Chapitre 17: Ce squale, ce héros
J'ai fait un rêve étrange. Alors que tout semblait si obscur autour de moi et que mes angoisses me tenaillaient, je sentis la mort arriver comme une délivrance. J'allais l'accueillir à bras ouverts lorsqu'une lueur apparut dans mon dos. Intrigué par celle-ci, je me détournai et entendit que l'ont m'appelait. Encore, encore et encore... Ne pouvait-on pas me laisser me reposer un peu ? Malgré tout, je me sentis indéniablement attiré par cette lumière qui devenait de plus en plus aveuglante. Les voix se multiplièrent et m'incitaient à les rejoindre. Me détournant vers le fond, je ne pus que constater un spectacle de désolation alors ma décision était prise : j'avancerais désormais là où l'espoir me guiderait.
Lorsque Pein ouvrit les yeux, il ne vit que du blanc autour de lui, si bien qu'il se demanda s'il était mort ou vivant. Finalement, il entendit des voix tandis que sa vision tentait de se stabiliser.
« Tu ne peux rien contre le fan-club d'Ikari. Mais regarde, Konan est gentille, elle t'a apporté des fleurs aussi ! Bon, c'est sûrement par pure compassion mais c'est mieux que rien, non ?
— T'es pas obligé de remuer le couteau dans la plaie...
— Le couteau, pas trop, c'est une balle que tu t'es pris...
— Hey, je crois que Pein se réveille ! Pein, tu m'entends ? Hé, réveille-toi, mec ! »
Lorsque les formes floues finirent par devenir des visages, il reconnut la mine inquiète de Sasori penchée au-dessus de lui tandis que Deidara se tenait en retrait, en jetant de temps en temps des coups d'oeil vers le fond de la pièce. Visiblement, il se trouvait dans un hôpital donc, en vie à première vue. Puis il songea à Kisame, s'en était-il sorti ? Et Madara, où était-il ?
« T'inquiète, tu ne risques rien ici, lui dit alors Sasori en voyant sa mine effarée. L'autre taré a été arrêté, tu ne risques plus rien. Tu nous as fichu une belle trouille, tu sais ? Les médecins avaient d'abord pensé que tu ne t'en sortirais pas vu la quantité de sang que tu avais perdu mais ils ont pu faire une transfusion en urgence.
— Hey, ça fait beaucoup d'infos tout ça, le réprimanda Deidara. Il se réveille seulement alors laisse-lui le temps de retrouver ses esprits, tu ne crois pas ?
— Où... Où est Kisame ? Demanda le rouquin.
— Oh, il est juste à côté de toi et il va bien, répondit le blond. Il n'arrête pas de se plaindre depuis son arrivée. Le lit est trop petit, la nourriture n'est pas suffisante et il a envie de chocolat... Heureusement que Hidan lui a apporté quelques tablettes mais son stock est terminé donc il recommence...
— T'as qu'à aller m'en acheter... bougonna le squale dans le fond de la chambre.
— Hidan doit passer tout à l'heure, il m'a dit qu'il t'apporterait des réserves... le rassura Deidara.
— Il a plutôt intérêt... »
Rapidement, un médecin vint examiner l'Ikari et se montra confiant concernant son rétablissement bien qu'il ne risquait de devoir rester un moment hospitalisé contrairement à Kisame dont la rapide guérison en surprenait plus d'un.
Plus tard, Hidan et Kakuzu firent leur apparition, suivis de près par Konan qui se montra discrète à côté de la tornade nommée Rioji. Sous le regard froid de Kakuzu, ce dernier apporta un cabas de courses rempli de choses diverses : du chocolat, bien entendu, des affaires demandées par Kisame ou encore des objets supplémentaires que Hidan avait jugé utiles pour divertir son camarade.
Mais il y avait une sorte de tension palpable entre le squale et le radin et personne ne comprit d'où elle pouvait bien venir. Malgré les ronchonnements de son colocataire, Hidan prit même le temps de venir prendre des nouvelles de Pein et lui parla avec animation, ayant également prévu quelques petites choses pour lui, en vue de sa longue convalescence... Puis, le duo quitta la chambre suivi de Deidara et Sasori puis tout retrouva son calme.
Konan s'était assise dans un fauteuil juste à côté du lit et contemplait silencieusement l'insociable qui ne parlait guère mais écoutait avec plaisir les pitreries de ses collègues.
« Tu veux manger quelque chose ? Demanda-t-elle soudain. Hidan a pensé à t'emmener quelques pommes, je peux t'en éplucher une, si tu veux ?
— Euh... Oui... Merci... » répondit Pein surpris.
En temps normal, il aurait refusé mais il constata rapidement que des deux bras étaient immobilisés dans des plâtres et qu'il aurait du mal à se débrouiller seul pendant un moment...
La Fubiwa s'exécuta silencieusement et avec attention. Elle prit soin de tout disposer sur un plateau et de le placer devant son collègue. Il voulut lever la main pour attraper un quartier mais grimaça de douleur en voulant utiliser ses doigts et se ravisa aussitôt. La bleue esquissa un sourire puis attrapa le morceau à sa place et l'avança vers lui afin qu'il puisse manger mais le rouquin ne le vit pas de cet œil, s'empourpra et détourna la tête.
« Sérieusement, Fubiwa-san, ça devient embarrassant là...
— Je t'ai déjà dit de m'appeler Konan, espèce de crétin ! S'emporta la jeune femme en lui bourrant le morceau de pomme dans la bouche.
— Mais ça va pas, nan ? Râla Pein en manquant de s'étouffer. Ok ! Ok ! Ce sera Konan ! Mais pas la peine de te montrer aussi brute avec moi, j'en ai bien assez bavé !
— Et il se plaint qu'une jolie fille lui donne la béquetée... Moi j'aimerais bien qu'on s'occupe de moi comme ça... marmonna Kisame depuis son lit.
— Je t'ai déjà emmené des fleurs, ne m'en demande pas trop, se moqua gentiment sa collègue. Regarde, Hidan t'a apporté plein de cadeaux... Bon, Kakuzu... Je ne sais pas s'il a une dent contre toi ou bien s'il n'a pas aimé devoir dépenser de l'argent pour venir mais il semblait clairement fâché d'être là...
— Disons que nous avons une relation quelque peu tendue en ce moment mais là n'est pas le sujet. Je vais être jaloux si je te vois venir pouponner Ikari comme ça tous les jours !
— Bon d'accord, je veillerai aussi à t'apporter du chocolat de temps en temps, haha !
— Voilà qui est mieux ! » S'exclama le squale en se recalant sur son oreiller.
Finalement, après avoir discuté un moment avec ses collègues, Konan annonça qu'elle devait partir mais promit de repasser le lendemain. Lorsqu'elle sortit, Kisame se détourna vers son camarade et se mit à rire. Le rouquin, comme toujours à côté de la plaque, le regarda avec surprise.
« Qu'est-ce qui te fait marrer comme ça ?
— Elle est bien attentionnée avec toi, la petite Konan, lâcha-t-il en riant. On dirait bien qu'on va aussi pouvoir la compter parmi ton fan-club. On lui fait une carte d'adhérent ? Une petite ristourne pour t'avoir donné la béquetée ? Comme c'est mignon, je me sentais limite de trop, tu vois, haha !
— Mais ferme-la ! Elle est juste sympathique, ça ne veut pas dire qu'elle est attirée par moi ! S'emporta Pein en s'empourprant.
— Ha ! Ha ! Si tu t'énerves, c'est que tu es en forme, c'est plutôt bon signe... fit soudain le squale d'un air songeur.
— Hey, comment est-ce qu'on s'est sorti de ce pétrin, au fait ? Je ne me rappelle pas...
— Tu as tenté d'assommer Madara quand il a voulu m'achever et j'en ai profité pour le finir. Après ça, tu t'es effondré et j'ai appelé les secours, tout simplement. Ton cas était inquiétant, tu as reçu pas mal de mauvais coups de ce qu'ils m'ont dit. Heureusement que tu en as paré certains avec tes bras, d'où les plâtres.
— Merci, Kisame... Sans toi, je serais certainement mort à l'heure qu'il est... souffla Pein en se remémorant avec douleur ce qu'il s'était passé.
— C'est grâce à Deidara que j'ai compris qu'il se passait quelque chose, il a appelé pour vérifier qu'il n'y avait pas eu de soucis à notre arrivée car il était sans nouvelles de toi...
— Pourquoi... Pourquoi tu as hésité avant de m'aider ? Demanda soudain le rouquin d'une voix tremblante. J'ai vu dans ton regard que tu ne savais pas trop quoi faire... Et surtout, tu ne m'avais pas dit que tu avais déjà travaillé avec Madara par le passé, encore moins pour mon père.
— Je me suis demandé ce qui était le plus sage. Me venger de ton père sur toi aurait été bien stupide de ma part et comme je l'ai dit à Madara, pour moi, c'est du passé. Des critiques sur mon physique, j'en ai entendu toute ma vie, ça ne m'affectait pas plus que les autres fois. Face à Madara, j'ai compris que je devais t'aider, coûte que coûte. Ce type avait littéralement pété les plombs et il fallait l'arrêter, tu n'y es pour rien, toi.
— Pourquoi m'avoir caché que tu connaissais mon père ?
— Je n'aime pas ressasser ces vieux souvenirs, je n'aime pas en parler. Pour moi, tu n'as rien à voir avec lui et je ne voulais pas que tu entendes la vérité à son sujet de ma bouche. C'est à toi de découvrir qui il est vraiment et surtout, te faire ta propre opinion de lui, sans avis extérieurs. Je ne suis pas non plus du genre à me livrer au sujet de mon passé, ça ne concerne que moi.
— OK, je comprends... Merci encore...
— Non, merci à toi de m'avoir ouvert les yeux. Après tout ce qu'on a vécu ensemble, je te considère désormais comme un ami.
— Il en va de même pour moi. »
Kisame se pencha sur le côté de son lit pour attraper une boîte de chocolats mais grimaça sous l'effet de la douleur. Cependant, Pein constata que sa gourmandise était bien plus forte que sa souffrance puisque cela ne l'empêcha pas d'attraper l'un des emballages...
« Hum... Chocolat belge, bien vu Hidan... Oh ! Il m'a aussi apporté des Pocky à la pomme verte ! Dilemme... Par quoi commencer ?
— Tu bouffes tellement que je me demande comment tu fais pour avoir une telle silhouette... soupira le rouquin d'un air blasé tandis que Kisame avait décidé d'entamer les Pocky et « garder le meilleur pour la fin » avec les chocolats belges.
— En dehors du chocolat, je mange de façon très équilibrée et surtout, je fais beaucoup de sport.
— Si je commençais à manger comme toi, malgré toute la volonté du monde, je pense que j'aurais tôt fait de devenir obèse...
— Je suis grand, j'ai besoin d'énergie...
— D'énergie, oui, mais le chocolat, c'est surtout du sucre et du gras...
— Ça reste de l'énergie quand même... lâcha Kisame en attaquant cinq Pocky à la fois.
— Des mecs comme toi, qu'est-ce que ça m'énerve...
— En attendant, celui qui fait tomber toutes les nanas, c'est pas moi, hein... Purée, même Konan... Je vais finir par changer de chambre si vous continuez à flirter comme ça sous mes yeux...
— Hey ! Je ne flirte pas ! S'emporta une nouvelle fois Pein en lui jetant une bouteille d'eau vide.
— Arf t'inquiète, je te charie... Cette fille ne m'intéresse pas. La personne qui m'intéressait, quelqu'un d'autre me l'a déjà pris. »
L'Ikari fut choqué par cette révélation. Se tournant vers lui, il remarqua qu'il avait levé les yeux vers le plafond d'un air songeur puis ferma les paupières en marmonnant que plus ils se reposeraient et plus ils pourraient sortir de cet hôpital.
« Mon lit sur mesure me manque. Mes virées nocturnes au kombini du coin aussi. Dommage que tout soit aussi vide désormais... »
Kisame était quelqu'un d'habituellement assez peu bavard quand il s'agissait de sa vie privée comme il l'avait indiqué quelques minutes plus tôt mais ce jour-là, il semblait avoir comme un poids à évacuer si bien que son voisin songea qu'il sera bon de lui remonter un peu le moral.
« On ira picoler ensemble quand on sera rétabli, lui proposa Pein pensif. Chez toi parce que sinon, Sasori va encore me faire la morale.
— Arf, pourquoi pas... répondit Kisame en souriant. Mais je te préviens, je tiens bien l'alcool et ensuite, je deviens très câlin.
— Moi je le tiens pas bien donc je risque de devenir câlin bien avant toi...
— Ça doit être marrant de voir un insociable de ton genre dans cet état-là, haha !
— Mais ça n'arrive pas souvent puisque Sasori m'empêche de trop boire.
— Le jour où tu en auras marre de te faire materner par ton meilleur pote, viens donc en coloc' avec moi, là au moins, personne ne nous empêchera de se mettre une misère...
— Pourquoi pas, ça pourrait être amusant... J'espère juste ne jamais me réveiller dans tes bras vu la tête de tueur que tu as au réveil, tu me gâcherais ma journée.
— Et moi, je risquerais de penser que je t'ai tué pendant la nuit vu ton apparence cadavérique le matin... T'es sûr que t'es pas en vampire ? Ah non, t'es juste roux, c'est vrai ! Pis t'as tellement de piercings sur la tronche que quand on te les enlève, on croirait une meule de gruyère !
— Va te faire voir, face de sushi !
— De même, face de passoire ! »
Puis les deux rirent de bon cœur du fait de leurs surnoms totalement idiots et lancés sur un coup de tête puis chacun se cala correctement sur sa couchette et s'endormit, en espérant ne plus jamais devoir subir à nouveau un tel cauchemar. Une chose était sûre, c'était que ce drame avait marqué le début d'une belle amitié entre les deux collègues...
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