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Laisse-moi juste le temps,
d'enfiler mon écharpe Burberry.

Puis j'te rejoins,
ça prendra le temps qu'il faudra.

Mais j'te jure,
j'serai là dans ton jardin.

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La notification d'un message de la part de Dušan ne se fit pas attendre, car le matin suivant, le mardi, Federico eut une agréable surprise en se réveillant à l'heure habituelle pour aller prendre son bus.

Évidemment, le son horrible de son réveil avait été le premier à le tirer de son sommeil de manière assez désagréable, au point que Federico pensait sérieusement de le changer malgré son efficacité.

L'italien s'était levé contre son gré après les premiers « bip » aigus pour désactiver son réveil et aller ainsi se préparer en toute vitesse pour ne pas risquer de rater le bus, une préoccupation incessante même si ça ne lui était jamais arrivé auparavant.

Cependant, à peine il avait allumé son téléphone, son regard avait été immédiatement capturé par une notification provenant de Instagram, celle d'un message qui lui avait été envoyé par le compte « __dusan.vlahovic__ ».

Si il avait encore une fois voulu fuir face à la vie, Federico aurait tranquillement pû éteindre son téléphone et aller se doucher directement, ou remettre à plus tard le moment où il allait lui répondre.

Cependant, l'italien était resté assis sur son lit, avec les pieds enfilés dans ses pantoufles et avec son téléphone à la main, à fixer son écran où apparaissait la notification.

Quelques minutes s'étaient écoulées, au point que l'horaire marqué était passé de 6h01 à 6h06, avant que Federico ne se décide finalement à cliquer sur le message pour laisser l'application s'ouvrir directement dans la discussion.

Les deux messages que lui avait envoyé Dušan, qu'il avait lu et relu plusieurs fois pour être sûr qu'il ne rêvait pas, étaient apparus à présent bien plus clairs et visibles.

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▸ salut Federico, ça fait longtemps haha ! ⸝⸝ 21:43
▸ sympa les photos sur ton profil, on dirais que tu aimes bien Turin ⸝⸝ 21:43

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L'italien avait plissé les yeux, en cherchant à comprendre quelle aurait pû être l' intonation de Dušan si celui-ci lui avait parlé ainsi, car avec les messages sans emojis il avait généralement des difficultés a comprendre.

Le premier message était sûrement ironique, et le deuxième signifiait clairement que le serbe était allé lui aussi jeter un coup d'œil sur son profil, où étaient visibles uniquement les quelques photos de la ville.

À ses messages, après quelques autres minutes de méditation, Federico avait décidé de répondre de manière le plus détaché possible, en essayant de ne pas rendre trop évident le faite que lui avait vu et revu les photos publiées par Dušan.

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Pardon de ne pas avoir accepté ta demande avant, je savais pas que c'était toi. ⸝⸝ 6:09 ◂

Oui, j'aime bien Turin. ⸝⸝ 6:11 ◂
Toi aussi on dirait. ⸝⸝ 6:13 ◂
C'est beau Turin en même temps. ⸝⸝ 6:16 ◂

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L'italien avait ensuite fixé son écran un instant, avant de porter sa main à son front d'un air dépité par lui-même, par la lenteur avec laquelle il avait répondu et par la banalité de ses messages.

Il avait lancé un coup d'œil aux oraires d'envoi de ses réponses, avant de se lever d'un coup de son lit en éteignant son téléphone et en filant dans la salle de bain pour se préparer pour aller à l'université.

Le bus arrivait à 6h30, et lui avait passé un peu plus d'un quart d'heure à réfléchir attentivement sur quoi écrire en réponse à des messages aussi simples, et ça uniquement car il ne possédait aucune capacité de socialisation.

Il avait dû se doucher et s'habiller en toute vitesse, en manquant d'oublier sa veste alors qu'il sortait de son appartement avec son sac à dos et son téléphone à la main.

Par chance, il était arrivé juste au moment où le bus s'accostait à l'arrêt, et il avait pû monter et trouver sa place habituelle où se poser et se préparer à un voyage de 40 minutes en direction de l'université.

Il passait généralement le voyage d'allée à regarder par la fenêtre, à relire ses notes si il n'avait pas terminé la veille à cause de la fatigue, ou à simplement écouter de la musiques, ses sons préférés en succession.

Cette fois-là cependant, la réponse de Dušan à ses messages précédents avait enchaîné une discussion entre eux, qui accompagna Federico pendant toute la durée du voyage jusqu'à l'université.

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▸ oui haha, je suis d'accord ⸝⸝ 6:32
▸ c'est une des villes les plus belles d'Italie je pense ⸝⸝ 6:32
▸ mais disons que niveau beauté rien ne dépassera la Serbie ⸝⸝ 6:32
▸ même si j'avoue je peux pas être objectif haha ⸝⸝ 6:33

Tu as l'air de bien aimer la Serbie aussi. ⸝⸝ 6:37 ◂
Tu es né là bas ? ⸝⸝ 6:39 ◂

▸ ouais, je suis né à Belgrade ! ⸝⸝ 6:40
▸ c'est la plus belle ville du monde je t'assure ⸝⸝ 6:40
▸ un jour je te ferais visiter ⸝⸝ 6:40
▸ si tu veux bien sûr ahah ⸝⸝ 6:40
▸ toi tu es né à Turin ? ⸝⸝ 6:41

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Federico avait fixé les premiers messages. Il n'était jamais allé à Belgrade, la capitale de la Serbie, mais vu les photos qu'avait publié Dušan sur son profil, et il ne mettait certainement pas en doute sa parole.

Et au fond de lui, il devait admettre qu'il aurait bien voulu une petite visite guidée de sa ville natale de la part du serbe, ou bien seulement l'entendre parler de la capitale avec des étoiles dans les yeux.

Cependant, il ne voulait pas y rendre trop évident. Alors, avec ses écouteurs glissés dans les oreilles, il passa encore quelques minutes à méditer sur sa réponse, qui au final se révéla n'être rien d'extraordinaire.

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Non, à Gênes. ⸝⸝ 6:45 ◂
Je suis là pour mes études. ⸝⸝ 6:48 ◂

▸ wow, tu es un marin alors ! ⸝⸝ 6:48
▸ c'est pas trop loin, mais quand même ⸝⸝ 6:49
▸ est-ce que ça te manque ? ⸝⸝ 6:49
▸ tu n'avais pas la possibilité d'étudier ce que tu voulais là bas ? ⸝⸝ 6:49

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Federico avait senti sa gorge se serrer un peu à la vue des derniers messages envoyés par Dušan, qui une fois de plus étaient pour lui l'énième preuve du faite qu'il se retenait un fils indigne.

Car certes, malgré la beauté de Turin, la mer et l'ambiance chaleureuse à Gênes lui manquait. Et bien sûr, il avait la possibilité de trouver une université de psychologie bien moins loin, pour pouvoir rester près de sa famille.

Mais il avait préféré s'éloigner, pour tenter de fuir un passé qui pourtant semblait collé à sa peau où qu'il aille, et qui n'allait apparemment jamais pouvoir le lâcher.

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Oui, un peu. ⸝⸝ 6:56 ◂
Et non, il y avait pas trop la possibilité. ⸝⸝ 6:59 ◂
Toi tu vas souvent en Serbie ? ⸝⸝ 7:03 ◂

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Changer de discours était la seule chose qui lui réussissait bien lorsqu'il parlait à quelqu'un, que cela soit face à face ou même dans les discussions par message. Faire parler les autres d'eux même était sa carte joker.

Il se surprenait à être lâche même dans ce genre de situation, où il préférait distraire son interlocuteur avec des questions plutôt que subir un interrogatoire et être obligé à répondre à des questions.

De toute manière, Dušan savait quelque chose de lui. Il avait vu sa réaction lorsqu'ils s'étaient parlés et qu'il avait mentionné son père, et si leur lien se transformait en amitié, alors ce n'était qu'une question de temps avant qu'il aie à tout lui expliquer.

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▸ plus trop maintenant, en vrai ⸝⸝ 7:04
▸ j'y vais durant les vacances avec Andjela ⸝⸝ 7:04
▸ mais disons que c'est plus pour voir les paysages ⸝⸝ 7:04
▸ je t'ai déjà dit que Belgrade était la plus belle ville du monde ? ⸝⸝ 7:05
▸ haha je plaisante ⸝⸝ 7:05
▸ je suis trop patriote ⸝⸝ 7:05
▸ même si évidemment j'adore aussi l'Italie ⸝⸝ 7:05
▸ votre pays est merveilleux ⸝⸝ 7:05

Merci. ⸝⸝ 7:07 ◂
Comment ça se fait que tu as quitté la Serbie ? ⸝⸝ 7:09 ◂
Si je peux demander. ⸝⸝ 7:10 ◂

▸ bien sûr, 0 problèmes avec ça ⸝⸝ 7:10
▸ c'était pour rester près de Andjela ⸝⸝ 7:10
▸ elle voulait faire ses études en Italie ⸝⸝ 7:11
▸ et au début moi aussi j'avais commencé à étudier le commerce ⸝⸝ 7:11
▸ mais c'était pas trop mon truc ⸝⸝ 7:11
▸ du coup je me suis trouvé un job ⸝⸝ 7:11
▸ car je ne voulais pas la laisser toute seule ici ⸝⸝ 7:11
▸ et car je me suis attaché à l'Italie à force ⸝⸝ 7:11

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Federico était resté touché par les paroles de Dušan, qui avait décidé de s'adapter malgré le manque de succès avec ses études, juste pour pouvoir rester aux côtés de sa sœur.

À chaque message qui arrivait, il commençait à se sentir un peu plus à l'aise à parler avec le serbe, qui semblait le faire sentir comme si il le connaissait depuis des mois.

C'était le cas, en réalité. Car dans sa tête, avant de le revoir et de connaître son prénom, Federico s'était imaginé parmi milles autres choses quel aurait pû être le caractère de cet homme serbe à qui il avait parlé dans le bus.

Et quelques petites choses semblaient vraies, d'ailleurs. Puisque en apparence Dušan semblait être quelqu'un de rude et de brutal, mais qui en réalité cachait un cœur pur et un caractère sensible.

Federico aurait voulu passer le temps de sa journée à lui écrire, mais le bus venait de s'arrêter face à son université, et il allait devoir s'arrêter pour descendre et rentrer dans l'établissement.

Ses cours allaient durer jusqu'au soir et il allait rentrer tard, mais il allait sûrement réussir à se détailler un peu de temps pour parler à Dušan lorsqu'il en aurait l'occasion.

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C'est gentil de ta part, elle a de la chance de t'avoir comme frère. ⸝⸝ 7:14 ◂
Désolé je dois y aller, je rentre à l'université. ⸝⸝ 7:15 ◂

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Il avait ensuite mis son téléphone dans sa poche et attrapé son sac, le temps de descendre du bus avec quelques autres étudiants, et de rester près de l'arrêt alors que le transport public repartait.

Il ne faisait pas trop froid ce jour-là, ce qui permit à Federico de rester un instant à l'extérieur, le temps de sortir son téléphone et voir la notification de Dušan, qui lui avait répondu à l'instant.

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▸ merci c'est gentil haha ⸝⸝ 7:15
▸ d'accord, passe une bonne matinée alors ! ⸝⸝ 7:16

Merci, toi aussi Dusan. ⸝⸝ 7h16 ◂

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Et on filait des migraines
avec des insultes par-dessus tout.

Depuis, je n'ai plus tellement
peur du froid.

Filer des cachets
pour chasser les migraines.

Et je n'ai plus tellement
peur de toi.

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La journée de Federico s'était déroulée en toute tranquillité, et l'italien l'avait passée concentré sur ses cours universitaires, assis toujours dans son coin et avec son cahier à portée de main.

Il était bien plus rapide à prendre des notes plutôt qu'à répondre sur Instagram, mais il ne manqua pas d'échanger des messages avec Dušan lorsqu'il avait l'occasion de le faire.

Pendant un peu plus d'une semaine, ils le firent assez fréquemment, en s'échangeant des messages pour parler un peu de tout et de n'importe quoi, de ce qui leur arrivait à l'instant ou de quelques petites anecdotes.

Le serbe lui écrivait souvent, ce qui provoqua chez l'italien une sensation inexplicable, celle de se sentir accepté et en quelques sortes à contact avec quelqu'un qui semblait se soucier de lui.

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▸ comment s'est passé ton exposé ? ⸝⸝ 14:07

Bien, le professeur a dit que j'avais fait un bon travail. ⸝⸝ 14:08 ◂
J'en reviens pas, je me sens libre maintenant. ⸝⸝ 14:08 ◂

▸ ouii ! t'as vu, je te l'avais dit ⸝⸝ 14:09
▸ j'avais aucun doute là dessus, t'as géré ! ⸝⸝ 14:09

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C'était un ressenti qu'il n'était pas capable d'expliquer, et il se surprenait à esquisser un sourire à chaque fois qu'il recevait une notification de Instagram, car à coup sûr c'était un message de la part de Dušan.

Peu à peu, il avait commencé lui aussi à écrire en premier, au fur et à mesure qu'il obtenait des réponses positives de la part du serbe, qui était toujours prêt à lui répondre ou à lui écrire pour lui demander comment il allait.

Pendant ce temps, l'italien se réveillait toujours impatient de voir si Dušan lui avait répondu ou écrit pour lui dire bonjour. Et si ce n'est pas le cas, il se chargeait de le faire en premier.

C'était inhabituel, de savoir qu'il avait quelqu'un à qui écrire en dehors de sa famille, sa mère, son frère et sa sœur, quelqu'un qui pouvait lui tenir compagnie, même à des moments aléatoires.

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C'est ma pause du midi. ⸝⸝ 12:30 ◂

▸ tu manges quoi de bon ? ⸝⸝ 12:31

photo envoyée ⸝⸝ 12:33 ◂

▸ miam, partage un peu haha ⸝⸝ 12:33

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Grâce à ces quelques échanges de messages lors des jours qui suivèrent, l'italien commença à en apprendre un peu plus sur le serbe, suite à quelques petites anecdotes que celui-ci lui racontait.

Il avait appris que Dušan avait trouvé un travail dans une épicerie, où il effectuait également des livraisons à domicile pour les personnes qui en avaient besoin, de manière à gagner ainsi un peu d'argent.

Le serbe n'avait pas parlé à Federico de ses parents, et l'italien savait uniquement qu'ils étaient en contact avec Andjela, mais il n'avait pas voulu approfondir l'argument pour ne pas forcer Dušan à lui dire quoi que ce soit.

Lui mieux que tout le monde savait ce que cela faisait, et c'est pour cela qu'ils respectaient chacun leurs limites, et son interlocuteur n'avait jamais mentionné le football ou le père de l'étudiant.

Il mettait toujours des stories sur la Juventus lorsqu'il en avait l'occasion, mais à part cela leurs discussions restaient uniquement incentrés sur ces petites choses qu'ils savaient l'un de l'autre et qui leur permettaient de rester en contact.

Ils se parlaient uniquement par message, ce qui résultait pour Federico bien plus facile plutôt qu'avoir une réelle interaction face à face, ce qui pour un introverti pour lui était assez compliqué à soutenir.

Dans les couloirs de l'université ou lors de leur seul cours qu'ils avaient en commun, l'italien croisait quelques fois Andjela, qui le saluait avec un sourire chaleureux.

Il n'avait jamais remarqué à quel point elle ressemblait à son frère avant de rencontrer celui-ci, avec son visage élancé mais avec des traits un peu plus doux, et avec des cheveux sombres et lisses de la même couleur de ceux de Dušan.

Ce dernier venait attendre sa sœur quelques fois à la sortie, et c'était les seules fois où ils se croisaient. L'italien ne s'arrêtait jamais, en allant directement à l'arrêt de bus. Ils s'échangeaient donc uniquement un regard et un signe de la main accompagné par un sourire.

Cela suffisait amplement à Federico. Voir le serbe lui adresser un sourire à peine il l'apercevait lorsqu'il était avec sa sœur était tout ce dont il avait besoin pour sentir son cœur se réchauffer lors de cette saison si froide.

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Et on filait des migraines
avec des insultes par-dessus tout.

Depuis, je n'ai plus tellement
peur du froid.

Filer des cachets
pour chasser les migraines.

Et je n'ai plus tellement
peur de toi.

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L'opportunité de se voir comme il le faut se présenta lorsque, un vendredi soir deux semaines après qu'ils se soient échangés les premiers messages, Dušan lui écrivit alors que Federico dînait avec des pâtes à moitié brûlées et préparées à la va-vite.

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▸ coucou, tu fais quoi ? ⸝⸝ 20:52

Je mange des pâtes. ⸝⸝ 20:53 ◂

▸ aussi tard ? ⸝⸝ 20:53

Je viens de rentrer. ⸝⸝ 20:53 ◂
Et puis je me suis mis à revoir mes notes. ⸝⸝ 20:53 ◂

▸ tu as bien fait, comme ça tu finis avant ! ⸝⸝ 20:54
▸ dis, tu as quelque chose à faire demain ? ⸝⸝ 20:54

Rien de particulier, pourquoi ? ⸝⸝ 20:55 ◂

▸ ça te dirait une petite balade dans Turin demain ? ⸝⸝ 20:55
▸ vers genre 15h, comme ça on passe la fin d'après-midi ensemble ⸝⸝ 20:55
▸ si ça te dit, bien sûr ! ⸝⸝ 20:56

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Federico resta fixer la proposition de Dušan, alors qu'il terminait ses pâtes. Il laissa son téléphone sur la table, alors qu'il se levait pour mettre son assiette dans l'évier. En lançant un dernier coup d'œil vers son portable, l'italien se mit à faire rapidement la vaisselle en réfléchissant attentivement à cette invitation.

Après s'être parlés pendant deux semaines derrière un écran, il avait lui aussi envie de le voir au delà des seules fois où ils se croisaient à la sortie de l'université, de se balader ensemble dans la ville et de parler face à face comme lorsqu'ils s'étaient revus sous la pluie.

Cependant, il y avait quelque chose qui le terrorisait à l'idée de revoir Dušan. À l'idée d'avoir à parler de football ou d'être questionné par rapport à son père alors qu'ils étaient face à face et que Federico n'avait pas d'autres alternatives que de répondre.

Ou peut-être que en se revoyant, le serbe aurait pû se rendre compte qu'il n'était rien d'extraordinaire, et que la seule chose qui le rendait spécial en quelques sortes était son nom de famille. Peut-être qu'il aurait ainsi décidé de s'éloigner de lui.

La rencontre avec Dušan lui avait cependant permis d'ouvrir les yeux, en le poussant à croire peu à peu que cela ne valait plus la peine d'éviter de courir des risques juste par peur de ce qui allait arriver par la suite.

Alors certes, pour certaines choses il y avait des conséquences non négligeables, mais à présent Federico devait uniquement choisir si être heureux ou regretter avec un possible refus face à la proposition du serbe.

Il quitta donc l'évier après avoir éteint l'eau, et reprit en main son téléphone pour écrire sa réponse qu'il envoya à Dušan sans attendre un instant de plus.

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D'accord, je suis partant. ⸝⸝ 21:00 ◂
On se voit demain Dušan. ⸝⸝ 21:00 ◂

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Filer des cachets
pour chasser les migraines.

Et je n'ai plus tellement
peur de toi.

Filer des migraines et j'te jure,
j'ai plus tellement peur de toi.

Je n'ai plus tellement
peur du froid.

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