BONUS ~Ryota~

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— Je vais me faire massacrer !

Un long soupir me bouffe les lèvres et j'évite complètement de regarder sur ma gauche. C'est certain, si je le vois, je vais encore m'énerver ! Juste apercevoir sa maudite jambe qu'il tape frénétiquement sur le sol, j'ai presque envie de l'attacher. Mais surtout, j'ai une putain d'envie de le bâillonner ! Définitivement !

— Oh... On a peur de sa maman ?

— Oh bordel ferme là putain...

Je prends une grande bouffée d'air, fermant les yeux alors que je me contiens au mieux. Mais mon attention est vite attirée sur ma droite. Mon meilleur ami, Toshi, m'a accompagné, comme toujours, et me regard d'un air désolé...

Plus loyal que lui, y a pas ! Il n'est pas bavard ni même souriant, pourtant à l'école tout le monde l'adule ! On se connaît depuis tout gosse, nos parents sont amis depuis le lycée et nos pères sont Héros, bien que ça, mon affreux rival ne le sait pas...

Toshi Todoroki, tout le monde connaît ce nom, cette famille de héros est des plus prestigieuse. Alors c'est évident que tout le monde lui voue cette sorte de culte sans même chercher à le connaître... Il déteste ça d'ailleurs, et c'est bien pour ça qu'il ne parle pas beaucoup avec les autres. Cependant on est en dernière année de collège avec la ferme intention d'entrer à Yuei, alors il a espoir que ça change...

De mon côté, je porte le nom de ma mère à l'école, alors personne ne me connaît. Mes parents ne m'ont pas laissé le choix jusque là, mais ça ne me posait pas trop de soucis. Je n'ai pas besoin qu'on me colle juste pour savoir qui est mon daron. Puis façon l'année prochaine je pourrai prendre mon vrai nom.

En tout cas j'ai bien l'intention de devenir héros moi aussi, et surtout de passer l'examen comme tout le monde ! Toshi aussi va le passer, et on se prépare depuis un moment pour ça ! C'est vrai, nous sommes clairement avantagés, et je ne voulais pas utiliser tout ça pour m'aider à obtenir ma place. C'est mon parrain qui m'a fait changer d'avis !

Je l'admire beaucoup et il passe beaucoup de temps à m'entrainer. Quand je lui ai parlé de mes aprioris, il m'a frappé, me traitant d'imbécile. Il m'a dit qu'il n'y avait rien de mal à être mieux préparé ; que justement être un héros c'était se montrer prêt à intervenir dans toutes les situations. Donc j'ai accepté et depuis... je vis un enfer !

Moi, je voulais me préparer à gagner ma place, mais parrain a un autre discours : obtenir la premiere place ! C'est d'ailleurs de lui que je tiens mon langage fleuris, pour le plus grand malheur de ma mère qui ne cesse de me menacer de me laver la langue avec du savon... Menace que je prends au sérieux, elle m'a déjà poursuivie dans la maison avec une foutue savonnette dans les mains !

Elle aimerait sans doute que mon père intervienne, mais le vieux ça le fait bien rire ! Alors il ne disait rien, au début. Puis un jour, l'une de mes sœurs a commencé à dire « fuck » en guise de non, et bien que parrain le répète quinze fois par jour devant elle, c'était de ma faute...

Depuis on a une foutue tirelire à gros mots ! Je suis obligée de mettre un euro à chaque fois que je suis vulgaire. Je dois donc de l'argent à cette merde, et j'ai plus d'argent de poche depuis des semaines...

— Elle en met du temps...

Ça fait un moment que ma mère a été appelée et ça m'inquiète. Elle est assez fatiguée ces derniers temps et papa nous a demandé de la ménager, en particulier moi puisque je suis l'ainé ! Mes sœurs vont seulement avoir six ans, y a pas moyen qu'elles lui passent la serpillère !

— Ouais ! On a pas que ça à faire. Mais j'imagine qu'elle ne doit pas connaître le respect et la ponctualité puisqu'elle ne te l'a pas apprise !

— Quoi ?

Cette fois il va trop loin, qu'il s'en prenne à qui il veut, mais il ne touche pas à ma mère ! Et j'allais clairement lui faire comprendre, mais une main s'abat sur moi et me force à rester assis. Je croise le regard de Toshi qui me supplie de ne pas réagir. Je grogne, complètement furieux, mais me rassied finalement.

— Ouais ouais voilà, écoute bien ton maitre...

– Ne force pas ta chance non plus Sano-san ! murmure doucement Toshi

Sano nous cherche des noises depuis la première année... Ce gars est insupportable. C'est le fils di directeur de l'école, et forcément il se pensait intouchable, mais ça, c'était avant d'avoir Toshi en face de lui et de lui chercher des poux. Personne ne veut se frotter aux Todoroki ! Alors son père l'a mis en garde et depuis il se moque de moi, le pauvre gars moyen qui serait tapi sans l'ombre de son soi-disant meilleur ami.

Toshi est beau, brillant et il a sauté une classe. Forcément on nous compare ! Mais je m'en fiche complètement. Et justement, Toshi aussi ! Alors au final qu'est-ce que ça change !

— Oh ! C'est rare que tu interviennes Todoroki ! C'est la corde sensible ?!

— Ne parle pas de Tante-Nori comme ça, tu vas trop loin.

Sa voix est calme, mais je vois clairement qu'il n'est pas à l'aise. Il déteste les conflits ! S'il veut entrer à Yuei, c'est juste parce que j'y vais...

— Et qu'est ce que tu vas faire ?

C'est certain, Sano serait ravi d'arriver à faire sortir Toshi de ses gonds, si en plus de moi, il peut lui faire avoir des ennuis, il se fiche bien que son père lui hurle dessus...

Sano est juste jaloux...

Il est fan absolu de Héros et souhaite aussi entrer à Yuei et jusqu'a nous, il était la star ! Puis Toshi est arrivé. De là tout a changé et il est bien trop imbu de sa foutue personne pour voir que ça ne sert à rien ! Mais nan, juste savoir que les parents de Toshi sont connus, ça lui donne l'impression d'être désavantagé.

Chose à crever de rire, il a un Alter qui ressemble à celui de mon père et donc il est fan de lui ! Juste là, ce connard essaie de se coiffer pareil que lui et a un goodie de mini Red Riot à chaque extrémité de son sac de cours. S'il apprenait que je suis son fils, il péterait sans doute un câble ! Pourtant il est là, insultant la propre femme de son idole sans le savoir...

— Abrutis...

— Quoi ?

Les esprits s'échauffent bien vite et il se lève, piqué à vif, mais c'est justement ce moment que la porte s'ouvre et entre enfin, ma mère...

Directement, ses yeux se posent sur moi et elle me fusille du regard. Elle est furieuse, non pire que ça, elle va m'anéantir !

Le silence s'abat dans la salle d'attente juste en face du bureau directorial, et son aura terrifiante nous fige tous les trois dans la glace.

— Toi ! Tu vas souffrir...

Olalala...

— Toshi ! Ne me dis pas qu'il t'a entrainé dans...

— Non non Tante-Nori ! Je l'accompagne, mais je ne suis pas convoquée !

— Ouf...

Elle pousse un large soupir et passe sa main sur l'énorme ballon qui lui sert de ventre.

— Maman ! Ça va ?

— Assis ! Pas bouger !

- Tch...

– NE ME "TCH" PAS !

Je me renfrogne et elle s'approche de moi, folle de fureur, et imbrique ses doigts d'un petit nuage d'eau ? Et c'est parti...

Depuis que j'ai reçu mon Alter que j'ai hérité d'elle, elle me lance une sorte de défi de bras de fer, mais avec nos nuages... C'est stupide, car mon Alter a aussi pris quelques détails de celui de mon daron, et mes nuages à moi peuvent peser très lourd...

— Maman on t'a dit de ne pas utiliser ton Alter dans ton état, tu t'épuises !

— JE M'ÉPUISERAIS MOINS SI MON IMBÉCILE DE FILS SE TENAIT TRANQUILLE !

— Je sais...

— Merci d'être venue aussi vite ! Pouvons-nous discuter dans mon bureau ?

L'intervention du directeur, aka papa chéri de Sano, me libère momentanément du courroux de ma mère. Elle est enceinte, ENCORE ! Apparemment elle ne se considère pas assez vieille... Bon elle est pas si vieille je sais, mais quand même quand vont-ils arrêter...

On est déjà quatre ! Bon, comme elle dit, seules les jumelles étaient prévues, et encore, elles n'auraient pas du arrivé en double, mais passe encore. Mon petit frère, comme moi, n'était pas prévu comme elle dit. Il est encore tout petit, c'est trop bizarre. Isamu va souffler sa première bougie, et à sa naissance, mes parents ont enfin décidé d'arrêter de procréer. Mais pourtant à peine trois mois plus tard, maman est retombée enceinte...

C'est drôle, car elle en fait voir à mon père ! Elle travaille au musée et demande des prêts de certaines œuvres, changeant de thèmes assez souvent. Et quand Isamu est née, elle a enfin voulu réaliser son rêve, présenter une exposition complète sur les dinosaures... Seulement voilà, la revoilà dans cet état.

Elle a beaucoup travaillé pour arriver à finir son projet malgré tout, sans oublier de s'occuper de nous malgré tout. Je l'ai aidé autant que je pouvais, pour tout dire, j'ai appris à changer une foutue couche ! Toshi aussi...

Parrain aussi...

Asami et Kiyomi aussi ont tenté de se montrer plus responsables, et s'occupent au mieux d'Isamu. Mais elles restent petites et à part garder un œil sur lui quand on part aux toilettes... Mais elles sont volontaires et adorent leur petit frère !

Pas le grand !

Mais ça, c'est une autre histoire.

— COMMENT ?

La voix de ma mère éclate, et je soupire.

— Bordel elle va vraiment me tuer...

— T'inquiètes pas Ryo chan, Tante-Nori est toujours juste !

— Tu veux dire que je vais mériter ma punition ?

— Ah... Oh non non ! Enfin c'est vrai que tu n'aurais pas dû t'énerver comme ça... Mais enfin je ne veux pas que tu te fasses punir, tu sais ! Je... Pardon Ryo-chan...

Je souris doucement, conscient qu'il est vraiment en train de s'en vouloir. Il est plus jeune que moi et a toujours senti ces quelques mois comme une montagne. Autant moi je m'en fiche, autant lui estime qu'il me doit un respect sans faille.

Moi j'aime juste le battre à Mario Kart !

Aussi en entrainement j'avoue... Mais c'est surtout parce que Toshi est trop gentil, et qu'il n'ose pas ! Son Alter est très puissant. Il a hérité de celui de son grand-père, pour le plus grand malheur d'Oncle-Shoto qui ne cesse de soupirer de dépit quand Papy Enji s'entraine avec nous.

Je sais, face à son grand-père, Toshi est une fournaise incroyable, assez pour nous forcer à devoir prendre de sérieuse distance ! Mais c'est justement le défi, pouvoir créer et tenir un nuage d'eau capable de tenir sa pression...

Et je vais y arriver...

— REPOSEZ CE TÉLÉPHONE, N'APPELEZ PAS D'AMBULANCE !

Perdus, les yeux marron de Toshi s'agrandissent d'incompréhension. De paire, même Sano semble aussi surpris et fixe la porte, aussi perdu.

— ÇA VA... PASSER...

Je me lève, perturbé par la voix de ma mère. Elle a mal et ça s'entend. Alors je ne réfléchis pas et entre dans le bureau suivi par les deux autres et juste là, je ne comprends pas vraiment la situation.

Le directeur est un peu inquiet, semblant vouloir raisonner un dragon des plus têtu. Ma mère est debout, ses mains agrippant le dossier du siège alors qu'elle souffle bruyamment.

— Maman ?

— Va... Ah...

Elle respire mieux, semblant se calmer et finis par se redresser.

— Va m'attendre dehors toi, je règle ça, ensuite on rentre, et je te...

Elle se tait de nouveau, se crispant à nouveau et je vois la jointure de ses doigts devenir d'un blanc nacré tant elle serre les mains. Puis d'un coup, elle se met à fuiter...

— Non ! Pas question ! On ouvre l'expo DEMAIN ! Et je compte bien être au musée DEMAIN ! Alors Katashi va gentiment attendre les trois semaines qu'on m'a annoncées et... oh putain...

— Ah... devine qui va mettre dans le pot à gros mot...

Elle me fusille du regard, encore, mais ne dis rien, se concentrant pour supporter une contraction. Enfin je crois. Je la vois grimacer et déglutir, peu sure d'elle alors qu'elle porte la main à sa...

À sa...

Enfin, merde !

Mais rien qu'à la tête qu'elle tire après, je sais de suite que je dois réagir.

Ce n'est pas, "oups, maman a perdu les eaux, il faut penser à l'emmener à la maternité", c'est "poussez madame, je vois la tête".

— Maman allonge toi là s'il te plait.

— J'y crois pas...

Elle est dépitée, ça se voit, mais sait qu'elle n'a pas le choix... Elle tend la main vers moi pour que je puisse l'aider, et elle me semble si fragile tant ses doigts tremblent contre les miens.

Bordel !

Je la sens vulnérable, elle qui m'a toujours donné une sacrée image de rock, et en cet instant ma mère est en danger et tout devient clair dans mon crâne. Je sais parfaitement ce que je dois faire.

— Toshi, appelle ton père, c'est eux qui sont de patrouille dans la zone. On n'a pas le temps de, il faut l'aider maintenant ! Monsieur, vous n'avez pas des oreillers ou... n'importe quoi pour l'aider à se mettre plus à l'aise ?

— À l'infirmerie il y a...

— Non non, on ne pourra pas y aller, c'est maintenant !

— Je vais chercher l'infirmière !

Je ne sais pas comment je le sais, j'ai juste la conviction !

Je l'ignore, de toute façon, le directeur semble paumé ! De toute façon, c'est ma mère, donc c'est moi qui prends les choses en main et j'ai bien l'intention de faire ce qu'il faut pour ma elle. Je l'aide donc à s'asseoir sur la moquette du bureau et je retire ma veste d'uniforme pour tenter de lui faire un oreiller de fortune.

— Papa arrive avec Tonton Zu.

— Tant mieux !

— Tu veux que j'appelle ton père ?

— Euh... attends... Maman ? Je... dois regarder tu crois ?

— Regarde s'il te plait, dis-moi si on voit vraiment sa tête. Je l'ai sentie sous mes doigts, et je... AH...

Elle m'attrape la main et serre fort... vraiment fort !

— Maman attend là ! Je ne suis pas papa... Eh... Sano ? Viens, laisse là et...

Je ne termine pas ma phrase que mon horrible rival forge le bouclier métallique qui recouvre sa peau, laissant ma mère lui lacérer les phalanges à loisir sans les briser.

Pendant ce temps-là, je jette un coup d'œil vers Toshi, cherchant du courage, mais il a l'air complètement paniqué.

— Shirakumo, vas-y ! C'est là qu'elle a besoin de toi !

La voix de Sano me fout une bonne claque, mais c'est celle dont j'ai besoin. Je n'ai pas du tout envie de voir ça, mais c'est peut-être vital pour mon frère et même ma mère... Alors je fais une chose complètement folle...

Ma mère a eu le réflexe de retirer sa culotte avant de se coucher, et je ne sais pas si je dois la remercier ou au contraire ! Mais quoiqu'il en soit, je la vois bien, la tête est bien visible.

— OK d'accord, je vois... bon... Maman essaie de ne pas pousser.

— J'essaie... Tu veux essayer à ma place ?

— Calme-toi d'accord, Oncle Shoto et Tonton zu arrivent, ils savent quoi faire !

Je la vois, elle a certainement envie de me répondre, mais elle se tait, serrant encore sa prise sur mon rival. Je ne sais pas ou le directeur est parti chercher l'infirmière, mais apparemment elle n'était pas dans son bureau !

— Papa ? On est ici !

Mon cœur éclate de soulagement ! Ils ont la formation et le savoir pour réellement savoir quoi faire dans ce genre de situation, pas moi !

— Toshi, je n'ai pas compris, qui accouche ?

— Tante Nori,

Les deux héro entrent dans le bureau et nous fixent à tour de rôle.

— Ah oui, j'avais bien compris alors !

– Le premier qui rit, je lui fais manger mon placenta ! menace ma mère

Je fais une horrible grimace, et mes deux oncles éclatent de rire, pas du tout rebutés par le danger. Sano fixe ma daronne comme si elle pouvait à tout moment lui exploser la main.

— Laissez les garçons, on s'en occupe ! Vous avez fait du bon boulot !...

Le grand Deku, premier du classement, nous fait un sourire adorable avant de nous mettre complètement dehors. Il prend le temps de nous demander d'attendre ici, m'assurant que tout va bien se passer...

Et il faut que je le croie...

— Ryo-chan ça va aller...

— Ouais ! Putain, fallait que ça tombe maintenant...

— Ça devait arriver là, ce... Tu n'as rien fait !

Je le regarde surpris puis lui souris, un peu crispée. Ce gars est une boule d'empathie... Je n'ai rien dit, mais directement il a compris ! La première chose que je peux me demander en voyant les choses se passer ainsi, c'est me dire que j'y suis pour quelque chose ! Est-ce que ma mère serait en train d'accoucher si je n'avais pas fait le con ? Mon père m'avait prévenu de faire gaffe...

— Je ne dis pas que voilà, juste... c'est aussi la nature tu comprends ?

Oncle Izu m'ébouriffe les cheveux, me faisant largement grimacer. Je déteste qu'on touche à ma tignasse jais. C'est la seule chose que j'ai prise de mon père d'ailleurs ; ses cheveux. Pour le reste je suis plutôt le portrait masculin de ma mère, même si elle jure que la forme de mes yeux ressemble plus à Mamie-Aoi... Je suis aussi le seul à ne pas avoir sa dentition, mes petites sœurs ressemblent à des requins sur pattes et ce n'est pas mieux quand elles utilisent leurs Alter qui est exactement celui de papa ! Isamu a commencé a avoir des dents, deux en tout cas, et elles sont aiguisés au possible, et ça lui donne un air de mini vampire absolument adorable... Enfin c'est Tatie Mina qui l'affirme, moi j'ai juste peur qu'il me chope un doigt... Mais quoiqu'il en soit, on ressemble tous à nos parents, sauf qu'aucun de nous n'a la couleur de cheveux de maman, chose qu'elle déplore. Qui sait, peut-être que Katashi les aura !

— Ryota ?

La voix de mon oncle me tire de ma rêverie et j'aperçois l'air imperturbable d'Oncle-Shoto. Mais dans cette situation, le voir si normal a le don de me calmer justement.

— Les choses vont aller trop vite, les secours n'arriveront pas à temps, surtout avec les travaux, et la fête du Vélo. Ton petit frère va naitre ici, mais ne t'inquiète pas, ça va bien se passer, on s'en occupe d'accord ?

— Oui...

— J'ai prévenu ton père, il va arriver.

— D'accord, merci Oncle Shoto...

Le directeur revient pile à ce moment accompagné de l'infirmière. Elle tient une mallette et une bassine d'eau, et l'homme une pile de draps et serviette. Mon oncle lève un sourcil et je vois clairement qu'il hésite à les laisser entrer, mais finit par s'effacer pour leur permettre l'accès. Il me jette un dernier regard, m'offrant un clin d'œil avant de lancer un regard vers son fils qui arrive directement près de moi pour me ramener près des chaises.

Il ne nous reste plus qu'à attendre...

Sano est resté sagement dans son coin, nous fixant durant tout l'échange sans oser l'ouvrir bien que je vois qu'il a largement envie de faire ses putains de commentaires. Mais de toute façon je m'en fous, mon père va débarquer et c'est la fin de l'année !

— Tu veux de l'eau ?

— Non merci Toshi.

- Tch

J'ignore toujours mon rival, tentant d'écouter les potentiels bruits qui pourraient indiquer un souci dans la pièce d'à côté.

— Je vais me chercher une canette de jus... Tu es sûr que tu ne veux rien ?

— ... Un jus de citron.

— D'accord ! Sano-san ?

— Nan, nan ça va...

Toshi hésite une seconde à nous laisser seuls, mais finit par s'éloigner, se promettant sans doute de faire au plus vite.

— Je ne savais pas que tu connaissais si bien la famille de Todoroki...

— Et ça change quoi ?

Je sais qu'il parle de la manière dont j'appelle mon oncle. J'aime tellement pas ce qu'il insinue, à toujours pensé que je reste auprès de Toshi pour ce que ça peut me rapporter. Comme tous ces putains de vautours de merde qui n'apprennent même pas à le connaître !

— Tu ne comprends rien Sano, tu es juste putain de gonflé avec tes idées de merde ! Toshi et moi on a grandi ensemble, ce n'est pas comme ci j'en avais quelque chose à tirer qu'Oncle Shoto soit héro ou pas ! C'est mon oncle et Toshi et moi on est presque cousin dans un sens !

— Désolé pour ce que j'ai dis... J'aurais pas dû dire un truc pareil sur ta mère, je suis désolé.

J'acquiesce en silence, sans pouvoir ajouter quoique ce soit. Pour une fois qu'il n'agit pas comme le dernier des connards !

... Pourquoi vos familles sont si proches ?

En temps normal, cette question, surtout venant de lui, serait pleine de sous-entendus. Mais il y a un truc dans son ton qui m'indique que ce n'est pas le cas, au contraire. Il a plus l'air de vouloir faire la conversation pour m'aider à passer le temps ! Alors ouais, je me prête au jeu, car ça m'aide vraiment à me concentrer sur autre chose que les bruits bien trop discrets qui se font entendre de là-dedans. Normalement, elle ne devrait pas être en train de gueuler ?

— Nos parents sont amis, ils ont fait la guerre des Villains ensemble. Forcément ça rapproche. Donc aujourd'hui ils sont toujours aussi proches et pour nous c'est la famille ! Toshi et moi on a grandi ensemble, Oncle-Shoto a changé mes couches. On est les premiers nés d'ailleurs, enfin moi d'abord. Du coup c'est...

Une canette d'eau citronnée apparaît dans mon champ de vision et me fait légèrement sursauter. Toshi est revenu et me sourit doucement alors qu'il s'assied à mes côtés.

— Ryo-chan est celui qui a le plus d'histoires rigolotes avec nos parents !

— J'ai servi de cobaye aussi !

Toshi rit doucement.

— Tes parents sont des victimes de la guerre des Villains ?

La guerre qui a éclaté lorsque nos darons étaient au lycée est très connue et toute notre génération connaît largement le sujet. Les héros qui ont participé de près ou de loin sont tous reconnus. Chacun de leurs noms !

— Non...

Je le regarde à mon tour, et soupire.

— Mon père est un héro.

Son intérêt se fait immédiat ! Une bombe éclate dans son regard et il est avide de vouloir me demander de qui il peut bien s'agir...

Il n'est pas compliqué de voir tout le raisonnement qui se produit en cet instant même dans son crâne. Le système de protection familial des familles de héros qui permet d'utiliser un autre nom, il est forcément au courant. Je suis quasi certain qu'il en veut même à son père de ne pas avoir vendu la mèche ! Et juste à voir Oncle-Shoto et Oncle-Zu, il doit bien se douter que ça ne tape pas si loin !

— Aller devine ! Qui selon toi ?

Je lui souris d'un air carnassier, alors qu'il hésite franchement à m'envoyer bouler. Il jette un coup d'œil vers Toshi, comme pour lui demander la véracité de tout ce que je dis, me faisant largement soupirer.

— C'est vrai ! Mon oncle... Son père est un héro ! Il est aussi connu que mon père !

— N'exagère pas.

– Tout le monde connaît son nom et il est très bien classé

— Rien à voir avec Oncle Izu ou Oncle Shoto...

Je hausse les épaules, ça m'importe peu, et mon père aussi s'en fiche éperdument, bien qu'il fasse effectivement partit du Top. Oncle Zu et Parrain se battent à chaque classement pour la première place et ils l'échangent continuellement ! À croire qu'en hiver Parrain accepte d'être affaiblis... Quoiqu'il en soit, ils sont premiers et deuxièmes, ça ne change pas ! Oncle-Shoto préfère sa troisième place et n'a aucune intention de s'immiscer dans la guéguerre des autres. Puis il y a Hawks, un vieux que je ne connais pas trop, mais ensuite viens la cinquième place et elle revient à mon père...

Enfin quand il n'est pas en train de se battre avec son propre rival, Oncle-Tets'...

— Tu peux chercher, je ne ressemble pas à mon père, et j'ai en grande partie hérité de l'Alter de ma mère...

Je vois cette horrible bataille se jouer dans ses pupilles dorées, voulant réellement de la réponse sans se soumettre à me la demander !

Mais la porte claque une fois de plus, laissant entrer deux furies qui me courent dessus comme si elles savaient comment me trouver.

— Nii !! Tu vas te faire Ma-SSa-Crer !

Asami a des problèmes de diction et a pris l'habitude d'utiliser des mots assez courts pour ne pas que l'on se moque d'elle. Cependant, s'il faut se moquer de moi, elle n'hésite pas à se lancer dans des défis de prononciation, épelant presque chaque syllabe pour bien appuyer.

— Papa avait les sourcils tout comme ça !

Kiyomi de son côté parle bien mieux et a encore moins de mal donc à toujours appuyer les choses quand je suis le centre d'intérêt de nos parents. Elle mime presque joyeusement les sourcils froncés et éclate de rire.

— Ouais ouais c'est bon on a compris !

Voyant que je ne réponds pas forcément à leur provocation, elles se désintéressent de moi et foncent vers Toshi, s'installant sur ses genoux sans qu'il ne s'en formalise parce que « lui au moins il est gentil ET beau »

— Putain je vous ai demandé de m'attendre !

La porte claque encore et cette fois, c'est Parrain qui débarque. Apparemment c'est lui qui a amené mes sœurs. Je vois déjà le plan se dessiner, il va falloir que je garde mon frère et mes sœurs pendant que papa et maman sont à l'hôpital. Ça me va, j'ai l'habitude de les aider et je l'ai déjà fait à la naissance de Isamu.

— Alors y' se passe quoi ?

— Maman a perdu les eaux et apparemment, c'était trop vite pour que... enfin en tout cas Katashi arrive. Il est ou papa ?

— Partis chercher le gnome. Pourquoi elle est ici ta mère ?

Je garde le silence et derrière moi Toshi rit doucement.

— Nii a fait des co-nne-ries !

— Ne dis pas de gros mots, après on va encore dire que c'est moi putain !

— Bah n'en dis pas alors bordel ! rétorque l'autre jumelle

— Tu passes ton temps à en dire tout le temps en face d'elle ! ne puis-je retenir

— Ouais, Mais moi, t'es pas en position de me punir, réfléchis moustique !

- Tch...

— Ne me cherche pas ou tu vas prendre chère à l'entraînement !

— Aaaah nan !! Pardon Parrain, je ne dis plus rien !

— Chuis là à cause de toi et j'ai dû aller chercher les naines dans une école pleine de moutards ! Tu vas chialer !

Toshi ne se retient plus à présent, riant sans se retenir alors que mes sœurs suivent son exemple. Elles n'ont sans doute rien compris, mais dans les faits, on se moque de moi, alors il ne leur en faut pas plus !

— T'es pas mieux moitié de double face ! Je ne vais pas vous lâcher !

— Mais oncle-Boum ! Je n'ai rien fait c'est pas juste !

— Si t'es là, c'est pas pour rien

— Mais !

Il ne lui laisse pas le temps de protester qu'il entre dans le bureau, nous laissant de nouveau seuls.

— C'est à cause de toi Ryo-chan !

— Hey ! Je t'avais dit de rentrer !

— A chaque fois faut que tu répondes aux provocations, et à chaque fois on se fait punir ! À cause de toi, Oncle-Boum va nous faire faire des heures supplémentaires, c'est sûr !

Je grogne sans répondre, sachant qu'il a largement raison... À la prochaine séance, il n'hésitera pas à utiliser cette excuse pour nous en faire baver !

Un autre ricanement attire notre attention et Sano, dont j'avais oublier la présence semble terriblement amusé.

— Quoi ?

— Non juste... Dynamight être appelé "Oncle Boum", c'est...

Toshi rougit jusqu'à la racine de ses cheveux, ne sachant plus où se mettre. Je suis certain qu'il avait oublié la présence de mon rival lui aussi. Il ne parle jamais trop en présence d'autres personnes, et surtout pas pour se disputailler avec moi !

— Si tu savais ! Toshi a toujours eu peur de Parrain ! Quand on était petit, il pleurait dès qu'il le voyait.

— Ryo-chan !

Je le regarde d'un air narquois alors qu'il fait une moue affreusement géné et intimidée. Je me souviens très bien des crises de larmes interminables auxquelles il était confronté dès qu'il apercevait parrain. Il se cachait derrière moi ou ses parents, et se bouchait même les oreilles.

Sano rit une fois de plus, réellement amusé de l'anecdote. Il n'y a pas de moquerie de son rire, juste un réel amusement et je remarque que ses traits sont totalement dépourvus du continuel air revêche qu'il a quand je suis dans les parages.

Ce n'est que là que je peux me dire qu'en vrai, il est vraiment pas mal !

Il attire vraiment l'attention avec ses yeux doré, et il aime ça, c'est certain. Tout comme Oncle-Shoto, ses cheveux ont deux couleurs, bien que sur lui, ils sont placés autrement. Tout le haut de son crâne a une touffe de cheveux blonds ambrée, tandis qu'ils sont noirs dans sa nuque. Cette année, il a rasé justement cette partie-là, mais lorsque nous étions en 6e, ils les avaient longs au contraire. Il est aussi bien plus grand que moi, et c'est bien une chose qui le fait sourire quand il se tend de tout son long pour me toiser de haut, laissant son sourire déplaisant, mais putain de sexy lui cadrer le visage...

Il a toujours eu l'air de me dévorer sur place !

— Ahem...

— Ils ont quoi Nii et le monsieur ?

Toshi fait mine de tousser d'un air peu convaincu, comme s'il interrompait une scène à laquelle il assistait bien trop souvent, retroussant bien mes sœurs sur ses genoux.

— Ils ne font rien justement, ils font que se regarder, encore et encore et encore...

Mon pseudo-cousin lève les yeux au ciel et soupire d'un air désolé, comme si nous étions des abrutis finis alors que ce-même abruti fini n'est même pas capable de parler a une nana...

Quoiqu'il en soit je change brutalement de direction, il n'est pas question que Sano sache que je le trouve potable !

— Alors tu as une idée de qui pourrait être mon père ?

Je regarde mon rival qui revient à son tour à cette interrogation, semblant reprendre justement la réflexion là où il l'avait laissé à ce sujet.

— Je vais te donner un indice... Je te présente Asami et Kiyomi, mes petites sœurs. Les filles, je vous présente Yuu Sano, c'est un élève de ma classe. Faites-lui un grand sourire !

Mes sœurs se moquent de moi continuellement, en bonnes petites sœurs qu'elles sont ! Cependant c'est habituel que je les garde ou les récupère, et elles m'écoutent toujours sans l'ombre d'un souci. Elles se tournent alors vers la dernière personne à laquelle elles n'avaient pas prêté d'attention et s'exécutent dans une immense grimace, montrant leurs airs de requins. Toujours synchronisées, elles tapent leurs poings ensemble, durcissant leurs petites mains provoquant la surprise de mon camarade de classe.

Il a compris.

Puis la porte s'ouvre une fois encore et mon père fait enfin son apparition. Il est toujours en tenue de héro, tout comme les autres adultes qui sont arrivés, tous étaient en pleine patrouille ! Il a l'air d'un grand gaillard immense et presque dangereux, alors qu'il porte un sac à langer rose à paillette que ma mère a décidé de réutiliser après mes sœurs. Le bambin déguisé en tournesol, pour on ne sait quelle raison, n'aide non plus à lui préter un air revêche...

— Garderie ! explique-t-il sans attendre la question

— Papounet !

Les jumelles lui saute dessus, et je m'avance vers lui aussi, tendant les bras pour qu'il me passe Isamu histoire qu'il puisse saluer les filles. Il s'exécute, prenant le temps de les embrasser chacune leurs tours et je vois pourtant que son attention se porte systématiquement vers la porte ou il sait que ma mère se trouve.

— Ça semble aller, on n'entend pas maman crier !

Il me jette un regard insondable avant de me sourire un peu.

— Ta mère a dit qu'elle avait hurlé pour toute une vie quand tes sœurs sont nées ! Et elle avait raison, elle n'a rien dit quand Isamu est venu au monde.

Je ris doucement, un peu plus léger. C'est bien ce que je me disais, ça ne veut pas dire qu'il se passe de la merde de l'autre côté juste parce qu'on n'entend rien... Tout se passe bien.

— Je t'avais dit de ne pas la contrarier !

— Hey ! Elle n'est pas enceinte à cause de moi, arrêtez trois secondes de copuler déjà !

Mon père me claque la tête, pas trop fort cependant parce que je tiens Isamu, mais je sais que je n'aurais pas dû répondre comme ça...

- Il y a qui là-dedans ?

- Oncle-zu et Oncle-Shoto sont arrivés en premier. Le directeur est aussi là-dedans avec l'infirmière et Parrain est arrivé y a pas deux minutes... Ça fait même pas quinze minutes que tout ça a commencé !

Et le dire me fait réaliser qu'effectivement, c'est court ! Pourtant j'ai l'impression que plein de choses improbables se sont passées pendant ce laps de temps !

— OK. Tu t'occupes de tout ?

— Ouais pas de soucis.

— Je compte sur vous les filles ! Vous écoutez votre frère !

— Oui papa !

Mon père met sa main sur la poignée de la porte et se retourne cependant avant d'ouvrir.

— Au fait ! Ryo, ça ne veut pas dire qu'on ne va pas reparler de la raison de notre présence ici !

Je pousse un soupir à fendre l'âme qui fait rire mes sœurs, et même mon petit frère qui pense que je lui fais une grimace, et mon père ouvre la porte. C'est alors qu'on entend une bribe de l'agitation présente et qu'on entend même un bébé pleurer.

— Espèce d'hérisson explosif incapable de tenir sa maudite langue ! A cause de toi, mon fils me "tch" ! 

— Raaah mais arrête de chouiner la naine !  T'as pas finis de pousser ?

La voix de ma mère et de mon parrain nous parviennent clairement et me rassure terriblement fort. Si elle se plains du langage fleuris de mon oncle, c'est qu'elle va bien... Puis les cris du bébé se font bien plus fort et mon père reste figé sur le pas de la porte. 

M'annonçant par la même occasion qu'un nouveau Kirishima était venu au monde...

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