Chapitre 19 : Quiproquo
Récemment, j'ai découvert une sensation qui m'était inconnue. Mon cœur a commencé à battre avec allégresse dans ma poitrine et j'ai eu la sensation étrange d'avoir des papillons dans le ventre. Ah... Peut-être que je m'emballe un peu trop, je ne me savais pas si romantique. Mais à chaque fois que mes pupilles plongent dans les siennes, à chaque fois que nous échangeons la moindre parole, si futile puisse-t-elle être, je me sens heureux, comblé... Finalement, la sortie du tunnel ne me guiderait-elle pas vers un chemin beaucoup plus doux que celui auquel je m'étais préparé ?
Quelques jours plus tard, Konan vint de nouveau rendre visite à Pein. A sa plus grande surprise, il n'était pas dans sa chambre à son arrivée, tout comme Kisame. Quelque peu inquiète, elle questionna une infirmière qui lui expliqua que tous les deux étaient sortis prendre l'air. Comment Pein pouvait-il sortir alors qu'il n'était toujours pas capable de se lever ? La jeune femme tenta de les chercher en vain puis décida de les attendre dans leur chambre. Cependant, en arrivant, elle entendit du bruit, indiquant qu'ils étaient de retour. Elle voulut entrer lorsqu'elle entendit qu'ils parlaient à voix basse.
« Ah... Doucement... Tu me fais mal là... geignit Pein.
— Désolé, je fais ce que je peux... Et là, c'est mieux ? Lui demanda Kisame.
— Non... Aïe... Tu me fais mal !
— Encore ? Attends, on essaye un peu plus par là... »
Leurs voix étaient si basses que leurs phrases semblaient être susurrées si bien que la bleue devint rouge pivoine en faisant irruption dans la chambre, les yeux braqués vers le sol de crainte de tomber à un moment inopportun. De plus, dans sa hâte, elle n'avait même pas pensé à frapper avant d'ouvrir la porte...
« Hey Konan, tu tombes bien, tu veux pas nous aider s'il te plaît ?
— Heiiiin ? » s'étonna la bleue en relevant soudainement la tête.
Cependant, lorsqu'elle eut enfin le courage d'affronter la scène face à elle, elle vit que Kisame tentait tant bien que mal d'aider Pein à regagner son lit depuis le fauteuil roulant qu'ils avaient utilisé pour leur balade. Il avait passé un bras sous ses épaules et l'autre sous sa jambe valide mais le rouquin ne faisait pas vraiment d'efforts pour lui faciliter la tâche...
Konan s'empressa de s'approcher puis aida son collègue du mieux qu'elle pouvait afin d'installer de nouveau l'Ikari dans son lit. La mine furieuse de ce dernier indiquait qu'il était franchement embarrassé de cette ridicule mise en scène.
« Je t'avais dit que c'était une mauvaise idée de sortir... T'aurais pu demander de l'aide aux infirmières, franchement... marmonna Pein.
— Je pensais pas que ton gros derrière pesait un tel poids et surtout, t'es tellement raide que tu ne m'aides pas du tout ! Tu ressembles à une vraie ficelle pourtant... bougonna Kisame. Tu devrais t'estimer heureux d'avoir été porté en princesse par un homme comme moi, n'importe quelle femme rêverait d'avoir cette chance !
— Euh... Non... lâcha Konan d'un air blasé.
— Tes muscles, c'est juste de la gonflette, en vrai... ironisa l'insociable.
— Tu vas voir si c'est de la gonflette, espèce de sale rouquin ! Lança le squale faussement fâché. N'oublie pas que c'est moi qui suis venu sauver tes fesses de l'autre taré...
— C'est vrai, c'est vrai, je m'avoue vaincu ! »
Konan continua d'écouter leur discussion animée mais ressentit comme un malaise en elle... Comme si elle se sentait... De trop ? Finalement, elle parvint à prendre la parole et leur montra un cabas qu'elle leur avait apporté, contenant ce qu'ils avaient « commandé » au préalable à la plus grande joie de Kisame qui s'empressa de venir auprès d'elle.
« Si tu as mes chocolats, c'est tout ce qui compte ! Lui, on s'en fout, en fait...
— Oui, oui, j'ai bien pris ceux que tu m'as demandés ! Et Hidan m'a fait passer les vêtements que tu lui avais demandés en vue de ta sortie...
— Hum ? Il ne vient même pas les apporter lui-même ? S'étonna Kisame.
— Euh... Il m'a dit qu'il ne pouvait pas venir, non. Et il m'a aussi demandé de te dire qu'il en avait terminé avec le déménagement mais là, j'ai pas trop compris...
— Ah... Je vois... C'est pas grave. Le principal, c'est que tu m'aies apporté ce dont j'avais besoin. Tu es adorable, Konan ! »
Pein avait très bien compris qu'il y avait un problème entre Kisame et Hidan mais avait préféré ne pas poser de question car il avait tout de suite réalisé que cette histoire chagrinait son ami. Un jour, peut-être, il lui parlerait à cœur ouvert de ce qui le tourmentait...
Lorsque Konan quitta la chambre, les deux hommes se regardèrent d'un air quelque peu étonné.
« Elle était encore plus bizarre que d'habitude aujourd'hui, tu ne trouves pas ? Dit Kisame.
— Hum... Elle était toute rouge en entrant... Elle a couru ou quoi ?
— Aucune idée... Mais une chose est sûre : il va falloir te décider à te déclarer sinon, quelqu'un finira par te la prendre. »
Dans la soirée, Konan retrouva Deidara et Sasori. A chaque fois qu'elle les voyait, il lui semblait que c'était la même scène qui se répétait : Deidara l'accueillait avec un immense sourire contrairement à Sasori qui l'ignorait totalement en sirotant une boisson avec une paille. Ces deux-là étaient-ils vraiment en couple ?
« Alors, ma jolie, cette fois, c'était la bonne, non ? Demanda le blond avec enthousiasme.
— Hey, t'es obligé de lui répéter ça à chaque fois ? Marmonna Sasori dépité. Avec un mec comme Pein, il lui faudra des mois avant d'obtenir des résultats... A moins que... ?
— Écoutez... Vous le connaissez sûrement mieux que moi hein, non ? Commença la bleue.
— Ça sent le cramé ton affaire... soupira le rouquin. Oui, je le connais à la perfection alors vas-y, raconte-nous...
— Eh bien... Vous êtes vraiment sûrs qu'il est hétéro ?
— QUOI ? S'étonna Deidara en recrachant sa boisson en s'étouffant presque. Mais bien sûr qu'il est hétéro, hein ? Pas vrai, Sasori ?
— Je n'en serais pas aussi sûr... lâcha son petit ami en haussant les épaules.
— Comment ça, t'es pas sûr ? S'époumona le blond.
— En vérité, il m'a avoué il y a quelques temps qu'il avait eu un crush sur moi y'a quelques années donc... Bon, il ne l'a pas dit comme ça mais il m'a dit qu'il aurait pu envisager une histoire avec moi à l'époque. Merde, lâcha-t-il en voyant Deidara se décomposer à côté de lui, ça date d'il y a plusieurs années alors ne fais pas cette tête ! Je t'ai déjà expliqué que je l'ai déjà aimé mais c'était bien avant de te connaître, OK ? Dans ma vie, il n'y a que toi maintenant et ce sera comme ça pour le restant de mes jours... Sinon, je ne t'aurais pas proposé de venir vivre avec moi une fois que Pein aurait déménagé... Ah purée, me fais pas dire des choses pareilles en public, c'est super embarrassant ! S'emporta-t-il en rougissant vivement.
— Ohhh Sasori, c'est tellement mignon ! Je t'aime tellement ! ~
— C'est bien beau tout ça, mais ça ne répond pas à ma question, maugréa Konan en restant stoïque face aux élans amoureux de ses camarades qui se regardaient tendrement.
— Ahem, tu as raison, finit par dire Sasori en se détournant avec le teint empourpré. Comme je te l'ai dit, Pein est un mystère d'un point de vue romantique. Je m'attends à tout... Et surtout à rien avec lui, pour être honnête. Mais pourquoi cette supposition ?
— Euh... Disons que je le trouve... Étrangement proche de... Kisame... Genre, je me sens de trop quand je suis avec eux... expliqua Konan avec hésitation.
— Ah... Kisame... réfléchit Deidara. J'ai surtout l'impression qu'ils sont de très bons amis mais rien de plus, t'en penses quoi Sasori ?
— Faut avoir la dalle pour sortir avec ce mec creepy...
— C'est pas gentil de dire ça ! S'exclama le blond. C'est pas un top modèle mais franchement, il est bien foutu, hyper musclé et super grand... Quoi ?
— C'est moi qui vais devenir jaloux si tu connais à décrire des atouts que je ne possède pas... grommela l'artiste en sirotant son bubble tea.
— Ha ! Ha ! Ha ! On va pas abuser quand même, on parle de Kisame là... Mais un conseil, ma jolie, fonce et au pire... Bah tu te prendras un mur ! Ouais, parce que Kisame, c'est l'équivalent d'un mur. Dans tous les cas : déclare-toi !
— Il a raison, fais-le avant qu'il ne décide d'épouser son reflet dans le miroir, s'il te plait... »
Le lendemain, Konan se dirigea vers l'hôpital d'un air déterminé. Ce jour-là, ce serait le bon et peu importait si Pein la choisissait elle ou Kisame, elle garderait la tête haute en toute circonstance.
Elle avança vers l'entrée du bâtiment lorsqu'elle entendit une voix récrier son nom au loin. Se détournant sur le côté, elle reconnut Kisame et Pein qui étaient installés dans le jardin. Le rouquin était immobile et ne souriait pas du tout contrairement au squale qui affichait son éternel air de sadique en lui faisant de grands signes pour qu'elle vienne les rejoindre. Un jour, quelqu'un allait-il lui faire comprendre que dans cette situation, on avait plus envie de prendre ses jambes à son cou que d'aller le retrouver ?
« J'ai une bonne nouvelle ! Je sors demain ! S'exclama joyeusement Kisame. Du coup, tu n'auras plus de corvée de chocolats ! Pour tout ça, je te dois au moins au resto ! C'est toi qui choisiras ce que tu voudras !
— Ha ! Ha ! C'est gentil ! Merci pour l'invitation, ce sera avec plaisir ! »
A condition que tu ne me piques pas Pein.
« Bon... Euh, je vais devoir vous laisser par contre. Ça ira pour le ramener à sa chambre ? Demanda Kisame.
— Oui, oui, ne t'inquiète pas ! Répondit Konan en savourant cette petite victoire.
— Hein ? S'étonna Pein piqué au vif.
— Bah ouais, j'ai encore de la paperasse à faire avant de sortir et j'aimerais ranger mes affaires.
— Mais tu peux faire ça, demain, non ?
— Non, demain, je me barre à la première heure, désolé, mec ! J'aurai bien l'occasion de revoir ta face de cadavre au réveil quand tu auras emménagé !
— Mais va te faire voir, face de surimi !
— Ha ! Ha ! Ha ! Bon allez, à plus ! Appelez-moi si vous avez un souci ! »
Oui, s'il te plaît, va-t'en, j'ai pris mon courage à deux mains, ne va pas tout gâcher...
Mon courage ? Ah... J'ai l'impression qu'il me quitte tout à coup ?
Ah non ! Ce fichu requin ne me le piquera pas !
« Euh... Konan... Tout va bien ? Demanda Pein en voyant la jeune femme perdue dans ses pensées.
— Ah... Euh... Oui ! Euh... Tu veux faire un petit tour ?
— Ouais, y'a un coin sympa par là-bas, y'a même un étang, tu verras c'est chouette ! »
Konan acquiesça puis emmena le rouquin dans la direction qu'il lui indiquait. A mesure que ses pas la rapprochaient de sa destination, elle sentit sa nervosité croître et une fois de plus, son teint s'empourpra tandis que son cœur semblait battre des records.
« Oh... C'est un chouette endroit ! Avoua-t-elle en admirant le petit étang bordé de saules pleureurs.
— J'y suis allé quelque fois avec Kisame... »
Oh non ! Il ne va pas remettre ce foutu squale sur le plateau !
Argh, c'est tellement creepy de les imaginer ensemble !
« ... Mais c'est quand même beaucoup plus agréable d'y venir avec toi...
— Q... Quoi ? »
Konan sentit son cœur s'emballer alors que les grands yeux gris de Pein se posaient sur elle, chacun ignorant totalement que tous deux se trouvaient dans le même état lamentable à cet instant précis.
Vas-y, Pein, dis-lui ce que tu as sur le cœur !
Allons, Konan, montre-toi un peu courageuse, c'est peu de choses à dire...
Les deux se regardèrent ensuite bêtement pendant un instant qui leur sembla durer une éternité. Finalement, le rouquin posa sa main sur celle de la bleue et esquissa un sourire à son intention. Un sourire si lumineux qu'elle sentit son cœur manquer un battement. Ce sourire-là, il lui était réservé et jamais personne (pas même ce fichu Kisame) n'aurait droit au même, c'était bien ça ? Il était encore plus irrésistible à ce moment-là... Comment résister à un tel charme ? Que faire ensuite ?
L'Ikari leva sa seconde main vers le visage de la Fubiwa et ses doigts effleurèrent délicatement sa joue, l'incitant à se pencher vers lui. Finalement, leurs visages s'approchèrent peu à peu jusqu'à ce que leurs lèvres n'entrent en contact. Jamais Konan n'aurait pu imaginer qu'un simple baiser puisse la rendre si heureuse et emplir son cœur d'une telle félicité. Et jamais Pein n'aurait pu imaginer qu'un jour il connaîtrait le véritable amour. Ils étaient faits l'un pour l'autre et aucun des deux ne pouvaient plus en douter...
Pendant ce temps, Kisame observait la scène depuis la fenêtre de sa chambre accompagné de Deidara et Sasori. Tandis que le blond sautait presque sur place, son petit ami restait stoïque, sirotant une nouvelle boisson avec l'aide d'une paille sans faire le moindre commentaire...
« Yeah ! Bravo Pein ! Bravo Konan ! Enfin ! S'exclama Deidara en sautant sur place.
— J'ai cru qu'ils n'allaient jamais finir ensemble ces deux idiots... soupira Kisame.
— Et moi j'ai bien cru que cet imbécile allait finir en couple avec ce mec creepy... marmonna Sasori entre deux gorgées.
— Hey, c'est moi que tu traites de mec creepy ? S'emporta le squale en montrant le poing.
— Hey, on se calme ! Regardez tout cet amour débordant sous nos yeux ! Profitez un peu du spectacle ! Mais Sasori a raison, t'es vraiment flippant par moments...
— Tu vas voir, saleté de blondinet !
— Hum... C'est limite creepy de le voir sourire aussi celui-là... lâcha Sasori en montrant son meilleur ami d'un signe de tête. Je suis tellement pas habitué à le voir heureux, ce type...
— Tu as raison, hum... acquiesça Deidara.
— J'avoue... » reconnut Kisame.
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