Chapitre 34

Pdv de Adélia Fallen.



Pour la première fois de ma vie, j'allais quitter Ravenswest pour quelques mois et ça me paniquait. Surtout que ce n'était pas pour un petit voyage anodin. J'allais quitter la ville de mon enfance pour me retrouver dans un coin perdu en Écosse pour apprendre à devenir une parfaite future reine. J'avais tenté de dire à Adam et à mon grand père que ce n'était pas moi qui allait monter sur le trône et que c'était Perrie mais ils ne voulaient rien entendre.

J'avais rêvé de quitter la région pour voyager. C'était l'un de mes rêves les plus cher mais pas pour ce genre de raison. J'avais revu Violette en allant à la boulangerie. Elle était totalement différente. Elle n'avait plus cette prestance, et surtout cette jeunesse. Elle ressemblait à cette femme fatiguée mais toujours souriante que j'ai connu. Nous n'avions pas reparlé de la discussion que j'avais eue avec mon grand père et Adam. Juste avant de partir en me tendant mes deux baguettes, elle me prit dans ses bras et chuchota à mon oreille :

- Bon voyage et bonne chance.

Je lui avais souri et j'avais tourné les talons. Prévenir tout le monde de mon départ avait été plus simple que prévu. J'avais dit à tout le monde que j'utilisais ma bourse Erasmus pour partir en Écosse quelques temps. Sarah et Alexie m'avaient assailli de questions. J'avais essayé de leur dire la vérité sans vraiment parler des motifs précis de mon départ. Grand père m'avait demandé de restée silencieuse pour ne pas attirer les soupçons d'opposants qui voudraient me tuer. Déjà Ariana et Victoria à mes trousses, je ne tenais pas à servir d'amuse bouche à des vampires en manque de sang ! Pour l'instant, je devais faire mes valises. J'avais pris le stricte minimum avec moi : quelques uns de mes cahiers, les carnets de mes parents et j'étais prête à partir. Je jetais un dernier regard à ma chambre. J'avais peur de partir loin de tout ce que j'avais toujours connu pour aller dans un endroit totalement inconnu loin de tout. Un sentiment d'incertitude et de regret m'envahit. Est ce que je ne faisais pas une erreur en décidant de partir maintenant ? Et si je venais de signer mon pacte avec la mort ? Je ne savais pas et au fond de moi, je savais aussi la réponse allait très vite arriver.

La veille de mon départ, Sarah et Alexie avaient voulu que je sorte avec elles au moins une dernière fois. Avery était repartie le weekend sur Bradford alors je me sentais un peu seule. Même si j'avais essayé de refuser, j'avais fini par accepter avec l'accord de mon grand père. Les filles, avec quelques autres de nos amis communs, avaient décidé de m'emmener dans un club de la ville. Pour l'occasion, j'avais mis une robe bleu marine en dentelle avec des talons de la même couleur. C'était l'occasion de mettre des robes même si depuis que j'étais avec Harry, j'avais commencé à en mettre de plus en plus. Alors que je cherchais une paire de boucle d'oreille assortie à ma tenue, un petit écrin rouge attira mon attention dans un des tiroirs de ma commode. Je ne l'avais jamais vu avant et surtout, je ne touchais jamais à cette commode. Il n'y avait que des vieux habits à moi que je mettais pour traîner de temps en temps. J'ouvrais un peu plus mon tiroir pour prendre cet écrin. La couleur était juste magnifique. J'ouvris la boîte délicatement et deux magnifiques saphirs taillés en forme de fleur avec quelques diamants en plus. C'était juste superbe ! Je n'avais jamais vu un travail aussi fin et précis. Dans l'écrin qui semblait ancien, il y avait quelques lettres qui étaient écrites : un A et un S. A ce moment, je n'avais même pas cherché à savoir à quoi correspondait ces lettres. Je trouvais juste les boucles d'oreille belles. Je glissais les deux bijoux à mes oreilles avant de saisir mon sac et de sortir.

          J'étais arrivée en avance au restaurant où l'on avait prévu d'aller. Quelques minutes après moi, Sarah arriva avec sa nouvelle copine, une étudiante en art de Londres, venue pour l'anniversaire de Sarah. Je m'étais tout de suite bien entendue avec cette rouquine aux yeux verts et ses grosses boucles. J'ai des doutes mais je crois qu'elle s'appelait Clarisse ou quelque chose comme ça. Ensuite, les autres étaient arrivés dans le club. L'ombre de mon départ planait toujours même si personne n'en parlait. J'étais aussi triste de tout quitter juste pour un soit disant trône qui devait me revenir. J'étais remplie d'incertitude... Plus rien de ce que je faisais pour l'instant n'avait de sens. Après avoir bu quelques bières, mangées un peu, nous nous étions décidés d'aller danser un peu au The Londonner. Tout le monde ne me parlait que de cet endroit. J'avais envie d'essayé. La lumière tamisée dans toute la salle, l'odeur de l'alcool, les musiques un peu trop fortes, même si en tant normal ça me dérangeait, ce soir, rien de tout ça ne me gênait. J'avais l'impression d'être bien même si dans quelques jours je quittais la ville, mes amis pour aller dans un manoir perdu dans la lande écossaise. Sarah et Alexie, ivres de joie m'entraînèrent avec elles sur la piste de danse. Je dansais avec elles à cœur joie, comme libre. Mes cauchemars c'était calmés et je me sentais mieux dernièrement. J'avais l'impression que les vampires me fichaient la paix au moins en ce moment.

Durant ces dernières semaines, j'avais aussi arrêté de penser à Harry. Il avait son stage à faire sur Bradford et moi j'allais quitter l'Angleterre pour l'Écosse dans moins d'une semaine. Ce qui ne me rassurait pas vraiment, c'était que les entraînements avec Perrie ne se passait pas si bien que ça apparemment. Non pas qu'elle était capricieuse ou autre, mais elle n'arrivait pas à garder le saphir sur elle. Dès qu'elle le portait, elle tombait malade. Un problème assez grave parce qu'elle était censée l'avoir pendant le couronnement et ensuite sur la couronne royale. C'était une tradition depuis les premiers couronnements. Quelque chose que ma mère avait noté dans l'un de ses carnets.

Alors que je partais déposer mon verre sur le bar de la boîte, quelqu'un m'attrapa par la manche et me tira vers la piste de danse. En me retournant, je vis Clarisse, la copine de Sarah. Celle ci me fit un sourire et m'emmena danser. Au départ, je n'avais pas trouvé bizarre. Jusqu'à ce qu'une lueur sombre apparaisse dans ses yeux. Je sentais que quelque chose n'allait pas. Je voulus lâcher sa main qui serrait mon poignet mais elle avait beaucoup trop de force. Et là, je savais que je n'étais pas en présence d'une simple humaine.

En quelques minutes, nous étions dans les toilettes sales de The Londonner. Elle lâcha enfin ma main avant de se placer devant la porte. Pour l'instant, je n'avais aucune échappatoire pour l'instant.

- Qui es tu ? Lui demandais-je.

- On m'envoie pour te chercher.

- Très bien mais pour qui tu travailles ?

- Une amie que tu connais très bien.

J'avais tout de suite pensé à Victoria ou encore Ariana. C'était les deux qui voulaient me voir morte pour l'instant enfin si je n'avais encore de nouveaux ennemis d'ici là.

- Dis-moi qui c'est. Insistais-je. Je tiens toujours à savoir qui veut me voir comme repas quand un vampire me cherche.

Elle retroussa ses lèvres et une lignée de dents encore plus aiguisées que des couteaux se découvrirent. Aucun vampire n'avait les dents aussi pointues. C'était que les canines généralement. Au niveau de son cou, de longs tatouages apparurent soudain.

- Qui te dit que c'est bien un vampire.

Cette phrase m'avait totalement perdue. En face de moi, je n'avais pas un vampire. J'avais une autre créature totalement inconnue. On aurait dit un mélange entre un vampire et un monstre venu des Enfers. La lumière au dessus de moi commença à grésiller. Un son sifflant sortit de sa bouche. Je m'appuyais contre l'évier cherchant la meilleure solution pour sortir de là. Clarisse ou le monstre qui était en face de moi s'approcha un peu plus de moi. Au fond de moi, j'avais quelque chose d'étrange qui se passait. Plus elle approchait, plus une montée d'adrénaline montait en moi. C'était comme du stresse mais c'était encore plus puissant. Encore une fois, je n'avais plus l'impression d'être maîtresse de mon corps et de mon esprit. Je m'approchais d'elle d'un pas rapide avant de poser mes deux mains le long de son cou et de la plaquer violemment contre le mur rempli de tags des toilettes. Elle poussa un gémissement de douleur en sentant le mur froid contre elle, mais en aucun cas, son sourire disparu de son visage.

- Arabella... C'est un bonheur de vous revoir parmi nous.

Je la relâchais d'un seul coup. Qu'est ce qu'elle venait de me dire? Comment elle le savait ? Je me reculais en vacillant un peu avant de me rattraper au bord de l'évier. Ces derniers temps, j'avais l'impression d'avoir deux personnalités en moi. Arabella avait prit possession de mon corps et certains de mes actes. La réincarnation était de plus en plus marquée même si je refusais toujours de l'admettre. Dans un acte de folie meurtrière, je me jetais sur elle en saisissant le pique en argent de la broche que j'avais dans mes cheveux avant de lui planter dans le cœur. Sons sourire s'effaça petit à petit, et Clarisse baissa le regard vers sa poitrine. Une tâche rougeâtre s'agrandissait de plus en plus sur son chemisier jaune. Elle souffla :

- Cruore ducit ad victoriam.

Je lâchais son corps comme un déchet. Puis sa tête toucha violemment le carrelage froid, une tâche de sang s'élargissant sur le sol. Ma main droite pleine de sang, le regard vide face au miroir, j'essayais de reprendre mes esprits tant bien que mal. Je venais de tuer quelqu'un de mes propres mains sans vraiment comprendre pourquoi. Prise d'effroi, je m'appuyais contre l'évier en cherchant ma respiration. La douleur compressait ma poitrine. Je n'arrivais même plus à pleurer à cet instant précis. Rien ne fonctionnait correctement. Le corps de la petite amie de Sarah gisait par terre, les yeux ouverts, une tâche de sang sous son corps. Je venais d'ôter la vie de mes propres mains. Je jetais ma broche au fond des toilettes pour éviter les preuves avant de me regarder dans le miroir. Arabella était en face de moi. Les yeux dorés, les cheveux détachés comme moi. Un sourire froid se dessina sur ses lèvres.

- Everybody wants to rule the world, Adélia. Sauf qu'il n'y a qu'une place sur le trône.

D'un coup, le miroir se brisa en mille morceaux.


Even when the night is cold. I got that fire in my soul.

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