Chapitre 16: Victime Consciente
NOTE: présence de scènes de violence.
C'est la fin pour moi. A ce moment précis, je l'ai parfaitement compris. Il n'est plus question d'un "simple" harcèlement car ma tête ne lui revient pas mais bien de meurtre. Je vais mourir. Qu'ai-je donc fait pour mériter cela ? Est-ce pour avoir eu le malheur de porter le nom de cet individu qui m'est parfaitement inconnu ? Pourquoi devrais-je avoir à payer pour une personne que je hais au moins autant que lui ? J'ai tellement peur que je peine à le cacher. J'ai tellement peur que j'ai le sentiment de revoir défiler toute ma pitoyable existence et tout ce que j'ai raté. Je le promets, si ma vie est épargnée, je me donnerai les moyens de devenir une personne meilleure. Je sympathiserai avec mes collègues. Je montrerai à mes amis à quel point ils me sont précieux. Et puis je réaliserai tous mes rêves. Mais pourquoi ai-je le sentiment que tout ceci me sera enlevé d'ici quelques instants ?
« Désolé mais je ne peux pas te laisser faire ça... » lâcha l'intrus tandis qu'une balle ricochait au-dessus de la tête de Pein.
— Hey, je t'ai dit de ne pas intervenir ! S'emporta Madara.
— Et moi je te dis de ne pas le tuer. Ikari n'y est pour rien, il l'a dit lui-même qu'il ne connaissait pas son père. Tu vas trop loin, beaucoup trop loin et je ne peux pas l'accepter.
— Alors quoi ? Tu comptes m'arrêter ? Tonna l'Uchiha sur un ton menaçant.
— Si tu veux te venger de Hitoshi, c'est ton problème mais je ne peux pas te laisser faire du mal à mon collègue.
— Tu t'es vraiment attaché à lui ? Moi qui pensais que tu avais une histoire avec Hidan...
— On est juste amis et contrairement à toi, je sais faire la différence entre Hitoshi et son fils. D'ailleurs, pour moi, cette histoire est loin derrière moi et je n'ai jamais songé à me venger ou quoi que ce soit. J'ai largement moins subi que toi mais là, tu as complètement déraillé. Le Madara que je connais n'est pas comme ça ! Tu as beau être un connard fini mais tu vaux mieux que ça, non ?
— Je n'ai plus le choix, Kisame, maintenant que j'en suis arrivé là... Je ne peux plus le laisser s'échapper... Ni toi d'ailleurs. »
Kisame fit un bond en arrière et leva les mains en l'air pour tenter de calmer le ténébreux qui pointait son arme dans sa direction. Pein observait la scène, impuissant et surtout, tenaillé par une peur intense qui l'empêchait presque de respirer. Sans l'intervention de son camarade, ce type lui aurait collé une balle dans la tête !
« Mais c'est lui que je dois finir en priorité... »
Madara tourna une nouvelle fois son pistolet dans sa direction mais l'homme-requin profita de cet instant où il avait baissé sa garde pour lui expédier un violent coup de pied dans les mains et un nouveau coup partit, dans le plafond cette fois.
Fou de rage, l'homme plongea sur le squale en attrapant au passage sa barre de fer et le frappa de toutes ses forces à plusieurs reprises. Cependant, son imposant adversaire semblait bien encaisser les coups malgré une douleur évidente et ne s'effondra pas à terre comme il l'avait espéré.
Pendant ce temps, Pein entendit une nouvelle fois la sonnerie de son téléphone retentir et résonner dans le vieux bâtiment abandonné. C'était forcément Sasori qui s'inquiétait de ne pas le voir arriver... Mais il était impossible qu'il le retrouve car lui-même ignorait où il se trouvait et son agresseur n'avait pas oublié de lui confisquer son smartphone pour éviter qu'il ne trouve un moyen d'appeler à l'aide.
* * *
« Et là, j'ai le droit de m'inquiéter ? Le dernier train de la journée est déjà arrivé en gare et il n'est toujours pas là. Et ce que tu m'as dit ne me rassure pas du tout ! S'exclama Sasori au bord de la panique.
— Je ne sais pas quoi dire... Il était peut-être fatigué et est rentré chez vous ?
— Il y a un système de surveillance chez moi et connecté à mon smartphone donc s'il était rentré, j'aurais pu le savoir. Sauf que ce n'est pas le cas et je t'en prie, ne me parle pas d'un bug ou quoi que ce soit d'autre, là !
— D'accord. Je conçois que c'est inquiétant, cette fois. Tu veux faire quoi, du coup ? Repartir pour Tokyo ? Et s'il arrivait entre temps ? Écoute, je te propose de repartir moi-même et...
— Non, je suis le seul à pouvoir vérifier toutes les possibilités, je le connais par cœur cet imbécile...
— Alors allons-y ensemble et ne traînons pas. Le plus vite tu le retrouveras et le plus vite tu seras rassuré. Je vais prévenir les organisateurs que tu dois t'absenter pour une urgence personnelle, attends moi ici. »
Deidara s'en voulait beaucoup depuis sa dispute avec Sasori et avait préféré se montrer coopératif pour ne pas envenimer la situation. Il restait malgré tout persuadé que Madara n'était pas capable de nuire à ce point à son ami mais d'un autre côté, cette absence de nouvelles était inquiétante. Était-il possible qu'il ait eu un quelconque accident ou autre ? Ça semblait déjà plus probable...
Il avait songé un moment à rappeler Kisame pour lui demander plus de détails mais son insistance risquait de fâcher le squale, d'autant plus qu'il dormait lors de son précédent coup de fil. Et puis il ne lui serait certainement pas d'une grande aide, ayant quitté le duo peu après leur arrivée à Tokyo.
Alors quoi ? Appeler Madara ? Non, c'était juste impensable et Deidara ne possédait que son numéro professionnel. Et vu l'heure tardive, il risquait juste de se faire enguirlander le lundi suivant pour l'avoir réveillé au beau milieu de la nuit pour un motif aussi idiot...
Il devait enfin le reconnaître : il était jaloux de cette attention ridicule que portait Sasori à ce fichu Ikari. Il se comportait comme une véritable mère-poule envers lui alors qu'ils avaient exactement le même âge et surtout, le rouquin lui-même semblait ennuyé par tout cela, préférant certainement son éternelle solitude dans son univers d'introverti...
* * *
Kisame se releva avec difficultés suite à une chute. Son visage ruisselait de sang au même titre que Pein mais Madara semblait lui aussi avoir pas mal encaissé face à l'immense carrure de son adversaire.
« Je ne voulais pas en arriver là, Kisame, lâcha Madara. Pourquoi est-ce que tu cherches à m'arrêter ? Si tu ne ressens pas ce désir de vengeance, tu aurais pu simplement repartir !
— Je refuse de fermer les yeux sur le sort que tu réserves à Ikari alors peu importe ce qu'il m'en coûte, je ne te laisserai pas lui faire davantage de mal, déclara l'Hoshigaki d'une voix sombre.
— Toujours ce fichu dévouement envers tes pseudo amis, ironisa l'Uchiha. Regarde ce que ça a donné avec Hidan et Kakuzu ? Laisse-moi rire.
— Mes amis ne m'ont jamais trahi et il en est de même pour moi. Mais une personne comme toi ignore tout bonnement ce que signifie avoir des amis. Je t'empêcherai de tuer Ikari, que tu le veuilles ou non !
— Alors s'il faut que je passe sur ton cadavre pour l'atteindre, je ne me retiendrai pas ! »
Sur ces paroles, Madara afficha un sourire machiavélique et se redressa avant de foncer sur son opposant qui se prépara à parer une nouvelle fois ses coups. Il sembla alors que le ténébreux lançait des attaques de plus en plus furieuses, signe de sa rancœur envers celui qu'il avait pris pour un allié jusqu'à ce jour.
Ce voyage n'était pas censé les rapprocher, au contraire. Madara avait espéré que Kisame n'y rencontre qu'un individu ayant une personnalité excentrique et proche de celle de Hitoshi mais ce ne fut visiblement pas le cas. Si cet imbécile de Kakuzu avait accepté de partir, Kisame n'aurait jamais eu l'opportunité de mettre son nez dans cette affaire. Il avait certainement mal choisi le moment pour mettre son plan à exécution mais il n'était plus question de faire marche arrière : tout témoin devait également être éliminé.
* * *
« J'ai voulu passer chez Kisame pour récupérer mon chargeur d'ordinateur mais il n'était pas là, dit Hidan en rentrant chez lui tard dans la nuit. Bon, du coup, je suis entré avec le double de sa clé mais c'était étonnant, il y avait tous ses bagages pas déballés, son lit défait et pas mal de choses qui traînaient comme s'il était parti précipitamment...
— Et alors ? Marmonna Kakuzu à moitié endormi. Il est sûrement parti faire une course, non ? Je me souviens qu'il est du genre à aller au kombini à deux heures du matin pour aller s'acheter quelque chose à manger parce qu'il a faim.
— Ouais mais il ne laisse jamais son appartement en vrac comme ça avant de partir... expliqua Hidan. Et surtout, le peu de fois où il est parti à l'étranger, il subit tellement le jet lag qu'il est du genre à tomber de fatigue et de dormir au moins douze heures d'affilée à son retour...
— Eh bien, tu en connais des détails de sa vie... T'as qu'à lui courir après si tu veux, moi je m'en fiche. Il fait bien ce qu'il veut, ça ne m'intéresse pas.
— Ce n'est pas ce que je veux dire, il est libre d'avoir sa vie privée hein. Je dis juste que c'est bizarre mais après, ça ne me concerne pas.
— Alors arrête de me saouler en me parlant de lui et va te coucher.
— Ouais c'est ça, bonne nuit...
— 'nuit... »
Hidan retourna dans le salon et se gratta la tête. Il savait que Kisame était du genre à avoir des habitudes bien marquées et n'aimait pas les imprévus. Il avait déjà dû partir en déplacement en urgence à cause d'un maudit caprice de Kakuzu et son retour avait été tout aussi surprenant.
Attrapant finalement son smartphone, il se dit que ça ne poserait pas de problème s'il lui envoyait un message et s'assurer que tout allait bien pour lui. Généralement, il répondait assez vite... Même si ces temps-ci, Kisame évitait de côtoyer ses voisins et préférait rester seul...
« Yo Kisame ! Désolé de te déranger à une heure aussi tardive, je suis passé chez toi pour récupérer un chargeur, j'ai vu que tu avais ramené tes bagages mais tu n'étais là, tout va bien pour toi ? »
Cependant, il ne reçut aucune réponse de sa part si bien qu'au bout d'une heure, il finit par s'inquiéter, aussi ridicule que cela ne puisse paraître aux yeux de Kakuzu. Puis il repensa à cet appel de Deidara et ne put s'empêcher que d'imaginer les pires scénarios... Après une longue hésitation, il décida finalement de rappeler Deidara, en espérant ne pas le réveiller.
« Hey Deidara, c'est moi, Hidan, je te dérange pas ?
— Salut... Non, du tout, on ne dort pas... On est en route pour Tokyo là...
— Hein ? S'étonna Hidan. Ikari n'est toujours pas arrivé ?
— Non, répondit le blond d'une voix un peu ennuyée. Du coup, on a peur qu'il ait eu un accident ou quelque chose du genre alors on a préféré revenir et vérifier sur place.
— OK... Euh... Vous arrivez à quelle heure ?
— D'ici une demi-heure, pourquoi ?
— Écoute, je suis passé chez Kisame tout à l'heure et il n'était pas là. Ha ha, c'est bête de s'inquiéter mais ce n'est pas dans ses habitudes. Il souffre de jet lag et dort normalement comme une masse pendant des heures à son retour après avoir tout rangé mais là, je ne le trouve pas et il ne répond pas non plus à mes messages ni mes appels...
— Sérieux ? S'étonna Deidara. T'es sûr qu'il n'est pas chez sa copine ou quelque chose du genre ?
— Non, Kisame n'a pas de copine et il n'est pas du genre non plus à partir comme ça... Du coup, ça m'inquiète un peu, tu vois... Je prends ma voiture et je vous attends à quai dès votre arrivée. Pour le reste, on prendra ma voiture, ce sera plus simple.
— OK, ça marche... A tout à l'heure. »
Lorsque Hidan raccrocha, il sursauta lorsqu'il reconnut Kakuzu dans l'encadrement de la porte. Visiblement, il était assez mécontent et fixait son colocataire les bras croisés.
« C'est sérieux là ? Tu vas vraiment partir à sa recherche pour un motif aussi débile ?
— Ikari non plus ne répond pas, c'est vraiment étrange...
— Humpf. Fais ce que tu veux, je vais dormir moi. Ça commence à m'énerver toutes ces conneries. »
* * *
Pein entendit un nouveau coup de feu tandis qu'il luttait pour rester conscient comme le lui ordonnait régulièrement Kisame malgré son combat. Lorsqu'il parvint à se concentrer sur la scène se déroulant sous ses yeux, il vit son ami poser un genou à terre et se maintenir le ventre en gémissant de douleur. Au-dessus de lui, Madara affichait un air triomphant et se prépara à lui donner un coup fatal. Cette vision arracha un cri désespéré du rouquin qui sentit son cœur s'affoler une nouvelle fois face à ce drame qui menaçait de se dérouler juste devant lui alors qu'il n'était pas en mesure d'agir.
Cependant, juste à ce moment, le jeune homme sentit du leste sur cette fichue chaîne qui le maintenait plaqué contre ce poteau. Surpris, il tira davantage sur le lien et sentit qu'il pouvait enfin se lever. Étant dos à lui, Madara ne réalisa pas ce qui se produisait non loin de lui et se concentrait sur Kisame qui le regardait fixement, les sourcils froncés et les lèvres déformées par la douleur.
Aussitôt, Pein attrapa la barre de fer que son ennemi avait délaissée non loin de là et la souleva le plus silencieusement possible. Ayant compris sa manœuvre, l'Hoshigaki se mit à tousser bruyamment possible dans l'espoir de couvrir un minimum le bruit et surtout, maintenir l'attention de leur adversaire sur lui.
« Eh bien, on dirait que je ne suis plus loin de t'achever. Regarde-toi un peu, se moqua l'Uchiha. Presque à crever à mes pieds, c'est pathétique. Et c'est comme ça que tu comptes protéger ton ami ? Ne... »
Il ne put terminer son discours qu'il reçut un violent coup à l'arrière du crâne qui le fit chuter à terre. Cependant, la manœuvre de Pein ne fut pas suffisante car Madara, malgré la blessure que lui avait infligée le rouquin, commença à se relever.
Aussitôt, Kisame s'empressa d'arracher la barre des mains de l'Ikari et porta un second coup au ténébreux qui s'effondra à terre, inconscient cette fois.
« M... Merci... K... Kisame... » souffla Pein avant de s'écrouler à son tour contre le sol en béton noirci par le temps.
L'Hoshigaki afficha une mine effarée puis rejoignit aussitôt son camarade et passa une main sur son visage pour tenter de le réveiller mais il n'eut aucune réaction. N'hésitant pas une seconde de plus, il s'empara de son téléphone et appela les secours après avoir constaté plusieurs messages et appels en absence de Hidan qu'il ne prit même pas le temps de consulter après coup.
« Ne t'inquiète pas, Ikari-san... C'est terminé maintenant... On va bientôt venir nous secourir alors tu dois tenir bon... Madara... Il ne peut plus rien contre nous... Tu vas t'en sortir, hein ? Ne me laisse pas tomber... Ce serait bête d'avoir fait tout ça pour rien, tu crois pas ? Je te promets... Je te promets de tout t'expliquer plus tard... Enfin... Si c'est encore possible... » souffla Kisame d'une voix éteinte.
Plaquant une main sur son ventre, il ne put que constater la gravité de sa blessure et commença à se demander si finalement, il n'allait pas tout simplement crever dans ce fichu bâtiment qu'il haïssait pour avoir tenté de sauver la vie d'une personne qu'il commençait tout juste à connaître. Lui qui faisait son possible pour ne jamais tisser de liens, ce serait une fin à laquelle il était loin de s'attendre jusqu'à ce jour...
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