SOUVENIR DEUX ~Eijiro~

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De tous les souvenirs que j'avais avec Nori, celui où nous nous étions recroisés par hasard était sans doute l'un des plus incongrus. Pourtant on ne pouvait nier qu'elle était assez atypique ! J'avais toujours eu l'impression à ses côtés que tout le monde ne pouvait que la regarder. Comment pouvait-il en être autrement ? Mais ce jour-là, cette question n'avait strictement rien de rhétorique !

Je me souvenais à peine d'elle, bien sûr des souvenirs de la gamine qu'elle était, mais quoiqu'on en dise, on n'a jamais joué ensemble petit. Ça aurait pu, j'ai longtemps cru qu'elle était un garçon ! De ce qu'elle m'en a dit, sa mère lui coupait les cheveux et elle les portait donc court, sans parler de son prénom masculin. Mais pourtant, elle ne s'intéressait pas du tout au jeu des mecs... Un jour j'avais simplement compris, à la piscine elle portait un maillot de fille, c'était une fille. Fin de la réflexion, il y a quoi à manger ce soir ?

Mais des années plus tard, le fait que ce fut une fille me sauta littéralement aux yeux et pour cause...

Ce jour-là, je venais de recevoir la nouvelle. Je ferais ma rentrée à Yuei ! C'était incroyable et bien qu'à l'époque je ne me trouvais pas légitime, je me devais d'aller annoncer la nouvelle à ma famille... Quand j'étais petit, nous avions habité chez mes grands-parents maternels. Je m'en souviens très bien, après tout quand on a enfin déménagé, je devais avoir au moins dix ans. La situation financière de ma famille n'était pas franchement au beau fixe, mes deux parents tentant de tenir à flot le restaurant de mes grands-parents. Tout n'était pas forcément facile, alors mon père à finalement trouver un autre travail a cotés et il s'est démené ! grâce a lui, mes grands-parents ont pu réaliser des travaux de rénovation et le restaurant a donc enfin connu une aire meilleure. Nous avons ensuite déménagé dans notre maison et j'avais donc intégré un autre collège que celui de mes potes de primaire. L'histoire était simple.

Mais je restais proche de mes grands-parents et ils m'avaient encouragé à réaliser mon rêve, comme toute ma famille ! Alors, lettre en main, j'avais été leur rendre visite, me retrouvant dans le quartier de mon enfance. Évidement, j'étais déjà revenu dans le coin ! Mais je n'avais jamais pris le temps de me balader. Cette fois-là par contre, ce ne fut pas pareil.

Je ne sais pas, je voulais peut-être juste revoir là où tout avait commencé... Nostalgique, je passais devant l'école mélangeant maternelle et primaire, retraçant dans ma mémoire les meilleurs souvenirs. Je voyais quelques visages courir dans ma tête et je tentais de me souvenir de leurs noms. Ça remontait merde...

J'arrivais ensuite devant l'entrée du parc et je souris rien qu'à l'idée de le retraverser. Comme avant.

Quand j'étais gamin, il n'y avait rien grande chose. Cela ressemblait plus à un terrain où les enfants pouvaient se retrouver avec un ballon dans les mains. Là avec les années, ils avaient ajouté pas mal de jeu. Ça ressemblait à une vraie aire de jeu de quartier maintenant. Je m'aventurais, doucement, recréant encore les jeux idiots qu'on faisait gamin, me souvenant que j'avais réussis a grimpait le plus haut de cet arbre et que j'en étais aussi tombé.

Il faisait chaud, franchement trop alors que ce n'était clairement pas la saison. Mais qu'importe la chaleur de cette fin mars, il n'y avait pas vraiment de quoi se retrouver trempé dans un parc...

Quand je l'avais revue, son nom fusa dans mon esprit avec une vitesse presque alarmante. Je savais pertinemment qui elle était. Mais ce n'était pas le problème. Le souci étant surtout qu'elle était endormie dans un coin ombragé et surtout que sa chemise blanche était mouillée. Pire, trempée.

Je restai totalement interdit devant elle, qui dormait paisiblement. Sa poitrine se soulevait à mesure, la pointe de ses seins s'imprégnant a chaque respiration du tissu imbibé d'eau, me révélant tous leurs secrets. Elle ne portait définitivement pas de soutien-gorge, j'étais formel... Elle portait l'uniforme du collège et si elle le portait a cette période, nul doute qu'elle sortait de rattrapage. Il n'y avait rien de certain, mais après tout ce n'était pas le plus important.

Je jetai un coup d'oeil aux alentours, espérant que personne ne nous voit dans cette situation putain de gênante et je me demandai un instant ce que je devais faire. J'avais la lettre d'acceptation de Yuei dans les poches, je voulais être un héros ! Je n'avais franchement pas le droit de laisser Shirakumo comme ça...

- Shirakumo-san... réveille-toi !

Je tentais de ne surtout pas baisser les yeux vers ses seins, il ne fallait surtout pas ! J'avais quinze ans, des hormones en ébullition et je ne devais SURTOUT pas regarder. Pas plus que je n'avais vu presque inconsciemment.

Ses grands yeux bleus papillonnèrent sur moi, surpris. Elle mit un moment à immerger, me fixant en silence, se demandant alors qui je pouvais bien être. Je voyais la question clairement écrite dans ses rétines. Moi je n'arrivais pas vraiment à formuler à voix haute le "petit problème" de son chemisier.

- Kirishima-kun ? demanda-t-elle au bout d'un moment

Non, elle ne semblait faire aucun effort ! Elle devait quand même avoir froid !

- Oui tu... tu ne t'en rends surement pas compte, mais... on voit tout...

Je me mordis la langue, me houspillant intérieurement. Je n'aurais pas dû dire ça... comme ça ! Merde ! Un simple "Tu sembles avoir besoin d'aide" ou un autre truc cool ! Fallait sortir des conneries comme ça...

La jeune fille fronça les sourcils, clairement dubitative avant de se redresser de son nuage. Ah beh voilà le pourquoi du comment. De ce dont je me souvenais, c'était comme ça qu'elle mouillait tout le monde avant... Ce n'était pas très malin de dormir dessus. L'arroseur arrosé... Un long frisson la parcourut et elle baissa les yeux sur elle, poussant un petit cri affolé.

- Tiens...

je lui tendis ma veste, me retournant, vérifiant encore une fois qu'il n'y avait personne.

- Tu as de la chance si on peut dire, apparemment y a personne qui t'ai vu

- SI ! Toi ! Merde, comment ça peut arriver ce genre de chose ! Pourquoi je me suis endormie ?ET TOI ? Pourquoi t'as viré de bleu !?

Je pris le risque de jeter un coup d'oeil, la voyante, rouge de honte, s'agitant dans tous les sens tout en engueulant copieusement le nuage sur lequel elle était installée un peu avant. Elle le fit disparaitre dans un ploc presque mignon bien qu'elle lui lançait encore un regard furieux.

- Tu n'as pas froid ? demandai-je alors que nos regards s'accrochèrent

- Non ça va... Je... suppose que je... merci ?

- Oh ne t'inquiète pas ! Ça ne l'aurait pas fait si je n'avais rien fait...

- Tu n'as pas fait de photo hein ?

- Quoi ? Mais non bien sûr que non, pour qui tu me prends ?!

J'avais été agacé qu'elle me pose la question. Je venais de l'aider et son merci m'avait laissé un froid. Mais son expression se voila quelques instants et je comprenais alors que je ne devais pas le prendre pour moi. Je n'en demandais pas plus !

- Merci pour la veste...

- C'est normal ! Je ne vois pas comment tu aurais pu... te balader comme ça...

- Tu as tout vu n'est-ce pas ?

Je voyais clairement dans son regard un espoir, faible certes, mais bel et bien présent.

- Je plaide coupable. Désolé, je ne m'y attendais pas et je me suis demandé ce que je devais faire.

Elle fut surprise par ma franchise, mais honnêtement je ne voyais pas trop quoi répondre d'autre.

- Si ça peut te rassurer, ils sont très jolis !

Elle se baissait à peine pour récupérer son sac, oui rattrapage sans aucun doute, qu'elle se redressa vite et arma son poing. Et alors, je n'avais pas d'expérience de combat ni rien, mais ça faisait littéralement des semaines que je bossais mon physique. Quoiqu'elle puisse en penser, j'avais une longueur d'avance sur elle. Je rattrapais alors son poing dans ma main en soupirant.

- Pas comme ça ! Regarde, ton pouce si tu le laisses là, tu risques de le casser en frappant. Protège-le. Ton poignet aussi, ce n'est pas une nouille, maintiens-le !

Pour une raison totalement absurde, je me mettais à lui déblatérer tout un tas de conseils sur "comment foutre une droite virile comme il se doit" et pour une autre raison, elle m'écoutait attentivement. On était là comme deux imbéciles. Elle a moitié trempé, portant ma veste fermée jusqu'au cou, tentant d'imiter mes gestes alors que je corrigeais sa pose.

- Voilà ! La tu peux me frapper ! Au moins tu ne risques plus de te blesser...

En guise de réponse, elle éternua et je me fustigeais. Elle allait se choper la crève !

- Merde, aller viens, je te raccompagne vraiment cette fois ! Tu vas mourir de froid !

Elle acquiesça en silence et attrapa son sac, emboitant le pas pour me montrer le chemin.

- C'est au bout de la rue. indiqua-t-elle avant de reprendre la marche en silence

Le moment de "normalité" était clairement fini et la conversation s'était éteinte. Je ne savais plus du tout quoi ajouter ! C'était presque frustrant. Elle était à côté de moi, toute aussi silencieuse que moi et la gêne qui s'installait été à couper au couteau.

- Je te remercie vraiment, tu sais... Pour les conseils, pour la veste aussi et... de m'avoir réveillé

- Réveillé sans trop regarder ! Précise !

Elle me jeta un autre regard assassin, la mine adorablement furieuse et je ris franchement.

- C'est ici. Attends-moi, je te rends ta veste...

Elle ouvrit la porte d'entrée, s'apprêtant à sans aucun doute courir à l'intérieur pour aller chercher quelque chose de décent à se mettre par-dessus pour me rendre mon manteau, mais je la retins.

- Non, garde-la ! Tu me la rendras la prochaine fois !

- Euh... La prochaine fois ?

La surprise se lisait clairement sur son visage, c'était compréhensible. On se connaissait depuis un moment, mais on ne s'était pas vu depuis des années ! Ni même trop parlé plus petit. Pourquoi on ne se reverrait pas après tout ? Mais j'étais sure d'une chose, elle m'attirait. J'avais envie de la revoir, avec des vêtements secs aussi... Et je me rappelais alors des nombreux conseils de ma mère et de ma soeur. Niveau audace, avec elles, j'étais servi ! Je savais déjà ce que je devais faire, le tout était de réussir a le faire sans perdre la face.

Je cherchais alors dans ma poche la lettre d'admission et déchiré toute la partie vierge du bas. Sortant un stylo, j'écrivais alors mon numéro de téléphone, me donnant l'air le plus serein possible alors qu'en réalité, je déchantais presque. Putain ! Et si elle riait et refusait de le prendre ? J'aurais l'air con bordel ! Roooh allez, ça passe ou ça casse ! Je lui tendis finalement le bout de papier, lui souriant à pleine dent.

- Tu l'utilises si tu veux. Au pire, j'ai perdu une veste et une bonne raison de te revoir ! À la prochaine Shirakumo-san ! Fis-je en tentant de garder la face.

Elle attrapait la feuille déchirait, le visage rouge de gêne et elle ne put que me répondre un vague "a la prochaine" alors que je prenais la fuite.

Le soir même elle m'envoyait un message ! Et aux dernières nouvelles, elle avait toujours ma veste... 

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