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The world was on fire,
and no one could save me but you.

It's strange what desire
will make foolish people do.

I never dreamed that I'd meet
somebody like you.

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Federico eut quelques difficultés à se remettre de ce qui venait de lui arriver, à peine il eut refermé la porte de son appartement à clé derrière lui et posé son sac sur la table à laquelle il mangeait habituellement seul.

La pluie venait de s'arrêter, ponctuellement à peine il rentrait chez lui, mais lui était encore trempé à cause des gouttes d'eau qui avaient mouillé ses cheveux et la veste qu'il portrait.

L'italien s'empressa donc de ôter celle-ci pour la mettre sécher contre le radiateur allumé, alors qu'il se dirigeait vers la salle de bain pour se changer et enfiler des vêtements secs.

Il allait penser à faire sa douche plus tard, car pour le moment son cœur battait tellement fort qu'il n'avait pas le temps pour prendre une pause. Il avait déposé son téléphone sur la table, et à présent il avait une priorité.

Après avoir enfilé un simple pantalon gris de Puma accompagné d'un sweat-shirt de la même couleur, Federico se précipita hors de la salle de bain pour rattraper son portable et s'installer sur le canapé, avec les doigts qui tremblaient.

L'étudiant alluma son téléphone, ses yeux s'arrêtant un instant sur son fond d'écran avant de le déverrouiller, avec son code PIN qui n'était rien d'autre que sa date de naissance, quelque chose de très original, « 2510 ».

Federico cliqua ensuite sur l'icône de Instagram, application qu'il utilisait très peu souvent et uniquement pour se distraire en regardant quelques vidéos amusantes de chats, et parfois pour regarder les stories de ses amis d'enfance à Gênes.

Son compte privé n'était rien de bien extravagant. Il n'avait aucune photo de profil, et dans sa biographie très courte il y avait uniquement écrit « 📍 Turin », avec un drapeau italien et le nom de son université.

Il n'y avait aucune publication, et les seules stories à la une qu'il avait mis dans une catégorie étaient quelques photos prises de la ville, du ciel et des musées ou endroits particuliers qu'il avait visité dans Turin.

Les seules personnes qui suivaient son compte étaient son frère, sa sœur et quelques vieilles connaissances auxquelles il ne parlait à présent plus, à cause de la distance qui avec le temps avait effacé des liens plus ou moins importants.

Federico se dirigea directement vers la catégorie de l'application dédiée aux demandes de suivi en attente, qu'il ne segardait jamais puisque son cercle de connaissances était plutôt réduit, et qu'il ne tenait pas à ce que des inconnus suivent son compte.

Parmi des dizaines de gens qu'il ne connaissait pas, il y dénicha l'username de la personne qu'il cherchait qui lui avait envoyé la demande de suivi il y a un peu plus d'un mois, et qui était toujours en attente.

L'étudiant accepta donc la demande de suivi envoyée par « __dusan.vlahovic__ », et cliqua immédiatement sur l'icône du profil de l'homme auquel il avait parlé il y a une dizaine de minutes.

Le compte de Dušan était publique et bien moins sobre que le sien. Tout semblait refléter parfaitement sa personnalité, où tout du moins ce que Federico en avait déduit après lui avoir parlé et imaginé tout une série de choses sur lui.

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What a wicked game you play,
to make me feel this way.

What a wicked thing to do,
to let me dream of you.

What a wicked thing to say,
you never felt this way.

What a wicked thing to do,
to make me dream of you.

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L'italien n'était pas habitué à regarder en détail les comptes sur Instagram des personnes qu'il suivait, mais cette fois-là il s'installa confortablement dans son canapé pour analyser chacun des aspects du compte du serbe, comme un stalker professionnel.

Avant tout, l'image de profil de celui-ci était une simple photo de lui, à moitié tourné de manière à mettre en évidence les traits définis de sa mâchoire, ses cheveux lisses, et avec sur le fond une espèce d'ancienne forteresse non identifiable.

Dans sa biographie, il y avait un drapeau serbe et, comme dans le cas de Federico, le mot et l'emoji « 📍 Turin ». Aucune université y était mentionnée, et il y avait quelques détails que Federico n'avait pas dans sa bio.

Premièrement, dans la sienne Dušan avait marqué son âge. 23 ans. 3 ans de moins de l'italien, qui resta d'ailleurs assez surpris à peine il remarqua les chiffres marqués sur la bio du serbe. Il s'attendait à ce que celui-ci ait le même âge que lui, ou bien quelques années en plus.

Juste en dessous, Dušan avait identifié le profil Instagram de la Juventus, avec à côté un cœur blanc et un noir. Un détail que l'italien décida d'ignorer en fronçant à peine les sourcils. Il s'y attendait, et malgré son refus pour le football il ne pouvait tout de même pas empêcher les gens autour de lui de l'apprécier.

Le serbe semblait fou amoureux de ce club, et durant deux des trois fois où Federico l'avait vu, il portait un haut avec le logo de ce maudit club de football que le brun n'aurait apparemment pas réussi à éviter.

Au dessous de ces quelques informations, il y avait également une phrase écrite dans une langue qui devait être le serbe, et que Federico dû traduire pour en comprendre la signification après avoir eut quelques difficultés à lire toutes les lettres.

« Svaki dan je prilika da budemo bolji nego juče » pouvant être traduit en « chaque jour est une opportunité d'être meilleur qu'hier ». Federico resta un instant fixer son écran face à la traduction de la phrase, avant de poursuivre son analyse.

Dušan avait quelques publications sur son compte, dont certaines avec des photos de lui, des paysages à Turin et dans les alentours, de voyages en Serbie, de photos avec sa sœur Andjela et bien évidemment de photos en thème Juventus, y compris une au stade.

Federico s'arrêta sur une de ses publications les plus récentes, où Dušan s'était fait prendre en photo, probablement par sa sœur, sur un des bancs à Turin, où il s'était assis de manière décontractée.

Habillé entièrement en blanc, il avait uniquement les chaussures d'une couleur différente, couleur ébène, avec ses cheveux coiffés de manière désordonnée, et son regard fixe en direction de l'objectif.

L'italien se surprit à agrandir la photo au niveau des yeux du serbe, qui étaient légèrement flous à cause de la qualité des images sur Instagram. Ces perles noires, sombres comme le ciel de Turin à minuit, l'avaient hypnotisé dès les premiers instant.

Lorsqu'ils s'étaient vus, avant, Federico n'y avait pas prêté attention, mais à présent ce détail semblait incapable de lui échapper une nouvelle fois. Il allait avoir des difficultés à regarder le plus grand dans les yeux, si ils allaient se revoir.

En se déplaçant vers les stories à la une sur le compte de Dušan, l'étudiant y trouva quatres catégories différents, notamment marqués avec les emojis « 🇮🇹 » , « 🇷🇸 » , « 🌑 » , et « 🤍🖤 ».

Dans la première, il y avait des photos des villes du nord de l'Italie que le serbe avait visité, dont Milan et Bologne, en plus d'autres photos de Turin que Federico semblait connaître par cœur.

Dans la deuxième, Dušan avait publié des photos des paysages de la Serbie, qui semblait être une terre de contrastes remplie de montagnes, avec une beauté brute ressemblant à celle du premier serbe que Federico avait rencontré.

D'ailleurs, ce dernier aurait bien voulu en apprendre plus concernant cet homme pour qui il éprouvait une sorte d'attirance presque hors du commun. Comment s'était-il retrouve à Turin, par example, et le lien qu'il avait avec la Serbie.

Cependant, il savait bien qu'il y avait le temps, et que si ils restaient en contact ils auraient eut bien entendu le temps de se découvrir l'un l'autre. Et l'italien frémissait déjà à l'idée, en anticipant leurs discussions qu'il avait inconsciemment créé dans sa tête.

Alors qu'il faisait défiler les stories à la une des paysages serbes avec les forteresses, les pics des balkans et les drapeaux rouges, bleus et blancs, Federico arriva à la troisième collection de stories à la une.

Celle symbolisée par une lune noire, où Dušan avait sélectionné les photos qu'il avait pris de lui, face à un miroir ou après avoir demandé à quelqu'un d'autre de les prendre pour lui.

L'étudiant fit défiler les photos avec une lenteur incroyable, alors qu'il fixait chacun des détails sur les photos de lui qu'avait laissé le serbe, toutes les plus différentes les unes des autres.

Dans une d'entre elles, il s'était fait prendre en photo face à la lumière du soleil couchant, avec une expression neutre et la lumière des derniers rayons du soleil qui donnaient à ses yeux un reflet doré.

Dans une autre il s'était simplement pris en photo face au miroir, habillé avec un smoking élégant qui détaillait à la perfection sa silhouette élancée et ses muscles apparemment définis.

Ceux-ci étaient bien plus visibles dans la story suivante, une photo du serbe torse nu, à la plage lors du mois de Juillet, et qui surprit Federico au point qu'il manqua de faire glisser son téléphone de ses mains.

Sur cette photo, Dušan avait une cigarette dans la main, et il souriant en regardant en direction de la caméra. Sa peau claire et ses muscles saillants étaient marqués par quelques tatouages simples, une date en numéros romains par ci et une lune en croissant par là.

L'italien resta bloqué face à cette photo, avant de sortir de la section des stories à la une, en ignorant la dernière catégorie qui devait sans aucun doute être dédié au club de foot préféré de Dušan.

Si avant de parcourir ce profil Federico avait des doutes, à présent ses soupçons étaient plus que confirmés. Et encore, il était certain que ce n'était pas quelque chose de normal de penser constamment à une personne.

L'étudiant s'en voulait profondément, mais il ne savait pas exactement pourquoi. Peut-être parce qu'il s'était surpris à fixer trop longtemps les photos d'un homme qu'il connaissait à peine ?

Niveau situation sentimentale, Federico avait à peine donné son premier baiser, rien de plus. Il n'osait pas ce définir hétérosexuel, ni même gay. Il était confus, mais pas tant que ça.

Il n'arrivait pas à coller une étiquette à sa sexualité, et à 26 ans, il ne savait toujours pas comment décrire que l'attirance qu'il avait pour quelqu'un allait au delà du sexe de la personne en question.

Et dans ce cas là, l'italien craignait bien que le malheureux élu soit cet homme qu'il avait rencontré sur le bus il y a un mois, et qui avait simplement démontré une pointe d'intérêt à son égard.

Il ne pouvait pas cependant se focaliser sur ça. Faire sauter en l'air tous ses projets juste à cause d'une nouvelle rencontre qui aurait pû chambouler totalement sa vie n'était pas la meilleure des idées.

Federico voulait garder ses repères, par peur d'être déstabilisé par cette nouveauté et ce ressenti indescriptible qu'il éprouvait pour le serbe, et qui lui semblait tellement insensé.

Il aurait tant aimé pouvoir en parler à quelqu'un pour essayer de s'éclaircir les idées, mais retourner chez un psychologue était une idée qu'il elimina immédiatement vu l'absence de résultats la dernière fois où il y était allé.

L'italien décida donc de sortir de l'application, en éteignant son téléphone pour le poser à ses côtés sur le canapé. Il avait accepté la demande de suivi de Dušan, et il l'avait suivi en retour.

Tout ce qui était en son pouvoir avait été mis en acte. Pour le reste, il allait attendre. Attendre que ce soit Dušan qui fasse le premier pas, encore une fois.

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No, I don't wanna fall in love,
this world is only gonna break your heart.

No, I don't wanna fall in love,
this world is only gonna break your heart.

With you,
this world is only gonna break your heart.

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