Chapitre 28
J'eus tout juste le temps de finir ma phrase qu'une horde de gardes, armés jusqu'aux dents, débarquèrent dans la pièce.
Mia, fais attention à toi, s'il te plaît. Tu n'as aucune expérience en termes de combats et si tu te fais blesser par un de ces hommes, tu ne mourras peut-être pas grâce à notre lien, mais tu souffriras sûrement beaucoup.
Je sais, je vais faire mon possible pour que ça n'arrive pas.
La tension était palpable et durant quelques secondes, suspendues en dehors du temps, aucun des deux camps ne prit l'initiative de commencer la lutte. Puis, l'un d'entre eux leva une main dans laquelle il tenait un pistolet, qu'il braqua sur Lazarus. Mon oncle fit apparaître un fouet fait de flammes et entoura le poignet de l'inconscient. Celui-ci lâcha instantanément son arme et cria de douleur au passage.
Aussitôt, tout le monde se lança dans une mêlée sanglante.
Moi, je restai un peu en retrait, sonnée par toute la violence qui se dégageait de cet affrontement. Eline se jetait sur le plus de personnes possible, tous crocs dehors. C'était assez dérangeant de la voir ainsi, je ne savais pas si je m'y habituerais un jour. Mike, quant à lui, s'attaquait à des hommes physiquement, tout en tordant le cou de quelques tiers par télékinésie. Il était très efficace. Et effrayant. Ils restaient tous les deux proches l'un de l'autre, se protégeaient mutuellement contre leurs assaillants.
Mia, sur ta gauche !
Je me retournai et aperçus un type qui s'apprêtait à se jeter sur moi. D'un mouvement de la main, je l'envoyai valser à travers la pièce, emportant avec lui deux personnes, avant de percuter un mur.
Merci, je ne l'avais pas vu venir.
Reste sur tes gardes, s'il te plaît. Je compte bien rentrer avec toi ce soir.
Tout en me disant cela, il prit la tête d'un homme entre ses mains et la fit tourner dans un crac retentissant. Le corps sans vie glissa à ses pieds.
Je devais réagir, j'en avais bien conscience, faire quelque chose d'utile. Mais je ne pouvais m'empêcher de regarder les évènements autour de moi, sans la moindre réaction. Tant de violence. Je n'en avais pas l'habitude. Je ne voulais pas utiliser mes pouvoirs de cette façon.
Un garde s'approchait dangereusement de moi, mais Eline se jeta sur lui, arracha sa jugulaire et le propulsa au loin.
- Mia, ma poule ! Va falloir te bouger un peu, là ! m'empressa-t-elle.
Mais quand elle s'en alla, je restai toujours immobile, ne sachant pas quoi faire, effrayée par ce qu'il se passait. J'avais conscience d'être qui avait demandé de tout faire péter. Mais je ne m'étais pas rendu compte de ce que cela impliquait.
Tous ces hommes étaient très sûrement sous la coupe du pouvoir de cette Kushi. Ils n'y étaient pour rien. Et pourtant, combien seraient morts en l'espace de quelques minutes ? Et combien trépasseraient encore avant que ça ne soit fini ?
Un garde se jeta sur Silver, un couteau à la main, et cela suffit à me sortir de ma torpeur. Il ne lui ferait pas vraiment mal, je le savais, mais qu'on puisse essayer, cela me mettait en colère. D'un geste du bras, je l'attirai jusqu'à moi.
- On n'est pas obligé d'en arriver là, tentai-je de le raisonner. Vous n'avez pas à mourir aussi bêtement. On veut juste libérer les enfants et arrêter Dominique.
Pour toute réponse, il me cracha au visage. Je n'eus pas le temps de réagir, car sa tête tourna sur cent-quatre-vingts degrés. Cherchant à comprendre ce qui venait de se passer, j'aperçus Mike, qui m'apostropha à quelques mètres de là.
- Ne leur laisse pas le temps de t'approcher, Mia. Ces hommes-là n'en ont rien à faire de ce que tu peux avoir à leur dire. Ils obéissent aux ordres, c'est tout.
Lazarus et Moïra se battaient également de leur côté. Pour la première fois, je voyais mon oncle en pleine action. Jusque-là, il n'avait pas fait grand-chose, s'était contenté de me guider dans l'appropriation de mes pouvoirs. Mais il était impressionnant de puissance ; ce n'était pas étonnant qu'il soit le chef de sa caste. Personne ne pouvait l'approcher, ses réflexes étaient presque aussi bons que ceux des vampires se battant à ses côtés. J'essayai de comprendre quelle était sa stratégie, et réalise qu'il envoyait de petites cordes de feu, les faisaient monter jusqu'à la tête et passer par les narines. En quelques secondes, la personne s'écroulait au sol, les yeux fondus.
Mon Dieu, il est en train de leur cramer le cerveau.
Je ne suis pas le seul à avoir été inquiet pour toi. Il a enfin l'occasion de laisser exprimer sa colère.
Moïra, elle, guidait ses ombres tout en se déplaçant au milieu de la cohue. Sur son chemin, les gardes s'écroulaient au sol. Ils tenaient leur tête dans leurs mains et poussaient des cris de terreur. Je ne savais pas ce qu'elle leur faisait et je n'avais pas spécialement envie de l'apprendre.
Tout le monde était en train de se battre, plongé dans l'action, sauf moi. Je n'osais pas bouger, la peur prenait le contrôle de mon corps.
Je ne comprenais pas ce qu'il m'arrivait. Avant que la bataille ne commence, j'avais envie d'en découdre. Je voulais voir Dominique souffrir. Je désirais sauver Aaron et tous ces enfants. Mais sur le moment, je n'étais capable de rien.
La lutte continuait et j'aperçus alors Eline et Aaron en train de se battre. La vampire n'y connaissait rien à l'art du combat, mais ses réflexes lui permettaient d'éviter les coups de l'enchanteur.
- Aaron, je n'ai pas envie de te faire du mal, je t'aime bien, arrête ça !
Je secouai ma tête, comme pour me réveiller de ma léthargie et tentait de m'approcher d'eux. J'étais la seule, actuellement, capable de lui faire entendre raison. Un homme me barra le passage et je n'eus pas le temps de réagir qu'il m'attrapa par les cheveux. La douleur me tira une grimace tandis qu'il me trainait sur quelques pas. Mais bien vite, il fut arrêté par un Silver fou de rage. Celui-ci toucha sa main et l'expression du garde se perdit dans le vide l'espace d'un instant. Puis, quand il reprit ses esprits, il commença à se battre contre les siens.
Pourquoi tu ne fais pas ça avec tout le monde ? Ça éviterait bien des morts !
La personne qui contrôle leurs esprits est très douée et comme elle n'a pas besoin de les toucher, elle défait tout ce que je fais très rapidement. Crois-moi, j'ai essayé avant de les tuer...
Je me détachai de lui pour rejoindre mes amis qui se battaient encore, mais me retournai et cherchai Silver des yeux.
Je m'excuse d'avance pour ce que je vais faire, Silver. Mais c'est le seul moyen, dans l'absolu.
De quoi tu parles ?
Je refermai mon esprit, n'ayant vraiment pas envie d'être connectée à lui à ce moment-là.
Je me faufilai alors entre Eline et Aaron. Mes deux amis suspendirent leurs gestes et je profitai de ce moment de flottement pour attraper les mains de l'enchanteur et l'embrasser.
- Mia ! s'écria Eline.
Quand Aaron recula sa tête je m'accrochai un peu plus à ses poignets afin de ne pas rompre l'effet.
- Aaron, je suis désolée de te réveiller en pleine bataille, mais on a besoin que tu sois de notre côté.
Ce dernier écarquilla les yeux et tourna la tête dans tous les sens.
- Tu as des souvenirs de la dernière fois que je t'ai réveillé ?
J'espérai de tout cœur que c'était le cas, car je n'avais pas le temps de tout lui réexpliquer à cet instant. Mon ami acquiesça lentement, visiblement sonné par la violence de ce qu'il se passait autour de lui.
- Bien, alors quoiqu'il arrive, tu ne me lâches pas la main. Je n'ai pas vraiment envie de devoir à nouveau t'embrasser pour annuler ce truc.
Eline n'était pas restée inactive très longtemps et était retournée se battre contre d'autres gardes.
- Tu comptes faire quoi ? m'interrogea finalement Aaron.
- Je ne sais pas.
J'observai l'étendue des dégâts, des dizaines de corps jonchaient le sol. Nous n'étions peut-être pas aussi nombreux que les soldats de Dominique, mais mes amis étaient redoutables d'efficacités. Pourtant, nous n'étions pas obligés de tuer tout le monde.
La lutte continuait et j'aperçus du mouvement au fond de la salle. Dominique, ce lâche, était en train de s'enfuir par une porte dissimulée. Il traînait derrière lui Kushi, l'agrippait fortement par le poignet.
Je rouvris ma connexion à Silver.
Dominique tente de s'en aller, je vais le suivre.
Attends, Mia !
Mais je ne l'écoutai pas et me lançai à la poursuite des deux fugueurs. Aaron me suivit, sans me lâcher la main. En quittant la scène de combats, nous nous retrouvâmes dans un autre long couloir dans lequel se trouvaient encore de multiples portes. À croire qu'il n'y avait que ça dans cet endroit.
- Arrêtez-vous ! criai-je vainement.
Dominique se retourna et quand il vit Aaron à mes côtés, fronça ses sourcils.
- Kushi, pourquoi n'est-il plus sous ton emprise ? Récupère-le.
La jeune fille paraissait terrifiée et ne réagit pas de suite. Dominique la bouscula alors, comme pour la réveiller et celle-ci plaça ses doigts sur ses tempes.
- Ça ne marche pas, se désola-t-elle au bout de quelques secondes.
- Comment ça ? rugit Dominique.
Il lui attrapa le bras et la secoua en lui hurlant dessus.
- Dois-je te rappeler ce qui se passera si tu ne m'obéis pas ? Veux-tu vraiment que ta famille meure par ta faute ?
J'étais horrifiée de voir l'emprise qu'il avait sur elle. Nous devions absolument l'aider.
- Je... je... ce n'est pas de ma faute. Je ne sais pas pourquoi ça ne marche plus sur lui.
- Puisqu'il faut tout faire soi-même, râla Dominique.
Il sortit un pistolet, qu'il pointa sur Kushi. La pauvre enfant blêmit et se mit à trembler. Son corps était parcouru de sanglots et je ne comprenais pas pourquoi elle n'utilisait pas son influence sur lui pour l'arrêter.
- Puisqu'il faut tout faire soi-même.
Il sortit alors un pistolet qu'il pointa sur nous deux et tira.
Comme dans un film au ralenti, je vis une balle arriver sur nous. Dans un élan de panique, je la renvoyai, ne faisant pas attention dans quelle direction elle s'en alla.
J'entendis un cri étouffé, tournai la tête et réalisai que Kushi restai les bras ballants, du sang commençait à se propager au niveau de sa poitrine.
- Et merde.
Dominique ouvrit une porte et disparut, nous laissant tous les trois dans ce couloir.
- Qu'ai-je fait ? me désolai-je.
Je l'avais tuée.
Elle commençait à s'effondrer et je lâchai la main d'Aaron pour courir et essayer de la rattraper avant qu'elle ne touche le sol.
- Mon Dieu... je suis désolée... je ne voulais pas... sanglotai-je.
Quelques respirations saccadées et sa tête retomba lourdement sur son torse, toute vie avait quitté son regard. Je pleurai alors, la berçant dans mes bras, quand bien même cela ne servait plus à rien.
Au bout d'un certain temps, j'entendis une porte claquer et des voix retentir. Des bras m'entourèrent et m'aidèrent à me relever, mais je ne voulais pas la lâcher. Je l'avais tuée.
Mia...
Je levai la tête et mes yeux embués rencontrèrent les deux billes grises de mon vampire qui s'était accroupi pour se mettre à ma hauteur.
- Je ne voulais pas...
- Je sais.
Dans une infinie douceur, il essuya la larme qui coulait le long de ma joue.
- Je l'ai tuée... elle est morte, à cause de moi.
- Non, ce n'est pas à cause de toi. C'est à cause de cet homme qui s'est servi d'elle pour manipuler tout le monde. Sans lui, elle serait toujours en vie.
Il avait raison, je le savais. Mais c'était dur à accepter.
- Mia, viens avec moi. On ne la laissera pas, je te le promets. Mais on a une autre situation un peu urgente à régler.
- Laquelle ?
- En mourant, l'emprise qu'avait...
- Kushi, elle s'appelait Kushi.
- L'emprise qu'avait Kushi sur les autres s'est interrompue. Les gardes se sont tous arrêtés de se battre, se demandant ce qu'ils faisaient ici. Et j'imagine qu'il doit en être de même pour les enfants qui se trouvent dans le bâtiment.
Il avait raison. Je me levai et Silver m'attira contre lui. Je passai mes bras autour de sa taille, fermai les yeux et profitai d'une minute de calme avant de retourner dans le chaos engendré par la bataille. Par ce simple câlin, il réussit à me redonner du courage pour la suite.
Merci.
Je m'écartai de lui et m'apprêtai à repartir, mais sentis à travers notre lien qu'il me cachait quelque chose. Je l'observai, attendit qu'il parle, mais constatant qu'il comptait garder le silence, je perdis patience.
- Silver, tu me caches quelque chose.
- Je déteste cette connexion, soupira-t-il.
Je croisais alors les bras sur ma poitrine et le toisai plus dûrement
Dis-moi ce qui se passe.
J'ai peut-être enfoncé mon poing dans le visage d'Aaron.
- Tu... quoi ? Mais ça ne va pas ? m'exclamai-je, sidérée.
- Il fallait que ça sorte, me répondit-il avec un haussement d'épaules.
- Mais, on sait maintenant que tout ça n'était pas de sa faute ! C'est complètement ridicule !
- Écoute, ce n'était pas vraiment agréable de te voir en train de l'embrasser... ça m'est resté en travers de la gorge.
- C'est moi qui l'aie fait, justement. Il ne méritait pas que tu le frappes pour autant. C'était le seul moyen pour qu'il sorte de son état d'hypnose.
J'étais catastrophée et à deux doigts de m'arracher les cheveux devant le comportement puéril de Silver.
- S'il ne t'avait pas embrassé la première fois, tu ne l'aurais jamais su.
- Tu vas me rendre folle.
Non, c'est vraiment n'importe quoi.
Je fis fais apparaître un drap afin de cacher la jeune fille à mes pieds. Puis, grâce à mes pouvoirs, je la fis glisser derrière nous, tandis que nous retournions sur le lieu de la bataille. Je n'adressai pas la parole à Silver, trop fâchée de son attitude.
Une fois dans la pièce, une multitude de corps jonchaient le sol. Cette vision provoqua une vague de tristesse en moi. J'aperçus alors Eline, qui se dirigeait vers moi à une vitesse bien trop rapide pour être normale.
- Mia, ma poule. Je suis tellement soulagée que tu ailles bien !
Elle me prit dans ses bras et je la serrai tout contre moi, heureuse de la retrouver. Je remarquai aussitôt qu'elle était aussi froide que Silver. Toute la chaleur qui la représentait en tant qu'humaine l'avait quittée. Par-dessus son épaule, je remarquai alors Aaron, en pleine discussion avec Lazarus. D'une main, il recouvrait son menton tuméfié et je lâchai un soupir d'agacement
Quel idiot.
- Une vraie démonstration de testostérones, en bonnes et dues formes ! plaisanta Eline.
- Comment...
- J'ai lu dans tes pensées. Désolée, normalement je contrôle ça bien maintenant, mais je suis un peu retournée par ma première bataille.
J'acquiesçai doucement, sans lâchai Aaron des yeux. J'allais avoir du mal à m'y faire-
- Ce n'est absolument pas drôle, rétorquai-je alors. Il n'y est pour rien, il était sous l'influence d'une télépathe. La réaction de Silver est ridicule.
- Tu n'as pas vu l'état dans lequel il était quand tu as disparu... Nous avons tous conscience qu'Aaron est innocent, mais durant des semaines, on a cru qu'il avait viré de bord. Sois tolérante avec Silver.
Je secouai la tête d'incompréhension et décidai m'approcher des deux enchanteurs.
- Mia ! s'exclama Lazarus en me voyant arriver. J'étais si inquiet.
Il me prit alors dans ses bras et même si je n'avais pas encore l'habitude de ces embrassades avec lui, je la lui rendis, heureuse de le voir, moi aussi.
Quand nous nous séparâmes, je devinai qu'Aaron était intrigué.
- Tu as loupé pas mal de choses.
- Je vois ça.
- On a récemment découvert que ma véritable mère était sa sœur jumelle, révélai-je.
- Que... quoi ? Aïe !
Il se massa la mâchoire et nous regardait tour à tour. L'information semblait compliquée à intégrer.
- Je suis désolée, Aaron.
- Désolée de quoi ?
- Du comportement puéril de Silver, râlai-je.
- Je ne lui en veux pas, Mia. À sa place, j'en aurais fait tout autant, tenta-t-il de me rassurer.
Je ne pus m'empêcher de lever les yeux au ciel. Voilà que lui aussi se mettait à le défendre.
- Mia... j'ai enlevé la femme qu'il aime et l'ai gardée prisonnière d'un centre où l'on fait des expériences. Je peux comprendre qu'il ait eu envie de m'en mettre une, vraiment.
Tu vois ?
Alors, toi, tu ne commences pas à fanfaronner, hein.
- Je ne fanfaronne pas, Mia, glissa une voix à mes côtés.
Je me retournai pour me retrouver face à Silver et le foudroyai du regard.
Sans blague...
- Mais je suis tout à fait sérieux, répliqua-t-il en levant les mains en l'air, comme pour se dédouaner.
Aaron nous suivait des yeux et ne semblait pas comprendre ce qu'il se passait. Aussi, Lazarus prit la parole pour lui expliquer.
- Ils communiquent par télépathie.
- Un nouveau pouvoir ? s'enquit-il, intrigué.
- Non, intervint Silver. La marque que Mia avait fait apparaître sur nous deux et qui nous relie était le début d'une cérémonie féérique. On a pu la finir, en toute discrétion, pendant qu'elle était ici, alors que j'étais venu la chercher. Maintenant, on peut communiquer sans parler et nos deux âmes sont reliées à jamais.
- Et là, tu ne fanfaronnes pas, peut-être ? m'agaçai-je.
- Oh, si, complètement ! rit-il. Mais avoue que ce truc est sacrément cool et que j'ai le droit de fanfaronner, comme tu dis.
- Féérique ?
Je me retournai vers Aaron. Le pauvre, il avait vraiment manqué beaucoup de choses.
- Nous prendrons le temps de tout te raconter, le rassura Lazarus. Mais pour le moment, nous avons des choses plus importantes dont il faut parler. Comme de savoir ce que nous allons faire avec tous ces enfants ?
Il avait raison. Nous ne pouvions pas les laisser comme ça. La plupart n'avaient nulle part où aller.
- Mais quelle question !
Moïra nous rejoignit, et je n'aurais jamais cru dire ça un jour, mais j'étais vraiment contente de la revoir, elle aussi.
- Ils vont revenir avec nous et ils resteront à Camden, annonça-t-elle.
- Mais... comment ? Il n'y a pas la place, m'étonnai-je.
- Mia, ma jolie, ta naïveté m'avait manqué. Mes appartements s'adaptent au nombre de personnes qu'ils abritent. Nous sommes en sous-sols, on peut agrandir autant qu'on veut.
- Mais comment les amener là-bas ?
- Tu peux te téléporter, non ? Moi aussi. Nous ferons plusieurs allers-retours avec un maximum de gens à chaque voyage.
- Je ne peux pas me téléporter, ici....
- On fera ça depuis dehors ! Ne t'en fais pas, arrête de te poser toutes ces questions. Maintenant, allons voir tous ces pauvres enfants qui ne doivent pas comprendre ce qu'ils font ici.
Soumis à l'autorité naturelle de la sorcière, nous la suivîmes tous vers l'ascenseur qui nous mènerait quelques étages plus bas.
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