Chapitre 13
J'étais en train de nettoyer le bar quand Eline vint m'aider à finir de ranger.
- Mia, ma poule, tu sors avec moi après ? me proposa-t-elle avec enthousiasme.
- Désolée, Eline, je suis prise.
- Une soirée en tête à tête avec Silver ? me demanda-t-elle avec un sourire lubrique.
- Il vient me chercher dans pas longtemps, en effet, mais ce n'est pas pour ça.
Elle m'observa quelques instants et écarquilla les yeux.
- Ôte-moi d'un doute... Ne me dis pas que vous ne l'avez pas encore fait ? m'interrogea-t-elle, dubitative.
- On n'a pas tous besoin de consommer le produit tout de suite, répondis-je, un peu sur la défensive.
- Ça reste quand même un bon moyen de savoir si la marchandise vaut la peine qu'on s'investisse dans la relation ou pas, hein.
- Quelle relation ? m'exclamai-je en riant. Je ne t'ai pas vu garder un mec plus de deux rendez-vous depuis que je te connais...
- Parce que je savais justement que ça ne servait à rien de continuer. Mais si vous n'avez encore rien fait, pourquoi m'avoir laissée en plan hier soir ? Je pensais que vous étiez partis faire des cochonneries.
- J'étais fatiguée et Silver m'a juste raccompagnée chez moi.
- Et il n'est pas monté ? Mais vous attendez quoi les enfants ? Vous passez votre temps à vous dévorer des yeux et vous êtes constamment à chercher le contact de l'autre. J'étais persuadée que vous aviez déjà couché ensemble, moi...
J'hésitai quelques secondes avant de reprendre la parole. J'avais déjà raconté beaucoup de choses à Silver ce jour-là, mais je ne pensais pas être prête à m'ouvrir à ce point à Eline pour le moment. C'était un peu trop tôt pour moi. Et en même temps, j'avais bien besoin de conseils.
- En fait, le truc, c'est que je suis un peu angoissée à l'idée de passer cette étape-là avec lui, avouai-je tout en frottant le comptoir du bar.
Eline se retourna vivement en me regardant avec de grands yeux et ouvrit la bouche à s'en décrocher la mâchoire.
- Mia ! Ne me dis pas que tu m'as menti et que tu ne l'as encore jamais fait ! me dit-elle en me pointant d'un doigt accusateur.
- Non, ce n'est pas ça, calme-toi, lui répondis-je en riant.
- Tu m'as fait peur... c'est quoi alors ?
J'hésitais quelques instants. Comment lui expliquer, sans trop lui en dire ?
- En fait... Quand je vivais chez mes parents, ils étaient très conservateurs, comme les tiens, mentis-je. Aussi, quand je suis partie de chez moi, je n'avais encore aucune expérience dans ce domaine, commençai-je.
- Les parents, je te jure... quelle plaie !
Elle n'avait pas idée.
- Comme je te l'ai déjà dit, j'ai passé quelques mois à voyager toute seule, avant d'arriver ici. J'ai rencontré un garçon, dans un café où je travaillais et il s'est passé un truc entre nous deux, jusqu'à ce que je reparte de la ville où il vivait. Du coup, on ne peut pas dire que j'ai beaucoup d'expérience dans le domaine.
Je me mordis l'intérieur de la joue et remuai nerveusement mes doigts.
- C'est pour ça que vous n'avez rien fait, toi et Silver ? Tu as peur ?
- Non ! Oui... je ne sais pas. Ça ne fait vraiment pas longtemps qu'on sort ensemble. C'est juste qu'il a tellement plus d'expérience que moi et j'ai si peur de ne pas être à la hauteur. Il y a des moments où je me sens pousser des ailes et je me sens vraiment femme à ses yeux, mais l'instant d'après je flippe complètement en me rappelant mon manque d'expérience.
Eline se rapprocha de moi, posa son chiffon sur le comptoir et me prit par les épaules.
- Mia. J'aimerais que tu puisses prendre ma place quelques instants. Tu verrais comme il te regarde. Et tu te rendrais compte que lorsqu'il pose les yeux sur toi, on dirait qu'il voit la personne la plus précieuse de l'univers. Tu sais, je t'envie un peu...
Je lui jetai un regard étonné, mais elle reprit aussitôt :
- Ça ne fait peut-être pas longtemps que vous sortez ensemble, comme tu dis. Mais quand on vous voit ensemble, c'est comme une évidence. Vous êtes faits l'un pour l'autre, Mia. On dirait deux vieilles âmes qui se sont retrouvées après des siècles à errer loin l'une de l'autre.
Je pris Eline dans mes bras et la serrai fort contre moi. Elle était ma première et unique amie et je ne pouvais plus me passer d'elle.
- Dis donc, repris-je en essuyant une larme, je ne te savais pas aussi romantique.
- Je peux être très romantique quand je le veux ! s'exclama-t-elle avec un immense sourire charmeur. Plus sérieusement, le plus important, c'est que tu te sentes prête. Et je suis sûre que votre première fois sera merveilleuse.
- Merci, Eline.
- En revanche, quand ça arrivera, je veux avoir tous les détails ! me dit-elle en se frottant les mains.
- Je te préviendrai, c'est déjà pas mal. Mais pour les détails, je les garderai pour moi, lui répondis-je en lui tirant la langue.
En sortant des vestiaires, je vis Silver qui entrait dans le hall du cinéma, un sac à la main.
- Déjà là ? m'étonnai-je
- Je t'ai dit que je viendrais te chercher, non ? Alors me voilà, avec de quoi te nourrir pour ce soir, me dit-il en soulevant le cabas qu'il portait, pour illustrer ses propos.
- Tu sais ce que j'aime chez toi ? Tu penses toujours à moi et mon estomac, alors que tu ne manges même pas, plaisantai-je.
- C'est facile, Mia : je n'aspire qu'à ton bonheur et celui-ci passe aussi par remplir ton petit ventre.
Il se pencha sur moi et m'embrassa avant de me proposer son bras libre. J'y passai le mien et nous sortîmes, bras dessus, bras dessous, dans la nuit fraîche de ce mois de novembre.
Arrivés au pied de mon immeuble, au moment de prendre mes clés pour ouvrir la porte, je restai figée.
- Mia ?
Je me retournai pour me poster face à Silver.
- Je n'ai jamais invité un garçon à venir dans mon appartement, avouai-je.
- Sachant que c'est ton premier appartement et que tu n'y vis que depuis quelques mois, j'espère bien, s'amusa-t-il avec des yeux rieurs.
- C'est juste que, une fois de plus, j'ai l'impression de vivre une première fois importante et que je ne sais pas forcément comment m'y prendre, ajoutai-je en faisant la moue.
- Pour le moment, tu ne te débrouilles pas trop mal, me répondit Silver en souriant. Respire un coup, ouvre la porte et montons. Je ne vais pas te manger, promis.
Je levai les yeux au ciel et m'exécutai.
- Même si je ferais bien de toi mon encas, me chuchota-t-il à l'oreille avant de se glisser dans le hall d'entrée, me laissant ahurie.
Une fois dans mon appartement, je rangeai mes clés sur le meuble de l'entrée, enlevai mes chaussures et me dirigeai vers la cuisine. Silver me suivit et déposa le sac de nourriture sur le plan de travail.
- Alors, je mange quoi ce soir ? m'enquis-je en cherchant des couverts dans mes placards.
- Chinois ?
- Parfait ! m'enthousiasmai-je.
Je versai la nourriture dans un plat quand Silver se positionna derrière moi, m'entourant de ses bras et posa sa tête sur une de mes épaules.
- Est-ce que ça te manque de ne pas pouvoir manger ? lui demandai-je.
- Au début. Maintenant il s'est écoulé bien assez de temps pour que je puisse me trouver en présence d'une personne qui se nourrit et que ça ne me fasse rien.
J'ouvris mon micro-ondes, y glissai l'assiette puis me retournai pour me blottir dans ses bras.
- Merci pour aujourd'hui, Silver. Merci d'être là.
Il referma ses bras autour de moi, me serra contre lui et embrassa le sommet de ma tête. Nous restâmes ainsi, à profiter de ce moment hors du temps, jusqu'à ce que le micro-ondes signale par un bip que mon repas était chaud.
- Ça te dit de regarder un film sur Netflix pendant que j'avale tout ça ?
- C'est ta soirée Mia, on fait ce que tu veux, me répondit Silver en s'installant sur le canapé.
J'allumais la télévision et après avoir choisi notre film, je m'assis en tailleur, mon assiette sur les jambes. Silver s'installa plus en arrière, un coude posé sur le dossier du canapé. Ses doigts caressèrent le bas de ma nuque, me provoquant une vague de frissons. Quand j'eu fini mon repas, j'eus à peine le temps de mettre mon assiette sur la table qu'il m'attrapa par la taille et me bascula contre lui pour nous allonger l'un contre l'autre dans le sofa. Ses bras m'entourèrent et ses jambes se collèrent contre les miennes.
Emboîtés comme deux petites cuillères, il était difficile de lutter contre le sommeil. J'eus alors conscience d'être soulevée et portée jusqu'à ma chambre.
*
J'ouvris les yeux et les clignai plusieurs fois pour m'habituer à la lumière du jour qui entrait dans la pièce. Je ne me rappelai pas m'être sentie aussi reposée depuis ce qui me semblait être une éternité. Je pris soudain conscience de ne pas être toute seule dans mon lit. Ma tête était nichée dans le creux d'une épaule et mes jambes s'étaient entremêlées à d'autres. J'avais conscience d'une paire de bras autour de moi et des doigts caressaient le bas de mes reins, me soutirant un gémissement de plaisir. Je relevai la tête et croisai mes yeux gris préférés.
- Bonjour, petite marmotte, me murmura Silver dans un sourire.
- Marmotte ? Il est quelle heure ? m'étonnai-je.
- Passé dix heures.
D'accord. Je ne me souvenais pas non plus avoir dormi aussi longtemps. Je me lovai un peu plus contre lui en m'étirant.
- Je ne vais plus vouloir me réveiller ailleurs que dans tes bras, lui déclarai-je en souriant.
- Ça tombe bien, je me disais que je n'avais plus envie de passer mes nuits sans toi dans les miens, me répondit-il en enfouissant son visage dans mes cheveux.
Ses mains remontèrent le long de mon dos et mon dos s'arqua de plaisir à son contact.
- Bien dormie ? m'interrogea-t-il tout en m'embrassant dans le cou.
- Divinement bien, gloussai-je.
Je me redressai un peu et posai mes lèvres sur celles de Silver. Il répondit alors à mon baiser en me serrant encore plus contre lui.
Me rendre compte de l'effet que je lui faisais m'intimidait et en même temps, me donnait envie de sortir de ma zone de confort. J'étais bien incapable d'expliquer pourquoi, mais depuis le début, je me sentais en confiance à ses côtés. Je me redressai, me positionnai au-dessus de lui et recommençai à l'embrasser. Cette fois-ci, sa langue rencontra la mienne pour jouer avec dans une danse lascive et sensuelle. Ses mains se faufilèrent sous mon tee-shirt et ce contact froid sur ma peau brûlante me fit frissonner de la tête aux pieds.
- Désolé, murmura-t-il contre ma bouche.
- Ne t'excuse surtout pas.
Je me relevai, me débarrassai de mon tee-shirt et me retrouvai en soutien-gorge au-dessus de lui. Puis j'entourai son visage de mes mains et l'embrassai à nouveau avant de reprendre :
- J'aime sentir tes mains sur moi.
Quand je disais qu'il réussissait à me faire pousser des ailes, je ne mentais pas. Je ne savais pas d'où me venait cette assurance, mais cette Mia-là me plaisait.
- Et j'aime sentir ton corps sous mes mains, rétorqua-t-il.
Alors qu'il les remontait lentement dans mon dos et s'approchait de mon sous-vêtement, mon ventre décida de se réveiller en effectuant un gargouillement tonitruant.
Je pris une grande inspiration avant de l'embrasser.
- Il peut attendre un peu. J'ai faim d'autre chose pour le moment, badinai-je.
Je pus voir ses pupilles se dilater sous l'effet du désir et avant de pouvoir réaliser quoi que ce soit, je me retrouvai sur le dos, Silver au-dessus de moi.
- Tu es sûre de toi ? s'enquit-il avec un petit sourire en coin.
Je le regardai droit dans les yeux et tout en acquiesçant, je commençai à relever son tee-shirt pour le faire passer au-dessus de sa tête. Je laissai glisser mes doigts sur son torse, les battements de mon cœur accélérant. Silver ricana et je compris qu'il entendait très sûrement l'effet qu'il avait sur moi.
- Est-ce que...
Silver plongea son nez dans mon cou et redescendit sur ma poitrine avec une multitude de baisers. Mon corps était à l'affût du moindre de ses mouvements et chaque caresse de sa part me donnait l'impression que ma température corporelle augmentait encore et encore. Je fermai les paupières et me concentrai sur le contact de ses lèvres sur ma peau. Sensation divine.
- Est-ce que...
Je n'arrivais pas à terminer ma phrase tant ma tête me tournait.
- Qu'est-ce qu'il y a ? m'interrogea Silver en m'embrassant.
- Tu... je me sens vraiment bête de poser cette question, mais j'y ai pensé, alors j'ai l'impression qu'il faut que je te le demande.
Il s'allongea à mes côtés, sa tête posée sur un poing et m'observa silencieusement.
- C'est juste que... je peux avoir tendance à oublier que tu es un... vampire.
- Appelons un chat, un chat, plaisanta-t-il.
- Et je me demande si...
- Si tout fonctionne normalement ? rit-il.
- Non, ça j'ai bien compris que tout va bien sur ce plan-là, rougis-je. Mais, est-ce qu'il y a un risque que tu puisses...
- Perdre le contrôle ? finit-il pour moi.
J'acquiesçai sans dire un mot. Je me sentais tellement idiote, moi qui disais lui faire confiance. Mais je n'y connaissais rien et j'avais besoin de comprendre quand même comment tout cela marchait.
- S'il y avait le moindre risque que je puisse perdre le contrôle, je ne t'aurais même pas adressé la parole, Mia. Mais si tu veux ressortir le coup des lianes pour te rassurer, fais-toi plaisir.
Je couvris mon visage de mes mains pour cacher mon embarras.
- Non, ça ira.
Son rire résonna dans la chambre et je secouai la tête. Il attrapa alors mes poignets pour accéder à ma bouche et m'embrassa avec tendresse.
- Tu as le droit de changer d'avis quand tu veux, d'accord ? Ce n'est pas parce qu'on est presque nus dans ton lit et que j'ai très... très envie de te faire l'amour que ça veut dire qu'on est obligé d'aller jusqu'au bout.
Ses prunelles grises me fixaient intensément et je mesurai la portée de ses paroles. Je n'avais pas peur de lui. Alors, je repris possession de sa bouche et lui glissai à l'oreille :
- J'ai confiance en toi. Et j'ai très envie de faire l'amour avec toi, moi aussi.
En une fraction de seconde, il arracha mon soutien-gorge et j'éclatai de rire. Lorsque ses lèvres se posèrent sur un de mes seins, je ne pus retenir un gémissement de plaisir. Cet homme allait me rendre folle. Je fermai les yeux de délectation et me courbai de plaisir sous ses caresses. Bientôt, ne résonnèrent plus dans la chambre que nos respirations saccadées, sur le même rythme que nos corps qui apprenaient à se connaître de façon bien plus intime. Mes mains entourèrent son dos, cherchant à le rapprocher toujours plus de moi. J'aimais toutes les sensations qu'il éveillait en moi et j'aurais voulu que ce moment ne s'arrête jamais. J'avais l'impression que ma peau crépitait de plaisir et quand je sentis l'orgasme pointer le bout de son nez, je basculai la tête en arrière, incapable de soutenir l'intensité du regard de mon amant. Tout autour de nous, des feux d'artifices explosèrent, reflétant l'état dans lequel j'étais. J'éclatai alors de rire, tandis que Silver se laissait retomber à mes côtés. Ce dernier m'attira tout contre lui en riant.
- Des feux d'artifices, carrément ? Mon égo est chargé à bloc, là. Merci, me charria-t-il.
- Je ne maîtrise rien, ce n'est pas ma faute, me défendis-je tant bien que mal.
Je me sentais si détendue que j'aurais pu me rendormir. Mais mon ventre gargouilla, me rappelant qu'il était l'heure de me sustenter.
- File sous la douche, je t'emmène manger un morceau dehors, m'annonça Silver en déposant un baiser sur mon épaule.
- C'est vrai ? demandai-je dans un grand sourire.
- Oui, mais dépêche-toi de sortir de ce lit ou je t'y garde prisonnière pour le reste de la journée, me prévint-il.
Je l'embrassai furtivement puis sautai hors du lit pour aller dans ma salle de bain. Tandis que l'eau chaude coulai sur ma tête, j'entendis la porte s'ouvrir grâce à mes sens qui étaient à nouveau plus développés suite à mon petit tour de magie que je n'avais pas contrôlé. Silver se glissa alors sous la douche.
- Je me suis dit que tu aurais peut-être besoin d'aide pour te savonner derrière les oreilles, plaisanta-t-il.
- C'est vrai que c'est un endroit difficile d'accès, pouffai-je en me retournant pour lui faire face.
Nos bouches se rejoignirent et nos langues s'amusèrent à nouveau ensemble, tandis qu'il me plaquait contre la paroi froide du carrelage, ses doigts s'insinuant entre mes jambes. Je sursautai à ce contact, mais attirai Silver un peu plus contre moi. Il m'attrapa alors par les hanches et me porta avec une facilité déconcertante.
- Il y a bien des avantages à être un vampire, déclara-t-il avec un clin d'œil.
Je gloussai dans son cou et passai mes bras autour de sa nuque, mon bassin ondulant contre le sien dans une danse luxurieuse. En biais, j'aperçus des bulles de savons se promener un peu partout dans la salle de bain. J'avais visiblement bien du mal à maîtriser mes pouvoirs.
*
Après nous être décidés pour un petit café en centre-ville servant des brunchs, nous y entrâmes et attendîmes d'être placés. Une serveuse, qui devait avoir mon âge, s'approcha de nous :
- Bonjour, Silver ! C'est la première fois que je te vois venir ici. C'est pour manger ?
C'était incroyable. Pas un regard pour moi. J'aurais pu être invisible cela aurait été la même chose. Silver dut sentir que j'étais tendue car il vint m'attraper par la taille et me ramèna tout contre lui.
- Pour deux, oui.
Elle le dévorait littéralement des yeux, c'était vraiment incroyable. Une fois assis à notre table et après que la fille ait insisté : « si tu as besoin de quelque chose, appelle-moi ! », je l'observai s'éloigner de nous et lorsqu'elle glissa sur une flaque d'eau, je ne pus m'empêcher de pouffer de rire. C'était mal, je le savais, mais quelque chose au fond de moi s'en délectait.
- Tu te rends compte que j'aurais tout aussi bien pu ne pas être là, ça n'aurait rien changé, déclarai-je alors. Tu as vu comme elle te dévorait des yeux ?
Silver hausse les épaules.
- Le plus important, c'est que je ne vois que toi et personne d'autre. Elle peut m'imaginer nu sur cette chaise, si ça lui fait du bien. Tu sais à quoi je pense là, maintenant ?
- Non.
- À ton corps sous mes mains. Ou ces petites pommettes qui prennent une couleur rose après avoir fait l'amour. Ou les gémissements que tu pousses quand tu prends du plaisir.
Je rougis d'un coup et manquai de m'étouffer avec ma propre salive.
- Alors tu vois, elle peut bien me dévorer des yeux, comme tu dis. Moi, je n'ai d'yeux que pour toi dans cette pièce.
Je lui souris et attrapai sa main pour enlacer mes doigts avec les siens.
- Je ne sais pas ce que tu avais prévu après, mais je dois absolument travailler sur un devoir que je dois rendre demain. Et bien que mon week-end aura été fort intéressant, il n'aura pas été des plus productifs...
- Je peux rester chez toi pendant que tu travailles. Je te promets de ne pas te détourner de tes intentions, me rassura-t-il avec un clin d'œil. Je n'ai rien à faire cet après-midi, autant le passer avec toi.
Tout semblait si simple et si naturel avec lui.
- Seulement intéressant, tu dis ? me demanda soudainement Silver. Il va falloir que je corrige ça ce soir, reprit-il avec un regard lourd de sous-entendus.
Je gloussai et ne fit même pas attention à la serveuse qui déposa mon assiette de pancakes sur la table.
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