Ce matin-là, je fus expulsé de mon sommeil par les premières lueurs du soleil.

Instinctivement, j'enfouis mon visage contre le ventre du singe bleu en peluche, que j'avais serré toute la nuit dans mes bras, pour me cacher de cette lumière matinale aveuglante. J'ouvris doucement les yeux, puis poussai un faible gémissement de mécontentement, comparable au miaulement d'un chaton, quand je remarquai dans l'horloge quadrillée qu'il était neuf heures du matin.

Moi qui souhaitais dormir plus, c'était raté !

Progressivement, je desserrai l'étreinte de mon bras autour de la peluche, écarquillant les paupières. Dorénavant réveillé, je me redressai paresseusement en tailleur sur mon matelas, enfilai un t-shirt et un pantalon. Je portai mes mains à mes tempes, que je massai brièvement, avant de jeter un bref coup d'oeil à mes alentours.

J'étais seul.

"Où est-ce qu'ils sont tous passés?" Marmonnai-je d'une voix endormie.

Je me redressai sur mes jambes et il ne m'a fallu pas plus de temps, pour comprendre qu'ils avaient en réalité tous découché à la vue de leur lit restait au carré. J'entrepris de sortir de la chambre, tombant nez à nez sur le petit groupe, départagé en deux.

Sur le premier canapé, Ashton était affalé en position assise sur la partie droite, les jambes sur la table basse, tandis que ces bras étaient grands écartés. Je grimaçai à la vue de sa bouche qui était grande entrouverte, à chaque fois que sa respiration se soulevait, puis redescendait, on pouvait entendre de petits bruissements, comme s'il s'agissait d'un courant d'air.

Quant à Calum, il avait pris l'autre extrémité du canapé, en position foetale, la bouche également grande ouverte, qu'on pouvait percevoir des filets de baves tacheté son oreiller.

"Allez, on sourit aux fans." Chuchotai-je en les prenants tous les deux en photo avec mon appareil, le postant rapidement sur Twitter.

C'est amusé, que je secouai doucement la tête, portant mon regard cette fois-ci sur le second canapé.

Contrairement, au deux autres Schtroumpfette et Luke s'étaient équitablement partagé le canapé. Ils avaient pu allonger leur jambe de tous leur long, bien que ceux de Luke dépasser largement l'accoudoir. Le torse du blondinet servait à Schtroumpfette d'oreiller et bien sûr, Schtroumpfette servait 'd'ours en peluche' à ce dernier.

"Je me disais bien aussi que ce n'était pas normal qu'il ait laissé son pingouin dans la chambre." Je roulai des yeux à cette pensée et fis le chemin jusqu'à eux, pour gifler violemment la tête du blond.

"Qu'est-ce que.. ?" Il sursauta, bondit sur ces coudes, ces profonds yeux bleus tombant aussitôt dans les miennes. "Non, mais t'es complètement malade?" S'écria/murmura-t-il.

"C'est à ton tour de faire de petit déjeuner." Rétorquai-je dans un haussement d'épaule et il me fixa avec de gros yeux.

"Tu vois bien que je peux pas me lever là!"

Mon regard tomba de nouveau sur Schtroumpfette, qui avait caché son visage sous la couverture, pour éviter d'entendre nos jérémiades. Je pouvais clairement deviner qu'elle avait entouré fermement ces bras autour de la taille de Luke, s'accrochant à ce dernier comme s'il s'agissait d'une bouée de sauvetage. Je haussai une fois encore mes épaules et répondit comme si ce fut la chose la plus évidente au monde.

"Ta qu'à la pousser." Je retirai la couverture d'eux, pour pouvoir saisir le poignet de Schtroumpfette. "Je peux même t'ai..."

Lorsque je m'apprêtai à tirer sur son poignet, je sentis ces dents s'enfonçais sans ménagement dans ma peau. Ma main la relâcha aussitôt dans un cri de douleur et je reculai dans un énorme bond de plusieurs mètres d'eux.

Bordel de merde !

Cette sauvage m'a - encore - mordu !

"Ferme-là et va nous faire à manger, Géant Vert!" M'ordonna-t-elle en me tirant puérilement la langue, avant de se cacher derechef sous les couvertures.

Au moment où elle prononça 'Géant Vert', Luke explosa de rire. C'est donc dans l'incompréhension totale que je fronçai les sourcils, décidant de contourner le canapé.

Elle allait certainement pas s'en tirer comme ça !

J'attrapai ces chevilles et commençai à tirer aussi fort que je pouvais dessus, alors qu'elle se cramponna au mieux qu'elle pouvait à son voisin, qui ne m'aider pas à la serrant fermement dans ces bras. Je gagnai par la même occasion des cris perçant de celle-ci, rendant furieux Ashton et Calum, qui furent malgré eux expulsé de leur sommeil.

"Allez faire votre putain de partouse dans la chambre, merde!" Grognèrent-ils à l'unisson, en nous mitraillant d'oreiller.

Et comme à mon habitude, je ne cherchai pas à pacifier les choses.

Oh non, loin de là.

J'ai saisis l'occasion pour pouvoir expulser toutes mes frustrations, en bondissant sur eux, débutant un combat de catch digne des grands chefs. J'ai fini avec une coupure à la lèvre inférieure et un bleu sur ma cuisse droite, tandis que Calum avait fini avec deux bleus au niveau de ces côtes et Ashton avec une morsure digne d'un chien enragé à l'épaule droite et un bleu dans l'estomac.

Vu sous cet angle, effectivement, nous étions vraiment des sauvages.

**

Aujourd'hui, c'était notre journée off.

Nous nous sommes arrêtés dans un petit village à trois heures de Phoenix, où nous étions sûrs qu'aucun habitant de cette ville de trois mille personnes nous connaissaient. Pour plus de sécurité, Jordan nous a conseillé de nous fondre dans la masse, en camouflant ce qui fait de nous notre identité.

Personnellement, j'ai opté pour des lunettes de soleil pour couvrir mes yeux et une casquette un peu trop grande que ma taille habituelle, mais juste assez pour couvrir ma chevelure verte pomme, puis un sweat à capuche gris et un jean.

J'avais décidé de faire un peu de shopping.

Bien que je ne pouvais pas trouver mes magasins de prêt-à-porter habituel dans ce village, je me suis uniquement contenté de ce qu'il y avait, soit quatre-vingts pourcent de magasin inconnu et ridicule tel qu'un magasin, qui vendait uniquement des tasses à café ou des accessoires pour animaux.

Peut-on m'expliquer l'utilité de ce genre de magasin ?

"Mi-Michael!" M'interpella haletante Schtroumpfette. "Attends-moi!" Je roulai des yeux, stoppant mes pas.

"Bouge-toi, Schtroumpfette! J'ai encore pleins de choses à faire!" Rétorquai-je d'une voix las.

Les mains enfouis dans mes poches, je pivotai mon visage pour lui faire face, remarquant qu'elle se trouvait encore à l'autre bout du rayon, alors que moi, j'étais déjà presque arrivé en caisse. Elle maintenait aussi fermement qu'elle pouvait ma pile de vêtements, qui recouvrait entièrement sa tête, lui cachant ainsi la vue.

Je camouflai un éclat de rire, quand je l'observai incliner son visage de gauche à droite, avant d'emboîter le pas, de peur de flancher ou bien de heurter quelqu'un. Lorsqu'elle arriva enfin à mes côtés, je la stoppai, rajoutant encore d'autres vêtements au-dessus de la longue pile, juste pour la contrarier. Je me fichai éperdument si le haut ou le bas me plaisait ou pas, tous qui comptait là, c'était de l'énerver.

"Oh, attends Schtroumpfette!" L'arrêtai-je une fois encore. "J'ai oublié de prendre des boxers!"

Je ricanai discrètement en l'entendant pousser un grognement de mécontentement et m'échappai dans le rayon où se trouver les sous-vêtements pour homme. Évidemment, j'ai pris tous mon temps pour revenir et poser mes quatre paquets de boxer sur la montagne de vêtement.

Nous arrivons ensuite en caisse, où nous avons fait la queue un peu plus de dix minutes, le service étant horriblement lent, contrairement aux grandes villes. Quand ce fut à notre tour, j'observai la caissière encaisser chacune de mes articles. Et ce fut à cet instant que le coup de grâce m'est magiquement apparu.

Je savais que mon assistante venait de passer une horrible matinée à suivre mes pas dans ce centre commercial, où j'ai fait exprès de tourner deux bonnes heures en rond, avant de choisir les premiers vêtements qui me passer sous la main pour débuter ma pile. Bien que je souriais diaboliquement à l'intérieur, à l'extérieur, je fis faussement la moue devant la caissière, marmonnant.

"Au compte fait, je ne prends rien de tous ça." La mâchoire de la caissière allait presque s'écrouler au sol, choqué. "Allez viens, Schtroumpfette!" Je me tournai vers mon assistante. "On s'en va." Je me mis à rire nerveusement, quand je voyais son visage se contracter, fulminant.

"Oh, toi.." Grinça-t-elle entre ces dents en serrant les poings. "Non, non pas devant tous le monde." Elle secoua la tête, clos un instant ces paupières, qu'elle rouvre. "On reste calme, Delilah." L'entendis-je marmonner discrètement. "On reste calme."

Je raclai exagérément ma gorge, fis comme si je n'ai absolument rien entendu et emboîtai le pas jusqu'à la sortie. J'étirai victorieusement mes bras, entrelaçai mes doigts, que je plaquai à l'arrière de ma tête. J'esquissai un sourire de satisfaction, connaissant dorénavant son 'point faible' qui était tout simplement : avoir du public.

Aha, liberté !

Sans violence et sans représailles.

Pourquoi ne l'avais-je pas pensé plus tôt ?

Delilah détestait se faire remar...

"Tu vas me le payer!" L'entièreté de mon corps venait de se tendre, quand je la sentis bondir sur mon dos, retirer ma casquette pour le placer au-dessus de la sienne, pour agripper fermement mes cheveux.

"E-euh.. Schtroumpfette?" Je déglutis avec difficulté la bille qui s'était coincée à ma gorge. "On se cal.. AHHHHHHHHH, BORDEL!" Elle venait de me tirer violemment les cheveux. "NOOOOON! PAS MES CHEVEUX!" J'arrive pas à croire qu'elle venait de me chevaucher.

Cette fille fréquente beaucoup trop Luke, Calum et Ashton.

Pourquoi faut-il toujours que j'ouvre ma bouche ?