CHAPITRE ONZE ~Nori

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- Ça va Nori ?

- mH acquiesçai-je

Nous étions à présent de retour dans le parking frais de l'école, seuls et bien heureusement. Je me remettais piteusement de mes émotions et nul doute qu'il devait en faire pareil. Alors on restait à côté de la voiture, dans les bras l'un de l'autre. La nouvelle s'était confirmée, j'étais enceinte. L'infirmière avait même eu le scrupule de nous faire parfaitement visualiser le "moment" où cela s'était sans doute produit. La douche... C'était vrai que l'on s'était laissé porté par le courant, sans se protéger. Sur le moment, cela avait été grisant. On était resté tout penaud alors que la vieille femme avait juste noté les informations sur un dossier tout neuf. Neuf, vide et pourtant terriblement pesant !

- On va... je ne sais même pas où il faut regarder là-dessus !

Le fait que l'académie Yuei, aussi prestigieuse soit-elle, soit équipée d'un échographe ne m'étonnait même pas finalement ! Il était après tout au point de la technologie et les élèves blessés devaient pouvoir y être accueillis dans les meilleures conditions pour éviter au maximum les hospitalisations superflues. Le fait que je ressortais de là avec un dessin noir d'un vague point blanc, ça par contre, je ne m'en remettais pas ! J'en avais encore les jambes collantes du produit lubrifiant qu'elle avait du appliquer sur l'appareil interne pour avoir le meilleur rendu en ce début de grossesse.

- Là regarde, le point blanc, c'est mon fils !

Je le regardais muette. OK, ce midi on était à peine un couple d'ados lambda, maintenant il se voyait papa.

- Tu verras, c'est un garçon ! Je le sens bien ! renchérit-il devant mon silence peu convaincu.

- Beh tient...

Je me resserai plus fort contre lui, profitant de ce moment entres nous. J'en avais cruellement besoin, mais en réalité je me sentais bien plus forte maintenant. Ou pour être plus proche de la vérité, plus face à mes responsabilités. Je ne pourrais pas me dérober...

- Il va falloir y aller ma belle ! On doit parler à tes parents !

- Euh, attend Eiji, on ne va pas leur balancer la bombe comme ça

- Il va bien falloir leur en parler, je ne sais pas si tu es au courant, mais ça va se voir

- Oui je m'en doute bêta, mais déjà, leur faire avaler la pilule pour nous ce serait...

Il poussa un large soupir, absolument pas convaincu tout en se balançant d'un pied sur l'autre. Il n'était pas de ceux à faire des cachoteries.

- On va déjà leur parler là et on voit s'il y a moyen de discuter ou non.

- C'est pas mal, je suppose... Je suis majeur, ma mère ne peut pas me forcer à prendre une décision...

- Attends, c'est pour ça que tu ne veux pas leur dire ? dit-il sans cacher une pointe de colère

- Oui et non,c'est déjà compliqué à la maison ! Ça regarde mes parents, mais ils n'ont pas à prendre cette décision à ma place... Je ne pense pas que ma mère puisse faire quelque chose, mais...

- Si ça ne va pas, tu vas chez mes parents !

- Quoi ? Fis-je surprise.

- Si les choses empirent chez toi, dis-le-moi tout de suite. Fais-moi confiance d'accord ?

Je relevai la tête, captant son regard rubis étincelant d'indignation. Je lui souris alors, hochant doucement la tête ce qui sembla l'apaiser. Il m'embrassa alors, comme pour évacuer la frustration qu'il ressentait. Et c'est sans rien ajouter de plus que nous reprenions finalement le chemin du musée.

Bien que rien ne changeait, le retour se fit selon moi bien plus rapidement que l'allée ! Pourtant j'avais bien vu l'heure et je savais que ce n'était qu'une perception purement personnelle... Lorsqu'il gara la voiture au même emplacement qu'avant, je paniquais à l'idée de voir la voiture de mes parents déjà présente mais ce n'était pas le cas. Un très court moment de répit.

- Tranquille Nori, ça va bien se passer ! tenta-t-il

- Si c'est ma mère... Oh pardon Eiji, c'est un volcan en éruption ! Je te demande pardon ! Elle n'écoute rien et plus têtu que ça tu meurs !

- On ne peut quand même pas y couper ! Assura-t-il

Je relevai vers lui mon visage incrédule. Comment pouvait-il rester si calme et poser alors que je voyais la situation devenir totalement ingérable ? Cependant, il ne semblait pas calme ni posé, juste concentré.

- Tu stress ? Demandai-je perplexe.

- Difficile de faire autrement ! Fit-il surprit.

Je cherchais mes mots pour l'encourager bien que j'en aurais mangé par paquet de trois moi-même, mais le crissement de pneu d'une voiture qui se garait juste a cotés me stoppa net dans ma réflexion. Je regardai à coter ne pouvant que voir le visage neutre de mon père.

- Eiji, c'est mon père là...

- Tu me laisses lui parler ?

- Euh... oui ?

- Merci !

Il sortit alors, prenant soin de verrouiller la voiture et se dirigeait directement vers mon père qui le regardait à présent. Je me sentais lâche de rester ici alors qu'il me l'avait lui-même demandé. Je les regardais alors s'affronter du regard alors qu'Eijiro se courba respectueusement face à mon père, se présentant manifestement. Il tenta même de lui tendre une main que mon père empoigna étonnamment avec un semi-sourire. À présent aux portes d'une crise de curiosité, je tentais d'entendre ce qu'il disait. Mais rien ! Alors je me pliai au jeu, les regardant à travers la fenêtre. Ils semblaient calmes et sereins et au vu de l'ambiance lugubre qui régnait chez moi en ce moment, c'était d'un paradoxe sans nom. Cela semblait si futile...

Dix minutes plus tard, Eijiro ouvrit ma portière se faisant galant alors qu'il m'avait littéralement enfermé dedans. Je m'extirpai donc du véhicule, toisant leurs deux visages pour trouver des réponses à mes questions.

- On va aller boire un verre en face histoire de discuter, ça te va Nori ? me demanda Eijiro, tout sourire

- Euh. Oui, mais mamans...

- Je m'en occupe, je vous invite les jeunes ! Acquiesça mon père.

Je me laissai donc emporté dans ce tourbillon totalement surréaliste. À présent assis sur la terrasse du café, je pris place aux côtés d'Eijiro, toujours sur mes gardes devant le calme plus qu'étonnant de mon père. Il commanda, posant doucement son téléphone sur la petite table devant lui.

- Alors donc, reprenons. Enchanté Kirishima-kun, je suis Renzo Hattori, le père de la demoiselle en détresse

- Enchanté ! Lui sourit une nouvelle fois mon petit-ami alors que les consommations se posaient devant nous.

- Donc, nous sommes dans une situation délicate, je ne vais pas passer par quatre chemins ! Sa mère n'est pas prête de changer d'avis à ce sujet. Tu peux venir camper devant la maison pendant des mois, ça n'y fera rien ! Cette femme a mangé le mot "tétu" pour en refaire un à sa hauteur. Sans parler du cas de ma belle-mère. Nori tu en as sans doute parlé, mais ma belle-mère est malade, je ne pense pas que ce soit bon pour elle de parler de ça. Pour elle, ce n'est pas le fait d'accepter votre relation, mais d'accepter ce qu'elle n'a jamais pu faire.

Mon père prit le temps de porter son verre jusqu'à ses lèvres pour en boire une longue gorgée, nous scrutant tous les deux.

- Je sais papa, mais...

- Je t'arrête tout de suite Nori, je sais. Vous êtes amoureux, je l'entends. Je dis juste qu'il y a des choses que ta mère et ta grand-mère ne sont pas prêtes à faire. Et j'ai bien l'intention de les épauler comme je l'ai toujours fait ! C'est mon rôle auprès de ta mère. Cependant, je n'ai jamais dit que j'irais contre le bonheur de ma fille ! Mon rôle à moi et de rester et soutenir ta mère, même quand elle à tort. Ce n'est pas ton rôle à toi Nori ! Ta vie ne doit pas être dictée par la volonté de ta mère ou de la mienne. Je compte bien tout autant te soutenir toi, qu'importe ce qu'en dira ta mère !

Je le regardai éberlué, les pieds battant l'air quand bien même j'étais grande et qu'ils touchaient le sol. Mon père me fixait, un sourire presque triste plaqué sur les lèvres.

- Quand j'ai rencontré ta mère, je suis très vite tombé amoureux d'elle. Mais tu le sais, depuis toutes ces années, tu es ma petite fille ! Je déplacerais des montagnes pour le bonheur de ma petite bulle. Fais ta vie Nori, je ne peux pas te promettre de convaincre ta mère, mais j'essaierais. Laisse-moi le temps, on finira bien par trouver un terrain d'entente ! Pardonne-lui, elle a des démons contre lesquelles elle ne peut se battre. Mais ça ira ! En attendant, termine le lycée, déménage et construis ton propre bonheur. Eijiro kun me semble apte à prendre soin d'une gaffeuse comme toi.

- Ah beh super...

Eijiro, silencieux jusqu'ici, ne put retenir son rire. L'ambiance pesante qui s'était installée autour de nous s'évapora avec l'éclat de son rire et nous finissons tous les trois par nous laisser à sourire. Je n'étais évidement pas totalement rassuré par la suite, mais les mots de mon père avaient fait mouche. J'avais bien l'intention de suivre son conseil...

- Bien ! Donc maintenant que tout ceci est dit... Dis-moi en plus sur toi qui ose m'enlever ma précieuse et unique fille !

Mon petit-ami et mon père discutèrent alors presque joyeusement, le premier répondant patiemment a l'interrogatoire pourtant chargé du deuxième. Mon paternel avait tellement de choses à demander que moi même je finissais par en apprendre plus sur lui et sa famille.

- Tu tiens donc de l'Alter de ta mère !

- Ouaip ! Le sien consiste à durcir une partie de son corps seulement si elle ferme les yeux. C'est un peu plus contraignant !

- Ah oui, j'imagine ! Et ton père alors ?

- Lui il manipule des phéromones. Comment dire, il.. Séduit, je suppose...

Je restai coi. J'avais rencontré sa famille et j'étais bien forcée d'avouer que je n'aurais pas forcément imaginé cela. Son père m'avait laissé un tel gout de pure normalité, un homme presque grisonnant, frôlant l'archétype du presque cinquantenaire japonais ! Tandis que sa mère était une véritable muse !

- Et Rina-sama ?

- Elle a pris de mon père !

- Oui ça, je le conçois !

L'image si graveleuse de sa soeur ne pouvait que marquer les esprits ! C'était presque superflu comme Alter pour une femme comme elle, elle n'en avait nul besoin...

- Donc tu as déjà rencontré toute sa famille ! intervint soudainement mon père, en nous scrutant.

- Oui ! Petit à petit ! J'ai d'abord rencontré sa soeur, puis elle m'a tendu un piège pour rencontrer sa mère ! Et c'est totalement par hasard que j'ai rencontré son père...

- Ils adorent Nori ! Elle a réussi à charmer tout le monde à la maison ! Ils n'arrêtent pas de me parler d'elle !

- Je ne suis pas étonnée ! Et du coup... Ça fait combien de temps de que ça dure vous deux ?

- Alors... Ça va bientôt faire deux ans. réfléchit le futur héros

- Tant que ça... Tu ne m'en as jamais parlé Nori.

- Je sais. Pardon je n'ai... pas su trouvé le courage.

- Je suis triste que tu n'aies pas réussi à venir m'en parler. Mais je comprends.

- On a mis le temps avant d'être sure de nous aussi. Intervint Eijiro en terminant son thè froid.

- Comment ça ?

- Je sais que Nori a longtemps été bloqué et j'étais pareil. Pour des raisons différentes !

- Eiji est populaire ! Il a des fans !

- Comment tu dis ça ! C'est plutôt qu'on nous montre bien les dangers de la médiatisation. Donc on doit mettre des barrières. J'ai mis du temps à les baisser.

- Et moi j'ai mis le temps à accepter le côté héros. Je ne savais même pas son nom de code ! Je ne l'ai su qu'il y a un an, lors du tournoi de Yuei. Je crois que c'est là qu'on a commencé à construire quelque chose de plus solide.

- Possible. En tout cas après ça, c'était plus fort entre nous !

Cela faisait bizarre de faire une rétrospection de notre relation face à mon père, mais ce dernier semblait boire nos paroles, mesurant chacune des implications. À son tour, il termina son thé et acquiesça doucement face à sa propre conclusion.

- Je suis content d'entendre tout ça. Je suis heureux de t'avoir enfin rencontré Eijiro kun !

- C'était aussi un grand plaisir ! Je suis content que Nori puisse aussi avoir quelqu'un de sa famille avec elle. C'est important.

- Je suis désolé pour ma femme. Elle finira par accepter. Soyez patient ! Peut-être quand vous vous marierez ou quand vous aurez des enfants qui sait !

Un long silence s'installa et Eijiro me lança un regard inquisiteur. Je lui écrasais le pied pour le maintenir au silence, mais son sourcil levé m'indiqua que c'était peine perdue. Oh beh mince alors, la voilà donc...

- En parlant de ça, je viens d'emmener Nori chez un médecin. Elle est enceinte.

Clair, Net, précis sans détour aucun ! Eijiro lâchait une telle bombe sans sourciller ! Les yeux vrillant ceux de mon père qui semblait avoir du mal à comprendre cette information.

- Nan, mais ! Le tact Eiji ! Papa ? osai-je doucement

- Attends, laisse-moi deux minutes. Je digère déjà l'info. Ma petite fille n'est plus une petite fille.

Mon pauvre paternel passa soudainement une main lasse sur son visage. Il ferma les yeux, fis une horrible grimace avant de les rouvrir et de les poser sur nous deux. J'avais un peu de mal à comprendre sa réaction, le voyant bloqué sur la perte de ma virginité alors que globalement ce n'était que peu de chose comparée a l'annonce de ma grossesse.

- Non pas moyen, je ne me ferais pas à l'idée !

Je n'en disais rien, les lèvres pincées. Je jetais un coup d'oeil vers mon petit-ami qui souriait d'un air presque désolé.

- Bon, c'est tout après ça ? Il y a plus d'annonces ?

- Non, c'est déjà pas mal.

- Ah ça tu peux le dire ! Donc... mon petit bébé va avoir un petit bébé...

- c'est ça... fis-je le rouge aux joues

Sa formulation rendait les choses plus concrètes, mon père allait être grand-père !

- Putain de merde ! J'aurais dû prendre un whisky...

Mon père n'était pas de ceux à se lâcher à ce point, mais j'imagine que l'on pouvait aisément comprendre ce petit écart. Il poussa alors un large soupir tout en nous regardant tour à tour. Mais ses yeux accusateurs se fixèrent sur Eijiro et il prit le temps de choisir ses mots.

- Tu vas faire ce qu'il faut ?

- Bien sûr ! Assura-t-il fermement.

Sa voix ne tremblait pas, elle raisonnait au contraire de par sa force, se percutant en écho comme pour signifier qu'il ne s'inclinerait devant personne. C'était la voix d'un homme qui ne se débinerait pas, fier et solide. Tout ce qu'il était au final.

- Je ne vais pas passer par la case de la traditionnelle menace du papa qui protège son bébé, mais... Je vais plutôt te faire une demande d'homme à homme. Prends soin d'elle. On parle de ma fille et elle mérite le meilleur. Sois-le.

Eijiro l'acquiesça, le visage ferme et inébranlable a la manière virile dont il voyait les choses, c'était une mission qu'ils semblaient se transmettre. Moi j'étais juste un cadeau pas si simple que ça.

- Et c'est tout ? Demandai-je surprise.

- Quoi ? Tu préfères que je vous fasse la morale ? Vous vous protégez au moins... Non ! Ne répondez pas. Je ne peux que vous suivre dans vos choix et être là en cas de besoin ! Tu pourras toujours compter sur moi Nori, n'hésites jamais à venir me parler. Je suis ton père jeune fille et je pense mériter que tu me fasses confiance.

Une lourde vague d'émotion m'envahit soudainement et je prenais conscience qu'effectivement, cet homme ne m'avait jamais déçue ou laissée tomber. C'était à moi d'arrêter de me cacher derrière mes mains d'enfant.

Les yeux envahis de larmes, j'attrapais par réflexe leurs mains. À gauche, la chaleureuse et calleuse d'Eijiro, à droite la plus douce, mais non moins ferme de mon père. J'avais besoin d'un côté du soutien de mon homme, de l'autre de faire amende honorable.

- Merci, papa, merci pour tout. Je t'aime. Je vous aime tous les deux terriblement fort !

Les deux hommes ne répondirent rien, serrant juste ma main. 




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HONTE SUR MOI~

En regardant ou j'en étais, je me suis rendue compte que j'avais carrément zappée un chapitre complet ! Et personne n'a rien vu TxT En plus il est "capital" pour la suite ><

J'ai donc du tout reprisé... Car oui, vous n'avez pas le chapitre Neuf !! 

Désolée, vraiment ! Je me suis pas mal emmêlés les pinceaux la... BREF, donc le chapitre neuf est "nouveau"

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