CHAPITRE DIX-HUIT ~Nori~

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C'était une journée des plus chargées ! Et quand le réveille sonna ce matin là, je ne pouvais que grogner, épuisée en réalité...

Une semaine ! Voilà une très longue semaine de plus passée à retrouver un peu pied avec ce drôle de nouveau quotidien auquel je faisais face !

Tout d'abord, je vivais seule ! Je n'avais effectivement pas remis un pied chez mes parents, mais j'avais réussi à joindre mon père pour lui demander de m'apporter des vêtements. N'ayant plus de portable fonctionnel, j'utilisais actuellement celui d'Eijiro, lui n'en ayant plus d'utilité pour l'instant. Je connaissais fort heureusement son code, et j'avais donc de nouveau un moyen de communication... Rina avait même longuement ri, suggérant de fouiller toutes les applications ou l'historique, histoire de voir ce qu'il gardait secret. Mais autant ma belle-sœur souhaitait bien évidemment avoir des dossiers supplémentaires sur son petit frère, autant j'étais gardienne de ses secrets !

Mon père ayant étonnamment échangé avec mon petit-ami sans que je ne le sache, j'avais eu de la chance d'obtenir facilement son numéro. Je n'avais cependant pas lu ce qu'ils avaient dit, mes yeux traînant uniquement sur le dernier SMS de mon père qui disait ouvertement « Tu as intérêt à faire tes preuves avec ma fille » qui me donnait suffisamment d'indices pour la teneur. Mais je n'étais pas remontée, accordant à ces deux hommes de l'intimité.

Connaissant mon paternel, il devait s'assurer personnellement qu'Eijiro agissait pour nous, tout simplement. Et quand je l'ai revu, le soir même du jour où j'ai définitivement tourné le dos à ma mère, mon père m'a appris qu'il connaissait déjà l'adresse...

Il était alors venu me récupérer à l'hôpital pour me ramener, m'aidant à tout porter. Il avait même mangé en ma compagnie, sans doute pour s'assurer que je mangerais bel et bien, et puis était reparti, m'embrassant bien vite. Nous n'avions pas beaucoup parlé, mais il m'avait demandé de le tenir au courant de l'évolution pour ma semaine d'examen à venir. Je n'avais pas parlé de Maman, mais quand je l'ai revu trois jours plus tard alors qu'il venait rendre visite à mon amoureux, il m'avait avoué qu'il ne dormait même plus avec elle, mais dans mon lit. Ou mon ancien lit à dire vrai...

J'avais tenté de parler, le soutenant du haut de mes dix-huit ans si fragiles, de voir ce qu'il pouvait faire pour son mariage et il m'avait souri, me rassurant. Il aimait ma mère, c'était un fait ! Mais il cherchait comment faire pour accepter son comportement présent, assurant qu'il ne laissait pas tomber cependant. Je pouvais le comprendre, en réalité si j'essayais d'inverser les rôles, maintenant que je me sentais 100% maman, je ne pourrais sans doute jamais pardonner à Eijiro un comportement similaire !

Donc je l'avais étreint de tout mon cœur, lui disant à quel point je l'aimais tout en le remerciant pour son soutien qui m'était presque vital, et il m'avait souri aussi, me disant qu'il était sincèrement fier de moi.

J'étais heureuse de l'avoir réellement à mes côtés, lui qui n'avait pas hésité à venir plusieurs fois au chevet de mon héros endormi, et qui s'assurait de m'aider pour me rendre plus facilement au lycée pour passer mes examens. Ensuite, j'avais eu l'occasion de le présenter à ma belle famille et mon pauvre père s'était vu s'excuser fortement au nom de ma mère. Heureusement, les Kirishima étaient des gens bien, et ils lui avaient assuré qu'ils étaient ravis de savoir que nous pouvions aussi compter sur lui, rassurés de nous savoir entourés malgré tout !

Alors malgré tout, ce n'était pas si terrible !

J'avais passé mon week-end auprès d'Eijiro, profondément endormi, lui parlant, répétant mes leçons à voix haute ou chantonnant dans mon coin. Je lisais calmement, ou découvrais les jeux que mon petit ami avait enregistrés sur son téléphone. Plusieurs fois même, je m'étais retrouvé invité par un certain « King of Bomber Kill » qui m'avait d'abord houspillé d'un « putain c'est qui ? » suivi d'un « la naine ? ». Alors on avait commencé à jouer ensemble à ce jeu d'arène que je ne connaissais pas, mais qui, finalement, me trouvait de l'intérêt ! Même si je dépensais tous les trophées de mon amoureux...

Dès le lundi, c'est stressée que j'affrontai ce premier jour, trouvant m'en être pas si mal sorti. Puis j'avais enchaîné, engrainé dans mon petit quotidien, poussé chaque jour par les nouvelles des médecins qui ne cessaient de se voir rassurés. Selon eux, ils pourraient très prochainement le réveiller, et je n'avais qu'une hâte, le retrouver pleinement !

Mais je restais concentrée, passant le mardi et le mercredi sans relever la tête de mes cours, ou prêter attention aux messes basses qui avaient systématiquement lieu dès que je me baladais dans l'école. Même Hanae se faisait plus discrète, bien que j'avais tout de même dû la remettre à sa place une bonne fois. Le lundi, à la fin de la session, elle avait claironné que je n'avais pas à passer ces examens puisque je me destinais à pondre et préparer les repas d'un héros... Comme une bonne petite épouse parasite qui vivrait aux crochets de son mari !

Ce n'était pas très loin de la vérité, nous allions réellement vivre des ressources d'Eiji pendant un certain temps ! Mais j'étais surtout embêtée par le fait qu'elle puisse penser que tout ceci était le fruit d'un plan machiavélique... Même si tout au fond de moi je savais parfaitement ce qu'il en était de mon histoire, je n'avais clairement pas envie que cette peste atteste de ce qu'elle souhaite autour d'elle !

Je lui avais alors lourdement rappelé qu'elle avait passé la moitié de l'année à faire croire à tout le monde qu'elle voyait mon petit-ami, lui demandant alors ce qu'elle comptait inventer maintenant qu'il avait lui-même dit qu'il n'en était rien. Les autres s'étaient effectivement tournés vers elle, avec une moue amusée, et elle avait complètement perdu de sa superbe...

Mais par la suite, je ne m'étais plus préoccupé de cette fille. Je complétai mes fiches d'examen et retrouvai l'homme que j'aimais dans sa chambre d'hôpital pour relire inlassablement mes cours à son chevet, tel était mon nouveau quotidien. Acceptant aussi qu'Elizabeth, l'infirmière avec qui j'avais sympathisé, suive ma tension qui ne descendait pas.

J'avais passé quelques examens, nous apprenant que tout allait bien, mais qu'il restait impératif de surveiller ma tension. Évidemment, la situation n'avait rien pour me vider la tête, chose que tous comprenaient, alors je retrouvais parmi les membres du personnel, de véritables anges sur la pâte ! Eli la première, m'apportant bien souvent des restes de ses repas pour que je n'aie pas à cuisiner en plus du reste. Elle m'avait aussi raccompagnée chez moi, me permettant de rester malgré les heures de visite terminées, pour l'attendre à la fin de son service.

Et c'est ainsi que cette très longue semaine arriva à son terme !

Le vendredi matin, j'étais presque guillerette d'ailleurs ! D'abord parce qu'il s'agissait de la dernière journée d'examen et que, dans tous les cas, les dés étaient jetés et que j'avais tout donné ! Ensuite, mes collègues du musée étaient venus la veille me rendre visite.

Ils n'étaient pas autorisés à entrer dans le service, mais qu'à cela ne tienne, nous étions descendus prendre un café dans la cafétéria de l'hôpital. Je ne m'étais pas rendu compte qu'ils m'avaient manqué, mais que surtout, ils m'accordaient réellement du crédit. Je n'étais pas que la petite étudiante qui vient quelques samedis, mais bien un membre importante. Même aux yeux de Sakagemi qui avait largement grogné que c'était plutôt tristounet sans moi ! C'était sincèrement important de m'en rendre compte, aussi je me sentais terriblement à ma place parmi eux, et j'avais hâte de pouvoir retourner travailler !

Ils s'étaient inquiétés de tout, de ma grossesse jusqu'à l'état d'Eijiro, ou de ma relation familiale bancale et même de mes examens... Tsubaki m'apprit qu'elle avait récupéré des affaires de petite enfance de sa nièce, et qu'elle me les apporterait quand la situation serait plus calme.

Eux aussi, étaient mes amis !

Alors quand, en arrivant dans le service ce vendredi matin, on m'annonça qu'il était temps de réveiller Eijiro, je ne pouvais que me sentir mieux !

À présent que son Alter s'était lentement résorbé, laissant ses organes reprendre naturellement leurs fonctions sans que cela ne perturbe le reste, ils pouvaient enfin l'envisager. Cela allait prendre du temps, mais c'était en cours ! Il devrait se réveiller dès le début de soirée, bien qu'il serait encore bien trop vaseux pour être réactif... Mais d'ici la matinée, il serait bien plus éveillé ! Il pourra alors être transféré dans un autre service ou je pourrais rester la nuit...

Folle de joie, bien que triste de quitter le personnel que j'adorais ici, j'étais partie affronter ce dernier jour de souffrance avec le sourire, et était revenue avec les bras chargée de muffins et un tableau à craie que j'avais personnalisé de mes petites mains !

J'étais assez douée en travaux manuels et il m'arrivait souvent de personnaliser des figurines de telle espèce de dinosaure. J'en avais d'ailleurs pas mal dans ma chambre, et chacun portait un prénom bien spécifique, et était classé par ordre d'arrivée ! Alors j'avais acheté un petit tableau très simple, choisissant la craie pour le côté rétro, et l'avait customisé ! Deux auréoles et une paire d'ailes en papiers mâchés, et un petit message en pâte à sel, c'était joliment simple et parfait !

Ce n'était sans doute rien, et j'étais rouge de honte en arrivant, mais je tenais terriblement à les remercier et voulais qu'ils gardent une petite trace de nous...

Et Liz avait réellement fondu en larmes tandis que le médecin s'était jeté sur les muffins. Je ne savais pas ce qu'ils avaient fait de mon petit présent, mais dans tous les cas, il m'était impossible de penser à autre chose à présent que son réveil était imminent !

Avec toute sa famille, nous étions donc réunis autour de son lit, tentant de nous montrer patients alors qu'on ne pouvait le lâcher du regard, attendant qu'il ouvre les yeux...

- Il pieute depuis deux semaines ou presque, et il n'est pas foutu de se réveiller à l'heure !

- Rina ! Laisse ton frère tranquille !

- Façon il entend pas ! Hein que t'entends rien petit crétin ?

Je souris doucement, presque rassurée par le comportement presque futile de ma belle sœur. Je comprenais qu'elle était inquiète et avait hâte de retrouver son petit frère en forme. Alors il fallait sans doute qu'elle trouve un moyen de le taquiner, après tout sur un malentendu, il y répondrait. Mais qu'importe la teneur de ses mots, son teint habituellement parfait, semblait blême, trahissant un manque de sommeil...

Je lui souris alors alors que nos yeux se croisaient, et nous finissons par éclater de rire. C'était un rire clairement stressé, chargé d'une angoisse infinie ! Eiji était proche de sa famille, tout comme je l'avais été de la mienne si les choses avaient étés autrement. Alors oui, ils étaient tous les trois avec moi, tout aussi inquiet et attentif de le voir ouvrir les yeux.

Mais les heures ont défilé et cet imbécile dormait toujours ! Le médecin est venu gentiment nous mettre dehors, semblant terriblement désolé de devoir faire ça alors qu'on avait fini par se faire aimer de tout le service. Mais il avait tenté d'adopter un dialogue positif, incitant tout le monde au repos alors qu'il promettait de les prévenir s'il se réveillait suffisamment pour parler !

Ma belle famille embrassa alors mon amoureux avant de me laisser un moment d'intimité avec lui, m'encourageant à tenir le coup encore un peu. J'étais sincèrement déçue, c'était certain, mais je m'accrochais fort aux yeux de cette maman qui tentait de me soutenir moi aussi. Il fallait que je me montre aussi forte qu'eux !

- Bon, je t'assure que si demain tu n'as pas ouvert un œil, je t'arrache une chose à laquelle tu tiens particulièrement ! ... Mais profites-en pour bien te réveiller, on a besoin de toi Eiji !

Je soupirais une fois de plus, fixant son visage endormi qui ne me répondait pas ! Nous n'étions pas dans un film, il n'allait pas subitement ouvrir les yeux juste là... Pourtant je le fixai, pleine d'espoir, avant de finalement me raviser. C'était complètement stupide !

- Crétin !

Je me penchai sur lui, embrassant sa joue creuse, soufflant doucement des mots d'amour que seul lui avait le droit d'entendre, et serra une dernière fois sa main.

- À demain !

Tentant de me montrer pleine d'entrain, je ravalais mes larmes, sortant rejoindre tous ceux qui m'attendaient. Aoi me tira contre elle, m'embarquant dans sa marche, me dorlotant doucement. Puis nous montions dans la voiture tandis qu'ils faisaient un détour pour me ramener chez moi.

J'avais de la chance de les avoir et j'en étais consciente. Même là, entouré de ces gens que je n'avais pas encore la chance de mieux connaître, j'étais à ma place ! Mon beau-père me souriait d'un air paisible à chaque fois que nous nous croisions du regard, sa femme me câlinant comme si j'étais son enfant. Et ma belle-sœur lisait en moi comme dans un livre ouvert. Elle ne disait jamais rien, pas un mot, pourtant elle semblait tourner toutes les pages de mon esprit en acceptant chacune des lignes.

- Ça va aller seul ma chérie ? Tu peux venir à la maison, tu sais !

- Non ça va aller ! Je reste avec elle maman !

- Ah merci Rina, je me sentirais mieux de vous savoir ensemble !

Je n'avais même pas eu le temps d'ouvrir la bouche ! Ma pulpeuse belle-sœur me souriait, attrapant ma main comme pour me dissuader de la contredire.

- Je... merci beaucoup à vous tous !

- C'est totalement normal ma chérie, n'hésite pas à demander. On sera toujours là pour toi ! Essayez de vous détendre les filles ! On vous aime ! Prévenez-nous si vous avez des nouvelles !

Rougissante de plaisir, et les hormones en folie, je descendais de la voiture, sortant mon jeu de clé, Rina sur les talons. À dire vrai, je savais que j'aurais sans doute passé le temps à me tourmenter si j'avais été seule, et la présence de Rina était donc une bénédiction. Mais j'étais certaine qu'elle s'en doutait...

- Je ne suis encore jamais vu !

- Ah bon ?

- Nope, j'étais absente quand ils ont tout bougé avec les parents. Déménager, très peu pour moi, alors j'ai fui chez un... ami !

Le terme "ami" était on ne peut plus clair, et j'éludais les questions auquel elle répondrait bien trop honnêtement. Mais je lui montrais donc notre chez nous, et elle siffla, semblant impressionné de ce que pouvait s'offrir son « agacant » frangin.

- Ça paie si bien un héros ? Je n'aurais pas cru !

- Hé bien Eijiro travail dans la meilleure agence du pays, et de ce que j'ai compris, il est assez populaire. En tout cas nous devrions pouvoir vivre sur son salaire pendant que j'étudie. Ce n'est pas rien !

- Tu vas y arriver tu penses ? Allier la maternité et les études ?

- Mmmh... On en a parlé avec Eijiro, le bébé devrait arriver fin septembre, donc on s'est dit que j'allais attendre un an avant. En avril prochain, il aura six mois, on espère avoir pris le pli d'ici là. Eijiro n'aime pas trop l'idée que je suive des cours durant ma grossesse, tu sais ce que les gens diront facilement... Puis en attendant, je peux poursuivre mon petit boulot au musée et il y a une crèche affiliée à l'agence d'Eiji !

- Il a prévu tout ça ?

- Il a prévu tout ça...

- Il a bien grandi le petit peureux ! Tu savais que petit, il pleurnichait pour tout et rien ! Une griffounette, et c'était une apocalypse de larmes ! Maman l'a trop couvert, il a mis un temps fou à sortir de sa coquille ! J'étais étonnée qu'il essaie vraiment d'entrer à Yuei, encore plus quand il a été retenu... Je suppose que je ne l'ai pas vu grandir...

- Tu le vois encore comme ton tout petit frère ?

- Il l'est encore non ?

- Sauf qu'il n'a pas besoin de nous pour le protéger ! Soulignai-je

- Ah tu parles ! Regarde dans quel état il est sans nous !

La belle ria doucement, m'attirant doucement dans son giron. Nous étions assises dans le grand canapé, et doucement elle se mit à passer ses doigts dans mes cheveux, apaisante au possible.

- J'ai hâte de voir sa tête d'abrutie demain ! En attendant, ça passera plus vite si on dort...

Elle avait raison, c'était évident. Autant qu'il était simple de s'endormir ainsi dorlotée... 

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