J'ai des choses qui batifolent au creux de mon ventre
Mais je n'ai aucune idée de ce qu'elles représentent

C'est déjà tellement flou dans ma vie,
Que je ne sais plus si je veux mourir ou rester en vie

Combien de fois ai-je rêvé de me jeter devant les voitures,
Alors qu'il était trop tard pour qu'elles puissent s'arrêter ?

Je ne sais plus. Beaucoup trop, sans doute.

C'est si compliqué d'aller bien après avoir traversé toute cette broussaille

C'est plus simple d'aller mal : t'as moins peur que le bonheur s'en aille,
Vu qu'il est déjà parti

J'essaie de me sauver, mais c'est aux autres à qui je tends la main en premier,
Quitte à laisser les flammes me brûler

Je suis carbonisée,
J'ai le cœur émietté,
J'crois que je ne sais plus aimer

Maman, maman, dis-moi si c'est grave ?

Ah non, c'est vrai t'es pas là.
T'as jamais été là

Mais qui est là pour moi ? Même moi j'ai zappé ma réunion.
Je crois que je sais me détester plus que n'importe qui d'autre.

Mais bon, c'est pas une compétition.

Je cherche l'amour inexistant d'une mère aimante
Incroyable, non ?

Oui, mais vrai

Je cherche l'amour de tout ce qui peut m'en donner en compensation
Et je le sais, ce n'est pas sain, ce n'est pas bon

C'est pour ça que je ne sais plus aimer :
Je fais tout pour m'en empêcher,

En vain, car je ne fais qu'encore plus m'attacher

Jamais je ne voudrais aimer quelqu'un juste parce que j'en ai besoin,
Ce serait trop égoïste

J'ai tellement peur que ce qui batifole au creux de mon ventre
Soit des petites bêtes ailées qu'on appelle
Papillons

Parce que moi, j'ai l'habitude que mes petits papillons soient noirs ou violets,
Pas rouges, comme ce qui est plus que de l'amitié

Ça fait des années que je m'empêche d'aimer
Par peur de faire de la dépendance affective
Et de ne m'attacher seulement que pour ce que l'autre a à donner

Je ne sais pas si je suis prête à laisser s'envoler
Ces barrières en béton armé

Mais je le sais, c'est trop tard,
Je crois que je l'aime

loursonmignon