PROLOGUE

"Parenthood"

Il est bien difficile d'exprimer à voix haute l'amour qu'un parent porte à son enfant, l'amour que je porte à mon enfant. Un simple « je t'aime » ne suffit pas. C'est une formulation bien trop risible et dérisoire. C'est un euphémisme, un blasphème, une idée qui vient de l'esprit et non du cœur. Comprenez-vous, réellement, ce que je ressens ?

C'est un sentiment qui vous prend aux tripes. Vous êtes tiraillés entre la peur de perdre l'être cher ou de bien trop le couver. Vous vous sentez impuissant face aux dangers de ce monde et un individu qui virevolte toujours plus près de la lumière vive qu'ils dégagent. La boule au ventre, la gorge serré, les yeux larmoyants, tout votre corps est chamboulé par ce nouvel équilibre. Celui que vous avez méticuleusement façonné.

Pourtant, votre cœur, lui, s'est défait des chaînes de la raison. A son tour, il virevolte, montre la marche à suivre et s'instruit au même titre que la créature angélique que vous tenez dans le creux de vos bras. Doucement, il vous élève toujours plus haut et vous dépose sur un nuage doux, chaleureux et apaisant. Il vous susurre de belles paroles, celles que vous aviez besoin d'entendre et soudainement, vous réalisez que vous avez atteint le point de son retour.

Entendez, ce n'est point de l'amour ; c'est bien plus que ça. C'est l'envie viscérale de la tenir contre moi, c'est le plaisir de la voir épanouie dans ce monde nuancé, c'est l'appréhension de ne pas être assez bien pour elle. En somme, c'est un condensé d'efforts, de lutte et de bataille pour lui offrir le meilleur en dépit du pire dans lequel, nous, pauvres protecteurs avons été traînés.

Alors je n'ai aucunement peur de le dire : je ne l'aime pas. Je l'apprécie, je l'affectionne, je l'adore, je l'admire, je l'adule, je l'idolâtre, je la vénère, je la chéris, je suis fou d'elle, je n'ai d'yeux que pour elle et bien plus encore. Car l'étendue de mes sentiments dépasse monts et montagnes, rivières et océans, cieux et terres, je ne peux communiquer cet état qui me transcende. Seulement, je t'Aime est ce qui s'en rapproche le plus, quand il est écrit avec un grand A.

Lee Minho