on n'est pas des machines

Je me sens tellement débordée
Quand j'ai trop de travail
Et ça me tiraille,
Là, toutes les bribes, les effacés
Qui remontent du soupirail

Parfois j'essaye de comprendre,
De mettre des mots sur ce que l'on est en train de m'apprendre
Et je me dis qu'on ne tient même pas notre propre vie,
Vouée à suivre et à errer le long des courants d'autres vies

On se plie, on se place, on s'oublie
Parce que le président l'a dit
On se tracasse, on se voile la face
Quand le présent devient trop sombre et l'on se dit hélas

On ne peut se soustraire même si l'on l'espère
C'est vain, je l'ai déjà tenté et j'ai perdu mes mains
Ensanglantée, c'est comme ça que j'ai appris
À la fermer, à la boucler, à garder mes dents bien serrées, silencieusement crier

Tout le monde s'en fou si la pauvre petite personne que tu es
Vis les pires années de sa vie,
Tout le monde s'en fou si la misérable vie que tu mènes,
Te mène elle-même, te choppant par le colback et t'assénant des claques

Et tout le monde, même parfois tes parents.

C'est le travail pour l'argent
Et qu'importe s'il faudra te ramasser à la cuillère en argent
Pour te reconstituer à moitié de biais

Je sais pas comment je survis
Mais je survis plutôt mal.

Et je crois qu'il faut qu'on arrête de se déshumaniser
Parce que c'est pas pour ça qu'on a été fabriqués

Je me sens comme un pantin désarticulé
Auquel on aurait pété les jointures
Puis, sur la place publique, écartelé
Histoire de vérifier qu'il n'a pas d'armure

loursonmignon

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