J'ai été adoptée par les Joy lorsque j'avais 10ans. Avant d'être une Joy, j'étais dans l'orphelinat de Saint Louis. Je n'ai que très peu de souvenirs de cette époque, je me souviens juste avoir été une fille rejetée par tous et harcelée pour ce qu'elle était : une fille froide surnommée" cœur de pierre". Je ne sais pas pourquoi les Joy m'ont adoptée ni pourquoi personne ne m'avait adoptée auparavant.
Je me souviens qu'en primaire je me suis belle et bien faite une amie. Une amie que je pensais, me comprenait . Elle était sympa et ne m'evitait pas au contraire elle est venue d'elle-même me parler. Moi comme une idiote je lui ai confié mes secrets et mes peines c'était comme une meilleure amie. Mais il fut un temps où elle m'a trahi. Elle avait raconté à tout le monde que j'étais une fille bizarre, que mes parents m'ont abandonnée et que j'écrivais des histoires romantiques. Les gens se sont alors moqués de moi au collège, au lycée : aujourd'hui encore il y a encore des gens qui se moquent de moi à longueur de temps. C'était les pires années de ma vie, les années de collège sont précieux et moi j'ai passé mon temps à pleurer dans les toilettes, à recevoir des boulettes de papiers sur la figure sur lesquelles sont écrits des insultes, à me faire insulter dans les couloirs et à me mutiler dans le noir.

Au collège c'était l'enfer, pareil à la maison. Hélène et Garry étaient des personnes qui m'accordaient aucune importance, Mathis était un garçon qui m'évitait en permanence mais Margot était une fille qui m'a toujours considérée comme sa vraie sœur. En fait, la maison était bien mieux que l'enfer c'est juste que toute ma famille, hormis Margot et Laure (surtout Laure) , ignorait mon existence.

Depuis qu'on m'a trahi, je me suis jurée de ne plus jamais me confier à quelqu'un. Et pourtant, j'ai ouvert une porte à Justin. La porte de la confiance. En lui révélant mon manque de confiance en moi et ma solution à ce problème, je lui ai comme offert une partie de ma confiance.

Un grand philosophe a un jour dit (je l'ai inventé je ne sais pas qui c'est 😅) : "lorsqu'on donne une part de confiance à une personne c'est comme lui donner un poignard pour lui offrir chaque occasion de nous poignarder"

Et cette phrase m'a ouvert les yeux sur la cruauté du monde et sur le mal que peut produire une amitié.

Alors que j'étais accidentellement tombée sur Justin et qu'on était comme sur le point de "s'embrasser" (j'ai bien dit COMME donc on n'était pas sur le point de s'embrasser !!), Zack a fait son entrée sur le toit.

-zack ?
- euh désolé de vous déranger. Dit Zack la tête baissée.
Alors que j'allais dire que ce n'était pas ce qu'il croyait, Justin me coupa la parole.
- désolé mec je ne savais pas qu'elle était en couple. Dit Justin avec ironie en se levant et en se grattant la tête.
Je rougis de plus belle, c'est quoi cette histoire on dirait une scène de film romantique.
- bah en fait on est pas en couple. Dis-je en rougissant.
- ouais et puis je croyais que c'était toi son petit ami. Dit Zack avec froideur
- son petit ami ? Où t'as péché ça ? Demande Justin
- bah vous êtes tout le temps scotchés ensemble alors j'ai pensé que... Dit Zack avant d'être interrompu
-quand est-ce que tu nous a vu ensemble ? Demandais je
-bah en fait, à la récréation vous vous êtes pris dans les bras et tout à l'heure euh vous... Dit-il avant d'être de nouveau interrompu par nos voix simultanées à Justin et moi
- CE SONT DES MALENTENDUS ! Avons nous crier
- je ne sortirais jamais avec une zarbi comme elle ! Dit Justin
- je n'aimerais jamais un garçon aussi malhonnête que lui. Dis-je un poil énervé par ce qu'il disait.
- donc il y a rien entre vous ? Demande Zack
-oui rien ! Disons nous à l'unisson

C'est à cet instant que Zack rit aux éclats et que moi et Justin rougissons à l'écarlate. Justin et moi nous nous regardons avec incompréhension.

-mais qu'est ce qui te fait rire ? Demandais je
- vos têtes, si vous voyez vos têtes. Dit-il entre deux rires.

Pour je ne sais quelle raison, l'image des enfants de la primaire se moquant de moi me reviennent, ainsi j'ai l'impression à cet instant d'être dans une salle sombre, noire sous les projecteurs des rires de chaque côté, comme sans issu, j'ai envie de crier que je ne suis pas une bête de foire.
- arrêtez de vous moquer de moi. Murmurais je doucement la tête baissée
-qu'est-ce que t'as dit ? Demande Justin
-Arrête de te moquer de moi !! Criais je les larmes aux yeux laissant Justin et Zack dans l'incompréhension.
Je me lève et part en courant du toit. La honte ! La honte ! Mes traumatismes ont pris le dessus, je n'ai pas pu me contrôler.

Mon souffle s'accélère comme mes pas. Je ne sais pas ce que je cherche à fuire. Mais j'ai peur très peur qu'une chose me rattrape.

Est-ce la vérité ? La vérité que je ne veux pas admettre ? La vérité qui dit que je n'ai pas le droit d'avoir une vie normale ? Qu'une vie paisible sans problème ne m'est pas disposée ? Suis-je si différente des autres que ça ?  N' ai je vraiment pas le droit d'être comme tout le monde ?

Je fais tout foiré, lorsque je suis sur le point d'avoir des amis, je fais tout foiré en faisant remonter mes traumatismes. Je suis vraiment faite pour être seule.

J'avais la gorge noué, les larmes aux bords des yeux, le souffle haletant. Je me suis enfin arrêté dans un des couloirs silencieux du lycée où je m'adosse à un mur pour m'asseoir en repliant mes genoux sur moi-même et en posant ma tête dessus.

Les rires sont restés dans ma tête sans cesser une seconde c'était comme un son strident qui résonne chaque seconde.

J'avais voulu crier "au secours, aidez moi" mais je me sentais si mal que je n'avais pas la force de le faire.

Je n'ai pas eu ce genre de montée de traumatisme depuis le collège, personne n'avait rit de moi après par peur de me tuer. C'était débile.

Alors que je tentais de reprendre mon souffle et calmer mes spasmes, la sonnerie retenti.

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Un soir du mois de novembre, une tasse de thé à la main, les cheveux en chignon, c'est ainsi que j'écris ces lignes ❤️.

Suite chapitre 10