PROLOGUE ~Nori~
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- Nori-chan, tu ne voudrais pas venir nous aider avec l'équipement de sport ?
- OK ! répondis je, clairement blasée
Le sport, je détestais ça. Littéralement ! Ce n'était pas du tout mon truc et rien que l'idée de courbatures me hérissait le poil. Et qu'importe les différentes plaintes de mes profs, ça n'avait pas changé en trois ans de lycée. Alors ils avaient tous abandonné l'idée de ma participation et je pouvais profiter de ce précieux temps pour bosser l'art si précieux de la procrastination. En clair je trainais ma carcasse dans un coin du Gymnase, me faisait un petit nuage de tranquillité et passait mon temps à lire ou zapper les vidéos tiktok sur mon téléphone. De connivence, si mes camarades de classe acceptaient ma non-participation, cela ne semblait pas s'appliquer pour le rangement de la salle et j'étais donc souvent mise à contribution. En soi je n'en disais trop rien, inutile de trop la ramener, les rumeurs sur moi courraient déjà sans que je ne lève le petit doigt...
Je rangeais mon téléphone dans ma poche et je fis disparaitre mon nuage dans un "PLOC" presque inaudible. C'était mon Alter, la création de nuages ! Ils étaient d'un bleu éclatant, la couleur variant selon la quantité d'eau que j'y mettais et ils étaient doux au touchés. Je m'en servais pas mal en vérité bien qu'il ne soit pas trop puissant ! Petite, je le lançais contre les enfants qui m'embêtaient, car mes nuages étaient toujours humides et si je forçais un peu, je les trempais comme ça. Ensuite j'avais tenté le contraire et, miracle, mes nuages restés sec et je pouvais me coucher dessus et m'en servir pour me déplacer, bien que ce n'était pas franchement rapide. Mais me donner une Alter pareil n'était pas franchement une bonne idée ! Je paressais tellement souvent à droite et à gauche que c'en était presque une attraction dans le quartier, sans parler du lycée... On me surnommait la reine de la sieste et beaucoup me demandait un nuage pour eux-mêmes en profiter. À force j'en avais plaisanté, disant que j'allais ouvrir mon propre trafic bien que je n'étais pas assez puissante pour réellement l'envisager.
Bien loin de la même, mais cela me convenait parfaitement, de toute façon j'avais bien compris que j'étais catalogué depuis un moment.
J'attrapais les cerceaux, les réunissant pour les ranger, chantonnant doucement un air qui me trottait dans la tête. Du coin de l'oeil je voyais bien que les garçons qui m'avait hélaient pour ranger qui marmonnait en me fixant, semblant encourager Myano-kun. C'était louche et je le sentais mal... Merde je détestais complètement ça. Je savais parfaitement ce qui allait suivre et en réalité, c'était exactement pour ça que je n'étais pas vraiment appréciée par mes camarades de classe, du moins les filles.
Pour une raison que j'ignorais, j'avais du succès et j'étais assez populaire, surtout auprès des garçons. Je recevais souvent des déclarations que je devais m'appliquer à refuser poliment. Je n'aimais pas blesser les gens. C'est sans doute comme ça que les rumeurs ont commencé et qu'un mur était apparu devant moi. L'année passée, mal m'en pris de répondre a un garçon de ma classe que je ne pouvais me mettre en couple avec lui, car j'étais déjà en couple avec quelqu'un d'autre. À ce moment-là, c'était assez nouveau et je m'attendais à devoir répondre à de nombreuses questions de la part de mes copines. Mais c'est aussi à ce moment-là que je me pris le mur en pleine face. Tout le monde avait pu témoigner de mon refus, et tout le monde m'avait trouvé vache. Je n'avais pas vraiment compris pourquoi jusqu'à ce que je les entende, les fameuses rumeurs.
"Elle avoir un copain ! Elle s'invente sa vie maintenant, n'importe quoi..."
J'étais à la portée de la classe, prête a rejoindre mon bureau et les visages se tournèrent vers moi. Que ce soit les copines ou moi, on savait toutes que j'avais clairement entendu ce qu'elles avaient dit. Je ne sais pas trop ce qu'elles attendaient comme réaction, mais mon corps agit tout seul. Je leur souris d'un air compatissant et je suis retournée m'asseoir en les ignorant. C'était tout. Je ne comprenais pas du tout leurs réactions, aucune d'elles ne me croyait. Et même un an plus tard, j'étais toujours avec mon petit-ami, mais je n'en avais plus jamais reparlé.
Pourtant j'aurais adoré avoir au moins une amie avec qui discuter...
Mon téléphone vibra dans ma poche et je le sortis pour voir une notification de Eijiro. Un large souris ravie envahit mon visage tandis que j'ouvrais la photo qu'il m'avait envoyée. C'était un ciel bleu, limpide et chaleureux. Je soupirais d'aise, le coeur moins lourd. C'était un petit jeu entre nous, quand on pensait l'un à l'autre, on s'envoyait la photo du ciel et cette fois encore, cette petite pensée me soulagea bien plus que je ne pourrais le décrire. Il était dehors et pensait à moi... C'était vrai, il faisait beau dehors ! Ce n'était pas la peine de me tourmenter pour si peu... Je levai alors mon téléphone, photographiant le plafond morbide du gymnase et la lui envoya.
- Qu'est-ce que tu fais Shirakumo-chan ? me surpris Myano
AIEUH ! J'aurais dû partir plus vite... J'aimais bien Myano, c'était un gars sympa et il semblait réglo. Gentil et serviable, il ne participait jamais à des brimades et les défendait même. Ajoutons qu'il était mignon et sérieux et POUF voici le gendre idéal selon les critères de ma mère ! Mais pour le plus grand malheur de ma mère, j'avais jeté mon dévolu sur tout ce qui pouvait justement la révulser...
Avec elle, j'avais toujours entretenu d'excellentes relations. Elle travaillait beaucoup, mais m'accordait toujours du temps et je pouvais largement me confier à elle sur tous les sujets possibles et imaginables. Ma mère était mon exemple et elle avait l'esprit très ouvert. Elle était tombée enceinte de moi assez jeune et surtout mon paternel biologique s'était tiré à toute vitesse ! Je ne le connaissais pas et a vrais dire ça ne m'atteignait pas vraiment. Il faut dire que peu de temps après, elle avait rencontré mon père et que lui s'était toujours montré digne d'un exemple paternel. Donc je ne voyais pas trop la différence, l'ADN ne faisait pas tout, la preuve étant qu'il m'avait toujours considérée comme sa petite fille sans jamais faillir a son devoir. Alors ça m'importait peu et nous formions une famille unie. Mon père était la force tranquille, le pilier qui tenait tout le monde dans l'ombre. Ma mère était bien plus vivace et il était difficile de passer à côté d'elle. Elle ne reculait jamais devant un sujet difficile. Elle n'avait même aucun mal à dissocier son rôle de mère à celui de confidente, histoire de me laisser réellement la parole. C'était en ce qui me concerne la meilleure relation que l'on pouvait avoir avec une mère. J'aurais beaucoup pouvoir parler avec elle de mes doutes concernant justement mon histoire d'amour. Le souci est que mes doutes eux-mêmes étaient mêlés à ma mère... Elle qui ne supportait rien de ce qui se rapprochait des super héros, le petit-ami apprentis a Yuei de sa fille n'allait certainement pas la ravir et le mot était faible !
Ma mère avait perdu son petit frère alors qu'il était étudiant à Yuei. J'avais à peine deux ans lorsque c'était arrivé et je ne me souvenais pas vraiment de lui. Un vague souvenir de son sourire, mais cela pouvait sans doute être en rapport avec les nombreuses photos de lui que nous avions à la maison. Mais pour ma famille, cette perte avait signé un très long et douloureux cheminement de deuil qui avait abouti par une presque haine envers les héros et tous leurs univers. Bon n'exagérons rien, mes parents n'étaient pas des vilains planifiant dans leur cuisine diabolique un plan pour attraper et torturer les héros du coin et ils avaient bien conscience qu'ils aidaient la population, mais... Mais rien à faire, ma mère ne pensait qu'à la mort de mon Oncle.
D'après elle je lui ressemblais beaucoup, je possédais même la même Alter bien qu'elle m'avait assuré qu'elle ne l'avait jamais vu l'utiliser pour dormir partout comme je le faisais. Il n'y avait sans doute pas pensé lui-même ! Mais ma mère avait raison, je lui ressemblais physiquement bien plus qu'à elle-même, petite et blonde aux yeux marrons. Moi J'avais de longs cheveux bleu électrique, de la même couleur que la plupart de mes nuages d'ailleurs, d'un lisse barbant et j'avais les yeux presque de la même couleur. J'étais dans la moyenne, mesurant même un honorable 1m68. Je n'étais pas grosse ni mince, juste... au milieu. Voir sans doute un peu plus rondelette que la plupart de mes camarades. Mais ça m'allait bien. J'étais plate par contre, ça me déprimait même ! J'en avais des soutiens-gorge, mais j'avais dix-huit ans à présent et je pouvais donc estimer que je ne les remplirais jamais ! A contrario j'avais de grosses fesses, me donnant sans doute l'allure d'une cuillère à soupe à l'envers. Une silhouette de rêve ! Je n'étais pas franchement jolie, Eijiro me houspillait que si, mais soyons honnête, il passait sa vie a prendre des coups alors forcément il ne devait plus vraiment tourner rond !
- Shirakuma chan ? Tu ne veux pas m'aider à porter le tapis ? me demanda Myano.
Apparemment il me l'avait déjà demandé et je n'y avais pas prêté attention. Je rougis donc furieusement, injuriant l'imbécile que j'étais de me perdre dans mes pensées de la sorte avant d'attraper le côté opposé a lui.
- Dis-moi... est-ce que par hasard... Ce week-end...
Oh non... Je n'avais absolument aucune envie d'être là ou de le rejeter. C'était un des seuls à être réellement sympa avec moi... Merde alors je détestais ça...
- Ce week-end, est-ce que ça te dirait de sortir en ville ?
Je levai un sourcil vers lui, feignant la surprise.
- Avec la classe, tu veux dire ? Je suis désolée, mais ce week-end je vais retrouver mon petit-ami ! souriez je
Je lui laissai entendre que je n'étais pas un coeur à prendre tout en lui permettant de garder la face. J'espérais beaucoup que cela suffise, je n'avais strictement aucune envie de blesser Myano.
- Ah oui ton petit-ami j'en ai entendu parlé... Et je me demandais si c'était sérieux entre vous.
J'étais surprise qu'il insiste là-dessus. Je ne comprenais pas vraiment là où il voulait en venir. Je jetais un regard autour de nous, tentant d'ignorer les regards tantôt amusés tantôt encourageants de ses amis. Je comprenais aussi parfaitement ce qu'il cherchait à dire, les rumeurs selon lesquelles j'utilisais cette excuse n'étaient pas nouvelles.
- Oui assez. Enfin pour le coup je ne comprends pas trop où tu veux en venir Myano-kun.
Le jeune homme soupira et tenta de me sourire d'un air bienveillant. J'étais certaine qu'il avait bien vu qu'il m'avait légèrement mise en colère et qu'il tentait d'arrondir les angles. De mon côté je n'avais aucune envie de faire des efforts et je laissai tomber le tapis sur le sol de la salle de sport presque vide, provoquant un énorme bruit.
- Je me disais que si ton copain voulait venir, il était le bienvenu ! dit-il enfin dans une tentative de réconciliation
Je me frottais les mains, prenant le temps de réfléchir. J'étais à moitié certaine qu'il n'y avait aucune sortie de prévue avec les gens de la classe, mais je voyais bien que Myano tentait surtout de m'aider, même si j'avais clairement mis un vent à sa pseudodéclaration. Mais je n'avais pas besoin d'aide ! Ni de la sienne ou de l'approbation de mes camarades de classe. Merde quoi, dans ma vie ils n'étaient pas grand-chose ! Je haussai donc les épaules avant de sourire de nouveau.
- Je lui en parlerais, mais je doute que cela soit possible !
Sans lui laissai le temps de répondre je lui lançai un signe de la main, me retournant pour sortir de la en vitesse. Ma journée de cours était finie et je n'avais qu'une hâte, rentrer chez moi ! Je me changeais rapidement, ignorant les messes basses des filles qui avaient assisté à notre conversation dans la salle de sport. Pendant un court instant, j'eus envie de les envoyer clairement balader... Plus qu'une année !
Dehors le ciel était effectivement du même bleu que sur la photo, me faisait sourire. Une preuve de plus que même si nous n'étions pas ensemble physiquement, nous n'étions pas si loin que ça finalement. Je déroulais mes écouteurs et lançais une playlist au hasard, quittant mon lycée doucement. Je n'habitais pas loin de l'établissement, c'était donc assez paradoxal que j'y sois systématiquement en retard le matin alors que le trajet à pied me prenait à peine quinze minutes.
Ma chanson se coupa net, laissant hurler dans mes écouteurs ma sonnerie de téléphone et mon coeur fit un looping dans ma poitrine quand je vis son nom apparaitre sur mon écran. C'était rare qu'il m'appelle en pleine journée vu qu'il enchainait les entrainements alors c'était un plaisir pour moi. Je décrochais, ravie tout en m'avançant dans le parc pas loin de chez moi.
- C'est bon tu as finis tes cours ? me demanda-t-il sans passer par la case bonjour
- Ah si je te réponds, y a de grandes chances ! Bien qu'en vrai, je t'aurais sans doute répondu en cours aussi...
- Jolie oreille ! rit-il doucement
Je décollais l'appareil que j'avais automatiquement collé à mon oreille alors que je portais des écouteurs et je perdis pied lorsque je le vis me sourire de toutes ses dents d'un air conquérant. Cela faisait longtemps que je ne l'avais pas vu et il me manquait. Beaucoup trop ! Je ne m'en étais pas rendu compte avant et le voir si mon écran me le souffla douloureusement. Je rougis en boudant, soudainement triste de ne le voir que via nos caméras, et il le perçut de suite.
- Bah qu'est ce qu'il se passe ? se demanda-t-il sans comprendre le changement radical d'ambiance
- Tu me manques... soufflai je
Je le vis paraitre surpris quelques instants avant de sourire à nouveau cette fois-ci d'un air plus doux.
- Je suis désolé, c'est long pour moi aussi ! Ce week-end y a un tournoi, donc je ne pourrais pas, mais la semaine prochaine y a moyen !
Je fis la moue, bien sûr que j'avais envie de le voir et bien sûr, je n'avais rien de prévu, moi ! Ma vie était d'une normalité et solitude sans nom...
- Mouais a voir avec mon agenda ! fis je encore plus boudeuse
- Tu me manques aussi Nori ! Je fais ce que je peux...
Je pris quelques secondes pour me reprendre. Je savais qu'il faisait ce qu'il pouvait justement. Sa formation de Héros lui prenait beaucoup de temps et il était en dernière année, ça arrivait souvent qu'il soit appelé en renfort en cas de soucis. C'était si frustrant ! Je soupirais et lui fis mon meilleur sourire, prenant sur moi.
- Désolée ... Tu me manques beaucoup ! Mais bon... tu m'appelles bien tôt ! C'est rare ! demandai je
- Ah ouais j'ai pas cours aujourd'hui, je suis de patrouille la nuit toute la semaine, j'ai attendue toute la journée pour t'appeler !
Mon sang se glaça et je savais pertinemment que mon sourire s'était évaporé aussi vite qu'il était apparu. Je le fixais à travers ces foutus pixels ne sachant pas quoi dire ni comment réagir. Mon ventre se tordait, me donnant presque la nausée et je retenais presque une furieuse envie de hurler. Il le vit aussi, car je le vis devenir sérieux, mais cette fois il ne dit rien, ne cherchant pas à savoir ce qui m'arrivait. Il le savait à présent, je me fermais comme une huitre dès qu'on parlait de son futur métier. Nous le savions tous les deux depuis le début de notre relation, nous avions chacun un secret. En réalité, me concernant, ce n'était pas vraiment un secret, mais je n'avais su en discuter avec lui clairement. Au début, je n'avais rien dit, car notre histoire était toute nouvelle et jolie, sous le coup de l'émotion des premiers mois, c'était trop beau pour être gâché par mon sentiment négatif. Maintenant il m'écrasait et il m'était impossible de le mettre sur le tapis. De son côté je ne savais pas trop ce qui le travaillait, mais j'avais adopté la même réaction que lui-même en ce moment. Je gardais le silence et attendais que ça passe. Plus le temps passa, plus ce silence devenait morbide et je devenais de plus en plus consciente qu'au final, il aurait raison de notre relation.
- Je vais devoir y aller Nori, dit-il soudainement
C'était indéniable que ça se terminerait mal si nous ne faisions rien...
- OK... bon courage alors
J'avais tellement envie de le retenir. Lui demander de ne pas y aller.
- Mouais, pas le choix ! Je t'appelle demain ça te va ?
Mais en même temps que pouvais je y faire ? Je n'avais aucun pouvoir sur ce qui se passerait indéniablement lui arrivé...
- OK, à demain alors !
Il raccrocha et mon écran m'indiqua la fin de conversation avant de devenir noir. Moi je le fixai en silence, me demandant comme à chaque fois si c'était la dernière conversation que j'aurais avec lui... Car moi je le savais pertinemment, tous les héros meurent un jour...
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