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Essoufflés après avoir couru pendant plus de 20 minutes, Akira et Baji se laissent tomber au sol en glissant sur un petit muret.

Ils explosent de rire, tout en essayant de reprendre leur souffle.

A vrai dire, ils ne s'imaginaient pas en sortant qu'ils allaient rencontrer deux drogués qui allaient les poursuivre parce qu'ils étaient sur leur chemin.

Le plus drôle dans tout ça, c'est que quand l'un des deux est tombé, les meilleurs amis avaient fait marche arrière pour l'aider à se relever avant de continuer leur course poursuite.

- J'ai plus de souffle ! Admet la brune.

- Même moi, je pensais pas qu'ils allaient courir après nous aussi longtemps !

- Ils étaient rapides ces cons en plus !

- Carrément ! Et pour une fois on avait rien fait !

Ils restent par terre quelques temps, histoire de bien reprendre leur souffle.

On était le 31 octobre.

Il était une heure du matin, et Akira et Baji vivaient actuellement leur meilleur vie, sans se soucier du futur.

Ils restent ainsi, au sol, face à face, et commence à parler en levant la tête quelques fois pour observer la clarté de la lune.

- Tu veux faire quoi dans la vie plus tard Keisuke ?

- Je veux ouvrir une animalerie.

- C'est cool... Je suis sur que t'auras pleins de clients.

- Et toi ?

- Tu me promets de pas te moquer hein ?

- Pour qui tu me prends ?

- Je veux faire mannequin, comme ça je pourrais porter les créations de Takashi... Souffle-t-elle.

Le noiraud la regarde, un grand sourire vient orner son visage, il lui dit fièrement :

- Je suis sur que tu seras l'une des plus connu du Japon !

- C'est le but... Répond cette dernière amusée.

- Mais commence pas à prendre la grosse tête et à tous nous oublier ! Sinon je te remettrai les idées en place.

- Ppff- Qu'est ce que tu crois ? Je pourrais jamais vous oublier. Surtout toi, on est sensé rester ensemble.

- Carrément. Puis, tu t'ennuierais trop sans moi.

- C'est toi qui prends la grosse tête là, Kei'.

Ils rient dans une ambiance agréable, avant de se remettre debout. Ne voulant pas réveiller la mère du garçon, Akira lui propose de dormir chez elle.

En arrivant à son appartement à Roppongi, elle est accueillie par ses frères qui les fixent blasés.

- C'est pas considéré comme de la traîtrise ça ? Surtout la veille du combat.

- On s'en fout, puis demain, ça sera de l'histoire ancienne.

~

Oh, si elle savait comment elle s'était trompée hier en disant cela.

Après avoir combattu de longues minutes aux côtés de Mitsuya, Akira avait décidé de rejoindre Chifuyu, qui lui même se trouvait avec Baji.

Mais tout avait dérapé très vite, notamment quand Kazutora avait poignardé le noiraud, qui s'était alors écrouler un peu plus tard avec du sang plein les habits.

Akira n'avait pas souvent peur.

Elle avait peur de ses frères, de Ran quand il la disputait. Elle avait eu peur de ne jamais recroiser Izana. Mais elle n'avait jamais été aussi terrifiée de sa vie qu'à cet instant là.

Ça la prenait aux tripes, elle était paralysée, elle ne savait plus bouger. Bien que les mots restaient bloqués dans sa gorge, après de longues secondes qui paraissaient comme une éternité, elle réussit à former une phrase.

- Keisuke..? Tu- Tu m'fais une blague..?

-  Akira, emmène moi voir Mikey, s'il te plaît.

- Tu es blessé et-

- Calme toi, c'est pas ton genre de paniquer, tout ira bien. Demande-t-il en faisant un sourire forcé.

Il la rassurait du mieux qu'il pouvait mais elle savait très bien qu'il mentait, elle tremblait et pendant qu'elle l'aidait à marcher, même à ce moment là, il prenait soin d'elle, il lui caressait la main en faisant de petits ronds pour apaiser ses tremblements.

- Mikey ! Tu t'énerves pour moi mon pote ? Faut pas !

- Baji...

Tout les regards étaient tournés vers lui. Vers l'ancien capitaine de la première division.

Et personne ne s'attendait à ce qu'il se blesse lui même, mortellement.

- Kazutora, je te laisserai pas ma mort sur la conscience ! S'exclame-t-il en se plantant un couteau dans le ventre.

Il n'avait plus du tout appui sur ses jambes, Akira l'avait alors rattrapé pour par qu'il ne tombe complètement. Chifuyu avait accouru affolé vers eux.

Elle était totalement déboussolée, complètement perdue. Elle n'arrivait pas à comprendre ce qu'il se passait sous ses yeux. A vrai dire, l'information ne voulait pas monter au cerveau.

- Baji..!

- Chifuyu... J'aimerai bien manger des nouilles.

- Je t'en ramènerai autant que tu veux... Dit le blond avant de se mettre à pleurer.

A son tour, la vice présidente éclate en sanglot. Elle avait toujours réussi à se retenir, mais là, il s'agissait de son meilleur ami, c'était impossible.

- Akira... Pleure pas, t'es plus jolie quand tu souris.

- K-Keisuke... Souffle la jeune fille en essayant d'essuyer ses larmes qui coulaient à flot. On a pas réalisé tout les défis de notre liste...

- Ahah... Je suis désolé. Mais tu sais, j'ai bien vécu, je regrette rien. Et les meilleurs moments de ma vie je les ai passé avec toi.

- M-moi aussi, m-mais je peux pas vivre sans toi...

Elle ne comprenait pas, pourquoi cela se passait ainsi. Il y a moins de vingt-quatre heures, ils étaient tout les deux en train de parler du futur, de leur avenir, et des choses qu'ils réaliseraient ensemble. Comment cela avait pu prendre une telle tournure ?

Sa gorge lui faisait mal, elle arrivait à peine à aligner quelques mots.

- Baji... Tu peux pas mourir... Murmure son second.

- Je vous confie le Toman, à vous et à Takemichou... Prenez soin de Mikey, et n'en voulait pas à Kazutora.

La vice présidente serre les poings alors que ses larmes ruisselaient, Chifuyu de même, ils ne s'en cachaient pas. Aucuns des deux n'arrivaient à arrêter de pleurer.

- Akira...

Le noiraud caresse sa joue, elle ne bouge plus d'un poil.  Son cœur lui brûlait, elle avait tellement mal. Elle n'avait jamais ressenti une telle douleur.

- Je t'aime.

Sa main tombe doucement pour venir rencontrer le sol, mais avant qu'elle n'y parvienne, la vice présidente l'attrape et dit dans un élan d'espoir :

- H-hey Keisuke. Keisuke ! Réveille toi ! S'il te plaît- Tu... Tu peux pas mourir...

Ses derniers mots étaient complètement inaudibles. Les yeux de son meilleur ami s'étaient fermés à tout jamais et elle préférait largement rester dans le déni.

Elle reste stoïque devant le corps inanimé, pendant de longue minutes, ne souhaitant pas accepter la vérité.

Derrière elle, Mikey frappait Kazutora sans s'arrêter et Takemichi était venu stopper son poing pour pas qu'il ne s'écrase sur le visage du garçon au sol.

- Dégage de la. Ordonne le blond.

- M-Mikey- Ecoute moi !

Takemichi Hanagaki devenait de plus en plus bizarre aux yeux d'Akira.

- Tu prends sa défense ? Dit-il froidement.

Alors que le chef de gang allait revenir à la charge. Takemichi se jette sur lui, en même temps, il fait tomber le porte bonheur de Baji. Et tout le monde s'arrête en voyant l'objet au sol.

- Takemichou, où t'as trouvé ça ? Demande Mitsuya.

Il explique tant bien que mal, faisant en même temps la morale à Mikey, les membres fondateurs et un, se rappellent bien d'où provient ce porte bonheur. C'était le jour de la création du Toman. Et c'était le noiraud qui en avait eu l'idée puis qui avait réparti les rôles.

Plus personne ne bougeait, tous écoutaient le voyageur dans le temps. Draken finit par annoncer la victoire du Toman, et par la même occasion, la fin du combat.

Kazutora, de son coté, avoue qu'il compte rester près du corps sans vie de Baji en attendant la police sur les lieux.

Akira ne bougeait pas, elle voyait tout le monde commencer à partir, mais elle restait la, stoïque, avec un visage dénué d'émotions en fixant son meilleur ami décédé.

Elle savait pertinemment que cette image allait la hanter.

- Akira... Commence Draken.

La brune se dirige simplement vers le numéro deux du Valhalla qui était assis au sol. Elle le prend dans ses bras comme si sa vie en dépendait. Elle le serre de toutes ses forces en étouffant un sanglot.

Ce dernier l'entoure de ses bras, se mettant à pleurer aussi, il finit par lui dire coupable :

- Je suis tellement désolé, Akira. Je suis désolé, désolé, désolé-

- Je te déteste Kazutora. Le coupe-t-elle toujours dans ses bras. Si tu savais comment je te déteste- T'as gâché ma vie. Je m'en remettrai jamais... Finit-elle en sanglotant.

Le garçon accepte ses paroles, accepte ses reproches. Il méritait tout ce qui lui arrive. Il méritait, il le savait. Les larmes dévalaient ses joues, tandis que sa prise autour du corps de la brune se faisait plus fébrile.

Il avait détruit sa vie. Et il en était bien conscient. Elle n'avait pas dit ça sous le coup de la tristesse ou de l'énervement. C'était un fait, elle ne s'en remettra jamais.

~

Akira n'était pas rentrée chez elle ce soir là.

Bien que ses frères la cherchaient dans tout les recoins de la ville. Elle était introuvable.

En une soirée, la rumeur concernant le Halloween sanglant sur le fait qu'un adolescent était mort, avait fait le tour de la ville.

Tout le monde ne parlait que de ça, Baji Keisuke, capitaine du Tokyo Manjikai s'était fait poignarder.

Tout d'abord, le chef du Tenjiku n'avait pas prêté attention à cela. Il n'en avait que faire.

En passant dans les ruelles de Yokohama, il avait entendu des délinquants en parler en début de soirée. Mais ce n'est que quand le nom du décédé était parvenu à ses oreilles qu'il avait compris.

Il avait compris que ce n'était pas n'importe qui qui était mort.

Évidemment, Akira ne répondait pas au téléphone.

Mais il s'en foutait, il connaissait cette fille comme le dos de sa main. Il savait précisément où elle se trouvait.

Il se rend alors sans plus attendre dans le quartier de Shinjuku, les grands building constituaient le paysage de cet arrondissement. Ils se ressemblaient tous.

Mais un en particulier était différent. Izana rentre dans un des immeubles, la réceptionniste le reconnaît aussitôt, elle ne dit rien et le laisse passer.

Quand ils étaient plus petits, Akira et lui se retrouvaient à chaque fois sur le toit du building, à force, les personnes qui travaillaient à l'intérieur les laisser passer puisqu'ils ne faisaient jamais rien d'autre que s'assoir et parler.

- Je savais que je te trouverais ici. T'as pas l'intention de sauter, quand même ? Demande-t-il avec un air moqueur.

- Je suis une trouillarde...

Il soupire et se glisse à ses côtés.

- T'y as pensé... Souffle-t-il.

Cela importait peu, puis elle ne pensait pas qu'Izana viendrait la chercher.

- Il est bientôt minuit, tu penses pas que tu devrais rentrer. T'es gelée.

- Izana, est-ce-que c'est ce que t'as ressenti quand tout le monde t'a abandonné ?

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