Chapitre 5
Pendant ce temps, la jeune Arwen quitta le cours dès que la sonnerie retentit. Elle traversa vite fait les couloirs, regardant sans aucune émotion les secours emporter le corps d'un vieux professeur qui avait apparemment fait une crise cardiaque. Dehors, elle pouvait apercevoir les ambulances et leurs gyrophares qui clignotaient. Elle n'y prêta pas attention et continua à marcher, baissant légèrement la tête. Elle s'éloigna vite du lycée et ne s'était pas aperçue que quelqu'un la suivait discrètement. Elle n'habitait pas si près du lycée et elle n'avait pas envie de prendre le bus qui serait sans doute trop rempli à cette heure-ci. Elle traversa le petit bois non loin de l'établissement scolaire. Il y'avait un vieux tunnel sous une immense colline et le soir, quelques dealers venaient trainer ici. Elle pressa le pas, sortant en même temps un paquet de cigarettes pour s'en griller une.
-Arwen ! Attend !
Elle sursauta puis ferma les yeux et les poings, soupirant. Elle ne bougea pas et laissa le garçon s'approcher d'elle.
-Moi aussi je passe par là, dit Chuck, arrivé à sa hauteur.
La jeune brune soupira de nouveau puis daigna enfin poser son regard sur le grand brun. Il était dans sa classe mais elle ignorait son nom.
-Je m'appelle Chuck, ajouta le brun comme s'il avait lu dans ses pensées.
-Je n'ai pas besoin de te rappeler le mien, répondit Arwen sans aucun sourire.
Chuck s'alluma une cigarette puis continua à marcher à côté de la brune.
-Je me demande si on a des points communs, dit-il.
-A quoi ça te servirait ?
-Tu n'es pas très bavarde en cours, répondit-il en esquivant la question.
-A quoi bon ? Je ne vais pas rester longtemps ici de toute façon...
-Ah ouais ? Pourquoi ?
Arwen s'arrêta, hésitant à en dire plus. Elle finit par se retourner, faisant face au grand brun.
-Je déménage souvent avec mon père.
Depuis tout à l'heure, elle n'arrêtait pas de réarranger ses bracelets cloutés qui recouvraient tous ses poignets. Chuck fronça les sourcils puis dit :
-Tu n'as pas l'air de vraiment l'aimer. Moi non plus je déteste mon père. Il n'a jamais été là pour moi. C'est comme si je n'existais pas.
Il se demandait pourquoi il parlait de ça, lui qui ne l'avait jamais fait auparavant.
-Et bien tu l'as trouvé notre point commun, répondit-elle avec un léger sourire.
Elle s'adossa contre le mur et Chuck se pencha à côté.
-On devrait se revoir en dehors des cours.
-Et pourquoi ?
-Pour faire connaissance, répondit le brun. Enfin tu voies ?
Elle soupira, levant les yeux au ciel. Elle avait affaire à un drôle de type.
-On se pose près du lac, on boit une bonne bière, on emporte nos meilleures cigarettes et on écoute du Nirvana en boucle ?
Elle se mit à sourire et répondit :
-On aime les mêmes choses, ça nous fait un autre point commun.
-On se fait ça demain alors ?
-Si tu veux, répondit-elle en s'écartant du jeune homme.
Il l'accompagna jusqu'à chez elle. Sa maison devait être ancienne car la peinture blanche s'écaillait déjà et elle devenait presque grise, et le toit manquait de quelques tuiles. Il y'avait aussi du lierre qui envahissait les murs jusqu'à une fenêtre. La clôture grinça lorsqu'Arwen avait ouvert la porte. La pelouse n'avait pas été tondue depuis longtemps et la mauvaise herbe avait envahie les dalles. Il n'y avait aucune maison voisine.
-A demain Arwen.
Elle le regarda sans rien dire et lui répondit par un simple sourire avant de rentrer chez elle.
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