CHAPITRE SIX ~ Nori ~

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- C'était parfait ! Rien à dire ! Tu as su gérer parfaitement la situation !

Je poussais un large soupir ravi ! Je savais que j'avais bien géré, mais l'entendre de la bouche de mon chef était bien autre chose !

Aussi surprenant que cela soit, le directeur m'avait recontacté pour une deuxième entrevue. J'avais pas mal stressé, au point où je m'étais très sérieusement demandé si je devais acheter des fleurs pour m'excuser pour notre dernière entrevue. Mais en réalité, cela c'était cette fois, très bien passée ! L'homme me semblait toujours bien jeune pour être directeur d'un tel endroit, mais en vérité il n'y avait que quatre employés. Je me faisais sans doute des idées ! Il m'avait fait faire le tour, tentant de tout m'expliquer en une après-midi. Puis c'était arrivé et il m'avait proposé un job d'été et j'avais sauté de joie.

Il n'y avait certes pas d'expo dino de prévu, mais j'étais si contente de cette opportunité pour trouver ma voie que je n'avais même pas pris la peine d'en discuter ni avec Eijiro ou mes parents. De son côté, il avait été ravi pour moi, m'encourageant comme jamais. De l'autre côté, mes parents avaient légèrement ronchonné. Ils étaient fiers, mais je travaillais beaucoup ! Je m'en fichais, c'était les vacances d'été après tout. J'y avais donc passé deux mois et à présent que mon contrat était sur la fin, j'en déprimais.

Le directeur Kanto était un homme jeune, bien trop gentil pour dire non, mais passionné ! Il aimait son métier et cela se voyait. Le musée n'était pas grand, mais il rivalisait d'ingéniosité pour le mettre en valeur et sans cesse proposer des nouveautés. Il savait aussi bien s'entourer ! Tsubaki s'occupait de l'accueil ainsi que des réservations et en profitait largement pour aider le directeur avec la compta, car d'après elle, ce 'n'était pas du tout son domaine. Ensuite il y avait Sakagemi. Il était gentil dans le fond, mais il ne s'exprimait qu'en grognement lugubre. Mais une fois que l'on comprenait quel grognement voulait dire oui et lequel voulait dire non, c'était facile d'orienter les questions. J'aurais pu l'éviter, mais je m'étais intéressée à son travail, aussi il avait pris la peine de me montrer. Il s'occupait de l'entretien des oeuvres, s'assurant que toutes étaient exposées dans les meilleures conditions sans se dégrader. Pour finir Seiro, lui s'occupait de la sécurité et de l'entretien général. Et à eux quatre, il faisait tourner boutique !

J'avais aussi été surprise d'apprendre qu'à part Seiro et moi, ils étaient tous des sans Alter. Non pas que cela change quelque chose à nos relations, mais ils m'avaient plutôt laissé l'impression que ce qui était surprenant, c'était que moi, qui en possédais un, m'intéresse autant a l'histoire, la ou il n'y en avait pas. Je n'avais pas du tout compris le rapport... J'avais cependant bien compris que c'était un sujet houleux pour le directeur et je n'en avais plus reparlé ! Par contre je les faisais bien rire en me baladant, telle une conquérante, sur mon petit nuage. C'était d'un lent exaspérant, mais ça les avaient bien fait rire ! Tsubaki passait ses pauses les fesses sur un nuage que je lui créais tout spécialement et elle tannait tout le monde pour lui trouver un siège de bureau aussi confortable que celui-là.

Bref, même si je n'avais que très peu vu ma famille, c'était les meilleures vacances que je pouvais rêver, avec en plus, un bonus en Yen ! Je n'en avais pas vraiment besoin et j'avais tout mis de côté, mais par contre l'expérience m'avait conforté dans mon choix. C'était totalement mon univers ! Et merde, je me voyais parfaitement bossant dans un musée pour moi aussi, le faire vivre. Je m'étais donc confié à mes parents et leur avait parlé de mon envie d'intégrer une prépa que j'avais repérée en ville et qui proposait justement les licences qui m'intéressait !

- Je n'avais aucun doute sur ta réussite, tu es une jeune femme très débrouillarde !

Je tentais de rester bien assise sur ma chaise, je me retenais de me tortiller dans tous les sens comme une enfant. J'étais fière ! Ce jour-là, le directeur qui s'occupait des visites m'avait laissé m'en charger ! Normalement je n'étais pas censé faire ça, je n'étais qu'étudiante, mais au vu de mes ambitions, il avait accepté. Et j'avais adoré ! Je ne m'étais pas sentie intimidée une seconde, comme un poisson dans l'eau et tout s'était naturellement goupillé !

- Au fait, à la fin de la semaine, ton contrat se terminera...

- Oui je sais, ça va me faire bizarre de ne plus venir ici le matin !

La semaine suivante, le mois de septembre arrivait et avec lui la fin des vacances d'été. J'aurais voulu que cela dure encore un mois ou deux, j'étais vraiment bien ici ! Mais avec la reprise des cours, je verrais sans nul doute plus mon amoureux que j'avais à peine aperçu cet été. Pour lui, vacances d'été avait la définition de stage et il était parti presque tout du long en Europe pour une formation spéciale d'Endeavor. Il était revenu la semaine passée et je n'avais pu le revoir qu'une seule fois. Une très chaude fois... Depuis ce cap la franchis entres nous, nous voir en face a face voulait surtout dire que l'on finirait nu a un moment ou un autre. Après tout nous passions énormément de temps à discuter via SMS ou téléphone alors quand je le voyais si sexy devant moi... C'était apparemment pareil pour lui ! De vrais animaux en chaleurs...

- J'aimerais que nous discutions de la possibilité d'un autre contrat, on collera quelques heures entre tes cours et quelques samedis. Prends le temps pour y réfléchir bien sûr !

Je restais coi, mon esprit fuguant totalement. J'avais très bien compris ce qu'il venait de me dire, je n'étais pas bête, mais paradoxalement ma tête refusait d'y croire. Mais l'homme derrière le bureau n'était pas du genre à plaisanter de la sorte, il devait avoir un lien de parenté avec Myano, pas un gramme de méchanceté ! J'acceptais donc la nouvelle en explosant littéralement de joie.

- Oh non c'est tout vu ! J'adorerais continuer le travail ici !

- Je pensais que ça ferait aussi très bien dans ton dossier, avec ça, la prépa c'est dans la poche !

- C'est magnifique ! Je ne sais pas comment vous remercier ! M'extasé-je

Je me bloquai soudainement, reprenant contenance, changeant brutalement de comportement. Je saluai alors humblement le directeur, y mettant tout le respect dont j'étais capable.

- Je vous remercie de prendre bien soin de moi

- Par Toutatis ! Redresse-toi voyons, tu travailles très bien, je suis heureux de pouvoir t'offrir cette chance, tu la mérites grandement...

Il tourna le dossier de sa chaise, me tournant le dos. Je savais qu'il était rouge tomate, car c'était toujours comme ça qu'il réagissait quand une situation lui était inconfortable. Je le saluais tout de même encore une fois, le remerciant avant de prendre congé. Cette journée ne pouvait pas mieux finir ! J'allais me faire un petit plaisir et téléphoner a Eijiro. Je me précipitais dans la salle du personnel, qui servait en passant aussi de vestiaire et parfois même d'entrepôt, et attrapais mes affaires. Je n'attendais même pas d'être dehors pour tenter de joindre mon petit ami, trop impatiente.

- Allô ! fit-il d'une voix enjouée

- Tu ne devineras pas ! fis-je, toujours sur mon petit nuage

- J'espère quand même que tu vas me le dire alors

- Je prolonge mon contrat ! Je vais travailler quelques heures par semaine et quelques samedis ! Je suis tellement contente !

- Oh Génial Nori ! C'est une super nouvelle, je suis trop content !

- On se verra moins, mais...

- Mais on s'organisera ! Faut pas t'en faire, je trouverais toujours le moyen de voir ma femme !

- Je suis tellement contente ! Tu n'imagines pas !

- Va falloir fêter ça dignement !

- Pourquoi dans ta bouche ça sonne toujours comme une invitation bien audacieuse ?

- Sans doute parce que ça l'est !

- Attends deux secondes Eiji, il y a ma collègue qui tente de communiquer avec ses mains...

À peine arrivée près du Hall que j'allais justement traverser pour sortir, que j'aperçus Tsubaki me faisant de grands signes enthousiaste ! Elle allait sans doute vouloir me féliciter, après tout elle était au courant de tout ici ! Mais une fois arrivée à sa hauteur elle me tira vers elle, se la jouant confidence.

- Il y a un charmant jeune homme qui t'attend dehors ! Tu ne m'avais pas dit que tu avais un petit ami coquine !

Je plantai légèrement, ne voyant pas trop ce qu'elle voulait dire et au téléphone, j'entendis quelqu'un grogner. Donc ce n'était pas lui qui me faisait une surprise !

- C'est qui ? fit-il clairement en colère

Je lançai alors un coup d'oeil à travers la fenêtre des portes en double battant et aperçus au loin la silhouette de mon ami. Ah ! Beh rien d'alarmant, mais y en aurait un qui n'allait décidément pas aimer...

- C'est juste Myano-kun... tentai-je

Tsubaki me voyait reprendre le fil de ma conversation téléphonique, comprenant alors qu'il valait mieux attendre les explications.

- Et qu'est-ce qu'il fout la Myano ?

- Je ne sais pas ! On ne s'est pas vu cet été ! Ne t'énerves d'accord, je t'aime Eiji, je te rappelle ce soir et je t'explique d'accord ?

Je l'entendais clairement pousser un grognement clairement insatisfait et il raccrocha sans répondre. Je détachais le téléphone de mon oreille en soupirant. Ce n'était clairement pas dans ses habitudes de s'énerver, il était même d'un naturel jovial et enjoué, son charisme forçant l'amitié avec tout le monde. Un véritable aimant plein de chaleur ! Et durant cette année de relation, on s'était disputé une fois ou deux pourtant, même quand on s'énervait, il semblait toujours presque trop calme et mesuré. La jalousie,c'était la seule chose que je connaissais qui le mettait autant en colère. J'étais, il fallait bien me l'avouer, contente que ce soit pour moi...

- Aurais-je fais une bêtise ? me demanda Tsubaki en me voyant ranger mon téléphone dans ma poche

- Non, ne t'inquiète pas ! J'ai effectivement un petit-ami et il est un peu jaloux... Lui là-bas, c'est juste un ami du lycée !

- Mais pourquoi tu ne m'as rien dit ! On a passé deux mois ensemble et même pas tu ... montres le moi !

J'étais surprise par son euphorie légèrement déplacée. Que pouvait-elle bien faire des histoires de coeurs de la petite ado avec qui elle bossait ? Mais Tsubaki avait toujours été bienveillante et avait grandement contribué à ce que je trouve sa place au sein de l'équipe. J'attrapais une nouvelle fois mon téléphone, le déverrouillant, cherchant une photo de nous deux. Nous n'en avions que peu, non pas qu'on n'aimait pas ça, juste qu'on n'y pensait pas !

- Ah, en voilà une... désolée pour Rina, elle est un peu...

Je souris d'un air désolé, mais lui montrait néanmoins la photo. Elle datait du week-end que j'avais passé chez eux. Le dimanche nous avions joué aux cartes et Rina en avait profité pour faire une photo. On la voyait d'ailleurs sur le coin gauche, toujours aussi divinement sexy et peu habillé, un air aguicheur brulant dans son regard aussi carmin que son frère, faisant un signe de victoire. J'étais assise au sol, un léger sourire sur le visage tandis qu'Eijiro était dans le fauteuil juste a coté, montrant d'un air triomphant une main gagnante.

- Oh il est trop mignon...

J'eus soudainement un flash d'un de ses sourires qu'il me faisait lorsqu'il me léchait littéralement le bout du sein et "mignon" n'était définitivement pas l'adjectif que j'aurais choisi. Mais sur la photo, tout content d'avoir gagné, oui peut-être qu'il l'était !

- Ça fait longtemps que vous êtes ensemble ? Il s'appelle comment ? Sa tête me dit quelque chose...

Elle s'approcha de la photo, semblant réfléchir et j'hésitais. Il n'était pas un secret honteux ni rien, mais je n'avais définitivement pas une très bonne expérience passée. Je me rendais compte alors que c'était la réaction que j'aurais espéré avoir cette fois-là, avec les copines du lycée ! Après à ce moment-là, je n'aurais pas eu de photo à montrer pour prouver quoi que ce soit ? Mais n'était-ce pas triste de devoir prouver quoique ce soit... Mais là, j'en avais soit trop dit, soit pas assez !

- On est ensemble depuis un peu plus d'un an maintenant, un an et demi en octobre ! Il s'appelle Eijiro. Et... sa tête te dit quelque chose parce qu'il est élève à Yuei. Tu dois l'avoir aperçu quelque part !

Il y avait quatre filières bien différentes à Yuei et aucune ne démérite de son prestige. Mais il n'y avait qu'une qui faisait autant parler d'elles et c'était évidemment celle de la filière héroïque.

- Oh oh un futur héros, bah dis donc, Nori tu dois pas t'embêter !

Je rougis à son sous-entendu, sans même être sure que c'en était un ! Mince, je devenais complètement débauchée !

- Je vais te laisser Tsubaki-san, j'aimerais m'acheter un très bon dessert avant que tout ne ferme !

- Oh oui bien sûr, désolé ! Tiens...

Elle me rendit mon téléphone et me laissa filer, non sans hurler une "félicitation pour le prolongement de contrat". Oui elle était au courant de tout ! Je sortis au-dehors pour rejoindre mon camarade de classe, étonnée de le voir là. Je n'avais pas menti à Eijiro, nous ne nous étions pas vus de l'été. Il n'y avait aucune raison qu'il soit là, d'autant plus qu'il avait mon numéro de téléphone !

- Myano-kun ? l'appelai-je, incertaine.

- Ah Nori-chan !

Il me regardait clairement inquiet et encore une fois je ne comprenais pas du tout le pourquoi du comment.

- Que se passe-t-il ? fis-je à présent inquiète.

- Je... Je voulais m'assurer que tu allais bien ! Après ce qui a été dit, j'étais certain que tu te sentirais mal.

Un long moment de silence prit place et je le fixai en tentant d'assembler les pièces du puzzle entre elles. Mais rien à faire, je n'y comprenais rien de rien !

- Alors je suis désolée, mais si tu n'en dis pas plus, j'ai bien peur qu'on reste là un moment !

- Dans la conversation de groupe de la classe, Hanae-san à dit qu'elle avait rendez-vous avec Kirishima-san, je me suis dit que tu devais avoir des problèmes

- Je n'ai pas été invité dans la conversation de groupe de la classe... Et... Hanae sans dois avoir beaucoup d'imagination ! souriai-je à présent.

Pas un seul moment dans mon esprit, il n'y avait quelque chose de louche à ce niveau-là. J'avais une confiance aveugle en lui et il n'y avait strictement aucune raison qu'il en soit autrement. À côté de moi, Myano ignora ma remarque sur mon absence sur le groupe. Visiblement, il n'avait pas remarqué ! à la place il me montra alors ladite conversation et effectivement, elle disait l'avoir croisé par hasard pendant une de ses patrouilles et l'avoir invité, chose qu'il avait acceptée. Après tout, ça aurait pu être vrai, Hanae aussi le connaissait depuis toujours, mais clairement non...

- Ne t'inquiète pas, elle doit surement se faire mousser. haussai-je les épaules en prenant le chemin de la pâtisserie

- Je suis rassuré alors ! Je me suis vraiment inquiété pour rien, désolé ! dit-il en me suivant.

- Tu aurais pu simplement m'appeler ou m'envoyer un message ! souriais-je bien que j'étais touchée par son réel intérêt

- Oh, en fait j'y ai bien pensé, mais j'étais certain que tu ne me le dirais pas si ça n'allait pas ! Je voulais être sure que ce soit le cas...

Il tenta de se soustraire à mon regard, rougissant clairement et je fis mine de ne rien remarquer. Je n'aimais pas ça... Je ne savais toujours pas si mon ami nourrissait d'autres sentiments pour moi et je n'avais strictement aucune envie de le savoir.

- C'est super sympa ! Je t'offre une gourmandise pour te remercier ! dis-je alors que je voyais dessiner l'ombre de la pâtisserie.

En vérité, je cherchais à dévier la conversation voir même espérait plus que de raison qu'il refuse et me laisse. Peu probable vu qu'il avait dû venir jusqu'ici en métro ! Vu la trotte qui séparait le musée du bar où il vivait. Mais bon, juste comme ça, le métro est littéralement juste à côtés...

- Oh je te remercie, mais je dois rentrer, mon père doit m'attendre pour le service ce soir. Une prochaine fois avec plaisir ! À la prochaine Nori-chan !

M'avait-on entendu prier ou quoi ? Quelle veine ! Mais je m'en voulais un peu de penser comme ça, après tout il avait fait tout ce chemin parce qu'il s'était inquiété ! Ce gars était un ange !

J'entrais dans la boutique, mettant cette conversation de côté et surtout ravie d'y trouver un tas de choix ! Je m'emportais alors, décidant d'en ramener pour tout le monde a la maison et rentrait directement, espérant que mes parents soient aussi contents. Je n'avais pas oublié mon petit-ami fulminant évidemment, mais je devais malheureusement annoncer la bonne nouvelle à mes parents, en espérant que ça en soit une pour eux aussi...

- Oh magnifique Nori ! Je savais que tu pouvais le faire ! Il faut qu'on fête ça!

Contre toute attente, ma mère fut ravie et même très fière ! Elle sortit le Soju pour l'occasion et mon père et elle trinquèrent en dévorant les gâteaux que j'avais apportés. Un apéro qui n'y ressemblait en rien et au final, on se goinfra tous tellement, qu'on avait même plus faim ensuite... Mais j'étais tellement heureuse...

Je les regardais la, tous les trois et merde j'aurais tellement adorée qu'Eijiro soit la avec nous pour partager ce moment la. Il était si parfait ! Évidemment, il n'aurait pas pu nous rejoindre, lui il avait déjà rejoint l'internat à l'heure qu'il était, mais au moins, j'aurais pu le lui proposer... Juste le proposer... Savoir que c'était impossible me brisait le coeur ! Je devais vraiment leur en parler !

Mon regard se fixa sur leurs visages heureux, d'abord celui de la grand-mère, cette femme au regard noisette encore légèrement vitreux, mais dont on devinait aisément l'immense chaleur d'une maman. Ma mère, cette petite blonde au grand caractère qui semblait tout pouvoir porter sur ses épaules sans fronçait les sourcils. Et mon père, avec ses cheveux poivre-sel qui, lui aussi, semblait nous regarder tour à tour comme ravi de constater que nous allions toutes bien, apaisées par ce simple fait.

- Quelque chose ne va pas ma fille ? me demanda-t-il doucement

- Non pas du tout, au contraire ! Je vous aime fort tous les trois !

Je n'avais jamais été du genre à cacher mes sentiments et nous avions toujours été proches. Mais ces mots-là, je les ressentais plus fortement qu'à l'accoutumée. Je les aimais merde ! Et ça me bouffait de leurs mentir de la sorte tout autant que je mentais pour quelque chose qui me rendait entière...

- Je vais me coucher ! annonçai-je, la journée a été top, mais je suis crevée ! Merci à tous les trois pour le soutien !

Je devais donner assez bien le change, car ils me répondirent d'un sourire resplendissant, chacun a leurs façons. J'embrassais chacune de leurs joues et disparus dans ma chambre, prenant quelques secondes pour remettre de l'ordre dans mes idées et m'apprêtant maintenant à affronter un héros pas très content.

- J'écoute... fit sa voix, clairement toujours en colère

- Eiji... tu n'as quand même pas ruminé tout ce temps ?! m'éberluai-je

Oui je savais qu'il était jaloux, mais a ce niveau-là...

- Rah arrête Nori, est ce que ce connard s'est déclaré ?

- Quoi ? Mais non ! Qu'est-ce que tu t'es imaginé ?

Je ne relevais pas l'insulte faite sur Myano. Ça ne me plaisait pas, après tout c'était quelqu'un de bien, mais je me doutais que prendre sa défense n'était pas vraiment la chose à faire si je voulais calmer mon petit-ami.

- Alors, dis-moi pourquoi il vient te tourner autour comme ça.

- Il pensait que tu m'avais trompé alors il voulait s'assurer que tout allait bien

- Quoi ? se surprit-il

- Oui oui, tu m'as bien entendu... Apparemment, tu donnes des rendez-vous à des filles de ma classe ! dis-je

- C'est quoi ces conneries ? Nori jamais je ferais un truc pareil !

- Calme-toi gros bêta, je le sais ! J'étais certaine qu'il y avait une explication ! Voir même un gros mensonge !

- Bon, explique-moi, j'y comprends rien.

Je poussais un profond soupir et branchais mes écouteurs, prête pour une longue conversation. J'allumais ma caméra.

- Eiji regarde ! demandai-je

Il s'éloigna et me regarda. Il avait clairement les traits tirés et semblait réellement furieux. Il était dans sa chambre et... pas seul ! Derrière lui il y avait clairement une touffe de cheveux blonds, sans aucun doute le "boum" de meilleur ami.

- Oh pardon, je te dérange ? Demandai-je

- Nori arrête de tourner autour du pot ! Je t'assure que si tu ne veux pas que j'aille le trouver pour avoir le fin mot de l'histoire...

- Mais calme-toi ! C'est surtout une bêtise je t'assure ! Apparemment tu as recroisé une fille de ma classe pendant une patrouille, je suppose... Hanae-san, tu vois c'est qui ?

- Non

- Mais on était à l'école avec elle !

- Je ne vois pas !

- Fais un effort aussi ! rigolai-je

- Oui, mais je te rappelle qu'à l'époque je ne t'ai pas calculée non plus alors qu'aujourd'hui j'ai la gaule rien qu'en t'embrassant !

Je m'étranglais sous la surprise, complètement éberlué de sa répartie

- Puceau ! cria-t-on derrière lui

- Rah ! fit-il en réceptionnant un oreiller qu'on venait visiblement de lui balancer. Mais pucelle de rien du tout, elle est juste parfaite ! Dit-il comme-ci c'était le meilleur argument et qu'il n'y avait rien a ajouté a cela.

- Eijiro... me plaignis-je faussement

- Mais je ne pige toujours pas ! C'est quoi le rapport avec monsieur qui vient te chercher au boulot dans le plus grand des calmes ?

- Et bien, sur la conversation de groupe de la classe, il y a Hanae-san qui a dit à tout le monde qu'elle t'avait invité et que tu avais accepté !

- Je ne vois pas du tout qui c'est ! Je n'ai rien accepté du tout... Et n'y a toujours aucune explication sur la présence de l'autre ! S'agaça-t-il de nouveau.

- Il voulait s'assurer que... c'était des conneries et que j'allais bien. Il est vite parti ! Là j'étais avec mes parents, pas avec lui.

- Que tu allais bien, sérieux... fit-il éloquent. Putain ...

Il s'assit sur la chaise de son bureau, fixant un point bien au-dessus du téléphone. J'étais certaine qu'il était clairement en plein carnage cérébral et qu'il pensait que Myano avait un faible pour moi. C'était possible d'ailleurs, mais inutile de le préciser.

- Tu sais Eijiro, ça ne change pas grand-chose. Entre toi et moi, je veux dire. Il est gentil tout ça, mais ce n'est pas lui que j'aime... fis-je très sérieuse.

Son regard rouge de pixel me scrutait à présent et il soupira finalement, vaincu.

- Hey ! C'est pas la meuf qui t'a poursuivie en mode groupie pour t'inviter je sais pas quoi des anciens là ? Demanda-t-on derrière lui

- ... Ah ouais je vois !

- Ah donc tu acceptes des rendez-vous dans mon dos !

- Mais non, c'est ces meufs-là qui te demandent si on aimerait les revoir, on dit juste que ce serait avec plaisir. Ça s'arrête là ! expliqua-t-il

- Bah bravo monsieur le Héros ! le taquinai-je, maintenant elle se sent plus et se fait mousser auprès de toute ma classe !

- Tu n'as rien dit ?

- Tu plaisantes ? Je n'ai même pas accès à la convo ! Puis honnêtement, je m'en fous. Enfin... je ne sais pas, je trouve ça légèrement psycho de se vanter là-dessus. Ça fait de toi une espèce de trophée je sais pas quoi, la j'avoue que je trouve ça chelou et que ouais, ça me fout les boules...

Je déblatérais ma diatribe sans vraiment réfléchir, sans remarquer qu'il s'était figé et me fixait d'un air étrangement lourd. Je fis une moue peu avenante avant de remarquer son attitude.

- Oh pardon, j'ai dit une connerie ? Demandai-je inquiète.

- Nan c'est... enfin tu vois c'est justement pour ça que... Rah fais chier.

- Pardon Eiji !

- nan, mais arrêté, écoutes. Il y avait un gars dans la 2e B..

- Ah nan, aucune envie de parler de ce connard, je me casse ! fis la voix de son ami

- ouais merci bro' !

La porte claqua derrière lui et il revint vers moi, la mine toujours assombrie.

- Écoute Nori, tu sais, j'avais un peu de mal a te parler de la vie ici, enfin tu sais avec mes potes et tout. Ce n'est pas que je n'ai pas confiance en toi c'est juste... on doit faire attention. On nous prépare à tout ça, mais faut le vivre, je crois, pour que l'on comprenne. Il y avait donc un mec en 2e B. Il est tombé amoureux d'une meuf qu'il a rencontrée par hasard et qui s'est servie de lui. Il était vraiment fou d'elle, il y a cru puis voilà, elle s'est désintéressait et elle l'a jeté comme une merde. Il était vraiment mal. Le pire c'est qu'elle a criait sur tous les toits qu'il n'était qu'un bon à rien, enfin bref je te passe les détails, mais elle l'a pourris bien comme il faut et elle a balancé tout plein de trucs privés ! Et lui il a juste ... perdu pied je suppose. C'est Tetsutetsu, un de mes potes qui l'a retrouvé dans sa chambre, juste à temps. Tu vois ce que je veux dire. Vraiment à temps. Bref maintenant ce gars je ne sais même pas ce qu'il est devenu ! Il a juste quitté l'école. Pourtant je le connaissais un peu, il voulait devenir un héros et il en avait l'étoffe ! Tu vois donc les relations à l'extérieur...

Il ne termina pas sa phrase, car il ne voulait sans doute pas me vexer. Après tout, j'étais une relation de l'extérieur ! Mais je ne le prenais pas mal, je tentai au contraire d'écouter et d'analyser ce qu'il me disait. Voilà donc ce qui le coinçait lui ! J'avais pu lui parler de mes craintes et mes soucis il y a des mois en espérant que cela débloque notre relation et apparemment, ça portait ses fruits ! Je pris donc le temps de réfléchir à ma réponse ne voulut surtout pas dire quelque chose de trop.

- C'est pour ça que tu es un peu étonné quand je te dis que je n'ai parlé de nous à personne ?

- Ouais un peu. Enfin j'ai confiance en toi, ça n'a strictement rien à voir avec ça. Puis je ne me prends pas la grosse tête quoi ! Mais je ne suis pas seul, j'ai tous mes potes à côtés. Il y a plein de choses qui sont privées et on vit ensemble. Tu n'imagines pas comment on nous regarde de près ! Faut qu'on se soutienne !

Je le vis passer une main dans ses cheveux, fuyant clairement mon regard. Visiblement il ne savait pas trop comment finir cette conversation.

- Eiji ? l'appelais-je doucement

Il poussa un large soupire histoire de se donner courage et ses yeux se briquèrent aux miens. Je lui lançai un sourire rassurant et doux. Je voulais vraiment qu'il sente à quel point j'étais contente qu'enfin il se soit ouvert à moi. Ce n'était pas dans ses habitudes, c'était un mec viril après tout !

- Merci de m'avoir confié tout ça. Je t'aime, tu sais ! Toi et moi... pour moi c'est bien plus qu'une banale histoire, c'est vraiment tout. Un très gros tout ! Un tout d'une vie...

Je sentais que je n'avais pas besoin d'en dire plus voir même que j'étais déjà partie un peu loin. Il ne m'avait pas dit tout ça pour que je le rassure, ça, il ne le verrait qu'avec des actes, chose que je faisais déjà sans doute ! Je vis ses lèvres s'ouvrir pour se refermer et je me demandais un instant si j'avais réussi à l'émouvoir plus que prévu !

- Raaah merde ! J'ai trop envie de te voir là ! fit-il, frustré au possible.

Ou pas ! Je ris doucement, car au fond, je partageais son envie !

- Pour changer de sujet et pour tenter de nous aider à nous montrer, car oui maintenant je suis frustrée aussi... Je te propose de nous coucher !

- Proposition acceptée ! Je suis vanné ! dit-il en se jetant dans son lit.

Je lui lançai un sourire mutin et posais mon téléphone en équilibre sur ma table de nuit, implantant une vue pleine sur ma chambre. Je me levai à mon tour alors que je sentis son regard curieux sur moi.

- J'enfile mon pyjama et... je te rejoins ! fis-je en m'essayant aux regards remplis d'invitation

Sur ce, je fis glisser la fermeture de la robe blanche que je portais ce jour la et la laissa glisser le long de mon corps. J'étais à présent en sous-vêtement et j'osais lui lancer un regard totalement satisfait vers lui.

- Oh putain... lâcha-t-il en me dévorant de ses yeux rubis

Totalement enchantée de l'effet que j'avais sur lui, je ne pris pas la peine de lui répondre. Je glissai simplement mes doigts sur l'agrafe de mon soutien-gorge pour le retirer à son tour, invitant mon amant a un plaisir un peu plus virtuel... 

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