CHAPITRE SEIZE ~Nori~

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Le lundi matin suivant, je commençais sérieusement à stresser de mon arrivée en classe...

Je n'avais aucune envie de me confronter aux élèves de ma classe, dont peut-être ceux qui avait participé à mon agression. Même si Eijiro et Katsuki m'assuraient qu'ils n'auraient surement pas le droit, rien ne m'assurait de ne pas les trouver assis à table ici...

Et vraiment, je n'étais pas certaine de pouvoir supporter cela, ou ignorer les commentaires acerbes d'Hanae !

Je penchai donc sincèrement à l'idée de sécher complètement mes cours ! Une semaine après tout ne changerait rien... En réalité, si, j'avais complètement besoin de l'aide des professeurs, et souvent celle de Myano, pour comprendre un dernier procédé ou m'assurer de me faire répéter les dates importantes des différentes ères, bien que j'excellais en histoire...

J'en avais vraiment besoin, et je le savais !

Donc voir se dessiner les bâtiments du lycée devant moi ne m'enchantait pas, la boule glissant dans tous les sens au fond de mon estomac, menaçant de me faire rendre mon petit déjeuner déjà douloureusement avalé...

Mais juste devant les grilles ouvertes malgré le temps infini que j'avais mis à force de trainer les pieds, Myano m'attendait, semblant inquiet de voir les minutes passer sans m'apercevoir. Mais son large sourire me rassura, complètement en adoration devant cet ami si providentiel sur lequel je pouvais sincèrement me poser si nécessaire !

Rassurée, je pouvais donc affronter cette dernière semaine de cours, signifiant très franchement à mon ami que j'appréciais si fort son initiative, le faisant largement sourire !

Dans tous les cas, l'arrivée en classe se fit presque normalement, bien que l'on puisse effectivement compter des absents ! Tenruki et les deux autres abrutis n'étaient pas présents, et bien avant le début des cours, ce fut mon professeur principal qui me confia que l'entrée du lycée leur était interdite ! J'étais surprise, ne m'attendant pas à ces mesures si rapides et radicales...

De ce que j'en savais, quand une chose de la sorte se produisait, on demandait souvent à ce que la plainte soit retirée au vu de l'âge, trop jeune et con, des coupables. Le fait de ne pas pouvoir passer leurs examens pendant l'enquête, condamner leurs avenirs ! Mais le professeur sourit, indiquant que le héros chargé de l'intervention avait insisté sur son témoignage et celui des deux autres témoins. Apparemment, Dynamight était prêt à s'assurer lui-même que le lycée intervenait de la bonne façon, et avait pris contact lui-même avec le directeur dès le lendemain de l'affaire...

Abasourdie, n'imaginant pas que le meilleur ami de mon amoureux puisse se montrer si protecteur, mon cœur s'enflamma ! Vraiment, nous étions chanceux d'être entourés de si bonne personne !

Je pouvais donc être certaine que je ne les reverrais pas, et dans tous les cas, je n'étais pas seule pour affronter les regards méprisants de la clique insupportable de ma classe !

Ce fut donc, globalement, un bon et long jour de révision ! J'étais épuisée et heureuse d'entendre la cloche sonner en fin de journée...

Le point positif est que nous avions en dernière heure « vie de classe » inutile en cette fin d'année ! Donc techniquement, je terminais plus tôt, chose que ma mère ne savait pas ! J'étais donc bien déterminé à en profiter, voulant rentrer doucement à pied. Il était certain que je m'arrêterais à la boulangerie en chemin, les petites gourmandises me manquaient tant. Je rêvais secrètement de choux à la crème, et je voulais faire plaisir à ma grand-mère en lui apportant sa confiserie préférée...

Parce que bientôt, j'allais déménager !

Je savais que ma mère ne serait pas ravie de l'apprendre, surtout que je n'avais pas l'intention de la prévenir en avance. Mais j'avais tenté d'ouvrir la conversation à plusieurs reprises, et rien n'y faisait. Je connaissais parfaitement le tempérament tempétueux et horriblement têtu de cette femme que j'admirais tant, pourtant elle continuait de me décevoir en restant si fermée. Elle soupirait et grognait dès que j'apparaissais dans la pièce, sachant que j'allais encore tenter de la raisonner... C'était affreusement frustrant de songer que notre relation puisse prendre définitivement un tel tournant, aussi j'essayais de ne pas trop y penser.

Quoiqu'il en soit, je descendais les larges escaliers du lycée, discutant avec Murata alors que devant moi, Hanae et ses groupies, s'agitaient comme des folles, me lançant bien souvent des coups d'œil mauvais. Elles avaient bien essayé de me faire descendre de ma branche sécurisante, me jetant une multitude de piques tout au long de la journée, mais rien n'a faire, j'avais tenu le coup !

Si peu de temps, je ne pouvais que tenir !

Donc, une fois de plus je soutenais le regard violet de la peste qui finit par lever le nez en l'air, sans doute déçu que je ne réagisse pas.

– C'est bien agité dehors ! Fit remarquer Myano, les sourcils froncés.

N'ayant pas vraiment constaté moi-même, je jetai un coup d'œil en enfilant mes chaussures d'extérieur. Effectivement, les élèves semblaient stagner près des grilles, n'avançant plus. Beaucoup tentaient de se mettre sur la pointe des pieds, s'agitant avec enthousiaste. De loin, je vis Hanae se lisser les cheveux, s'éventant de sa main comme pour se reprendre.

Grand bien leur fasse en réalité ! Je me fichais bien de ce qui pouvait mettre tant de monde dans cet état ! Bien déterminé à contourner le troupeau de moutons, on marchait sans faire attention, entendant totalement par hasard la princesse des pétasses dire qu » il » était venu exprès pour la voir, sans nul doute !

– Nori-chan ?!

Surprise par le ton surpris de mon ami, je lui lançais un coup d'œil interrogateur. Mais Myano m'agrippa doucement le bras, pour me montrer quelque chose, ou plutôt quelqu'un...

– Mais !

Eijiro était là, la star du lycée, tentant juste de se dépêtrer de tous ces élèves qui semblaient vouloir au moins lui serrer la main. Même de loin, je pouvais voir ses joues rouges, ne s'attendant clairement pas à ce qu'on lui tende des cahiers pour avoir son autographe...

– En réalité, je suis venue retrouver quelqu'un !

Il tentait bien de s'expliquer et je m'arrêtais net, consciente, évidemment, qu'il me cherchait moi ! Pourtant je ris franchement en voyant Hanae percer la foule pour rejoindre le héros presque pro. Son air peu sur d'elle montrait complètement à quel point elle n'était pas à l'aise, pourtant elle ne pouvait que tenter sa chance.

C'était un peu triste dans le fond !

Elle se planta devant lui alors qu'il ne la regardait pas plus qu'un autre, et je me décidais alors à le rejoindre, après tout c'était apparemment mon moment de gloire forcé. Je ne savais pas ce qu'il avait en tête, mais il n'était pas là par hasard. Je lui faisais de toute façon confiance, alors autant jouer le jeu. Quoiqu'il en soit, il ne restait que peu de temps ici, ce serait sans doute supportable !

– Qu'est-ce qu'il ne me force pas à faire, je te jure ! Je l'ai prévenu qu'il était la star ici ! Si je reçois un coup dans le ventre, je le bute !

Je m'approchais à mon tour, Myano me suivant de près en souriant sereinement. La traversée fut infernale, me retrouvant coincé parmi des aisselles, ou accroché à des sacs, pour, en plus, arriver à côté de la peste.

Parfait ! Aux premières loges pour voir sa tête d'ahuris...

– Arrête de pousser ! Tu vois bien qu'il ne fait pas attention à toi !

– Il n'a pas l'air de faire attention à toi non plus...

– Mais tu n'as pas un petit-ami de toute façon ?

Hautaine, elle mima des guillemets, profondément agacés. Devant moi, Eijiro signait un sac de cours, troublé, et tentait de calmer les élèves en s'expliquant une fois de plus.

– Non vraiment, je suis venue attendre quelqu'un, si vous pouviez... AH Nori ! Te voilà !

Je lui souris alors qu'il me remarque enfin, ouvrant en grand la bouche de ma très estimée camarade de classe, alors qu'il me tend la main. J'emmêle mes doigts au sien, lançant un sourire vers Hanae, prenant à mon tour un air supérieur.

– Si, j'ai un petit-ami...

Il me rapprocha ostensiblement de lui, passant une main possessive sur ma hanche alors qu'il me lâcha la main. Il se montrait ouvertement devant tout le monde, et je n'étais pas vraiment sure de comprendre ce qu'il cherche à faire. Mais dans tous les cas, plus personne ne pouvait contester notre relation.

– Je suis vraiment désolé, je vais devoir vous laisser, j'ai des choses à régler en privé avec ma fiancée, de plus je ne suis pas en service là ! Ah Myano-kun, merci de t'occuper d'elle en mon absence...

Il ne prêta plus d'attention aux gens autour de nous, serrant la main de mon confident. Les élèves respectèrent étonnamment bien sa demande, me faisaient rappeler de ce que m'avait expliqué Mina à ce sujet. J'étais donc secrètement soulagée de pouvoir retrouver un horizon presque détaché alors qu'ils nous regardaient tous de loin.

Hanaé me lançait des regards furibonds, et je l'ignorais royalement, me serrant juste plus fort contre lui, me rassurant avec son odeur si envoutante...

– Qu'est-ce que tu fais là ?

– Je viens m'assurer qu'on ne s'attaque plus à toi...

Il lâcha la hanche, enlaçant de nouveau nos doigts ensemble alors que je ne pouvais retenir un sourire sur mes lèvres.

– Comment savais-tu que nous avions fini maintenant ?

Il posa sans aucune gêne ses lèvres sur ma joue, souriant d'un air triomphant, sans doute très fier d'avoir réussi à produire son effet. Il me montra alors mon ami qui me lança un sourire d'excuses et je compris.

– Ah oui, donc apparemment en plus d'être une sorte de baby-sitter, t'es aussi un espion ? Et depuis quand on est fiancé ?

– Tu aurais préféré que je parle ouvertement de mon fils qui grandit en ce moment même dans ton ventre ?

– Non, complètement pas...

– Je voulais être certain qu'il n'y ait pas d'incompréhension. Prépare-toi pour une semaine sous le feu, c'est un peu comme ça tout le temps...

Comprenant alors le message sous-jacent, je soupirais. Après tout, j'en étais consciente depuis un moment, mais devant le fait accompli, je n'étais pas forcément à l'aise. Cependant nous n'allions pas avoir le choix et j'allais être jeté en pâture par les gens qui s'intéresseront à notre histoire. Je le savais et lui aussi ! Autant donc, se tenir prêt et agir en conséquence. Nous avions déjà discuté de tous ces aspects. Il m'avait donné son avis sur la question et moi le mien. Nous étions donc tombés d'accord tous les deux !

Nous étions conscients que nous ferions l'objet de la curiosité des photographes, que ce soit maintenant ou plus tard. Ils avaient déjà un lourd passif et l'expérience de la guerre qui s'était déroulée à peine deux ans auparavant. Ils étaient donc déjà connus, bien qu'ils ne l'auraient étés si la situation n'avait pas dégénéré lors de leur première année. Je ne m'en souvenais pas vraiment, hormis le fait que nous étions partis vivre quelques semaines dans la famille de mon père en dehors de la ville. Ma mère en avait ruminé sa hargne de toutes ces histoires de héros et de vilains, et éloignée de tout ça, je n'avais jamais compris la réelle mesure de ce qu'il s'était passé.

Quoiqu'il en soit, à présent que tout ceci semblait très lointain et que nous construisions un avenir ensemble, nous avons pris une décision quant à notre relation. Nous ne cacherons pas notre lien, mais je m'abstiendrais de faire des commentaires, refusant tout à chaque fois. Eijiro souhaitait m'apprendre doucement à me montrer plus ferme en cas d'insistance, sans m'attirer des ennuis, précisant qu'il se chargerait lui-même de gérer l'aspect public.

J'étais contente de cela, c'était son rêve, pas le mien ! J'étais cependant prête à vivre en étant surveillée s'il le fallait, consciente que c'était lié à la personne que j'aimais de toute façon.

Nous étions si jeunes pour l'avis public... Il était certain que ça allait jaser, pouvant peut-être même être mal perçu pour la réputation de mon héros. Cependant il m'avait assuré que tout irait bien et qu'il s'en occupait, comme un peu près tout le reste j'avais l'impression. Comme nous allions être parents, nous allions bien sûr former une équipe ! Donc même si je savais que je déléguais tout entre ses mains, je ne me voyais pas faire autrement actuellement. Le plus important restait de protéger notre enfant à venir et notre relation. Le reste m'importait peu, mais je ferais tout ce qu'il faut de mon côté quand j'aurais le pouvoir de le faire...

Nous commencions à marcher naturellement, sans même prévoir où nous rendre bien qu'inconsciemment, je prenais le chemin de la maison. Myano nous abandonna au croisement, nous saluant chaleureusement avant que je ne me rende compte de la situation présente...

– Mais tu n'as pas cours toi ? Comment ça se fait que tu sois en dehors du campus en semaine ?

À bien y voir, il ne portait même pas son uniforme de lycée, juste des vêtements normaux, bien qu'il semblait avoir fait attention à se montrer présentable. Suspicieuse, je l'interrogeais du regard, cherchant des indices à travers sa tenue...

– Hé bien... J'ai été appelé pour une affaire urgente, je serais en déplacement cette semaine... Mais pas loin ! Juste pour une certaine raison, je serais injoignable... Tu devras joindre ma sœur s'il y a un souci ! Mais bon... dans tous les cas, ça ne change rien, je serais là pour samedi !

– C'est dangereux ?

Je serrais mes doigts contre les siens, tâchant de rester aussi détachée que possible.

– Le risque zéro n'existe pas, mais je ferais attention.

– Très bien ! Je compte sur toi !

– En attendant... Je pense qu'il est temps que je me présente à ta mère ! Je veux dire, par la même occasion...

– Quoi ? Mais non ! Tu es fou ?! Elle va t'étriper sur place là...

– Nori, samedi on emménage ensemble, et on va fonder une famille, il faut le lui dire ! On ne peut plus reculer...

– Eiji, ma mère est... Je suis désolée, je l'aime tellement, mais là, on arrive même plus à se parler ni à se regarder ! Y a toujours cette déception dans son regard, comme si je trahissais la mémoire d'oncle Oboro ! Elle est intraitable et mon père te l'a dit, elle ne changera pas d'avis comme ça...

– Oui je sais, c'est pas grave ! Je ne m'attends pas du tout à ce qu'on trouve une solution ce soir ! Je dis juste que je dois l'affronter et lui montrer qu'on est sérieux ! Que tout ça arrivera avec ou sans elle !

Après tout, je partais de la maison d'ici quelques jours à peine, et effectivement, cela ne pouvait pas se faire comme une voleuse ! J'inspirais grandement alors, tentant de taire mon stress alors qu'il semblait presque serein.

– Mais comment fais-tu fais ?! Je meurs de peur là !

Il haussa les épaules, souriant d'un air rassurant, et je ne pouvais voir en cet instant toute l'assurance qui transpirait de lui. À le voir, il n'y avait rien d'effrayant à ce qui allait suivre et il semblait même fier...

J'essayais bien sûr de prendre exemple, bien que je tremblais complètement alors que j'entrais ma clé dans la serrure. Ce n'était pas mieux quand je retirais mes chaussures, déglutissant alors que mes chaussons semblaient vouloir m'échapper, tendant ceux des invités à mon amoureux.

On se lança un dernier regard et d'une voix blanche, j'appelais ma mère.

– Qu'est-ce que tu fais là si tôt ? gronda-t-elle avant de se taire en nous voyant

– Maman... Je dois te le présenter, on doit te parler d'une chose importante !

– Pas de ça chez moi, tu le sais Nori ! Il va falloir que vous sortiez jeune homme !

– Maman ! Écoute-moi maintenant ! Je te présente Eijiro Kirishima, c'est mon petit-ami, nous allons emménager ensemble, que tu le veuilles ou non ! S'il te plait maman, on doit parler c'est vraiment vraiment urgent !

En silence, ma mère passait son regard furibond de lui à moi, semblant presque se laisser tenter, me faisant avoir une lueur d'espoir. J'aimerais tellement que ma mère puisse entendre, et être de mon côté. Je voulais retrouver ma maman avec qui je partageais une relation si belle et qui me manquait tant !

– Ta grand-mère est présente Nori, te rends-tu compte de... ?

– Bonjour, je me permets ! Mais nous n'avons pas l'intention de perturber le mental de Shirakumo-san, au contraire ! Il n'a pas lieu qu'elle sache d'où je viens. À ses yeux, je peux parfaitement être un simple comptable... Mais j'aime profondément votre fille, et nous sommes très sérieux ! On vous demande très sérieusement de considérer notre demande et de discuter avec nous.

Très sérieux, il salua ma mère, se courbant sans se relever alors que ma mère grimaçait fort.

– Maman, je t'en prie, écoute-nous ! Je t'aime tu sais et tu me manques, j'ai vraiment besoin de te parler d'une chose importante qui va changer ma vie, et j'ai besoin de toi... S'il te plait maman, pouvons-nous avoir une conversation ?

À mon tour, je me courbais, suppliant fort mentalement pour qu'elle puisse enfin entendre. J'avais l'impression que le temps se faisait horriblement long alors que nous courbions l'échange face à elle et alors que j'entendais des bruits de pas, mon père entra en scène...

– Oh... Bon je vois ! Redressez-vous jeunes gens !

Nous nous redressons, toujours sans savoir quoi faire, et mon père entoura les épaules de ma mère, lui lançant un sourire rassurant. Elle passa une main fatiguée dans ses cheveux blonds, fixant aussi son mari comme s'ils se parlaient à travers les pensées.

– Nous allons nous rendre dans le salon et écouter ce que ces jeunes gens ont à dire, sinon tu vas le regretter longtemps, Kotoko...

Elle soupira, partant vers le salon alors que mon père semblait se rendre vers la chambre de ma grand-mère, sans doute pour s'assurer qu'elle nous laisse discuter tranquillement. J'emmenais donc Eijiro vers l'enfer où se trouvait ma mère, prenant place à côté de lui dans le canapé sur lequel je l'invitais à s'asseoir. Ma mère était là, elle-même assise sur un fauteuil, nous fixant presque tristement.

– Je vous remercie vraiment de nous laisser l'opportunité de nous expliquer ! Je m'appelle Kirishima Eijiro, et je suis désolé que les choses se déroulent de la sorte ! Je ne peux m'éloigner de votre fille, je l'aime énormément et je tiens à construire mon histoire en la liant à la sienne !

Il restait très ferme, la voix ne tressaillant pas d'un pouce alors qu'il fixait ma mère sans se départir de son courage. Il était incroyablement solide, semblant impossible de le faire changer d'avis ! Alors je rougis, heureuse de pouvoir avoir son appui si sûr à mes côtés.

Mince, qu'est-ce que j'aimais cet homme !

Alors, très forte de ses convictions, je me tournais à mon tour vers ma mère, prête à me révéler tout aussi fièrement que lui !

– Maman, je suis consciente de ce que je te demande. Je te demande pardon ! Je ne voulais pas te désobéir... Je suis amoureuse maman, je l'aime fort et... C'est que lui ! Je ne peux pas être heureuse auprès d'une autre personne !

Mon père revint à ce moment-là, prenant place derrière ma mère alors qu'il ne prenait pas la peine de s'asseoir. Il jeta un regard à tout le monde, prenant la température pour trouver le meilleur sentier. Il posa sa main sur l'épaule de sa femme, essayant sans doute de lui céder toute la patience dont lui-même faisait preuve.

Et la pilule allait être compliquée à faire passer !

– Comment ? Tu... Tu es conscient que tu mets sa vie en danger ? Tu vas t'attirer des ennuis, et ça va l'atteindre ! Tu ne pourras pas la protéger de tout ! Si tu l'aimes, tu dois t'éloigner d'elle ou abandonner cette idée folle de devenir ça !

– Maman... Nous avons déjà discuté de ce genre de situation... Nous ne prenons pas les risques à la légère !

– Je compte bien tout faire pour qu'elle soit en sécurité tout au long de sa vie, même si ce ne sont que des mots, je peux vous assurer que je prends sa sécurité très au sérieux !

– Tu ne peux pas assurer tout ça !

– C'est vraie maman... Il ne peut pas ! Mais tu sais, je peux avoir des soucis simplement en traversant la rue ! Et je refuse de laisser passer cette histoire pour de simples possibilités ! On partage quelque chose de fort, je veux le vivre avec lui !

– Tu pourras être amoureuse d'un autre ! Je pensais que je ne m'en remettrais pas de l'abandon de ce connard, pourtant regarde-nous ! Tout cela n'a aucun avenir et vous vous ferez souffrir !

Elle soupira largement, me donnant l'impression d'exagérer. Je pensais bien sûr qu'elle ne prenait pas en compte nos sentiments même si nous les défendions fort. Sure de sa propre expérience, elle pensait bien évidemment tout comprendre... Aussi je soupirais... Pour elle, nous n'étions que des gosses trop jeunes pour voir la vie telle qu'elle était. Sans doute qu'elle avait raison sur bien des points, après tout nous étions jeunes. La vie, nous la découvrions encore sous bien des angles, mais cela ne changeait rien à la sincérité ou la force de nos sentiments !

– Maman ? Je suis désolée, j'entends ton point de vue. Mais il s'agit de mon choix, et ma décision est prise ! Tu peux essayer de l'accepter ? J'ai besoin que tu sois à mes côtés...

– Nori je... Je ne peux pas te laisser faire un tel choix en sachant qu'il est mauvais pour toi !

– Non maman, il est mauvais selon toi ! Mais je sais que ce n'est pas le cas ! Je t'assure ! Fais-moi confiance, Eijiro et moi sommes conscients des choses ! Laisse-nous te prouver que nous pouvons y arriver !

– Et si tu échoues, je viendrais te dire « ah tiens j'avais raison » lors de ta crémation ? Non voyons, aucun parent ne peut accepter cela...

– Maman...

Je soupirais, sincèrement triste de ne pas trouver de dialogue plus ouvert.

– Dans tous les cas, j'ai bien l'intention de partir vivre avec Eijiro...

– Pourquoi si vite hein ?! Tu dois faire tes études ! Ça devrait être ta priorité ! Pas tes amourettes de passage !

– Ma priorité est ma famille !

– Ta famille est ici Nori !

– Non maman ! Tu te trompes... Ma famille est aussi là...

J'attrapais la main d'Eijiro, le cœur battant à tout rompre. Il cognait si fort qu'il en résonnait partout dans tout mon être. Mais les choses ne pouvaient changer, et je devais le lui dire ! Alors en même temps, je posais une main sur mon ventre, indiquant qu'il y avait un peu plus...

– Vous faites partie de ma famille ! Mais « eux » aussi...

– Oh non... Ce n'est pas possible...

Ma main se serra contre la sienne et il me répondit d'une caresse, se voulant rassurant et présent. Il était avec moi, et tout irait bien ! Alors je pouvais tenir le regard choqué de ma mère tandis qu'elle comprenait que j'étais aussi enceinte.

– Je suis désolée de t'apprendre cela de la sorte. C'est une des raisons qui nous pousse à réagir aussi vite. Cet enfant va arriver et on va l'élever ensemble...

– Mais vous ne vous en rendez pas compte...

Affligée, ma mère laissa échapper une larme horrifiée, et mon cœur se fana, hanté par la déception que je lui devinais bien trop fort. Elle ne semblait plus pouvoir réagir, plongeant ses mains sur son visage alors qu'elle fondait en larmes.

Tout autant marqué par cet événement, je ne pouvais retenir les miennes. Je savais qu'elle ne sauterait pas de joie, mais cette réaction était encore plus violente à mon sens. Bien qu'elle ne criait pas, elle me semblait si désespérée, envahie par l'échec que je représentais à ses yeux. Eijiro réagit au quart de tour, attrapant mon visage alors que ses pouces s'attelaient à effacer ma peine.

Ses yeux brillaient d'une lueur carminée totalement incroyable, m'assurant que tout ceci était un mauvais moment à passer et qu'il resterait là. Alors je pus me calmer, posant mon front sur le sien avant de prendre une profonde inspiration.

– Nous sommes désolés que les choses se passe comme ça Shirakumo-san, nous avons conscience de nous être montrés imprudents. Maintenant nous allons assumer. Nous aimerions juste avoir votre soutien !

– Je dois réfléchir...

Sa voix se brouillait d'une multitude de sentiments emmêlés qu'elle tentait de contenir. Et je le savais. Elle restait dans sa position, le visage caché sans ajouter un mot, signant gravement la fin de la conversation, si l'on pouvait réellement appeler cela comme ça...

Mon père se leva au moment où Eijiro prit la décision de partir, peu enclin à savoir quoi faire. Et juste à l'entrée, alors qu'il n'avait pas ouvert la bouche il serra brièvement mon amoureux dans ses bras.

– Merci de te montrer si patient avec ma femme ! Je sais qu'elle ne te laisse pas une forte impression, mais...

– Il s'agit de la mère de Nori ! Je suis prêt à faire ce qu'il faut pour qu'elle nous accepte... Vous pensez que je peux faire quelque chose ?

– Je ne sais pas... Je vais tenter de lui parler de mon côté, mais Kotoko reste Kotoko. Vivez votre vie, je vous soutiens entièrement ! Je tiens à être présent dans la vie de ma fille et de son enfant...

– Merci papa !

Il me serra contre lui, avant de nous laisser un instant d'intimité. Il nous était sincèrement impossible d'en profiter, et il me promit de rentrer vite, m'indiquant qu'il vérifierait son téléphone une fois par jour, mais en cas d'urgence, Rina se tiendrait prête ! Je lui avais souri, tentant de rester confiante, avant de le laisser partir, m'accrochant férocement à cette date fatidique où je le rejoindrais enfin...

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