SEPTIEME : Son laisser aller

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Artiste : K

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Le haut bâtiment qui se dressait devant lui ressemblait en tout point à ce que l'on pouvait attendre d'un hôpital. Izuku le regardait en soupirant, rassemblant son courage et une partie de ses souvenirs. Il y avait un monde entier qui semblait le séparer du moment où il était sorti de cet établissement et maintenant ! Un monde tellement plus grand et bien plus coloré.

Au-delà du fait qu'il n'avait fait qu'avancer pendant tout ce temps, il se souvenait maintenant avec pas mal d'étonnement qu'à l'époque, il n'était vraiment qu'un carton vide !

Un coquillage, que l'on colle à l'oreille pour tenter d'entendre le bruit des vagues, sans rien percevoir, pas même juste le murmure de son âme bien trop muselé pour cela.

Il avait bien sûr continué ses séances avec le Dr Grey qui le suivait depuis le début. Et il avait participé scrupuleusement à chacune des séances de groupes, sans jamais manquer à l'appel ! Maintenant qu'il avait repris l'entraînement physique, il avait encore espacé ceux-ci, mais il ne pouvait pas dire qu'il en ressentait le besoin et la doctoresse était parfaitement d'accord avec ça. C'était même mieux. Il avait réellement l'impression de reprendre pleinement possession de sa propre vie sans la subir...

À présent, il avait un quotidien bien plus "normal" qui se dessinait. Sa vie n'était plus tournée uniquement sur sa reconstruction, mais sur son avenir et il y travaillait ardemment, un tout nouveau sourire gravé sur les lèvres. C'est d'ailleurs ce que la vue de "Asile Sainte Emilia, croix blanche" semblait clairement lui dire. Et il ne pouvait pas retenir un léger sentiment de pure fierté, sans doute déplacé, de s'emparer de ses entrailles.

Il n'avait pas franchement remarqué ! Jusqu'ici il avait juste avancé sans vraiment regarder derrière. Juste droit devant lui, les mains enlacées à celle de ses deux piliers qui, de leur simple présence dans son quotidien, l'aidait à juste se tenir fièrement debout.

Oui il avait tellement évolué et avait clairement l'intention de continuer !

Cependant il n'était pas ici sans raison !

Ces temps-ci c'était devenu plus compliqué à la maison. Non pas à cause de tensions entre les deux autres colocataires, bien loin de la ! C'était lui le problème, ou plutôt son corps qui le trahissait. Il savait évidemment que "c'était normal", du moins, physiquement parlant. Mais il pouvait retourner et réfléchir à tout cela pendant des heures, chose qu'il avait bien évidemment faite tous les soirs dès qu'il se retrouvait seul dans sa chambre, il n'arrivait pas à trouver de solution à son "petit souci".

Et vers qui se tourner ? Sa mère ? Sérieusement, qui parlerait de "ça" avec sa mère ? Certainement pas lui ! Juste l'idée d'amener ce type de conversation, alors qu'il acceptait à peine l'idée d'aller manger chez elle le dimanche midi, était risible ! Et il n'était pas certain, de plus, qu'elle puisse lui apporter une réelle solution... Ils ressembleraient sans doute à deux écrevisses vertes, mortes de honte, tentant d'éluder les images un peu trop salaces qui pourraient leur venir en tête !

Non, pas sa mère.

Sa meilleure amie Ochaco ? Évidemment, Uravity et lui avaient eu de longues conversations écrites depuis son retour, mais il ne se sentait pas réellement d'aborder un tel sujet avec elle. Il avait eu deux ou trois occasions ces derniers jours, mais le courage lui manquait indéniablement. De plus, la demoiselle s'était largement rapprochée de Iida et il était certain que l'ancien délégué serait mis au courant à un moment.

Bien trop gênant...

Honnêtement il avait même plus hésité à en parler à Shoto. Son ami n'avait pas changé et restait une valeur sure quand on devait se confier sur un sujet délicat. L'homme marqué était même un confident hors pair, ne jugeant jamais et tentant toujours de comprendre les personnes face à lui. Il aurait pu être cette personne, mais d'un autre côté, il côtoyait bien trop Katchan et Jiichan au boulot, et même s'il lui faisait confiance, il ne pouvait s'empêcher de se demander ce qu'il se passerait s'il laissait un sous-entendu filer à son insu !

Mais pour autant, il avait fini par choisir quelqu'un d'autre.

Dr Grey !

Après tout, la psychiatre était celle qui savait bien des choses à son sujet. Cela faisait plus d'un an maintenant que la femme, ancienne héroïne qui plus est, le suivait de près, et jamais il ne s'était senti jugé ou mal après lui avoir parlé. Au contraire même, elle s'était toujours largement adaptée à ses besoins, comprenant par exemple qu'il se confiait bien mieux si la conversation semblait presque usuelle, comme deux adultes échangeant des banalités au final. Il était vrai qu'il avait toujours eu du mal à se confier ouvertement si on le dévisageait longuement ou si l'ambiance était trop lourde.

Alors il avait hésité encore un peu, se demandant franchement comment il pouvait aborder un sujet aussi personnel. Mais au final, les choses s'empiraient ! Son corps surréagissant à tout et n'importe quoi et surtout n'importe quand. Allant d'un sourire trop chaleureux ou un regard trop suspicieux et vibrant...

Il avait besoin d'aide ! Maintenant...

La femme n'avait pas forcément été surprise de l'entendre lui demander une séance dans son bureau, selon elle, c'était la suite logique des choses. Pourtant Izuku trouvait plus simple de faire ça en visio, comme c'était le cas jusqu'à maintenant. Mais apparemment elle estimait que ça allait de pair avec son besoin de se sentir "capable". Pour autant, il n'était pas certain qu'elle ait deviné ses véritables intentions et ça le gênait encore plus.

Il entra alors dans le hall, se souvenant de son entrée il y a donc un an, se faisant exactement la même réflexion sur le choix des couleurs trop neutre et froid selon lui. Mais il ignora bien tout cela, saluant parfois un membre du personnel qui le reconnaissait malgré les changements évidents. Il avait passé beaucoup de temps ici après tout...

Arrivé devant le bureau, il s'installa dans la salle d'attente, appréhendant ses réactions qui pourtant ne venaient pas. Autant il avait eu un mal de chien lors de sa première sortie alors que c'était à peine à côté de chez lui, et qu'il était entouré de ses deux amis, autant à présent il se sentait parfaitement capable de sortir seul, assumant donc les trajets solitaire avec ses écouteurs enfonçaient dans les oreilles !

Il se sentait même passablement bien, si on omettait la discussion qu'il s'apprêtait à avoir. Il regardait les murs gris parsemés d'affiches pleines de gens heureux, qu'il définissait pourtant de bien triste, et se fit la réflexion qu'il était réellement la seule chose ici qui avait changé.

- Izuku ? C'est un plaisir de te revoir en chair et en os !

- Bonjour Dr ! Oui, ça fait bizarre ! lui sourit-il sincèrement.

La doctoresse s'effaça pour le laisser entrer lui signalant son envie de café pour disparaître s'en chercher un, le laissant alors seul dans cette pièce qu'il détestait au début, mais qui le laissait presque indifférent à présent. C'était un monde qu'il n'aimait pas trop, à vrai dire, tout lui rappelait cette période ou il se souvenait à peine de son prénom, retenant simplement que "52", dont il avait eu tant de mal à se détacher, était le nombre d'expériences qui visaient à lui arracher son Alter.

Il ne se souvenait pas vraiment du moment où il avait compris à quoi correspondait ce chiffre ! Il avait d'ailleurs appris très récemment, et presque par hasard, qu'il n'avait pas été seul dans cette usine abandonnée et que l'endroit servait de planque "longue durée" pour les sujets dont ils n'arrivaient pas à trouver "la bonne formule" pour voler les Alter. Les trois scientifiques coupables avaient mis au point une espèce de poison Anti-Alter, provoquant un rejet du pouvoir chez le sujet. L'Alter pouvait ensuite être récupérée via une cure sanguine, le revendant alors à quelqu'un d'autre. Plus l'Alter était complexe, plus il fallait remanier la formule ! Se retrouvant donc avec Cinquante-deux possibilités, bien sagement rangés dans le dossier portant son nom, qu'ils avaient retrouvé sur place...

Ils étaient une dizaine sur place, tous calés dans des cages à lapins, n'étant absolument pas conscient de la présence d'autres captifs, survivant au jour le jour alors qu'on leurs faisaient avalés un tas de truc qui, heureusement d'ailleurs, n'avait pas eu d'effet néfaste sur leurs corps.

Il était celui qui avait subi le plus de tentatives, le plus vieux "locataire" des lieux. Et peut-être finalement que le fameux "52" avait évolué au fil du temps, mais il ne s'en souvenait pas de toute façon, il gardait surtout en tête le grésillement de l'ampoule sur le chiffre et finalement, il se fichait bien du reste. Izuku restait persuadé que la seule raison pour laquelle il avait conservé son Alter, était le fait que justement, celui-ci se transmettait par la volonté. Or il n'avait jamais voulu abandonner...

- Alors Izuku, comment vas-tu aujourd'hui ? Tes entrainements se passent bien ?

Bien qu'il fut surpris, il ne sursauta pas. Les yeux rivés sur le globe terrestre qui avait changé de place ! Il fixait la surface arrondie, cherchant le Japon des yeux, les sourcils légèrement froncés bien qu'il tentait de s'en détacher. Il ne le percevait pas d'ici et bien qu'il n'aurait su dire pourquoi, ça le dérangeait beaucoup. Sans un mot, la femme se dirigea alors l'objet, tournant vers lui le pays dans lequel il vivait et Izuku acquiesça sans s'en rendre compte.Il ne fit rien de plus, se souvenant parfaitement de toutes ces séances dans ce bureau, tout aussi gris que le reste, ou il été simplement resté assis en silence, fixant la map-monde du regard, surveillant la marque imaginaire, emplacement grossier de l'usine de poupée qui fut sa maison forcée.

- Mes entraînements se passent très bien ! Ça fait un bien fou de me dépenser comme ça ! Mais Katchan et Jiichan sont des monstres, je crois qu'ils veulent voir jusqu'où je peux aller sans m'effondrer de fatigue ! annonça-t-il alors, éludant bien trop parfaitement les souvenirs de ces années-là.

Il avait un autre objectif ce jour-là ! Et alors qu'il voyait la psy pour se remettre le mieux possible après toutes ces épreuves, cela lui sembla bien trop dérisoire en comparaison. Il avait l'impression qu'il pouvait parfaitement s'en sortir seul aujourd'hui, du moins avec les deux autres hommes à ses côtés ! Son avenir lui était revenu, et il ne s'en était pas rendu compte... Cependant il avait presque plus peur de perdre son quotidien que d'affronter les démons du passé !

- Jiichan ?

- Oh ! C'est Kirishima-san, vous vous souvenez de lui ?

- Bien sûr ! Tu me parles souvent de lui, Izuku.

- Oui c'est vrai. Après tout j'habite avec eux... fit-il soudainement incertain.

- Il y a un souci avec Katchan ou Jiichan ? demanda-t-elle en faisant de grands gestes sur son calepin, un peu à la manière d'un dessin ample.

Izuku tiqua alors, déglutissant fortement. Certes, il ne savait pas du tout comment aborder le sujet "envie sexuelle" cependant quelque chose d'autre le perturbait. Il n'aimait pas particulièrement ressentir ce sentiment, simplement car il le savait totalement inutile. Mais il ne pouvait s'empêcher pour autant de le laisser s'emparer de lui. Alors qu'il s'était simplement assis sur le long canapé du bureau, adossé contre le dossier de cuir trop blanc, il se redressa, captant enfin le regard marron de doctoresse.

- Il y a un souci Izuku ?

Effectivement...

C'était les surnoms ! C'était à lui. Il n'y avait pas vraiment de place pour que quelqu'un d'autre puisse les utiliser, du moins, pas sans son accord.

Ou pas !

Non décidément, il préférerait que ça reste seulement entre eux trois.

Il laissa alors planer quelques secondes durant lesquelles il imaginait Eijiro murmurer "Katchan" et il eut, au contraire, un peu trop chaud. Oui c'était ça ! Les deux hommes pouvaient se le permettre sans mal ! Mais pas les autres. Ils étaient trois et ça lui convenait parfaitement comme ça, mais Izuku n'avait aucune envie à présent d'ouvrir cette porte à d'autres personnes.

Mince ! C'était pire qu'il ne le pensait ! Qu'est-ce que ça voulait dire ?

Son médecin avait toujours surnommé Katsuki, "Katchan", tout comme lui le faisait depuis toujours. Jamais jusqu'ici il n'avait eu à en redire quelque chose et ça ne lui avait même jamais traversé l'esprit, un peu à la manière dont il avait déjà entendu Kaminari l'appeler de la sorte. Ce surnom lui appartenait et ses joues se chauffèrent sans qu'il ne puisse le contrôler, laissant son cœur s'enhardir rien qu'à la pensée de son ami.

- Oui je crois... Enfin je ne sais pas trop. C'est franchement gênant.

- Allons, tu peux dire tout ce qui te passe par la tête.

Elle reprit, d'un geste nonchalant, son travail sur son carnet, lui lançant parfois un coup d'oeil sans toutefois interrompre le silence qu'il laissait planer, les yeux laissant simplement voir à quel point son esprit tourbillonnait.

- Je crois que je... J'éprouve de l'attirance pour... mes colocataires... Enfin je ne sais pas vraiment comment l'expliquer !

Alors qu'il n'était pas du tout décidé à poursuivre ses explications, la psychiatre n'en fit pas moins, sachant que de toute façon, son patient avait besoin de ce temps pour remettre ses idées en place à son rythme. Le silence n'était juste que partiellement coupé par le bruit du crayon à papier grattant sur la feuille, et le cœur du vert, qui semblait s'éprendre d'un rythme clairement affamé, frémit.

- Il m'est arrivé quelque chose récemment, et ça arrive tout le temps maintenant.

- Que s'est-il passé ? Tu ne m'en as pas parlé lors de nos séances...

- Oui, c'était délicat à aborder à la maison. C'est pour cela que je préférais venir.

- Je vois. Tu veux bien m'expliquer maintenant ?

- Je crois que je... enfin quand Jiichan et Katchan sont trop proches de moi, il m'arrive de réagir vous voyez ?

Il lui lança un regard sans équivoque, les lèvres pincées alors que sa mine était clairement inquiète. Il n'avait strictement aucune envie de trop s'attarder sur des détails gênants, espérant si fort que le rouge de ses joues soit assez parlant pour ne pas avoir à dire les choses à voix haute, il fallait littéralement qu'elle le comprenne ! Elle lui lança d'ailleurs un coup d'oeil plein d'éloquence, semblant capter le fil de ses idées.

- Quand tu dis "réagir" ... ?

- Oui oui... c'est ça... C'est affreusement gênant ! Je les "entends" parfois et je ne peux pas m'empêcher de... voilà ! Alors je vais dans ma chambre. Je pense à autre chose, mais ça devient invivable. Maintenant même quand il me touche sans faire attention... Ça se voit ! Seigneur, je ne sais pas comment j'ai réussi à le cacher jusqu'à maintenant, ça arrive tout le temps !

- D'accord Izuku, mais, as-tu essayé de régler ce souci de manière naturelle ?

Alors qu'elle le fixait toujours, lui restait médusé. Était-elle sincèrement en train de lui suggérer de se masturber ? Non, il devait se tromper. Son corps semblait presque au bord de la rupture que son esprit devenait lui aussi lubrique !

- Je ne vais pas faire ça !

- Te soulager ?

- Mais ! Certainement pas ! Parce que... enfin ! En temps normal, je n'y pense pas ! Mais dès qu'ils sont près de moi... Et c'est encore pire quand je les entends !

- Izuku, c'est une réaction tout à fait normale de ton corps. Qu'est-ce qui te dérange autant là-dedans ?

- Mais c'est malsain ! Je ne peux pas avoir de l'attirance pour mes amis ! En plus les deux ! Je... enfin soyons sérieux. Je sais que j'ai été attiré par Katchan avant, mais la maintenant il est avec Jiichan ! Et je ne peux pas, parce que, même avec Jiichan, je... Je veux dire, il est très beau et gentil, non, je ne peux pas ! Ils sont en couple ! Ensemble ! Et ce sont mes amis ! On ne fait pas ce genre de choses ! Il faut que j'arrête ça tout de suite ! Je ne peux pas leur faire ça, pas à eux...

C'était une chose très rare de voir la femme face à lui réagir d'une façon ou d'une autre. Elle qui tentait toujours de l'inciter à parler en restant objective. Pourtant en cet instant, il la vit très légèrement froncer les sourcils, relevant cependant un regard neutre vers lui.

- J'ai bien peur que tu ne voies pas les choses sous le bon angle Izuku. Tu n'es pas en train d'avoir un comportement inapproprié envers tes amis.

- Bien sûr que si ! Si l'un d'eux me regarde, je perds le contrôle. A cause de moi, la situation à la maison redevient tendue et ils s'inquiètent ! J'ai juste l'air d'un ado... Je suis juste revenue au lycée ! Avec Katchan c'était comme ça !

- Es-tu conscient que tu es en train de me décrire une réaction amoureuse et non pas physique ?

Alors qu'elle le fixait encore intensément, ses yeux impartiaux semblant lui demander de chercher la réponse tout seul, son esprit à lui, fit un radical virement de cheminement. Alors qu'il pensait sincèrement que ce sentiment pouvait s'associer à une forme de gratitude, ça lui semblait presque superflu à présent. Voir trop hypocrite pour justifier le quart de ce qu'il vivait auprès d'eux. En étant honnête avec lui-même, il avait plutôt l'impression de se mentir à lui-même en catégorisant ses ressentis comme une forme de reconnaissance. Il ouvrit alors la bouche en grand, stupéfait. Car l'autre option lui semblait tout aussi inadmissible, bien qu'indéniablement, elle sonnait bien plus fort, vibrant dans tous son corps comme une véritable révélation...

- Je ne peux pas être amoureux des deux, c'est impossible !

- Pourquoi ?

- Mais ! Parce que ! On n'est pas amoureux de deux personnes ! Vous avez déjà vu ça vous ?

Il sentait bien qu'il était en train de s'énerver, ses jambes tremblant bien trop fort et ses mains devenant moites. Il s'arracha presque du contact visuel, ne supportant plus de la voir, et contempla à nouveau la mappemonde, se retenant de la balancer au loin. Après tout, il fallait bien un fautif !

- Izuku, éprouver de l'attirance physique, n'est pas forcément liée aux sentiments amoureux. Beaucoup de personnes peuvent parfaitement avoir des rapports sexuels ensemble sans éprouver de l'amour pour l'autre. Pourtant, il me semble ici que ce n'est pas ce dont il est question, je me trompe ?

- Je ne... C'est complètement fou ! Je n'arrive pas à me dire que... Mon corps doit forcément avoir un souci... Déglutit-il sans grande conviction.

- Ton corps va très bien et peut-être même qu'il a compris quelque chose que ta tête et ton cœur ne veulent pas voir.

- Je refuse d'admettre que je suis amoureux d'eux. On ne peut pas être amoureux de deux personnes !

- Alors comment expliques-tu tout cela ?

- Je ne sais pas ! Mais j'aimerais que ça s'arrête...

Il osa de nouveau croiser son regard, voulant lui montrer sa détermination à ce sujet. La femme finit par reprendre sa tâche, son crayon vibrant à nouveau lourdement dans le silence, le laissant à ses démons intérieurs, avant de reprendre.

- Je pense que tu ne dois pas rejeter cette part de toi ! Tu es solide Izuku, bien plus que la plupart de mes patients, chose que je ne devrais pas forcément te dire. Mais pour autant, essaie de comprendre ce qu'il se passe. Ton corps à des besoins et il me semble qu'il te montre clairement ce qu'il souhaite. Écoute-le, et n'en ai pas honte ! Par ailleurs, j'ajouterais qu'aimer n'est pas forcément quelque chose qui se conjugue au singulier ! C'est un sentiment qui trouve une définition différente en fonction des personnes. À toi de trouver la tienne et surtout de l'accepter.

Il n'y avait rien de plus à répondre, et il ne pouvait expliquer alors pourquoi il sentait ses yeux picoter. La docteure arracha la feuille de papier et lui tendit le dessin qu'elle gribouillait depuis le début, le représentant lui et ses joues rouges. Il savait que ça signifiait que la séance était finie, après tout, des dessins de la sorte, il en possédait déjà des tas.

Pour autant, aucun de ces vieux gribouillages ne le laissait autant perplexe, laissant clairement matière à réflexion...

Katsuki, de son côté, s'interrogeait sur l'étrange silence qui régnait chez lui ce jour-là.

Ce n'était pas du tout le calme serein qui s'amusait à les détendre habituellement. Non, celui-ci lui offrait une terrible sensation de vide qu'il n'aimait pas du tout. Il n'était pas un homme très patient, il était même sans doute l'exact opposé.

Il ruminait alors sans comprendre la raison de son humeur maussade, récurant la salle de bain avec des gestes rageurs, abimant les joints de la baignoire d'un blanc immaculé.

Ce n'est que quand Eijiro passa la tête par la porte entrebâillée, la mine aussi soucieuse que la sienne, et qu'il posa une question aux allures innocentes, qu' il comprit ce qui n'allait pas...

- Il rentre quand Izu ? Demanda le Héro-bouclier.

- Chais pas. grogna-t-il

Le roux soupira légèrement, les sourcils se rejoignant d'autant plus, avant de disparaître à nouveau, laissant une nouvelle fois le froid silence revenir le tirailler.

Mais c'était ça ! Il n'était pas là.

C'était con ! Le nerd sortait seul à présent et ça ne l'avait jamais intrigué de la sorte jusqu'ici ! Le soir de toute façon, ils se retrouvaient tous les trois et ça l'arrangeait comme ça. Mais là...

Il ne pouvait pas forcément ignorer que ce sentiment lui cramait les nerfs depuis que Deku avait pris possession du bureau. Et merde, il n'en comprenait pas les raisons ! Ça faisait à peine deux jours que c'était ainsi, juste deux jours. Et autant ça l'irritait de ne plus avoir son ami d'enfance sous le nez, autant à la faveur de leur drap, il s'était montré insatiable avec Eijiro.

Leur vie sexuelle, jusqu'ici, avait toujours été explosive et parfois dure. Mais il n'avait pas souvenir que cela puisse être si "fort". Il n'avait pas eu conscience que son lit lui avait manqué à ce point. Ça ne l'avait même pas dérangé; finalement, la salle de bain était devenue un endroit où ils avaient réussi à imposer leurs jeux épicés.

À cette pensée d'ailleurs, il releva les yeux vers la trace de brûlure qui commençait à dater un peu. Il n'avait pas réussi à la faire partir, malgré toute l'ardeur qu'il avait pu y mettre et évidemment son imbécile de petit ami s'en amusait presque à chaque fois.

Redessiner mentalement le sourire fier de son amant le dérida, l'aidant quelque peu à se détendre. Il devait sans doute s'habituer. Après tout ce qu'il s'était passé, c'était sans doute normal. Le nerd, il l'avait cherché pendant des années et c'était totalement inespéré de le retrouver. Alors il avait sans doute un peu de mal à l'idée de lâcher un peu la bride. Mais ce qui était important aujourd'hui était le bonheur d'Eijiro et d'Izuku.

Point.

Alors, bordel, il allait arrêter de s'en faire comme une maman poule et passer outre ! Quelle putain d'allure donnait-il là ? Ça allait bien deux secondes d'avoir l'air d'une matrone surprotectrice et inquiète, mais ce n'était clairement pas son genre... Il allait s'y faire, continuer d'observer et protéger les deux hommes, et c'était tout...

Et dans l'idée, c'est exactement ce qu'il tenta de faire ce soir-là ! Izuku était finalement rentré de son rendez-vous, sain et sauf, et ils avaient, comme toujours, passé la soirée ensemble, profitant des congés des deux héros. Ils avaient même poussé, allant jusqu'à lancer deux épisodes de plus sur la série qu'ils regardaient en ce moment, Katsuki se régalant en silence de voir Izuku expliquer tout ce qu'Eijiro avait raté puisqu'évidement, il s'était encore endormi.

Puis ils sont finalement repartis se coucher. Chacun dans leurs chambres.

Oui, c'était un quotidien très serein et il fallait qu'il s'y habitue, tout simplement.

Mais qu'importe en cet instant à quel point il se sentait déterminé, lorsqu'Eijiro s'étala de tout son long dans leur lit, s'accordant toute la place, la petite étincelle qui le torturait depuis deux jours revint à la charge.

Leurs regards s'accrochèrent, semblant exactement sur la même longueur d'onde sans pour autant avoir le courage d'en parler, et Katsuki grogné.

Ce lit lui semblait terriblement grand, même avec un homme avec la carrure de son amant dedans. Mais cette putain de lit, il avait appris à le préférer lorsqu'ils étaient serrés dedans...

Comme quand Izuku se calait contre lui, ou contre Eijiro, leur grimpant inconsciemment dessus durant la nuit pour tenter de leur arracher un peu plus de chaleur pour se l'approprier. Oh, bordel ouais ! En fait, il avait adoré ça !

Et ça l'énervait qu'on vienne lui retirer ce qu'il avait appris à aimer !

Un râle vibrant lui passa alors les lèvres sans qu'il ne puisse le contrôler, et les pupilles de l'autre vrillèrent les siennes, totalement conscient du fil de ses pensées tant il partageait les mêmes. La présence d'Izuku lui manquait à lui aussi et il ne savait pas trop pourquoi, mais la seule façon qu'ils avaient trouvé pour exprimer ce manque, qu'ils avaient bien du mal à comprendre, c'était le sexe.

Le sexe pur et dur !

Alors Katsuki le regarda se redresser sur le lit, s'asseyant au bord avant de lentement se lever, le happant totalement de son ombre qui semblait totalement l'engloutir, le menton haut et fier... Eijiro était un homme pourtant doux et aimant, laissant bien souvent Katsuki prendre le dessus. Il mesurait un mètre quatre-vingt-dix-neuf, et non pas deux mètres, comme pouvait parfois en plaisanter Denki. Et avec ses larges épaules, il donnait l'impression de pouvoir tenir le monde à lui seul. Mais aussi avenant qu'il puisses être, il n'y avait rien à faire, il avait un féroce besoin de contrôler ce moment, exactement comme la veille au soir, ou celle juste avant...

Et comme à chaque fois, Katsuki s'impatientait de lui répondre, gourmand de pouvoir faire une chose qu'il ne faisait qu'avec lui : lâcher prise.

Alors il ne réagit pas lorsque l'homme l'attira presque brutalement à lui, empoisonnant ses lèvres dans un baiser débordant. Il n'y avait rien à faire. Ou, rien à répondre, ces yeux rouges flambaient furieusement, brutalisant sans vergogne toutes traces d'insoumission.

Il était bien incapable de les fermer d'ailleurs, de perdre un peu de ce que son homme avait à lui offrir, ou de juste rater cette folle nuance graveleuse à souhait qu'il lisait si fortement dans ses prunelles.

Et il était évident que le rouge face à lui était parfaitement conscient de l'effet qu'il produisait ! Posant un baiser dure sur le coin de ses lèvres avant de lui lancer un sourire carnassier, presque crâneur, se jouant de ses nerfs tout en l'intimant de garder le silence. Il ne lui laissa pas le temps de répondre, dans tous les cas, car il entreprit de lui retirer son débardeur, le laissant lâchement tomber au sol, très vite suivi de son caleçon, pour l'admirer alors, totalement nu.

- Tu vas encore me prendre sérieux ? Targua Katsuki, la voix pleine d'anticipation, adorant sans l'ombre d'un doute tout ce que son amant avait prévu pour lui cette nuit !

Alors il venait se coller à lui, sentant ses dents aiguisées imprimer la peau de son cou. Les vermeils du blond ne pouvaient enfin que se fermer un instant pour ensuite se braquer sur la cloison derrière le lit, les séparant de la chambre d'Izuku, souriant au placo comme s'ils étaient complices d'une bonne blague.

- Tu n'as pas idée... glissa Eijiro depuis ses épaules, le sourire se devinant à des lieux de la, laissant Katsuki rire à son tour.

Oui, il avait hâte, encore une fois, de se laisser juste emporter par les bras puissants de l'homme qui partageait sa vie.

Alors il ne lui lança qu'un regard plein de gourmandise quand le plus grand se redressa, se laissant claquer les fesses alors qu'il le surplombait de nouveau, lui lançant un ordre impérieux d'un simple regard volcanique vers le lit.

Katsuki pouvait jouer, sans l'ombre d'un doute. Il pouvait défier cette ombre brulante imbriquée dans ses yeux, qui, pourtant, lui hurlait domination. Mais il n'en avait aucune foutue envie ! C'était sans doute même tout le contraire...

Il sentit alors la poigne sur sa chaire se faire bien plus ferme, le rappelant à l'ordre, et il sourit un peu plus, narquois, alors qu'il suivait, malgré tout, les directives silencieuses.

Grimpant sur le matelas, prenant la place qu'Eijiro avait occupée un peu avant, grognant sous l'odeur affreusement aphrodisiaque de ces draps qu'ils avaient partagés à trois, lui arrachant alors toute trace de décence

Et un sourire presque cannibale s'imposa sur les lèvres du roux alors qu'il jetait son tee-shirt loin derrière, se fichant bien de l'endroit où il le retrouverait le lendemain matin. Il le rejoignit bien vite, plaquant le dos du blond contre le mur de la chambre, tapant sans doute, dans la chambre d'à côté, les lèvres tirées dans une grimace satisfaite de se faire obéir sans même avoir à parler !

Ce côté-là, Katsuki ne pouvait pas cacher que ça lui plaisait terriblement !

Lui, qui était si dur, et qui avait longtemps et obstinément refusé de laisser quelqu'un grimper à cette première place qu'il s'était appropriée en gueulant plus fort que les autres, n'avait pourtant plus aucun mal à laisser Eijiro avoir de l'ascendance sur lui, bien au contraire même. Ça l'excitait !

D'ailleurs, bien loin de se sentir dominé, il savait parfaitement comment il devait jouer...

Le blond redressa alors la tête, foudroyant de son regard rouge si incisif celui qu'il aimait et se délecta d'entrouvrir la bouche, se jouant alors de la boule de métal grise qui décorait sa langue, narguant son homme de venir tenter de le faire descendre de son piédestal.

Il le savait si bien ! Ce sourire sauvage si particulier qui définissait Red Riot se nourrissait principalement de ça. Être le seul à connaitre le gout métallique de cette bouche bien trop souvent odieuse. Mais surtout, le seul sur qui cette langue s'était amusée a retracé le chemin des larges tatouages gravé sur sa peau, s'ajournant toujours un peu trop longtemps sur ses mamelons, adorant les sentir gonfler sous ses baisers.

Tain' ! C'était l'extase qui les définissait à deux...

Alors le rouge réagissait au quart de tour, dominant son petit-ami bien trop arrogant.

- Je vais te dévorer, Katchan... souffla Eijiro doucement, calant son souffle bouillant au creux de son oreille, laissant sa proie pousser un râle surpris, mais impatient

Dynamight eut bien du mal à retenir un hoquet surpris, un léger frisson le traversant de part en part. C'était un surnom aux milles définitions et habituellement, il l'entendait d'une autre bouche et dans bien d'autres situations. Pourtant là, l'entendre des lèvres d'Eijiro, dans ces conditions, et même si cela lui faisait indéniablement pensé à Deku, il en vibrait complétement, brulant d'un désir qui le faisait pulser si fort. C'était presque une provoquation a laquelle il avait hâte d'y répondre, éclatant sa voix rauque, presque chauffé a blanc, sous cette délicieuse sommation aux reflets émeraude...

- Tu attends quoi alors ? Jiichan ! le nargua-t-il alors que le roux fondait sur lui en grognant lourdement sa soif, épris par un tel appel aux vices...

De l'autre côté de la paroi, il n'y avait aucune place à l'imagination du troisième locataire, assis confortablement sur son lit, ses écouteurs enfonçaient dans les oreilles.

Il ne tenait plus...

Il pouvait bien tenter de s'absoudre de leurs ébats en écoutant une playlist bruyante au possible, se saoulant, à présent, des sons qu'il aimait bien pourtant habituellement, corrigeant ses doigts de ne rien faire de plus que de caresser Caméria, endormie à côté de lui. Il ne pouvait détacher son regard de ce fameux mur qui le séparait d'eux, regardant bien trop fixement les lumières frappaient, encore et encore, au rythme qu'ils imposaient de l'autre côté.

Ils avaient choisi une décoration qu'il avait longtemps voulu avoir ado. Un jeu de lumière orné de petite pince à linge pour y accrocher des photos. Quand il l'avait vu dans le magasin de décoration, il en avait évidemment profité ! Et maintenant, il ne pouvait que regretter ce choix...

Il regardait le jeu de lumière vibrer au rythme des deux autres, les photos de ses amis, dont les deux hommes qu'il voyait même plus nettement que les autres, s'agitant dans tous les sens.

Sa libido déplacée ne lui laissant finalement aucun répit... Et qu'importe ses efforts, ses pensées ne pouvaient que filer dans la chambre d'à côté, le laissant là, bandant si fort, dessinant une auréole mouillée très significative d'envie sur son caleçon.

Il n'en pouvait plus !

Dans les oreilles, la chanson changea, le laissant clairement entendre un long grognement de Katsuki, assurant au pauvre apprenti héros que, non, il n'y arriverait pas la...

Il se leva alors rageusement, faisant feuler l'animal qui s'éclipsa, furieuse. Mais elle pouvait bien avoir tous les préjudices à son encontre, l'homme aux cheveux vert ne pouvait pas réellement s'en préoccuper, l'esprit perturbé par la simple sensation trop douloureuse du tissu sur le haut de son sexe. Merde, il allait craquer...

D'ordinaire, il relisait ses vieilles notes, redessinant mentalement le héros qu'il avait toujours rêvé d'être. Mais maintenant, alors qu'il était de nouveau confronté au problème qui le hante ces derniers temps, les mots de son psychiatre tournaient en boucle dans son crâne, frappant fort contre le mur de sa détermination qu'il pensait pourtant sans faille.

L'amour... Était-il réellement amoureux de ces deux amis ? Était-ce juste possible ? Parce que, physiquement, son corps semblait parfaitement savoir ce qu'il voulait. Mais pour le reste ?

Pourtant, n'avait-elle pas supposé qu'il avait le droit de les aimer tous les deux ? Que c'était à lui de choisir ? En oubliant alors toute la problématique qui s'imposerait après cette révélation, était-ce simplement possible ?

Il grogna de frustration, perdu entre excitation et culpabilité, et sortit dans le couloir, trébuchant presque sur Caméria qui en profita pour lui filer sous les pieds. Il lui fallait une douche froide, la troisième cette semaine... Et il fallait qu'il réfléchisse à tout ça.

Encore.

Il s'enferma dans la pièce, soupirant de devoir se délester de son exutoire musical, et laissa alors glisser son sous-vêtement, tentant d'ignorant le sentiment coupable, alors qu'il se vit entièrement nu, le sexe pointant douloureusement à l'extrême. Ça lui arrivait bien trop souvent ces temps-ci. Il n'y arriverait jamais ! Il soupira de nouveau, allumant le jet d'eau pour tenter d'étouffer un peu les cris d'extase qu'il entendait bien trop férocement. Fallait-il qu'il essaie, au moins juste une fois ? Ça semblait presque banal s'il écoutait sa psy, l'était-ce vraiment ?

Perdu, il enjamba le bord, se cognant le pied, et se jeta presque sous cette eau rédemptrice.

Fallait-il essayer ? Juste... une fois ?

Ses yeux verts se braquèrent alors sur la trace de main brulée qui était taguée sur le mur, définissant si parfaitement toute l'ardeur fulminante de Katsuki. Cette marque était là depuis un moment, faisant presque partie d'un élément de décors de la salle de bain maintenant. Il ne la remarquait même plus là.

En cet instant cependant, alors qu'il entendait clairement Katsuki tenir son extase de l'autre côté du mur, voir la trace de ses mains l'excitait terriblement, encore et encore plus. Il se recula, souhaitant se soustraire à la vue de la marque qui l'obsédait à présent et il poussa un large soupir gras, tentant encore de se résoudre à ne pas franchir cette étape.

Mais bordel, il en crevait d'envie !

Une fois...

Et il n'en dirait rien de plus. Jamais !

Et peut-être que ça mettrait fin à son calvaire devenu quotidien...

L'eau lui semblait chaude. Tellement ! Alors qu'il avait réglé la température à peine tiède... Il les entendait si fort ! Leurs gémissements résonnant à présent à l'unisson, dansant si fort entre le carrelage de cette maudite salle de bain. Il crevait de chaud ! Haletant presque sous l'oppression harassante de la chaleur ambiante...

Et merde !

Alors qu'il pouvait presque sentir les deux regards rubis de ses bien trop sexy colocataires posés sur lui, il lâcha prise, résolu.

Collé au mur qui lui semblait, lui, glacial, il grogna, satisfait. Quand il se permit enfin de s'empoigner, appliquant une lente descente affreusement délicieuse sous le cri bien trop encourageant de Katchan. Ce fut trop.

Juste trop !

Totalement épris dans la brume qui lui voilait la conscience, il fixait, à présent narquois, cette stupide marque de main n'ayant aucun mal à les deviner sur lui, en cet instant. Oui, sans contexte, imaginer ces doigts si particuliers sur son sexe était un incroyable nid de sensation. Et quand il entendit clairement un grognement presque guttural qu'il savait appartenir à Eijiro, ce fut dévastateur.

Les images défilaient dans sa tête, son corps se souvenant bien trop fort de tout ce que lui inspiraient les deux hommes. De leurs regards sanguins absolument fascinants, à cette aura brûlante qui semblait les définir, remuant tout son être d'une façon totalement inouïe. C'était complètement démentiel, le laissant pantois, abolissant le peu de contenance qu'il lui restait !

Ses gestes s'accentuèrent alors qu'il se voyait si clairement avec eux dans cette foutue chambre et il finit par jouir, seul, sous la douche.

Il se laissa glisser dans la baignoire, tentant de reprendre sa respiration bien trop saccadée, les joues rouges de bien de sensations.

Il entendait soudainement tous les bruits avec beaucoup plus de netteté que qeulques secondes auparavant, le voile venait de se lever.

L'eau battant ses épaules lui brouillait les oreilles, l'ébat, dans la chambre d'à côté bien, plus lointain à présent.

Il ne se souvenait pas de ce qu'il ressentait quand, ado, il se laissait aller à ce petit plaisir honteux. Il n'en avait plus aucune idée ! Mais en cet instant, il se sentait si bien... C'était fort et intense, et indéniablement Katchan et Jiichan l'avaient excité.

Tous les deux.

Ils les avaient vus dans sa tête, les gribouillant mentalement si parfaitement. Admirant les muscles débordants d'Eijiro qu'il avait goûté du bout de sa langue alors qu'il s'était imaginé glisser sa main sur les fesses de Katsuki...

Il ne pensait pas déraper de la sorte...

Et la réalité tomba !

Oh bordel ! À présent que son esprit les avait imaginés en pleins ébats ou presque, tous les trois, comment allait-il faire pour oser les regarder en face ? 




~~~~~~>w<~~~~~~

Alors pour ce petit rendez-vous psychiatrique, peut-être que certains s'interroger sur le fait que la psy ne regarde pas Izuku dans les yeux tout au long du rendez vous. Sachez donc que je me suis servis du dessin comme fil conducteur pour écrire ce passage. Je me suis basée aussi sur un ressentit personnel de la façon ou moi-même je me sens le plus a l'aise pour discuter de sujet important. J'ai bien conscience que cela peut interpeller mais sachez donc qu'il s'agit simplement d'une interprétation tout a fait personnelle ^^ 



PS SHISHO : T'es la meilleure ! Il a choisi la psy ! XD Encore merci pour tes retours du tonnerre !!!!

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