🇫🇷 ⊹. CHAPITRE 11. | Why Am I Like This ?

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Maybe I'm an old soul trapped,
in a young body.

Maybe you don't really want me,
there at your birthday party.

I'll be there in the corner
thinking right over.

Every single word
of the conversation we just had.

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Cela faisait un certain temps que Federico n'avait pas été victime des insomnies qui, depuis qu'il était arrivé à Turin, avaient parsemé ses nuits où il cherchait à trouver le sommeil.

Généralement, quand il rentrait chez lui en semaine, ou qu'il finissait quelques dernières choses pour ses cours universitaires, il était toujours bien trop tard pour qu'il ait le temps de se poser des questions inutiles.

Il finissait toujours par s'écrouler sur le matelas après être passé sous la douche, et par chance le sommeil l'atteignait toujours assez vite dès qu'il se blotissait dans les couvertures chaudes de son lit.

C'était en fin de semaine qu'il avait plus de difficultés. Le vendredi soir, il était généralement trop fatigué pour réfléchir, et le dimanche il pensait uniquement aux cours qui auraient repris le jour d'après.

La nuit de samedi à dimanche était la pire, car Federico se retrouvait toujours à être libre puisqu'il avait tout fait dans la matinée, et ses pensées étaient donc libres de l'assaillir comme elles le souhaitent à peine la nuit tombait.

Cela faisait donc un bout de temps qu'il ne s'était pas senti ainsi, car depuis des semaines il restait beaucoup à l'extérieur, et le temps qui lui restait il le passait avec les yeux rivés sur son téléphone, à discuter par message.

Depuis qu'il connaissait Dušan, sa vie avait l'air moins vide, et son existence toute entière semblait avoir acquis un sens qu'avait forcément dû lui apporter un élément de l'extérieur, sous forme d'un jeune homme serbe de 1m91.

Aux côtés de Dušan il se sentait protégé, et sa chose préférée était la sensation de chaleur dans la poitrine qu'il éprouvait les fois où le plus grand le prenait dans ses bras, en le serrant contre lui comme si il était la chose la plus précieuse au monde.

Enfaîte, chaque chose que faisait Dušan à son égard était devenue sa préférée. Les petites attentions qu'il lui réservait, ses messages de bonjour et de bonne nuit, et les vidéos de chats qu'il lui envoyait en milieu de conversation.

Malgré ses essais de se souvenir de quelque chose de semblable, Federico n'avait pas l'impression d'avoir déjà été traité aussi bien par une personne en dehors de sa famille. Personne ne l'avait jamais fait sentir aussi accepté, aussi accueilli et aussi, simplement, bien.

Et son manque d'expérience en la matière le rendait incapable de savoir si il s'agissait d'amitié. Peut-être que Dušan faisait ainsi avec tous ses amis, et peut-être qu'il n'était pas aussi spécial qu'il croyait l'être pour le serbe.

Federico y avait longuement réfléchi quelques jours auparavant, avant d'arriver à la conclusion que, même si il n'était pas le seul que Dušan traitait ainsi, il était heureux en présence du plus grand, et c'était tout ce dont il avait besoin.


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So, why am I like this ?
Why am I like this ?

Why am I like this ?
Why am I.

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Le problème était survenu la veille, lorsque pour la première fois de sa vie, Federico avait obtenu une réponse effective à celle qui était une de ses questions de l'interminable liste qu'il avait dans la tête.

Adjela lui avait confirmé que le cadeau que son ami lui avait fait, ce pull blanc de Moschino qu'ils avaient vu ensemble lorsqu'ils étaient allés se balader dans les magasins sous les arcades, était le signe qu'il était privilégié.

Qu'il était peut-être l'exception pour qui le serbe acceptait de dépenser son argent ou de faire des efforts qui, selon sa sœur, étaient réellement inhabituels pour quelqu'un comme Dušan.

Les doutes de quelques semaines s'étaient dissipés en un instant, lorsque suite à ces mots là, la sœur de Dušan avait ajouté une révélation concernant elle et son frère qui n'avait pas laissé Federico indifférent.

Concernant Andjela, l'italien ne pouvait pas dire d'être totalement surpris. Depuis qu'ils avaient commencé à parler, il avait tout de suite remarqué qu'il y avait quelque chose dans l'attitude de la jeune femme qui était différent par rapport à celle des autres.

Non seulement dans sa manière de s'habiller, mais aussi dans son attitude et l'indépendance dont elle faisait preuve, qui n'aurait laissé à aucun homme le pouvoir de la contrôler, ni même d'oser y essayer.

Par rapport à Dušan, au contraire, Federico avait eut l'impression de tomber des nuages. Il ne croyait pas que quelqu'un comme le serbe puisse s'intéresser aux hommes plutôt qu'aux femmes.

Après, l'italien s'était tellement poussé à l'écart de la société que certaines de ses suppositions étaient forcément guidés par des stéréotypes desquels il avait longuement entendu parler quand il était plus jeune.

Cependant, il était convaincu que quiconque aurait été surpris par cette révélation, surtout car cela concernait un homme qui en tout et pour tout représentait la personnification de l'homme blanc cisgenre et hétérosexuel.

Dans son attitude apparente, Dušan était froid et rude, avec une pointe de supériorité qui se lisait lorsqu'il parlait en levant à peine le menton, mais ceux qui avaient eut le privilège de le connaître personnellement, dont l'italien, savaient que ce n'était pas le cas.

Il l'avait lu dans son regard dès leur première rencontre, sur ce bus dans la pénombre de Turin. Celle que le plus grand avait issé autour de lui pour le protéger était une armure presque impénétrable, contre des problèmes dont Federico ignorait l'existence.

Ce dernier n'osait même pas imaginer ce qu'avait dû passer Dušan par le passé, les difficultés qu'il devait avoir eut à accepter sa sexualité, et surtout les problèmes qu'il avait dû y avoir avec ses parents en dehors de ça.

La tension lorsqu'ils parlaient de cela avec Andjela était palpable. Et comme le serbe avait respecté son envie de garder le silence concernant son père et le football, Federico allait faire de même concernant les parents de son ami.

Dušan avait clairement dit qu'il valait mieux que leurs parents n'apprennent pas que leurs enfants n'étaient pas hétérosexuels, et l'italien avait peur à imaginer ce qui aurait pû arriver, dans cette famille apparemment très conservatrice.

Par rapport à cela, Federico se retenait chanceux de ne pas avoir eut ce genre de problème. Depuis tout petit, il avait été éduqué au respect et à la tolérance de quiconque de différent de lui, sans aucune discrimination.

Sa mère lui avait toujours rappelé qu'ils étaient tous humains, peu importe les différences qu'il y avait entre eux et le reste de la population si variée sur la terre.

Son père, à l'époque où le petit Federico n'avait aucune idée de ce qui serait arrivé plus tard, avait joué un match où un des joueurs de l'équipe adverse avait été victime de chants homophobes de la part des supporters de la Sampdoria.

Le brun se souvenait que à l'époque, où il était bien trop jeune pour comprendre tout le mal qui affectait le monde, il avait demandé à son père pourquoi est-ce que les supporters avec qui il était dans le stade s'étaient comportés ainsi, une fois de retour à la maison.

Son père, d'un regard bienveillant et avec son habituelle immuable expression calme sur le visage, avait demandé à son fils aîné de s'asseoir près de lui sur le canapé.

« Tu vois, Fede. Dans le monde, il y a plein de gens qui n'acceptent pas que quelqu'un soit différent d'eux, pour n'importe quelle est la raison. » Lui avait-il dit d'un œil triste, en penchant à peine la tête pour regarder son fils dans les yeux.

« Mais pourquoi ? Il ne leur a rien fait. Il n'a même pas marqué contre nous. Il aime un homme et c'est tout. » Avait demandé le petit Federico avec un regard interrogateur, en remuant ses pieds qui ne touchaient pas le sol.

« Je sais mon poussin, mais des fois ça va au delà. Pourtant ce qui compte, c'est qu'il y ait du respect dans tous les cas, et si cet homme est heureux alors nous n'avons pas notre mot à dire. » Lui avait répondu Enrico, en lui caressant doucement la tête.

Le petit Federico avait baissé la tête pour regarder ses pieds, en fronçant à peine les sourcils. À l'époque, son innocence d'enfant ne trouvait pas de raisons pour justifier les choses qu'il ne comprenait pas.

Il y avait que les explications de son père qu'il trouvait sensées pour les questions qu'il se posait à cet âge là, l'âge où il sentait de devoir trouver une explication logique pour tout ce qui l'entourait.

« Tu dois juste savoir que pas tout le monde est comme ça. Et que tu ne dois pas sacrifier ton bonheur juste par peur du jugement des autres, tu comprends Fede ? » Avait conclu son père, en lui adressant un regard bienveillant.

« D'accord, j'ai compris. Merci, Papa. » Avait conclu le petit Federico en hochant la tête avec un large sourire, avant de réclamer un câlin de la part de son père qui le lui avait concédé avec un petit sourire.


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Oh, it's like I'm looking down
from the ceiling above.

Never in the moment,
never giving enough.

Let's go out and shout
the words we never said.

I've got my mistakes on loop inside my head,
inside my head.

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À présent que Federico y repensait, il sentait les larmes monter peu à peu en attente de se libérer pour couler sur ses joues. Il aurait fait tout ce qui était en son pouvoir si cela aurait pû faire revenir son père à la vie.

Il aurait tellement aimé l'avoir là, à ses côtés. Pour lui demander un conseil sur ce qu'il devait faire, pour l'aider à résoudre tous les mystères ensevelis dans sa tête et les questions auxquelles il ne trouvait pas de réponses.

Il était cependant obligé de les garder pour lui, dans un coin de son cerveau, alors qu'il terminait de manger les lasagnes qu'il avait mis à réchauffer dans son micro-ondes, les restes de ce qu'il avait mangé la veille.

En revenant chez lui après être resté avec Andjela et Dušan, il ne s'était pas mis à réfléchir attentivement à ce qui s'était passé. Il était allé se coucher relativement tôt à cause de la fatigue, et s'était endormi tout de suite.

C'était ce soir-là, le samedi, qu'il s'était retrouvé à remettre en question son existence toute entière en repensant aux événements de la veille qui l'avaient laissé sans mots.

Les préoccupations qu'il avait étaient revenues, avec l'ajout d'autres doutes et de questions sans réponses, première entre toutes celle concernant ses préférences, à lui.

Il se l'était répété encore et encore, Federico était de l'avis que si il aimait quelqu'un, il n'allait pas faire attention au faite que cela soit un homme, une femme, ou n'importe qui. C'était la théorie, et le problème était survenu lorsqu'il devait s'occuper de la pratique.

Car il n'était jamais réellement tombé amoureux, et à présent il se trouvait à douter concernant l'identité de ses ressentis pour Dušan. Son ami, un homme qu'il connaissait depuis presque deux mois.

Cependant, à chaque instant où ils étaient ensemble, Federico avait eut l'impression qu'ils se connaissaient depuis une éternité. Il était juste incapable d'expliquer ce qu'il éprouvait pour Dušan.

Ils s'étaient écrits entre la veille et le matin, presque comme si de rien était. Mais les doutes constants n'avaient pas abandonné l'italien, qui au contraire avait eut l'impression d'être enfermé dans son propre corps avec l'envie oppressante d'en sortir.

Et il se détestait pour ça. Il se détestait d'être ainsi, comme un puzzle impossible à résoudre où c'était impossible de faire coïncider les pièces entre elles pour créer quelque chose de sensé.

Pendant un instant, Federico avait cru d'avoir trouvé celui qui lui aurais permis de ranger le chaos qu'il avait dans sa tête, comme avait été capable de faire son père avec lui lorsqu'il était plus jeune.

Tout était lié, et l'italien avait ainsi peur de finir par perdre l'homme qui lui avait permis de se sentir lui-même, si seulement il essayait de faire un pas dans la mauvaise direction.

Il avait donc une seule solution, celle qu'il avait adopté au final, pour chacun de ses problèmes. Rester statistique, comme si en restant immobile la vie aurait pû oublier qu'il existait.


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Why am I like this ?
Why am I like this ?

Why am I like this ?
Why am I.

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