CHAPITRE CINQ ~ Nori ~

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Sous la pression des regards légèrement réprobateurs des gens dans le métro, nous ne nous sommes pas vraiment priés pour descendre et marcher. Après tout, ce n'était pas si loin que ça et ça nous rafraichiraient les idées ! Eijiro portait mon sac sur son dos via son bras valide pendant que je tentais d'examiner le carton avec les desserts que ma mère avait acheté ce matin.

- C'est définitivement de la bouillie ! J'aperçois une fraise... En tout cas c'est rouge ! commentai-je dubitative.

- On mangera donc de la bouillie avec un truc rouge en forme de fraise

- Heureusement ta mère n'est pas là ! Superbe rencontre en perspective dis-donc !

- Ma soeur est là, ce sera notre chaperon !

- Vraiment ? lui demandai-je plus que dubitative

Il éclata de rire, ravi de ma répartie.

- Bon sans doute pas jusque là ! De toute façon tu verras elle est sympa.

- Eijiro-kun, tu trouves tout le monde sympa !

- Mais peut-être que tout le monde l'est au fond !

Je ne répondis pas, je savais qu'on était arrivé et... je stressais ! La porte d'entrée était là, juste devant moi et même si en vrai la maison qu'il habitait n'était pas forcément grande, en cet instant c'était immense pour moi !

- Allez aller ! Ça va aller ! se dit-il, un large sourire moqueur plaqué sur les lèvres.

- Je voudrais bien t'y voir toi ! Moi, avec mes gâteaux qui se sont battus en duel...

- Elle n'aime pas la fraise ! tenta-t-il en ouvrant la porte, attendant que je me décide à le suivre

Je soupirais pour aspirer tout le courage qu'il pourrait étrangement se trouvait dans l'air ambiant et j'entrais a sa suite. À l'entrée je remarquais qu'il m'avait préparé des chaussons bleus en forme de nuage. Surprise je levais les yeux sur lui et il me lança un large sourire tout fier.

- Comme chez toi ! dit-il, visiblement content de son effet

- Je vais les appeler Kiri et Shira ! Merci, je les adore ! dis-je, les étoiles dans les yeux.

Sans les chausser, je les attrapais et les serrais contre moi, secouant encore les malheureuses pâtisseries qui ne pouvait définitivement plus s"'appelait comme tel. Je m'approchai prés de lui et posa un baiser innocent sur sa joue et c'est a cet instant qu'on entendit un cri qui résonna dans le long couloir de l'entrée.

- HEY ATTENTION ! CINQ POINTS DE MOINS POUR GRIFFONDOR !

Une jeune femme incroyablement belle et ... presque nue s'avança sans l'ombre d'un gène dans le couloir. À n'en pas douter, ces deux-là étaient frère et soeur ! Mise à part la couleur rouge des mèches teintes de mon petit-ami, sa soeur avait une très longue chevelure qui lui balayait les fesses. Ils étaient d'un noir intense et qui encadrait son visage aux traits clairement envoutant. Elle était juste sexy ! Et vraiment presque nue...

- Wouah ! Ça, c'est couverture de magasine direct ! commentai-je sans réfléchir en la fixant de haut en bas. Pardon c'est juste que...

Je laissai ma phrase mourir doucement et soupirais devant ma propre bêtise. Je n'en ratais jamais une !

- Ah je l'aime déjà ! sourit la femme en me gratifiant d'un clin d'oeil

- Nee-san... Je te présente Nori ! Nori, voici, ma soeur ; Rina

- Enchantée ! fis-je en me courbant

Mais je n'eus aucune réponse, à la place, Rina s'approcha de moi et... m'attira dans ses bras, encadrant mon visage avec ses longs doigts fins.

- Maintenant tu as une chance, je peux t'aider à fuir cet abruti ! Si jamais il détient des informations compromettantes sur toi pour te forcer a le supporter... sache que je détiens TOUTES les infos gênantes de ce gars ! Je sais tout ! Et sa chambre est juste à côté de la mienne, et... j'entendais tellement de choses !

- Et c'est parti ! soupira Eijiro sans intervenir

- Une aide providentielle ! J'en ai tant besoin... Il n'a pas hésitait à intenter à la vie de mes gâteaux... Ils n'ont pas survécu !

Je lui tendis le sac avec mes desserts qui ne ressemblait absolument plus à quelque chose de mangeable et elle entra dans mon jeu.

- Quelle horreur ! dit-elle en regardant le carnage à l'intérieur, les fraises se sont mélangées au chocolat ! ... Un tel monstre... Juste exister... Le monde court a sa perte !

- Mais je suis prête à lui pardonner ! Mais... en compensation, je ne dirais pas non contre des informations...

Rina me traina alors vers le salon, mais Eijiro ne l'entendait pas de cette oreille. Il nous rattrapa et me tira vers lui pour me libérer de l'emprise de sa soeur.

- Ah non, j'ai trop chaud !

Je ne voyais pas trop le rapport, mais il enleva la casquette en soupirant d'aise. À la base je pensais que c'était pour se faire discret, mais en réalité c'était surtout pour cacher les racines de ses cheveux noirs. Ce n'était pas grand-chose et surtout avec ses cheveux tirés en arrière par un élastique, ça ne se voyait pas.

- Alors comme ça tu m'as menti ! Tu n'es donc pas roux ! fis-je, outrée.

Il explosa le rire et sa soeur me jura de retrouver des photos de lui petit pour me montrer. Je ne pris pas la peine de lui préciser que je le connaissais depuis un moment. De plus je n'étais pas contre l'idée de voir ces photos... Mais pour l'instant il m'entrainait avec lui vers sa chambre...

L'étage était comme le bas, un long couloir qui traversait toute la surface. Deux portes d'un côté, trois de l'autre... Il m'emmena devant la toute première et y entra dans cérémonie. Sa chambre.

Un peu intimidée, j'y entrais à mon tour et découvris une petite pièce assez encombrée. Je ne savais pas si en réalité elle était elle était grande, mais Eijiro possédait tellement d'affaire que la pièce ne semblait pouvoir contenir plus de choses alors que tout était parfaitement rangé. Sa chambre était un paradoxe. Directement sur la droite, il y avait son lit calé contre le mur. Collé contre le bois du lit, sa table de nuit elle-même collée a son armoire ou il devait sans doute ranger ses vêtements. Dans le coin, dans un espace très restreint, il avait réussi à caler son bureau. Le reste... c'était plutôt une salle de sport. Collé au bureau, un tapis de course rouge trônait fièrement. Son ordinateur portable était tourné vers lui, prouvait qu'il devait sans nul doute mater des trucs en courant. Il y avait ensuite une petite collection d'altère accroché au mur de gauche, juste à côté d'un... évier.

- Tu as un évier dans ta chambre. commentai-je simplement presque trop platement

- Ouais à la base c'était une salle de bain, mais... en vrai c'est utile !

Il posa mon sac qu'il avait monté sur son lit et retira sa veste comme il le pouvait. Je m'approchai de lui, l'aidant à tirer sur son bras valide pour ne pas trop en demander à celui toujours calé contre lui. Sans attendre ensuite, je profitais de notre solitude pour entourer sa nuque de mes bras pour l'attirer à moi, plongeant directement sur ses lèvres. Il était grand, bien plus que moi et derrière sa carrure, je disparaissais complètement. Je sentis sa main valide passer doucement dans mon dos, juste au-dessus de la décence de mes fesses, et me fondre contre lui, m'inspirant de son odeur.

- C'est pourquoi ça ? Demanda-t-il doucement lorsque nos lèvres se séparèrent.

- C'était la phase un de ta récompense ! lui souriais-je, me languissant de son regard rubis intense

- J'ai hâte de voir la phase deux !

Je lui souris et me détachais doucement de lui, posant mes nouveaux chaussons au sol comme pour leur présenter la chambre. Il ne fit aucun commentaire, après tout il s'était parfaitement attendu à ce qu'au final, je ne les porte pas et se retourna vers son bureau ou il avait déjà préparé le tout. Je l'acquiesçai et il s'installa sur sa chaise pendant que je m'appliquai à lire la notice.

- Merde c'est fou, tu te tartines le crane avec ce poison depuis des années et tes cheveux sont plus beaux que les miens ! fis-je désespéré

Ce mec était si parfait que même ça, il le faisait mieux que moi !

- Le talent Nori, le talent ne cherche pas !

- Toi, tu vas finir avec des taches rouges partout !

- J'ai prévu le coup, c'est un vieux tee-shirt !

- Ah donc on ne croit pas en mon propre talent ?

- Je vais attendre que tu finisses ça avant de répondre ! JOKER !

Je mélangeais la crème, prenant bien soin que la crème soit homogène et enfila les gants. J'attrapai le peigne usé de mon petit-ami et le lui peignis doucement avant d'en appliquer généreusement une couche.

- ATTENTION ! JE VOUS Y PRENDS ! hurla alors Rina en faisant irruption dans la chambre.

Je sursautais violemment, manquant de faire tomber la bouteille et je me tournais vers elle, surprise.

- Ah ce n'est pas drôle... Fit-elle totalement blasé

Elle nous mit en garde, mimant le fait de nous surveiller via ses deux doigts puis repartie aussi vite qu'elle était arrivée.

- Ne fais pas gaffe, elle est folle !

Je ris doucement et m'appliquai de nouveau à ma tache en chantonnant. Lui avait les yeux clos et semblait juste serein. Je compris alors que c'était mes mains qui lui massaient le cuir chevelu qui le détendait. Je me montrais alors plus douce, passant lentement mes doigts sur toutes ses mèches.

- Si c'est la phase deux, ça me convient ! fit-il doucement, la voix légèrement embrumée

Je continuais mon semi-massage du crâne, vérifiant bien que ses cheveux étaient bien imprégnés, faisant durer le moment. Je me tournai vers sa table de nuit pour y voir l'heure, histoire de respecter le temps de pause et je me tournais à nouveau vers lui, dessinant du regard chaque trait de son visage.

- Tu as fait quoi près de l'oeil ? Tu as une cicatrice.

- Ah, si tu les comptes, tu n'as pas finis plaisanta-t-il.

Il n'avait pas tort, il en avait une jolie collection ! Avec un Alter comme le sien, tout portait à croire qu'il en serait presque protégé, mais encore fallait-il pouvoir l'utiliser à temps. Mais la plupart des cicatrices que je voyais semblaient plus récentes, aussi je les avais toutes reléguées à son métier de héros.

- Celle-là elle est...

- Vieille ! Figure-toi que c'est à cause de mon Alter ! Quand il s'est activé la première fois, je me frottais les yeux. J'ai détesté l'utiliser après ça !

- C'est vrai que je ne me souviens pas te voir l'utiliser à l'école

- Ouais j'ai mis un moment. Tu te souviens de moi alors ?

- Bien sûr, j'ai un truc incroyable qui s'appelle "mémoire" !

- Hey ! Je me souviens de toi aussi ! Enfin...

- Vaguement hein ?

- Bah...

Il haussa les épaules et je ris.

- Tu savais que tu étais une célébrité dans ma classe ? Tous ceux avec qui on était en primaire se souviennent de toi et se vantent même ! Pendant le tournoi ils étaient tous à se souvenir de toi et se vantaient qu'ils étaient tes potes. avouai-je en levant les yeux aux ciels

Je ne savais pas trop à quoi m'attendre comme réaction, je parlais sans trop réfléchir. Mais lui se crispa d'un coup et je vis ses sourcils se froncer d'un coup. Je me penchai vers lui, inquiète, me demandant ce qu'il se passait d'un coup.

- Et ils ont dit quoi sur... toi et moi ?

À nouveau je ne comprenais pas trop pourquoi il ne tirait cette tête ni vraiment le sens de sa question.

- Toi et moi ? On n'était même pas amis quand on était petit ! Y a rien à dire !

Il ne put réprimer une mimique frustrée et je compris qu'il se retenait de demander quelque chose. Ce n'était pas dans son genre de ne pas se montrer franc, il était même une des rares personnes à se montrer si spontanée et sincère alors le voir comme ça me mit mal à l'aise.

- Eijiro-kun ... dis-moi ! Demandai-je d'une petite voix.

J'avais arrêté de lui masser la tête et je le regardais toujours, cherchant le contact de ses yeux. Il les releva soudainement, ses rubis étincelant d'une vieille peur qu'il semblait cacher et protéger de mon regard tout en cherchant désespérément à me le montrer. Je compris alors que c'était en rapport avec ce dont nous ne parlions pas habituellement. Autant pendant des mois j'avais fait totale abstraction de son monde de héros, il ne souhaitait pas partager pas mal de choses sur ce plan la avec moi. Pendant de très long mois ! Seulement c'était aussi ce qui causait la mort de notre relation et j'avais déjà décidé d'avancer et de ne plus laisser "ca" faire son oeuvre lugubre.

- Tu sais...

Il fallait que je lui dise... que j'ose enfin. C'était un pas que j'avais déjà décidé de franchir avec lui et il me fallait rester sur cette décision. Je devais juste avancer...

Alors je m'appuyais sur son bureau, me tournant totalement vers lui et tenté de maitriser ma voix bien qu'en réalité je savais par avance qu'elle allait trembler. Mon estomac se tordit violemment et j'eus froid. Vraiment très froid... J'étais gelée tant la peur m'emprisonna le corps... Je me mordis violemment la joue et pris une grande gorgée d'air.

- Ma famille... c'est ma famille qui n'aime pas les héros !

Il parut surpris de la tournure de la conversation, mais il ne dit rien, au contraire. Il avait parfaitement compris ce qu'il se passait ! Alors il ne bougea pas d'un cil, me fixant seulement en silence, comme ci tout mouvement de sa part pourrait faire s'évaporer le peu de courage que je tentais de trouver. De mon côté je savais que je ne pouvais pas lui demander de se montrer honnête avec moi si je ne l'étais pas moi-même. J'avais déjà fait un effort en soi en acceptant de regarder le tournoi, mais je tenais à me montrer totalement. Après cela, ce serait sans doute à lui d'ouvrir des portes...

- Ma mère à un frère plus jeune et figure toi qu'il était a Yuei aussi. Son rêve était de devenir un Héros. Il n'a pas eu le temps de le devenir, il est mort pendant sa seconde année. Dis-je platement et presque sans sentiments.

Le regard rubis d'Eijiro clignèrent et il posa doucement sa main sur mon bras, provoquant un ras de marée de frissons incontrôlable.

- Je ne m'en souviens pas vraiment, j'étais déjà née, mais je devais avoir deux ans, pas plus. Je crois que je me souviens vaguement de son sourire et parfois même de sa voix. Mais c'est tout ! Par contre je lui ressemble beaucoup, d'ailleurs j'ai pris son Alter ! souriais-je. Mais ce n'est pas ça enfin... ce n'est pas pour ça que je ne voulais pas ... voir ton côté héros. En vérité la mort d'Oncle Oboro a complètement cassé ma famille. Ma mère c'est une chose, elle est géniale tu sais et franchement tu peux tout lui dire, mais surtout pas ça. Elle en veut terriblement à l'école pour ce qu'il s'est passé. Elle ne s'en est jamais remise et elle considère tous les héros comme incapables de se sauver eux-mêmes. Elle les tient pour responsable de l'accident... Mais le pire c'est ma grand-mère. Elle ...

Je bougeai un peu, me rendant compte que je me tenais tellement droite et crispée que j'en avais mal au dos. Je passais une main sur mon visage, tentant d'ignorer la voix de ma grand-mère qui commençait à résonner dans ma tête. J'étais incapable de dire comment il réagissait, je ne le regardais plus à présent ou alors je ne percevais plus vraiment les traits de son visage pour m'en rendre compte. Je tentais simplement de pouvoir sortir tout ça sans perdre courage en chemin et fuir comme une idiote.

- Elle est devenue complètement folle, tu sais. Elle a été internée des années avant de pouvoir juste parler. Et quand elle a reparlé... C'était pire ! Elle n'arrêtait pas de dire que de toute façon, un héros, ça sert à mourir. La nuit, elles les passaient à te faire une longue liste de noms de héros mort au combat, entre deux, elle glissait celui de mon oncle. C'était absolument horrible ! Je...

Les larmes coulaient à travers mes yeux, me brouillant la vue et ce n'était pas plus mal. Je ne le voyais plus du coin de l'oeil et j'avais plus de facilité à parler. Je laissais simplement les mots sortir de ma bouche sans réfléchir.

- Elle est toujours comme ça, si elle ne prend pas son traitement elle recommence. On ne peut pas l'aider et elle ne s'en remettra jamais. Alors quand toi et moi on s'est revus, j'ai mis cette histoire de héros de côtés, car je ne voulais pas du tout le voir. Au début je me disais qu'il n'y avait rien de mal, tu étais juste un pote et tu faisais bien ce que tu voulais de ta vie. On s'est rapproché et je continuais de faire comme ci tout ça n'existait pas. Mais plus le temps passe, plus je suis amoureuse de toi et plus je sens que si on continue comme ça, on fonce droit dans le mur ! Enfin, attends, je m'exprime mal. Je sais aujourd'hui que si on n'avance pas, on ne pourra rien construire toi et moi ! Alors j'ai beaucoup réfléchi à ce que je devais faire, tu sais ! Car merde je ne peux pas imaginer quoique ce soit sans toi alors je me suis forcée a découvrir tout ça. Jusqu'à la semaine dernière, je ne connaissais même pas ton nom de héros !

Je souris doucement, fermant amèrement les yeux, laissant l'eau salée couler le long de mes joues.

- Je me sens mal parce que je me dis que j'ai tout fait à l'envers et que j'étais égoïste. Y a du y avoir tellement de fois ou tu avais besoin de me parler de toi et je ne pouvais pas t'entendre. Je suis désolée, tu sais ! Mais même là encore aujourd'hui, dès que je ferme les yeux je l'entends dans ma tête. Ma grand-mère me dit encore et encore que tu vas mourir ! Ça ne s'arrête jamais ! Merde, jamais jamais ! Et je t'aime et je suis putain de complètement terrifiée par ça...

Je soufflai un bon coup, contre coup de ma longue litanie. Je me frottais le visage de mon bras, n'ayant toujours pas les mains propres et je poussais un long soupir, mettant un point final a mon triste monologue.

- Désolée, ce n'est sans doute pas la plus jolie des déclarations ! dis-je en fuyant volontairement son regard

Il eut un mouvement à côté de moi et je compris qu'il avait tourné sa chaise vers moi pour m'attirer sur ses genoux. Il me lova dans ses bras, et je me rendis compte alors de mon "état". Ma voix grelotait clairement et je tremblais comme une feuille et seule son étreinte semblait pouvoir réellement me calmer. Alors je me calais contre lui, les bras autour de son cou, fermant les yeux pour m'imprégner de lui. Je me calmais doucement et finalement je n'osais plus bouger, clairement intimidée. Il n'avait rien dit depuis tout à l'heure et je n'avais aucune idée de ce qu'il pouvait bien penser ! La tête contre épaule, je ne voyais que sa main sous attèle que j'évitais autant que possible.

- Nori ? m'appela-t-il quand il fut sûr que je me sois calmé

Je déglutis et détachais mes bras de sa nuque pour relever mes yeux vers lui. Il me fixait sans détourner le regard et embrassa le haut de mon front.

- Je t'aime, tu sais. souffla-t-il

Je rougis furieusement et je tentais de sortir vaguement quelque chose de cohérent de ma bouche, mais c'était totalement impossible ! J'avais conscience de la force de mes sentiments pour lui depuis un long moment. Après ce qui m'était presque trop difficile à admettre, c'était qu'il pouvait ressentir la même chose que moi !

- Merci de m'avoir dit tout ça... reprit-il sincèrement

J'acquiesçai, mes joues chauffant un peu plus et je pus malgré tout lui sourire doucement

- Je t'aime aussi Eijiro... Réussissais-je finalement ai dire.

Le reste de l'après-midi s'était passé beaucoup plus doucement qu'elle n'avait commencé ! À force de se regarder dans les yeux comme des amoureux transit, Eijiro m'avait avoué que sa tête lui brulait atrocement et il était parti se rincer. J'avais aussi compris que pendant notre étreinte, je m'étais accroché à lui de trop près et maintenant, j'avais deux taches rouge foncé sur les bras. Il en riait dès qu'il les voyait, car je n'avais réussi qu'à vaguement les estompées et j'allais sans doute me balader comme ça quelques jours. Sa soeur avait recommencé par trois fois à faire irruption dans sa chambre pour tenter de nous surprendre pendant un moment intime et a chaque fois nous étions juste occupés à rangés et jetés les affaires de sa colo ou de préparer notre sortie de l'après-midi. Rien d'inconvenant donc...

Puis vint enfin le moment de partir ! J'avais préparé mon CV et je m'étais préparé mentalement et je tentais de garder la tête haute. En réalité, la présence d'Eijiro m'aidait et me stressait à la fois ! J'étais persuadé que s'il n'était pas là, je me serais dégonflé et je n'y serais pas allé. Côtés encourageant donc. Mais de l'autre cela revenait à retourner dans mon quartier et j'avais un peu peur de croiser ma famille, mais en réalité il y avait peu de chance... Il était là, à côté de moi, il avait remis sa casquette, car de toute façon avec son bras, il n'arrivait pas à se coiffer et au moins, on ne le reconnaissait pas.

- Ça fait un moment que je ne suis pas venu ! souffla-t-il alors qu'on arrivait devant le bâtiment

- Pourquoi, tu ne vas plus voir tes grands-parents ? Demandai-je étonné, lui qui avait toujours gardé d'excellents rapports avec eux.

- Compliqué avec la rentrée ! Allez go !

Il me fit un sourire de vainqueur et j'acquiesçai sans me démonter. Ne pas perdre la face ! Allez ! J'entrais seule, peu sure de moi et ressortis fière vingt minutes plus tard.

- Alors ?

- Je crois que j'ai fait une presque bêtise !

Il était clairement surpris puisque j'arborais un large sourire

- Il a, je suppose, voulu me tester ! Je veux dire, il m'a parlé d'un dino et de son régime alimentaire carnivore. Alors que même s'il a des dents pointues, il ne mangeait que des plantes ! Ç'a été prouvé ! J'ai lu tous les articles là-dessus ! Et donc ... j'ai vrillé ! Je lui ai dit qu'il fallait sans doute se tenir au courant parce que ... enfin tu vois ou je veux en venir ! Je crois que j'ai fait une boulette !

- Mais pourquoi tu as l'air toute contente alors ? Demanda-t-il en riant.

- Mais parce que j'ai raison !

Il éclata d'un rire franc et ne reprenions le chemin inverse sans attendre. J'étais un peu plus sereine à présent, de toute façon ce qui était fait était fait ! On marchait doucement en direction de la trame de métro, repassant devant mon lycée en l'ignorant, de toute façon un samedi il y avait peu de monde là-bas !

- Nori-chan ?

Je sursautai et me retrouvai devant Myano qui malgré le week-end, portait l'uniforme d'été du lycée. À côté de moi Eijiro s'était aussi arrêté et s'était figé. Je l'avais bien entendu murmurer un "chan" un peu amer, mais je l'avais ignoré. Je ne savais pas trop quoi faire dans cette situation ni s'il convenait que je présente mon petit-ami.

- Myano-kun ! Qu'est-ce que tu fais la une samedi ? demandai-je

- Club d'Arithmétique ! Comme tous les samedis ! Mais ça tu ne pouvais pas le savoir miss je n'ai pas de club !

- Ah ! Il n'y a strictement rien d'intéressant à rester plus longtemps que prévu au lycée ! Au moins qu'on inaugure un coin sieste !

- Qu'ils ne fassent jamais ça, on ne te verrait plus en cours !

J'éclatais de rire devant sa répartie, un peu surprise qu'il me pique gentiment. Habituellement il n'osait pas de peur de blesser les gens. Son regard vint se poser sur la silhouette d'Eijiro, silencieuse et clairement en retrait.

- Pardon Nori-chan, je dérange sans doute ? fit-il, peu sûr de lui, sans toutefois le quitter des yeux, curieux.

- Ah, voici mon... hé bien mon...

- Son mec ! soupira-t-il finalement tout en se rapprochant significativement de moi

- Oh Enchanté ! Myano Murata, je suis un camarade de classe de Nori-chan ! Se présenta-t-il en lui tendant sa main.

La lèvre supérieure d'Eijiro tiqua à nouveau à la mention de "Nori-chan" et je retins difficilement une mimique amusée, ravie qu'il se montre jaloux, même si c'était envers Myano.

- Kirishima Eijiro, se présenta-t-il néanmoins en lui serrant alors la main

C'est donc à ce moment que mon ami comprit. Il agitait la main du héros en le fixant étrangement comme pour voir s'il disait la vérité. Puis une fois qu'il dut admettre qu'effectivement c'était bel et bien lui, mon ami me lança un regard étrange.

- Ah beh ! Ça pour une surprise ! lâcha-t-il simplement. Pourquoi tu n'as rien dit Nori chan ?

Eijiro claqua sa langue d'un air agacé et j'attrapais sa main pour y nouer nos doigts ensemble pour tenter de l'apaiser, mais j'ignorais si cela pouvait avoir un quelconque impact.

- Bah c'est assez compliqué ! Déjà avec tout... enfin voilà, c'est mieux comme ça !

- Tu n'as pas dit que tu avais un petit-ami ? Me gronda le concerné.

- Alors en fait si, ça je l'ai dit, mais... c'est compliqué !

- Je ne vois pas ce qu'il y a de compliqué !

- Personne ne la croit, alors si en plus elle dit que c'est toi, je doute que quelqu'un la prenne au sérieux ! Ce serait même pire ! Expliqua mon ami.

- Qu'est-ce que c'est que ces conneries ? s'éberlua le presque héros

- Laisse tomber, ça n'a aucune importance ! soupirais-je

- Tu n'as dit à personne qu'on sortait ensemble ? Redemanda-t-il plutôt surpris.

- Non. Laisse tomber Eijiro, s'il te plait ! Le suppliai-je presque, vraiment ça n'en vaut pas la peine et puis je n'ai pas du tout envie de gâcher le week-end avec ces bêtises là ! dis-je avec raison.

- Je ne voulais pas du tout créer des ennuis, j'étais juste surpris ! Nori-chan m'a parlé de toi, mais elle n'a pas dit ton nom ! Mais je te rassure, elle ne s'intéresse qu'à toi ! Samedi passé, elle était chez moi pour le tournoi et elle hurlait dès que tu passais à l'écran ! dit mon ami le plus naturellement du monde.

Il y eut un léger silence puis Eijiro éclata de son rire franc, tentant sans nul doute de m'imaginer gueulant comme une hystérique. Il avait totalement oublié sa mauvaise humeur et c'était tant mieux !

- On pense avoir des amis puis les trahisons arrivent... Arrête de te moquer toi !

Je lui pincouillais le bras que je sentais durcir pour résister à mes assauts.

- Tu veux un autographe Nori ? plaisanta-t-il, hilare.

- C'est ça oui qu'est ce que j'en ferais hein ! Attention, tu as un point faible ...

Je fis mine de m'attaquer à son bras blessé et d'où il ne pouvait plus utiliser son Alter.

- Tu n'oserais pas ! Un homme handicapé !

- Un homme hein, c'est ça ouais... le taquinai-je

- Va falloir qu'on voie ça tous les deux... glissa-t-il avec un sourire audacieux qui me fit rougir d'un coup

- Je pense que je vais vous laisser hein ! nous coupa alors Myano, les joues rougies par le sous-entendu, à plus tard Nori chan !

Il n'attendit pas ma réponse reprit sa route initiale sans plus nous accorder d'attention.

- Pervers... dis-je sans prendre en compte le départ de mon camarade de classe

- Tu n'as pas idée ! fit-il fièrement

Et c'était vrai, elle n'en avait pas idée... Pas encore du moins ! 

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