Chapitre 39

Pdv d'Adélia Fallen.

Je sautais dans les bras de ma cousine. J'avais totalement oublié qu'elle venait aussi tôt. Grand-père m'avait prévenu qu'elle venait en " complément " de Tristan. Il pensait sûrement que je devais être protégée même si, ça ne risquait rien ici. Je n'avais pas vu Avery pendant tellement longtemps que j'avais envie de rattraper le temps perdu.

- Je ne pensais pas te voir ici aussi tôt. Je lui fis la remarque.

- Je... J'avais envie de venir plus tôt pour te voir.

Je ne relevais pas sa petite hésitation du début, même si, elle avait l'air contrariée.

- Nous sommes ravis de t'avoir parmi nous, Avery. Vous pourrez vous installer dans le salon, si vous tenez à être tranquille. Nous indiqua Lady Woodley avant de s'éclipser, Tristan sur ses pas.

Je hochais la tête et emmenais Avery dans le salon que j'avais visité la veille. J'avais l'impression que quelque chose n'allait pas et qu'elle n'osait pas me le dire. Elle retira la cape qu'elle avait et la déposa sur un des fauteuils.

- Je ne pensais pas te voir aussi tôt ici.  Tout va bien ?

- Oui enfin... Cela ne présageait rien de bon. Depuis quelque temps, Ravenswest devient dangereux pour tout le monde. Il y a eu comme l'année dernière une série des meurtres sanglants. On dit que c'est un groupe de femmes en noir qui fait de telles horreurs.
- Adam sait qui ça pourrait être ?

- Selon grand-père, ce ne sont pas des vampires ordinaires. Ce n'est pas du tout la même chose de quand ce sont des vampires. C'est plus...sanglant. Je la vis frissonner.  Trainer dans la ville le soir devient un coupe-gorge.C'est aussi l'une des raisons pour laquelle je suis avec toi aussi.


Les mots d'Avery me firent sursauter. Je ne savais pas que c'était le bazar à ce point à Ravenswest. J'avais peur pour grand-père. Je savais qu'il pouvait se défendre mais quand même. Si les vampires dont parlait Avery étaient aussi puissants que ça, tout le monde était en danger. Voyant, mon état de stresse, elle attrapa ma main.

- Ça va aller Adélia. Tout le monde est protégé. Adam a demandé un renforcement de la sécurité afin que les membres du cercle puissent vivre tranquillement.

- Ce n'est pas du monde extérieur qu'il faut les protéger mais des gens qui entourent les membres du Cercle.

Elle se raidit contre moi. Puis, elle me demande en bégayant :

- De qui tu parles exactement ?

- Je pense qu'il y a une taupe parmi nous. Je me tournais vers elle en appuyant ma théorie en la regardant dans les yeux. C'est logique. Comment Victoria aurait pu me faire du mal alors qu'Adama avait tout prévu pour nous protéger ? Quelqu'un cherche à atteindre tous les membres du Conseil. Et Nora qui se fait attaquer par des mystérieuses femmes vampires ! Tout a un sens et je vais trouver qui est cette personne.

- Alors là non ! Je t'arrête tout de suite, Adélia. Tu es venue ici pour te faire chouchouter et apprendre comment devenir une parfaite reine, donc... Elle me fit m'asseoir dans un fauteuil en velours rouge et déposa une couverture sur mes genoux. Donc, tu restes ici bien sagement et tu ne fais rien d'accord ?

- Je serais presque vexée que tu joues les grandes sœurs avec moi.

- Ne m'oblige pas à devoir t'enfermer dans ta chambre.

- Ce ne serait pas la première fois. Je murmurais du bout des lèvres.


Avery n'ajouta rien et partit du salon en soupirant. Je retirais d'un geste de la main la couverture en lainage. La chaleur de la cheminée dans le salon réchauffait déjà toute la pièce. Soudain je sentis une main froide se poser sur mon épaule.

- Avery, ce...

Lorsque je me retournais, je vis Gabriel. Il était debout toujours avec son petit uniforme bleu. Ses yeux dorés me fixaient toujours. Il cligna des yeux et ceux-ci changèrent de couleur devenant d'un bleu ciel profond.

- Bonjour. Dit-il de sa petite voix calme.

- Euh bonjour. Il eut un court silence avant que je réponde à nouveau. Merci de m'avoir aidé hier soir.

Il n'ajouta rien et porta son regard sur le feu dans la cheminée. Il avait ce même regard perdu qu'hier soir à table. Puis, d'un coup, il attrapa ma main. C'était toujours un toucher froid mais délicat. J'avais presque l'impression de toucher du velours.

- Viens avec moi. Me murmura-t-il.

- Quoi ? Mais où ça ?

Il ne me répondit pas  et serra un peu plus ma main. Gabriel se dirigea vers la cheminée. Sur le coin de la cheminée, il y avait un vieux tableau. Il toucha le bord du cadre en bois et une petite clé tomba. Il la saisit toujours en serrant ma main. Je voulut lui demander où nous allions mais je me doutais qu'il ne dirait rien. Il desserra une petite tapisserie près du tableau et une serrure apparue devant nous. Le stresse montait de plus en plus en moi. Je ne savais pas où nous allions et si je devais vraiment le suivre. Mais j'avais l'impression que je pouvais lui faire confiance. Il avait quelque chose dans son regard qui me disait qu'il ne voulait pas me faire de mal. Il enfonça la clé dans la serrure et murmura quelques paroles en latin, puis la lourde porte en bois glissa sur le sol du sol. Une torche éclairait un grand couloir sombre. Gabriel se mit sur la pointe des pieds pour l'attraper et me fit signe de le suivre. Le couloir s'étendait sur plusieurs mètres. J'avais l'impression de descendre dans les Enfers. Je sentais la main de Gabriel toujours serrer ma main. Comme s'il avait peur de me lâcher.

Après avoir marché dans le noir presque complet, nous arrivâmes soudainement vers une porte en bois. Avec la même clé que la dernière fois, Gabriel ouvrit la porte. La porte une fois poussée, s'étendait devant nous une immense bibliothèque digne d'un film fantastiques. Des tonnes de livres étaient rangés dans des étagères en bois vernies. Je ne m'attendais pas à trouver ça ici. La maison paraissait grande mais quand même pas à ce point ! La bibliothèque souterraine était totalement voutée et certaines étagères montèrent jusqu'au plafond. Au milieu de la pièce, il y avait quelques tables en bois déjà pleines de livres. Je me demandais bien qui pouvait venir ici.


- C'est la bibliothèque de Lady Woodley. Elle y va souvent pour se reposer ou parfois prier. Intervenu Gabriel.

- Prier? Je ne savais pas qu'elle était croyante.

- Elle croit en des choses qu'il vaut mieux ne pas connaître davantage.


Il laissa sa phrase en suspens. Sa petite main froide lâcha la mienne. Il se mit à marcher dans toute la pièce d'un air songeur. Quant à moi, j'observais la bibliothèque qui me semblait presque irréelle. Si je m'attendais à ça... Gabriel arriva quelques minutes plus tard avec un livre dans les mains. Il semblait si petit avec cet énorme bouquin sous le bras. Je me précipitais pour l'aider. Il me remercia du bout des lèvres. Je m'assis sur une chaise en face de lui. D'un geste de la main, il retira la poussière qui s'était amassée sur le livre.


- Dans ce livre, il y a la classification de toutes les créatures fantastiques qui peuplent ce monde. Cela devrait t'aider.

Comment pouvait-il savoir tout ça ? Je ne comprenais pas vraiment où il voulait en venir à cet instant. Ce petit garçon l'impressionnait de plus en plus.

- Qui es-tu vraiment Gabriel ? Lui demandais je en maintenant mon regard sur lui.

- Je suis un vampire.

- Tu n'es pas comme les autres et pourquoi chercher à m'aider ? On ne se connaît presque pas et...

- Tu poses trop de questions. Un faible sourire se dessina sur ses lèvres et son visage s'illumina.

Je fus surprise de le voir sourire. Lui qui, d'habitude est si calme et sans réelle expression. Par ce sourire, certes faible, il ressemble à un enfant. Non pas un a une créature fantastique venue d'un monde qui m'échappe encore. À son poignet, je remarquais une petite montre blanche et or. Il la regarda et referma d'un seul coup le livre avant que je puisse le regarder.

- Nous devons partir. Ils arrivent. Dit-il froidement. Le faible sourire de tout à l'heure ayant totalement disparu de son visage.

- De qui tu parles ?

- Ils viennent. Gabriel attrapa rapidement ma main et la torche qu'il avait tout à l'heure. Dépêches-toi !

La panique dans sa voix me rendait soucieuse. Quelque chose n'allait pas. Le calme qu'il affichait d'habitude était parti. Il ferma la porte à clé et se mit à courir à travers le couloir. Des voix sinistres se firent entendre murmurant des choses incompréhensibles dans un jargon que je ne connaissais pas. Gabriel se mit à trembler devant moi. Les voix se rapprochaient de plus en plus de nous. Je sentais les forces de petit garçon faiblirent de plus en plus. Il se sentait mal et ça se voyait. Heureusement, la deuxième porte apparut devant nous comme un soulagement. Gabriel se jeta presque sur la serrure pour l'ouvrir. Il poussa d'un seul coup celle-ci et nous nous retrouvâmes dans le salon. Tout était calme. Il n'y avait plus un bruit. Les voix avaient totalement cessé. Il n'y avait que le bruit de la cheminée qui crépitait et propageait sa chaleur à travers la pièce.

Alors que j'allais me retourner pour demander à Gabriel d'où venaient ces voix, je le vis recroquevillé sur lui-même entrain de pleurer. Je m'approchais de lui pour le prendre dans mes bras. Il était toujours aussi glacial comme si rien ne pouvait le réchauffer. Il était aussi froid qu'un cadavre. Je l'entendis murmurer à travers ses pleurs :


- Au secours... Ils sont là pour moi... Laissez-moi je vous en supplie...

Je murmurais des mots rassurant pour qu'il cesse de pleurer. Je me demandais bien ce qui pouvait torturer cet enfant. Il était si jeune mais dans ses yeux dorés, on y voyait de la peine et une histoire remplie de douleur et d'horreur. Des choses qu'aucun enfant ne devrait vivre. Je continuais à le bercer jusqu'à ce que ses pleurs se calment. Ses tremblements continuaient encore mais il avait arrêté de pleurer. Il se détacha un peu de moi. Il fouilla dans sa poche et me tendit la clé.

- C'est pour toi. Tu en auras besoin.

Avant que je ne puisse le remercier ou lui poser d'autres questions, il se volatilisa me laissant encore une fois seule.




- Adélia réveilles-toi ! La voix d'Avery me fit ouvrir les yeux soudainement.

J'étais dans le même fauteuil que tout à l'heure avec ma couverture sur le dos. Il n'y avait pas Gabriel et la cheminée avait été relancée. Avery tenait un grand plateau avec deux tasses de thé et des gâteaux.

- Tu t'es endormie comme un bébé. Je n'ai pas voulu te réveiller tout de suite. Tiens c'est pour toi. Elle me tendit la tasse que je pris volontiers. Lady Woodley aura à te parler avant la fin de la journée. À propos de ton séjour ici.

- D'accord j'irai la voir. Mais tu es sure que je dormais ?

- Bien sur. Je suis venue plusieurs fois voir si tu allais bien. Tristan est parti se promener, on pourrait aller le rejoindre ?

- Pourquoi pas. Je finis mon thé et je vais me préparer.

Je finis rapidement mon thé. Je n'arrivais pas à croire ce que me disait Avery. C'était impossible que je me sois endormie. J'étais avec Gabriel dans cette bibliothèque. Lorsque je me levais de mon siège, une petite clé tomba. C'était exactement avec celle-là que Gabriel avait ouvert la porte vers la bibliothèque. Donc je n'avais pas rêvé.
Cette maison allait m'apprendre beaucoup de choses. Je le savais.

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