Mon réveil sonne. La nuit à été courte, je suis resté à l'hôpital jusqu'à minuit, une opération d'urgence, comme il s'en fait assez fréquemment. L'hôpital, c'est ma deuxième maison, les gens avec qui je travaille, ce sont ma deuxième famille, en fait, ma seule famille. Je n'ai pas toujours été seule, avant, je vivais dans une parfaite famille nucléaire. J'habitais dans un quartier riche de Vancouver avec mon ex conjoint, Sébastien et mes deux filles, Mila et Emma.  Jusqu'au jour où Mila est partie. Il y a 10 ans de cela.   Mila, notre rayon de soleil, s'était volatilisé, du jour au lendemain. Aucune trace d'elle. Les années qui ont suivies la disparition de Mila ont été éprouvante. Je n'étais plus capable d'avancer, j'étais en dépression. Les policiers nous avaient annoncé qu'elle était probablement morte, ils nous répétaient que c'était l'hypothèse la plus plausible face à sa disparition. Je ne pouvais pas y croire, ils n'avaient pas retrouvés de corps donc, il n'y avait aucune preuve qu'elle était morte. Pourtant, Sébastien et Emma, eux avaient abandonné, ils avaient arrêté de croire en Mila, ils avaient tous deux  fait leurs deuils. Par la suite, Sébastien à eu l'opportunité d'aller travailler dans un immense hôpital du sud des États-Unis. Il est sauté sur l'occasion, depuis le temps qu'il rêvait de s'évader à des centaines de kilomètres de son passé douloureux. Bien sûr, il voulait nous amener, moi et Emma. Emma est partie avec lui et moi je suis resté. Je ne pouvais pas abandonner Mila. Je devais restée ici, à l'attendre.