21 - Leila
Au bout d'une demi-heure d'attente dans la file de self, j'entre enfin et prends mon plateau. Je me sers des différents plats, dessert, fromage, pain, plat principal et entrée. Je balaye vite du regard la salle pour repérer les deux zigotos qui me servent de meilleurs amis puis je souris quand je vois Elena se lever et me faire un grand signe de la main. Je les rejoins et m'assois face à eux. J'ai à peine posé mon plateau qu'Elena entame la discussion :
– Les gens, j'ai rencontré quelqu'un.
– Rencontré... c'est-à-dire ? demande aussitôt Mao.
– Calme, on se parle c'est tout, répond-elle avec un sourire niais sur les lèvres.
– Et comment il s'appelle ? ajouté-je.
– Mika... Enfin Mikael, c'est son surnom...
– On avait compris, merci, dit Mao en levant les yeux au ciel.
– Et ? reprends-je.
– Et quoi ? m'interroge-t-elle.
– Feeling ? Il te plaît physiquement et mentalement ?
– Bah grave, on s'entend super bien. Eh ouais il est pas mal du tout, mais ne vous faites pas de film pour autant !
– T'avais dit quoi pour ce prénom ? la coupe Mao.
– Mikael.
– Ah je l'ai trouvé ! dit-il en nous montrant fièrement son téléphone.
Elena souffle et moi j'attrape l'objet. Je fais défiler les photos du compte Instagram du fameux garçon.
– Un footballeur, dis donc... annoncé-je dans un sourire.
– Musclé comme il faut, ajoute Mao par dessus mon épaule.
– Pas mal, pas mal, terminé-je en rendant le téléphone à Mao.
Elena lève les yeux au ciel d'un air exaspéré. Je rigole, ça se voit qu'Elena a le béguin pour lui. J'espère simplement que ce n'est pas un mec qui profite des meufs. Je reprends la conversation en disant :
– Vous savez pas quoi ? J'ai fini ma journée !
– Sérieux ? Nous aussi ! répond aussitôt Elena.
– Mais trop bien, on peut attendre dix-huit heures tous les trois !
Ils se regardent tous les deux d'un air gêné. Je ne comprends pas, j'ai dit un truc qui ne fallait pas ? Je leurs lance alors :
– Qu'est-ce qui se passe ?
– On avait prévu des trucs, annonce Mao.
Je les interroge du regard tour à tour.
– On passe l'aprem avec Maël.
– Avec Maël ? Maël le pote d'Alexandre ?
– Euh, oui... dit doucement Elena.
– OK je vois, et je ne peux pas venir ?
Je les vois se détendre puis Mao répond :
– Si, bien sûr que si !
– Ah, et bah c'était quoi le problème ? demandé-je en rigolant.
– Bah vu que c'est un pote d'Alexandre... On avait peur que, enfin voilà... avoue Elena.
– Maël n'est pas Alexandre donc tout roule ! Et vous me prenez pour une sauvage ou quoi ? dis-je en rigolant.
Ils rigolent tous les deux.
– Non t'inquiète, c'est simplement que parfois, les trucs en rapport avec Alexandre, c'est tendu. Mais si tu veux venir, t'es la bienvenue !
– Pas d'inquiétude, on a déjà passé des récrés ensemble. Bref, il doit nous attendre donc dépêchons nous.
Ils sourient tous les deux et on finit notre plateau avant de sortir du réfectoire. Elena pianote sur son téléphone en souriant je dis d'une voix amusée :
– Mika ?
Elle lève la tête et rougit légèrement, elle s'apprête à me répondre mais Mao la devance en annonçant :
– Maël nous attend au portail du lycée.
On hoche la tête avec Elena et on se dirige vers le portail.
Une fois sortie de l'établissement, on rejoint Maël mais avant de partir pour le parc je leur fait signe d'attendre. J'ouvre mon sac, mets mon voile et annonce :
– C'est bon, on peut y aller.
Maël, un peu gênée répond :
– Ah... Tu mets ton voile.
– Bah oui, pourquoi elle ne le mettrait pas ? rétorque Elena.
– T'inquiète pas, mec, ça ne change rien, tu ne vas pas voir de terroriste débarquer, ajoute Mao avec un sourire.
– T'es débile Mao, dis-je en rigolant, c'est juste un choix dans ma religion, comme quand tu décides de porter le collier à la croix chrétienne ou pas.
– OK... C'est juste que j'ai pas l'habitude, conclut Maël.
– T'inquiète, répond Mao en le tapant dans le dos.
Un peu trop fort, vu que Maël manque de trébucher, ce qui engendre un fou rire général.
Après quelques minutes de marche, nous sommes enfin arrivés au parc de la tête d'or. Notre quatuor entre dans le parc et on s'installe dans un des rares espaces encore libres. C'est une belle journée, le soleil est de sortie donc beaucoup de gens ont décidé de se rendre au parc. On commence à parler de tout et de rien, on rigole, je fais plus ample connaissance avec Maël. En fait c'est un mec bien, il a deux grandes sœurs qui n'habitent plus chez lui, ses parents sont des gens plutôt cool de ce qui m'en décrit. Il a connu Alexandre et sa bande au collège et ils ont fait beaucoup de bêtises ensemble, de ce qu'il me dit. Puis un petit d'une dizaine d'années vient nous interrompre pour nous demander :
– Est-ce que ça vous dit un foot ? Car avec mon pote on veut en faire un, mais à deux c'est complètement nul !
En même temps, il désigne un autre garçon du même âge derrière lui.
– Qui est partant ? demandé-je d'une voix enjouée.
Ils hochent tous la tête et on se lève. Le petit sourit et annonce :
– Moi c'est Leni et lui c'est Tristan.
– Mao, dit la voix derrière moi.
– Elena, ajoute-t-elle, enjouée comme à son habitude.
– Maël, se présente-t-il.
– Et Leila, conclus-je.
Je me mets avec Mao et Tristan pour ce match qui promet d'être mouvementé. Les sacs et les vestes sont les délimitations des buts et on utilise les poubelles et arbres pour donner les longueurs du terrains. Nous n'arrêtons pas de courir après le ballon pendant tout le reste de l'après-midi.
Après avoir gagné la partie, l'un des deux petit lance :
– Venez, on va s'acheter à boire !
Il a l'approbation générale du groupe. Nous sommes tous dégoulinant de sueur avec cette chaleur. Le petit groupe se dirige vers l'épicerie qui fait face au parc et je lance avant d'y entrer :
– Ce sont les perdants qui payent !
Cette phrase me vaut les regards meurtriers d'Elena, Maël et Leni et un rire approbateur de mon équipe. Dans l'épicerie, nous achetons deux bouteilles de soda ainsi qu'un paquet de bonbons. Elena, Maël et Leni attendent à la caisse pour payer tandis que Tristan, Mao et moi attendons dehors. Nous ne pouvons pas nous empêcher de rigoler.
Plus tard, nous débattons sur l'avenir et les inconvénients des études tout en mangeant des bonbons. On s'échange nos Instagram pour rester en contact et faire une revanche, d'après Maël.
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