CHAPITRE UN ~Nori~

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Ma très longue semaine se terminait enfin, plus qu'un foutu jour de plus dans ce bahut ! Que j'adulais le vendredi ! Ce jour devait sans conteste être inventé par et surtout pour les gens qui aimaient prendre leurs temps. Tout me paraissait ralenti ce jour-là ! Je n'avais que des cours pratiques ou qui m'intéressaient vraiment et surtout rien que l'idée de la grasse matinée du lendemain réjouissait mon humeur.

- Tu as l'air d'aller bien Shirakumo-chan ! Me salua Myano dans un sourire chaleureux.

On ne s'était pas parlé depuis ! J'avais eu un peu peur de sa réaction, mais il était vrai qu'il n'était pas du genre à mêler une drôle d'ambiance dans la classe, bien au contraire. Et sans doute poussé par le pouvoir magique du vendredi, il semblait même d'humeur à crever l'abcès plutôt que de le faire durer inutilement.

- Le vendredi, juste le meilleur jour de la semaine ! Lui répondis-je alors toute souriante.

Je vis bien qu'il rougit légèrement, mais je n'en fis évidemment pas la remarque. Mince, on n'allait pas y revenir quand même !

- Dis-moi, tu ne m'as pas répondu pour la sortie de demain ? Il y a un tournoi à Yuei et il sera retransmis dans le bar de mes parents, on pensait s'y rejoindre pour le regarder ensemble si ça te dis, ton copain est toujours le bienvenu évidemment !

- Ah je...

Je restais coite devant sa question. C'était moi qui m'étais imaginé des choses ? Mince ! J'étais devenue bien imbue de moi-même à penser que tous les gars qui viennent me parler viennent me déclarer un amour sans borne ? Je m'en voulais de lui avoir prêté des attentions qui n'étaient apparemment pas les siennes et je me demandais si je ne devais pas y aller.

Le tournoi de Yuei, je savais qu'il y participait, après tout il me l'avait dit lui-même. Je savais aussi que je n'avais aucune envie de voir ça cependant... Si aucun de nous ne faisait un effort, est-ce qu'on sortirait de cette situation ? Notre relation stagnait, et ce depuis des semaines, on le savait tous les deux sans oser en parler. J'allais le perdre, c'était certain... Et merde ! Je n'en avais vraiment pas envie ! Depuis notre dernière conversation facecam, nous nous étions parlé que via SMS et on savait que c'était une pierre de plus dans l'étang. Je le savais tellement fort que j'en étais venue à imaginer notre rupture comme pour m'y préparer. Ça me terrorisait...

- Très bien, compte sur moi ! Mon copain a quelque chose de prévu ce week-end, mais je serais là ! lui répondis-je alors.

Les filles de ma classe éclatèrent de rire et je les ignorais. Je me fichais bien de leurs avis sur mes amours, j'avais fait mon deuil d'amitié depuis un moment. Je pris donc le parti de faire comme-ci elles n'étaient pas la et Myano sembla faire pareil. Il me sourit d'ailleurs, m'assurant m'envoyer l'adresse du bar de ses parents par sms et me salua avant de regagner sa place, juste derrière les filles qui chuchotaient toujours en me regardant. Je regrettai déjà un peu d'avoir accepté, mais tant pis.

Après tout, je ne perdais rien à y aller. Si je changeais d'avis, il me suffisait de ne pas regarder. J'aurais préféré m'y atteler au calme, mais à la maison c'était absolument hors de question de regarder ce genre de programme ! Maman ne s'en remettrait pas sans parler de grand-mère qui vivait avec nous depuis la mort de grand-père. La pauvre était restée internée sept ans à la mort de mon oncle et sitôt sortie, mon grand-père se découvrait un cancer ! Il était mort trois ans plus tard. Depuis ça, grand-mère n'était plus la même, alors lui parler du tournoi de l'école dans laquelle était mort son fils n'était sans doute pas la meilleure des thérapies !

Ce soir-là je suis rentrée en étant encore plus mal à l'aise vis-à-vis de ma famille. Je n'aimais vraiment pas avoir un tel secret, et je savais que ma mère avait quelques soupçons qu'elle semblait balayer par la confiance qu'elle avait en moi. Je détestais tellement ça... Mais me rendre chez Myano pour regarder le tournoi de Yuei en scred était encore pire que d'avoir mon Voldemort à moi, alias mon petit ami dont on ne parle pas des ambitions.

- maman, demain je vais passer la journée avec des amies en ville, j'espère que ça ne te dérange pas

- Non, bien sûr que non, ma chérie ! Fut-elle surprise, après tout je ne sortais jamais... Ce sont des filles ? demanda-t-elle ensuite.

- Oui maman ! Enfin, il y aura toute ma classe ou presque, je suppose ! Ne te fais pas d'idée bizarre encore ! riez je, soudainement amusée par son sous-entendu.

Elle sourit à son tour en haussant les épaules et se remit à ses légumes. Je m'avançai vers elle, la prenant dans mes bras, comme pour demander pardon. Elle me rendit mon étreinte, embrassant le haut de ma tête et je sentis les bras de ma grand-mère nous rejoindre à son tour.

- Les femmes de cette famille sont les meilleures ! Soufflai-je, heureuse de les avoir.

- Ne répète pas ça à ton père, il pense encore avoir le choix ! plaisanta ma mère

- Oh non, Kotoko, ton mari a très bien compris qu'il ne possédait plus d'autorité depuis qu'il a décidé de t'épouser ! suivit ma grand-mère

Je les embrassai doucement avant de monter dans ma chambre, lançant mon sac de cours qui ne bougerait sans doute pas de la du week-end...

Je sortis mon téléphone, fixant mon fond d'écran. C'était la première photo de ciel qu'il m'avait envoyé et sur celle-là aussi, le ciel était bleu et limpide. L'écran redevint noir, me rappelant que j'étais censé lui envoyer un message a la base et je le rallumais, allant directement sur notre fil de discussion.

Je tentai de composer mentalement mon message, tentant de ne pas penser au tournoi de demain quand j'eus une révélation. Le tournoi me stressait parce que j'avais une putain de pseudo-traumatisme sur les héros, mais lui ? Lui il devait juste... Merde ! Alors qu'il avait besoin de moi ! Je n'avais pensé qu'à mon petit malheur à moi sans penser que toute cette semaine il avait dû pas mal cogiter sur ce foutu championnat. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre, mais si c'était des héros, il devait sans doute y avoir des combats ! Je devais l'appeler... Merde... MERDE !! Allez bordel ...

Je vérifiais que personne de ma famille ne traine à l'étage et enfilait mes écouteurs avant d'appuyer sur le bouton d'appel. Une sonnerie. Allez, courage ! Tu dois lui dire ! Deux sonneries. Je m'allongeais sur mon lit, c'était toujours mieux que de faire les cent pas. Trois sonneries. Allez Eijiro Kirishima ! Réponds, quoi ! Quatre sonneries. Je poussais un large soupir de frustration, tentant de ne pas penser qu'il pourrait aussi avoir des soucis. Cinq sonneries, le téléphone coupa de lui-même l'appel, le plaçant dans les appels manqués.

- Merde ! jurai-je

Je laissai retomber mon téléphone, frustrée au possible quand il vibra.

- Oh !

Je tâtonnai pour le récupérer, espérant ne pas manquer l'appel facecam a mon tour et lui répondis rapidement.

- Salut, ma belle, désolé ! Je n'ai pas eu le temps de sortir avant de te répondre ! Je...

Il semblait chercher ses mots pour ne pas paraitre brusque, mais je comprenais de toute façon que je tombais mal. C'était normal après tout, cette compétition devait être importante et il devait sans doute s'y préparer. Alors je ne réfléchis pas et je laissai mon coeur parler.

- Eijiro-kun, ne t'inquiète pas, je voulais juste te dire quelque chose après je te laisse. Écoute bien. Demain, je te regarderais. Alors... Alors, s'il te plait fais attention ! Et montre-leur à tous que tu es le meilleur ! lançai-je en lui sortais mon plus beau sourire, sans pouvoir trop contrôler le chaud de mes joues.

Je le vis rougir furieusement, ouvrant et fermant la bouche sans trop savoir quoi me répondre. Je le sentais réellement toucher par mes mots et ne plus savoir ou se mettre.

- Je t'encouragerais de loin, mais je le ferais sans faute ! Je voulais juste te dire ça, tu peux y retourner maintenant !

- Compte sur moi ! me dit-il, les yeux brillant de détermination

Il me lança son sourire carnassier fier, son regard carmin clamant sa résolution nouvelle d'une manière qu'il aurait sans doute qualifiée de virile et il coupa l'appel. Je soufflai, le coeur tellement plus léger. Je savais que notre histoire avait bien des obstacles à affronter, mais je savais aussi que j'étais absolument folle de lui, j'allais me battre pour lui... Voir l'effet de mes encouragements sur lui me faisait un bien fou. Il tenait à moi...

- Raaah merde ! Il me rend folle ce mec ! gloussai-je

Cette nuit-là, c'était impossible pour moi de trouver le sommeil ! À présent que j'avais pris cet engagement, j'étais scié en deux. D'un côté la presque promesse que j'avais faite a Eijiro. J'avais l'intime conviction que mon appel de tout à l'heure avait largement contribué à renforcer notre relation. J'avais pris les devants et faisais un pas vers lui ! Peut-être qu'au final j'arriverais à lui parler des peurs écrasantes qui me perturbaient au final. Je le voulais ! Je voulais vraiment qu'au moins lui, plus que toute autre personne, me comprenne et m'entende ! Seulement voilà, de l'autre cotés justement, cette peur me bouffait.

Le mot me semblait si fade par rapport à l'état de panique dans lequel il me mettait. C'était presque stupide aussi, je n'avais pas réellement connu mon oncle. Je n'avais que quelques anecdotes racontaient par ma mère ou ma grand-mère, mais ça en restait là. Je ne le connaissais pas... La seule chose qui me rattachait à lui c'était notre ressemblance physique et mon Alter. Mais au final, ça ne changeait rien, je ne le connaissais pas. Pourquoi alors sa mort m'affligeait autant ? Certes j'avais vécu les choses autrement ! J'avais vu ma mère complètement effondrée si longtemps. Mon père faisait ce qu'il pouvait, mais je doutais qu'il puisse changer les choses. Ma mère n'avait jamais accepté sa mort et n'en démordait pas sur la responsabilité de l'école ou des héros présents ce jour-là. Elle les haïssait ! Et elle n'avait jamais cessé de le dire, encore et encore... Pour ma grand-mère ce fut pire. Je ne me souviens plus de comment ça a commencé. Je sais juste que vers mes cinq ans, mon grand-père a décidé de l'interner. Avant cela, je pense que j'étais trop jeune et que ma famille tentait surtout de me cacher les choses comme ils le pouvaient. Mais Grand-père était à bout... Parfois nous allions lui rendre visite dans cet hôpital aux murs étrangement rouge et pendant de très longues années, elle n'avait pas parlé. Puis à un moment, elle s'était mise à chuchoter sans cesse que, comme Oboro, tous les héros meurent. Ensuite elle citait une longue liste de héros mort au combat et à chaque fois que je la voyais, les noms n'étaient jamais les mêmes... C'était une chose qui m'avait profondément marqué, car je connaissais cette femme. Grand-mère était douce et gentille, maternelle et chaleureuse. Elle ne mentait pas ! Jamais ! Alors l'entendre répéter encore et encore ce genre de chose m'avait bien plus marqué que la colère assourdissante de maman. Finalement elle s'était presque calmée, revenant peu à peu à elle, ils avaient adapté son traitement. Je pensais sincèrement qu'elle allait mieux, mais un jour, j'avais surpris mon grand-père la border. Elle n'avait pas pris ses médicaments et elle répétait de nouveau sa très longue litanie morbide. J'avais bien compris alors que sans traitement, elle n'avait pas changé et que cela ne changera sans doute jamais. Elle les prenait encore aujourd'hui... Finalement vers mes douze ans elle est sortie de l'hôpital. Elle a tenté de s'occuper de mon grand-père malade, mais c'était un peu trop dur pour elle, alors papa a proposé de les accueillir à la maison. Grand-père est décédé lorsque j'eus quinze ans et maman et moi avons eu peur que grand-mère replonge dans ses vieux travers, mais ce ne fut le cas. Finalement, seuls les héros ne la perturbaient, donc on ne parle pas de héros, jamais...

Alors à chaque foutue fois qu'Eijiro me parlait de ses rêves héroïques, j'entendais la voix de grand-mère citer son nom parmi tant d'autres et je me retrouvais incapable de respirer convenablement...

Mon téléphone vibra fort me tirant de ce maudit cauchemar et je tentais de reprendre ma respiration calmement, chassant la voix de grand-mère qui susurrait encore et encore ses prédictions macabres juste au creux de mon oreille. J'attrapai mon téléphone, encore un peu sonné, et je lus son nom. Je branchai les écouteurs et répondis rapidement.

- Eijiro-kun ? demandai-je, légèrement paniquée par l'heure

- Désolé Nori, je n'arrive pas à dormir !

Je remis de l'ordre dans mes idées, jetant un regard vers mon réveil qui indiquait douloureusement quatre heures du matin. Je m'étais finalement endormie !

- Je n'aurais pas dû te réveiller, désolé ! me dit-il devant mon manque de réponses

- Non ! Tu as bien fait, je faisais un cauchemar !

- Tu vas bien ? Allume ta caméra !

Visiblement il comprenait à ma voix tremblante que je n'en menais pas large et je vis la notification de demande pour un partage d'écran. J'étais en nuisette... Mais j'étais sure qu'il n'y pensait même pas ! J'acceptais de toute façon sa demande et son visage apparus, me scrutant d'un air inquiet.

- Ça va ? me redemanda-t-il

- Oui, ne t'inquiète pas, c'est juste... un mauvais rêve.

- Tu peux me parler si quelque chose ne va pas Nori...

C'était une invitation pleine de sous-entendus et je le savais ! Et cette nuit-là, j'en avais terriblement envie ! Je le regardais, silencieuse, pendant qu'il m'étudiait sans relâche. Mais ce n'était pas le bon moment, après tout il avait un tournoi important d'ici quelques heures et il m'appelait, car il n'allait pas bien, pas le contraire ! Il me regardait toujours intensément, attendant que je reprenne la parole. Je lui souris, gêné en me cachant presque dans mes couvertures.

- Pervers ! murmurai-je finalement

- Ah non ! paniqua-t-il, voyant finalement là où je voulais en venir, ce n'est pas pour ça que je t'appelais en caméra !

Je ris doucement, cherchant à ne pas faire de bruit et alerter ma famille.

- Je plaisante !

- Tu n'es pas sympa ! marmonna-t-il, boudant presque

- Ce n'est pas très viril comme réaction ça, dis-moi ! le taquinai je de plus belle

- Nori ! Tu comptes me charrier ou m'encourager ?

Je souris de nouveau, heureuse. Je savais que son appel signifiait beaucoup. Il avait eu besoin de quelqu'un et c'était vers moi qu'il s'était tourné.

- Tu n'as pas besoin que je t'encourage idiot ! Je te l'ai dit, non ? C'est toi le meilleur !

Il sourit doucement, passant ses mains sur son visage.

- Maintenant, essaie de dormir, même si ces quelques heures de sommeil, tu seras bien content de les avoir !

- Ah ça ! Tu peux le dire ! Tu vas vraiment regarder ?

- C'est promis ! Je... j'ai prévu de rejoindre des gars de ma classe dans un bar, ils mettront le tournoi ! Je te regarderais !

Il ne répondit pas, soupirant d'aise avant de fermer les yeux. Il semblait réellement plus serein à présent. Je posai le téléphone contre le mur et me recouchais, le regardant tenter de trouver le sommeil. C'était la première fois qu'on restait comme cela pour dormir et, même si je ne pouvais pas le toucher, le voir la, ses cheveux rouges lisses lui barrant le visage dès qu'il bougeait c'était grisant.

- Si tu gagnes, je te dirais quelque chose d'important ! lui murmurai-je en fermant les yeux

- Comme quoi ?

- Tu verras ! Ce sera une récompense. soufflai-je en rougissant

Je jetai un oeil et lui aussi me regardait.

- Maintenant, dors ! Je te surveille et si tu n'es pas sage, je serais obligée de chanter une berceuse ! Crois-moi, toi et moi ne voulons pas en arriver la...

- Ah, suite à cette menace lourde de conséquences, je suis obligé de me plier !

Je souris et refermais les yeux, plus heureuse que jamais. 

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