28; Sawyer
"Talentueux, renversant, à en couper le sou..." Je tirai doucement sur sa main, l'encourageant à se retourner.
"J-je crois que j'ai compris." Me coupa-t-il en ignorant plusieurs de mes tentatives de le tourner face à moi.
Je décidai de relâcher sa main, penchant mon visage sur le côté, de sorte à pouvoir jeter un coup d'oeil au sien. Bien qu'il fît particulièrement sombre dans les rues, la faible lumière d'un lampadaire, éclairait une partie de son visage, me laissant juste assez le temps d'apercevoir une partie. Et..
Oh mon dieu !
Est-ce que Michael Clifford était en train de rougir ?
"Oh mon dieu!" Criai-je complètement sous le choc. "Est-ce que le beau, grand et arrogant Michael Clifford est en train de roug..."
"La ferme!" Rouspéta-t-il en me faisant face, plaquant brusquement sa main contre ma bouche.
"jcickisksxksxksxoko" Un sourire se forme au coin de mes lèvres, me trouvant dorénavant face à lui et son visage, qui avait pris une tournure rosée.
"Si tu pouvais arrêter de sourire bêtement par la même occasion aussi." Il roula des yeux, retira sa main de ma bouche et il m'a fallu exactement quinze secondes pour exploser de rire.
"J'arrive pas.. Haha à croire.. Haha que.. Haha...."
Il poussa un grognement plaintif et marcha droit devant lui.
Ne connaissant pas aussi bien la ville que lui, je décidai de contenir mes éclats de rire, bien que pour l'instant, c'était quasiment impossible et de suivre ces pas. Je l'entendis soupirer à côté de moi, marmonnant sous sa barbe.
"Espèce de sale gamine va...."
Hé ! Je pourrais dire exactement la même chose de lui, quand je le vois se battre avec Luke, Calum et Ashton !
Je roulai des yeux et préférai ignorer complètement ces dires, pour ne pas entrer en conflit avec ce dernier et me retrouver à l'abandon en plein milieu du trottoir. Je vins pincer ma lèvre entre mes dents, pour stopper mes rires et c'est sans même me laisser le temps de le rattraper, que Michael se positionna à quelques mètres plus loin devant moi, m'obligeant presque à trottiner pour suivre son rythme.
"Dis-moi, Michael?" Murmurai-je légèrement essoufflé. "C'est si honteux que ça pour toi, d'admettre que les compliments te font rougir?" Il m'ignora à son tour, continuant de marcher droit devant lui. "Hé, Mich..." Mon corps heurta brutalement son dos, me faisant clairement comprendre qu'il venait de stopper ces pas.
Arrgh, mais il ne pouvait pas prévenir ?
Je lâchai un petit soupir discret, inclinant ma tête sur le côté, pour voir ce qu'il a poussé à s'arrêter de la sorte. Tous que je pouvais percevoir était une fête foraine, qui se situait à quelques patés de maison d'où nous étions. La musique enjouée des manèges retentit joyeusement en decrescendo dans les airs et tout de suite, l'odeur du popcorn, mêlait à la barbe à papa vinrent me chatouiller les narines, faisant par la même occasion gargouiller mon ventre.
Et le souvenir de Michael ayant 'oublié' de me donner ma pause me traversa l'esprit.
Cette espèce d'énergumène ve...
"C'est la fête foraine où Cal a gagné le pingouin de Luke." Me confia-t-il. "On s'était dit avec les gars qu'on y retournerait un jour, mais.." Il marqua une courte pause, soupirant. "On ne l'a jamais fait." Admit-il sur un ton nostalgique.
"On peut toujours les appe.."
"Allons-y!" S'exclama-t-il en ignorant mes propos. "Et puis, d'après ce que j'ai compris.." Son regard tomba aussitôt à mon ventre. "Tu sembles avoir faim." Se moqua-t-il et je m'empourpre de gêne.
Arrgh, mais comment fait-il pour passer de nostalgique à un parfait crétin dans un délai de trente secondes ?!
**
"Oh, la bella mujer! Como trouves-tù mi rosa?" M'aborda un grand gaillard à l'accent espagnol, en me plantant ces paniers de rose sous les yeux.
"E-euh.. T-très belle!" Dis-je pour ne pas le vexer, bien que la plupart d'entre elles commencèrent à faner.
"Tù!" Cria-t-il soudainement en pointant Michael, mais ce dernier l'ignora. "Hé, c'est à tù que je parles! Oh, le cactus géant!" Michael pivota son visage pour lui faire face, se pointant bêtement du doigt. "Oui, tù!" Confirma-t-il en agitant sa tête de haut en bas. "Que dirais-tù d'acheter mucho rosa por tù cop..."
"Non."
Je sentis les larges doigts de Michael s'entremêlaient aux miennes, m'attirant au plus près de sa personne. Je n'eus même pas le temps de le questionna sur ces prochains actes, qu'il emboîta le pas, aussi vite qu'il pouvait loin de ce marchand clandestin. Je jetai un dernier regard à celui-ci, le voyant au loin former un coeur à l'aide de ces deux mains et courber ces lèvres en avant, pour mimer des bisous en l'air en guise d'au revoir.
Je grimaçai instantanément et reportai immédiatement mon regard vers l'horizon, un court frisson de dégoût venait de traverser mon échine.
Beurk !
"Tu es vraiment un aimant à fou, ma parole!" Grogna-t-il comme un reproche, me faisant lever les yeux au ciel.
"Oh, tu veux dire comme to..."
"Hé, jeune homme!?" Nous stoppâmes soudainement une vieille dame, qui diriger un stand de fléchette. "Que dirais-tu de gagner un singe pour ta copine?"
Elle se mit à agiter un singe bleu dans tous les sens, singe - qui d'ailleurs - elle était en train de câliner avec ces grands bras poilus quelques secondes plus tôt. Elle avait pris soin d'élargir au maximum son sourire jusqu'aux oreilles, qu'on pourrait presque croire, que le chat du Cheshire d'Alice au pays de merveille et elle ont un lien de parenté.
Et après on dit que c'est MOI qu'est un aimant à fou, hein ?
"No.."
"Il ne sait pas jouer aux fléchettes." Coupai-je aussitôt Michael. "Par contre, moi.." Je relâchai sa main afin de me poster en plein milieu du stand. "Je veux bien essa.."
"Qui t'a dit que je ne savais pas jouer aux fléchettes?" M'agressa soudainement Michael en fronçant ces sourcils.
"Ta profession." Rétorquai-je au hasard.
"N'importe quoi!" Il roula des yeux, secouant désespérément sa tête. "T'en a d'autres des conneries de ce genre?" Je haussai innocemment mes épaules. "Je vais te montrer qu'avec même MA profession.." Déclara-t-il en emboîtant le pas jusqu'au stand pour se placer à mes côtés. "On peut être le meilleur à ce jeu. " Je pinçai férocement ma lèvre pour ne pas éclater de rire.
Uh, oh.
Je crois bien que je venais de toucher un point 'sensible' là.
Michael sortie hors de son pantalon quelques pièces, qu'il jeta dans la volée sur le comptoir. Et c'est dans un sourire victorieux, que la vieille dame vint placer trois fléchettes face à lui. Sans attendre, il saisit la première fléchette entre ces doigts, se préparant à tirer. Mais après mûre réflexion, il se figea sur place, pivotant son visage pour me faire face.
Qu'est-ce qu'il avait encore en tête ?
"Non, c'est trop facile." Ricana-t-il en tripotant la fléchette entre ces doigts. "Je propose qu'on corse un peu plus le jeu." Il mordille sa lèvre, se tortilla avec intérêt les sourcils vers ma direction.
"Me faire souffrir tous les jours n'est pas assez?" Gémis-je de manière enfantin en faisant la moue.
"Je ne parlais pas de ça." Me corrigea-t-il en écrasant doucement le bout de mon nez de son doigt. "Je parlais d'un pari.." Je ne pus m'empêcher de loucher dessus. "Un pari." Répéta-t-il, pensif. "Du genre.." Je suivais le mouvement de son index, qui me pointa la cible. "Si je mets la fléchette du premier coup au centre, je.." Il marqua une courte pause. "Je gagne un baiser!"
"Comme si t'avais besoin de mon autorisation pour ça." Marmonnai-je discrètement, pour ne pas qu'il m'entende, détournant mon regard de lui.
"Non, non, non!"
Mais malheureusement, il m'a entendue.
Michael me pinça le menton et redressa mon visage, de sorte à ce que mes prunelles se plantent droit dans les siens. Il effectua un pas en avant pour restreindre l'espace qui séparer nos deux personnes, m'asphyxiant instantanément de son eau de toilette. Je pouvais sentir son souffle chaud s'abattre contre mon nez, le chatouillant, puis la seconde d'après, le bout de son pouce retracer lentement la courbe de ma lèvre inférieure.
P-pourquoi est-ce que je ne réagissais pas ?
"Je parlais là d'un vrai baiser."
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