. Bonne journée. »

Itachi n'avait pas tort et de plus, Madara était son oncle donc il savait mieux que quiconque ce que leur chef valait. Cependant, il était surprenant qu'il se soit ainsi braqué contre Pein en si peu de temps. Mais chacun avait compris que bientôt, le rouquin ne serait que de l'histoire ancienne, probablement licencié pour une faute quelconque ou bien donnerait sa démission après avoir subi le tempérament de son responsable. Sa galère ne faisait que commencer, en était-il conscient ?

Tandis qu'ils retournaient au laboratoire, Deidara fut surpris d'entendre la sonnerie de son téléphone personnel. C'était un message de Sasori qui lui donnait rendez-vous dans un restaurant des environs pour leur pause déjeuner. Esquissant un large sourire qui fit grimacer Kakuzu à ses côtés, il s'empressa d'accepter cette invitation, impatient de le retrouver enfin, après plusieurs jours sans se voir.

Pein soupira profondément pour tenter d'évacuer la pression qui crispait ses muscles mais rien n'y faisait. Il craignait d'être en retard ou que son rapport ne soit pas satisfaisant. Il lui restait une petite heure avant le délai imposé par son responsable et il n'avait pas le temps de traîner.

« Toujours pas terminé ? Lança une voix dans son dos. Quelle inefficacité... C'est lamentable !

— J'ai presque terminé, il me reste à relire et... expliqua Pein en se retournant vers son manager qui avait fait irruption dans l'open space.

— Fais-moi voir ce que tu as déjà écrit, lâcha l'homme en s'asseyant au bureau adjacent, visiblement celui de Konan au vu des origamis qui le décoraient. Je dois joindre ton rapport au mien au plus vite, le patron attend ce document avec impatience, je ne peux pas lui envoyer un brouillon ni perdre davantage de temps. »

Madara attrapa l'ordinateur portable de son employé plus entama sa lecture sous le regard presque pétrifié de son technicien. Après quelques minutes de vérification, il se tourna vers le rouquin, les sourcils froncés.

« C'est ça que tu appelles un rapport ? Tu te fous de ma gueule ? Aboya-t-il. Ne me dis pas que tu n'as pas pris plus de notes que ça ! C'est lamentable ! Là, j'ai besoin que tu développes davantage, c'est le point crucial de ton rapport ! Et ça, c'est inutile, tu dois l'enlever ! Et là, il y a une erreur, ce n'est pas du tout ce qui a été convenu ! Bordel, tu as passé deux heures à écrire ce torchon ? Tu es sérieux ? Recommence ! Mais qu'est-ce que je vais pouvoir faire de toi ? Tiens, c'est une copie de mon rapport, inspire-toi en pour rédiger le tien. Je le veux pour midi pile. »

Pein avait été incapable de répondre quoi que ce soit et était resté immobile, le souffle court. Lorsque son responsable s'éloigna, il remarqua que tous les regards de l'open space étaient tournés vers lui, intrigués par cette altercation à laquelle personne n'était habitué. Itachi lui-même avait contemplé silencieusement la scène, appuyé contre l'encadrement de sa porte de bureau individuel. Il croisa brièvement le regard du rouquin qui semblait désemparé puis après un bref soupir, le ténébreux se retira et referma la porte derrière lui. Ce type n'allait vraiment pas faire long feu dans la société.

L'Ikari s'empressa de reprendre la rédaction de son rapport avec toute la concentration dont il était capable, ignorant les regards curieux posés sur lui et utilisant le rapport de son chef comme source d'inspiration. Il s'appliqua si bien qu'il fut surpris de voir qu'il était tout juste midi lorsqu'il termina sa rédaction. Bien entendu, son responsable se présenta à nouveau vers lui et demanda à voir le document en question avant d'en lancer son impression.

« Hum... fit-il en finissant sa lecture. Eh bien, tu vois que tu peux ! C'est parfait ! Je savais que je pouvais compter sur toi ! Imprime ce document et apporte-le moi ! Ensuite, nous irons manger, c'est moi qui t'invite, je connais un restaurant plutôt sympathique dans les parages. J'ai déjà prévenu les autres de ne pas nous attendre ! »

Pein sentit ses muscles se crisper à nouveau. Il ne voulait plus se retrouver seul face à ce type et aurait tout donné pour éviter ce genre de situation mais il dut se faire force et accepta l'invitation de son responsable, craignant sa réaction en cas de refus.

L'homme lui indiqua qu'il allait rendre les rapports rapidement avant leur départ et qu'ils iraient manger ensuite. Pein fut donc contraint d'attendre sagement dans l'imposante Mercedes noire de son manager. Il put constater que le véhicule était équipé toutes options et aurait pu être incroyablement confortable s'il n'avait pas appartenu à ce taré.

« Oh Ikari-san, tu vas manger avec Madara ce midi ? Lui demanda Konan en le reconnaissant par la fenêtre et en s'approchant. Tout va bien ? Tu as pu rendre ce rapport à temps ?

— Oui, c'est tout bon, merci !

— Tu n'avais pas l'air dans ton assiette ce matin, tout va bien ?

— Oui, ne t'inquiète pas, merci !

— OK, super ! J'ai vu avec le chef, tu vas pouvoir m'aider cette après-midi, ce sera sûrement plus calme ha ha !

— Oui ! Je ferai mon possible pour ne pas être en retard !

— Super, bon appétit ! »

Konan et Hidan lui firent un bref geste de la main puis s'éloignèrent, suivi d'un Kakuzu qui se contenta de le regarder froidement. Comme d'habitude, finalement. Madara sortit du bâtiment au même moment et discuta un bref instant avec son équipe puis rejoignit son véhicule en courant. S'installant au volant, il s'excusa pour son retard, enfila des lunettes de soleil noires et démarra en trombe...

Pendant ce temps, Deidara s'empressa de rejoindre l'adresse indiquée par Sasori pour leur déjeuner ensemble. Ne connaissant par le restaurant en question, il avait été obligé d'utiliser son GPS pour se guider. Fort heureusement, le lieu n'était pas éloigné de son entreprise. L'endroit avait tout d'une petite auberge familiale, bien entretenue et propre. Son ami, installé au fond de la salle, lui fit signe de le rejoindre avec un grand sourire. L'un comme l'autre semblaient impatients de se retrouver bien qu'il n'y ait encore rien d'officiel entre eux.

« Hey, comment vas-tu ? Tu as l'air en forme ! S'exclama le rouquin.

— Comment pourrais-je aller mal alors que j'ai reçu une telle invitation de si bon matin ? Répondit Deidara avec un clin d'œil.

— Ravi que ça te fasse plaisir ! C'est mon restaurant préféré et je tenais absolument à t'y emmener ! Expliqua le rouquin en lui tendant un menu.

— Un endroit agréable, une nourriture à priori délicieuse et l'opportunité de te revoir, que pouvais-je espérer de mieux ? Commenta le blond en feuilletant le menu.

— Une invitation à passer ce samedi en ma compagnie ?

— T'es sérieux ?

— Pourquoi mentirais-je ? Ta présence me fait un bien fou ! J'aimerais passer plus de temps avec toi et que l'on apprenne à mieux se connaître !

— Whah te voilà bien entreprenant ! Évidemment, j'accepte avec grand plaisir !

— Parfait, tu m'enverras ton adresse par message et je passerai te prendre vers quatorze heures.

— Impeccable ! Je suis déjà impatient ! S'exclama Deidara aux anges.

— Pareil pour moi ! Mais... J'ai aussi une question à te poser, désolé de casser l'ambiance...

— Ah ? Je t'en prie ! Répondit le blond intrigué.

— Je suis allé boire un verre avec Pein hier soir, expliqua Sasori avec une certaine appréhension. Il n'était pas dans son état normal et je m'inquiète pour lui. Tu sais, il a eu de mauvaises expériences par le passé et il a eu du mal à s'en relever. Ah ! Bien sûr, il ne doit pas savoir que je t'en ai parlé hein !

— Pas de soucis... Hum, eh bien oui ! Il s'est passé quelque chose ce matin... »

Deidara expliqua en détails ce qu'il s'était passé le matin même, à quel point Madara avait humilié son employé face au reste de l'équipe puis ensuite face à d'autres collègues avant de changer d'attitude et de lui proposer un restaurant.

« Ils sont partis peu après moi, je suppose. Ikari ne semblait pas ravi d'y aller mais j'imagine qu'il n'a pas eu le choix... Je pense qu'il s'est passé quelque chose lors de son déplacement mais visiblement, il n'en a parlé à personne...

— C'est Pein, tu sais, expliqua Sasori. Il ne se confie que très rarement car il n'aime pas ennuyer les gens avec ses problèmes. Il a l'air assez détestable en apparence mais il a toujours été présent pour moi. Quand j'ai... été trahi par la personne que j'aimais par le passé, il a été le premier à être à mes côtés. Il a fait son possible avec Jiraya pour m'aider à remonter la pente. C'est mon meilleur ami et je ne le laisserai jamais tomber.

— C'est une belle amitié ! J'aimerais avoir un tel ami à mes côtés, ha ha ! Je vais essayer d'en savoir plus et je te tiendrai au courant, promit le blond. Ikari est froid en apparence mais j'ai rapidement compris qu'au fond, c'était quelqu'un de plutôt sympathique. Même si je dois reconnaître qu'il m'a d'abord fait une très mauvaise impression le premier jour, ha ha... Konan elle-même s'est radoucie à son égard depuis la scène de ce matin. Mais on voit qu'il en a bavé dans la vie et qu'il peine à accorder sa confiance... »

Pendant ce temps, Pein et Madara entrèrent dans un restaurant un peu plus éloigné de leur lieu de travail. Le restaurant semblait plutôt huppé et chic, si bien que le rouquin peina à se sentir à son aise, sentant de nombreux regards se poser sur lui.

« J'espère que tu aimes la cuisine française ? Ne t'inquiète pas pour les prix, c'est moi qui régale.

— En quel honneur ? Demanda l'Ikari inquiet.

— Parce que j'en avais envie, répondit l'homme en haussant les épaules. J'ai été un peu dur avec toi, je dois le reconnaître, ton premier brouillon n'était pas si mauvais au final et tu t'es bien rattrapé. Tu n'es peut-être pas un cas désespéré, finalement. Tu as choisi ?

— Oui, je vais prendre le bœuf bourguignon...

— Parfait, vous en mettrez deux portions dans ce cas, commanda l'Uchiha à la serveuse qui s'était approchée. Vous nous mettrez également cette bouteille de vin rouge et une carafe d'eau, s'il vous plaît.

— Bien, Monsieur, répondit la femme en s'inclinant puis en s'éloignant.

— On va s'amuser, je crois, tu sais ? Je vais voir pour t'emmener lors de mon prochain déplacement. Les dates ne sont pas encore fixées mais l'hôtel où je me rends habituellement comporte même une piscine et un spa, ça te décrispera un peu.

— Pourquoi ne pas plutôt en faire profiter l'un de mes collègues, cette fois ?

— Tu te souviens de ce que je t'ai dit ? Ne discute pas mes ordres, suis les règles et tout se passera bien pour toi.

— D'accord... »

Les plats furent ensuite servis dans un silence de mort. Pein s'était assombri, plongé dans ses pensées noires. Madara continuait à parler de choses futiles, ignorant la réaction du jeune homme qui se sentait plus mal qu'à son arrivée. Encore un déplacement. Encore un potentiel calvaire à subir. Il voulait disparaître et se faire oublier par ce sale type. Juste ça.

Pourquoi s'acharnait-il sur lui ?

Pourquoi l'emmenait-il encore loin de tout ?

Pourquoi ?

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