ONZIEME : Ses soins

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Artiste : K

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Son corps semblait sur le point d'exploser ! Il avait couru à perdre haleine, se trémoussant d'impatience dans le métro pour répartir comme une flèche sitôt celui-ci en arrêt. Le fait qu'il n'avait pas usé trop de son Alter relevait simplement du fait qu'il ne le sentait pas aussi sûr de l'utiliser dans ces conditions, c'était donc un risque qu'il n'était pas prêt à prendre. La seule chose à laquelle il pensait était Jiichan, son prénom semblait lui brûler la peau, gravé sur le bout de la langue, répétant encore et encore les mots de cette foutue standardiste.

"Il était arrivé inconscient..."

C'était une image atroce, qui laissait place à bien trop de choses ! Les questions se bousculaient, tapant fort dans chaque recoin de son crâne à lui filer une migraine carabinée alors qu'il apercevait enfin les portes automatiques des urgences.

Une nouvelle fois, il tenta de joindre Katsuki qui ne répondait toujours pas, et il jura doucement avant d'entrer dans le bâtiment, son souffle complètement fou, son coeur se faisant entendre des environs sans en douter. Il était mort d'inquiétude, c'était horrible et même s'il avait eu le temps de se sentir terriblement bien de penser qu'Eijiro l'avait inscrit sur la liste des personnes à prévenir, ne pas savoir comment il allait à présent était une guerre qu'il ne s'attendait pas à mener.

- Bonjour, je... On m'a prévenu que... Red Riot était ici, je suis Izuku Midoriya, on m'a appelé !

- Je regarde, monsieur...

Elle ne lui fit aucun commentaire sur le fait qu'il lui avait foncé dessus, n'hésitant pas à prendre la place du prochain qui aurait été appelé à sa place s'il n'avait sauté sur la pauvre secrétaire. Elle avait sans doute dû voir sa panique, aussi elle lui offrit un sourire rassurant, cherchant des informations, laissant alors un silence planer uniquement déranger par le bruit de la vie hospitalière qui semblait bien trop calme en comparaison au capharnaüm à l'intérieur de lui.

C'était assez étrange de se retrouver dans un endroit qui semblait presque paisible alors qu'il portait l'emblème "URGENCE". L'odeur était particulière, mais pas désagréable, mais tout était vraiment trop paisible ! Il sentait les larmes assaillirent ses joues, laissant un peu le contexte oppressant l'écraser et il souffla doucement, reprenant sa respiration, frottant rageusement sa faiblesse de ses pommettes.

- Je ne peux pas vous conduire à lui, monsieur Midoriya. Il est actuellement en attente de soin.

- Il va bien ?

- Je ne peux vous donner de détails pour l'instant, une collègue m'en donnera et avec l'accord du patient, nous vous les transmettrons.

- Mais comment ça ? Vous m'avez appelé, je...

- Oui, nous vous prévenons, mais seule la famille a le droit d'accompagner les patients.

- Mais je...

Bon il ne savait pas ce qu'il était, mais il était proche de Jiichan ! Et ce n'était certainement pas cette femme qui pouvait en attester ! Elle ne lui avait même pas demandé !

- Je vis avec lui ! Je suis pas un cinglé qui sort de nulle part, s'il m'a mis sur cette foutue liste, c'est pas pour rien ! On vit ensemble !

Il commençait vraiment à être en colère, tentant de se tenir face à cette pauvre femme qui ne faisait que son boulot. Il en restait conscient, la petite voix dans sa tête, celle qui avait apparemment gardé les pieds sur terre, n'arrêtait pas de lui répéter. Mais c'était un chant bien plus mélodieux qui se jouait de l'autre cotés, de cette autre voix qui hurlait avec hargne faisant clairement concurrence avec le héros explosif. Alors il pouvait bien tenter de se restreindre, la mélopée de la raison n'était atrocement pas assez forte pour l'atteindre...

- Je comprends parfaitement monsieur, les règles sont ainsi.

- Non, vous ne comprenez pas ! Je veux savoir comment va Jiichan, je ne suis pas venu ici pour attendre ici comme un imbécile alors que Hawks est à côté de lui !

- Calmez vous je vous en pris

- Je ne me calmerais pas !

- Écoutez, il a repris connaissance et il est sous antalgique. Il attend la visite du chirurgien. Je vais...

- Le chirurgien ?? Il est éveillé maintenant ? Oh bordel...

Le mot chirurgien éveillait en lui bien des angoisses et sa gorge crapahutait de nouveau, brûlant sous son souffle qui recommençait à faire des étincelles.

Il tentait de faire le tri, comprenant alors qu'au moins, Eijiro était réveillé. Il devait voir un chirurgien, pour il ne savait quelle raison, mais il était réveillé...

- Je dois savoir ce qu'il se passe ! Laissez-moi le voir ! Où allait lui demander ? Il vous le dira !

- S'il vous plait, restez calme nous allons...

- Je ne resterais pas calme !

Il se recula, observant alors autour de lui, bien décidé à aller chercher Eijiro lui-même ! Il avait besoin de le voir pour se sentir mieux, et apparemment personne ne semblait apte à lui dire où était son homme. Il se fichait de beaucoup de choses, il était prêt à user de sa force si ça lui permettait de le voir ! Qu'All Might se retourne dans sa tombe, il y avait des choses qu'il ne pouvait taire !

- Vous ne m'écoutez pas, dites-le-moi où il est maintenant, ou je compte bien aller le chercher moi-même !

Il savait évidemment qu'il criait, sa gorge lui faisait déjà assez mal comme ça, la bouche sèche au possible, rendant chaque mot dur et pâteux. Il visualisait bien la porte qui semblait cacher le service des urgences en lui-même, il voyait bien qu'il fallait une carte pour ouvrir les portes...

Et il avait bien la force pour forcer le passage, bien évidemment...

- JE COMPTE BIEN LE TROUVER MOI-MÊME ALORS POUR LA DERNIÈRE FOIS, DITES-MOI où EST EIJIRO !

La porte s'ouvrit et Eijiro était juste là, debout, presque l'air de rien. Il avait bel et bien son bras en bandage, mais si ce n'était "que" ça. C'était un véritable soulagement qui déferlait, offrant un peu de sérénité, mais aussi bien d'autres questions.

Le vert s'élança vers lui, les larmes revenant bien vite, un peu comme si ses yeux étaient, eux aussi, rassurés de le trouver si en forme malgré tout !

- Jiichan ! Tu vas bien ? Que s'est-il passé ?

Il laissa le héros le prendre dans son bras valide, se tournant automatiquement pour éviter celui qu'il maintenait hors de sa portée.

- Je vais bien, ne t'inquiète pas, regarde je suis debout ! Et ils m'ont filé assez de médoc pour ne rien sentir ! Je t'ai entendu crier de là-bas ! Tu as oublié de dire merci ?

Il semblait si bien, c'était assez déroutant alors qu'il y ait si peu, il se demandait encore s'il allait se réveiller...

- Viens, je dois attendre le chirurgien.

- Pourquoi tu dois le voir ?

- Monsieur, seule la famille proche est autorisée dans les locaux

Eijiro avait posé sa main valide dans le bas de son dos, souhaitant le guider vers la pièce où on l'avait installé, ne s'attendant pas à être coupé dans son élan.

- Oh pardon, c'est bon, il s'agit de mon conjoint ! Je suppose que c'est assez proche ! dit-il avec un sourire lumineux.

- Votre...

Que le héros Red Riot soit en couple avec le Héro Dynamight n'avait rien d'un secret, Katsuki et Eijiro n'ayant jamais caché leur relation au public. Bien évidemment au début, il y avait eu quelques remous concernant cette folle annonce, mais qu'importent les racontars, aucun des deux n'y avait jamais apporté la moindre attention. Au bout de quelques semaines donc, tout était finalement redescendu, leur foutant la paix.

De toute façon à l'époque, ils n'avaient strictement pas prêté attention à ce détail, les deux ayant réellement développé cette obsession pour l'enquête qui concernait Izuku.

Mais qu'importe, la secrétaire médicale semblait bien surprise, mais ne le retint pas plus. Elle les regardait simplement, une légère moue sur les lèvres tandis que le vert soutenait son regard, toujours un peu mécontent, hésitant fortement a glissé l'une de ses mains sur les fesses du Héros comme pour affirmer sa position. Mais en plus de ne pas oser, il sentait bien que ce n'était pas du tout approprier ou digne, alors il courba doucement la tête, comme une repentance finalement et se détourna d'elle disparaissant à l'intérieur du service, les doubles portes se refermant finalement toutes seules.

Izuku, de son côté, commençait à avoir du mal à suivre la cadence, cette journée était décidément remplie de surprise ! Cela devait être une banale journée de reprise... Et là, il se retrouvait officiellement appelé "conjoint". Et il ne pouvait ignorer les gémissements de son ventre qui semblait se trémousser, laissant ses joues se teinter d'une touche vermeille remplie de timidité et de fierté. Il glissa cependant sa main dans la sienne, acceptant à son tour cette définition.

Il était heureux ! Eijiro allait bien et il ne doutait pas d'eux !

Et il savait très bien que le roux le regardait avec un large sourire, suivant parfaitement le fil de ses idées. Il devait sans doute hésiter à le taquiner à ce sujet. Il poussa une porte du pied, laissant le vert entrer en premier, revenant dans cette pièce remplie d'ustensile médical. Un brancard était à son centre, certainement celui qui avait servi à Jiichan.

- Tu n'es pas censé te balader Rocky !

L'apprenti sursauta, n'ayant pas vu une chaise occupée dans un coin de la pièce. Hawks était là, les yeux rivés sur son téléphone, scrollant d'un air un peu absent.

- Je t'ai dit que tu pouvais te barrer !

- Pas tant que Bomberman n'est pas arrivé ! Si...

Le numéro un du classement releva finalement les yeux vers eux, tombant directement sur Izuku et les mains liées.

- Bon, OK, je n'ai rien vu ! souffla-t-il interdit

Le vert ne comprenait pas ce qu'il cherchait à dire, laissant l'incompréhension naitre sur son visage et Eijiro soupira son agacement.

- Ne dis pas de conneries ! Kat's est au courant, c'est Izuku !

- Oh ! Le p'tit Midoriya ?

- Évidemment !

- Et Bomberman est au courant pour vous deux ?

À nouveau, Red Riot poussa un large soupir, il ne pouvait nier qu'il commençait sincèrement à lui courir sur le haricot avec ses insinuations bizarres. Il n'avait effectivement aucune honte, assumant totalement son drôle de couple de trois personnes. Et même s'il n'avait aucun mal a repassé sous les feux des médias tant il était de toute façon habitué, il ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter pour Izu qui n'avait absolument pas l'habitude, que du contraire.

- T'es lourd ! Je vais regretter de t'avoir sauvé les miches !

Le premier du classement ne semblait absolument pas s'indigner des piques du héros-bouclier, laissant au contraire un large sourire prendre possession de ses lèvres, se levant de sa chaise sans oublier de ranger son téléphone dans sa poche. Mais il gardait le silence, les fixant en attendant visiblement de recevoir plus d'informations et Eijiro réfléchis bel et bien au "pourquoi" il devrait les lui donner. Cependant il ne voulait pas fuir, même devant cet enquiquineur de pigeon.

- On est ensemble, tous les trois.

- Oh !

Et le héros ailé éclata de rire, laissant sans l'ombre d'un doute ses pensées voyager sur les futurs gros titres qui allaient faire trembler Musatafu.

- Hé bien on sait s'amuser chez vous ! On ne se refuse rien ! Fit-il, accordant un clin d'oeil on ne peut plus exagéré à leur encontre.

Le sous-entendu graveleux était plus qu'évident et Izuku piqua un fard monumental, fronçant les sourcils sans savoir quoi dire, se rappelant qu'il n'avait même jamais embrassé ses "conjoints"

- Raaah, t'es lourd ! Allez, je ne suis plus seul, tu peux te barrer !

- Oui oui, c'est bon, je m'en vais !

- Hey ! Ne te barre pas avec mes doigts, tu les as donnés c'est bon ?

- Mais oui, tu crois que je vais me balader avec deux doigts dans la poche ?

- Des doigts ? s'interrogea finalement Izuku, perdu

C'était la première fois depuis qu'ils étaient entrés dans la pièce qu'il ouvrait la bouche, tentant de suivre cet échange un peu particulier et des plus gênant.

- De quoi vous parlez ? Jiichan ?

- Jiichan... s'esclaffa de nouveau Hawks

Mais cette fois ce fut le vert qui lui lança un regard noir. Bien loin de l'impressionner, il battit ses plumes, s'arrêtant tout de même. Apparemment c'était un sujet sensible, et il n'oubliait pas qu'Eijiro lui avait sauvé la vie...

- Vous allez m'expliquer ?

- T'inquiètes pas, ce n'est pas grand-chose ! Expliqua enfin le roux en se réinstallant sur le brancard qu'il n'aurait pas dù quitter. Hawks enquête sur quelque chose depuis un moment et il avait besoin d'un Alter comme le mien. Pour ça qu'ils m'ont demandé. Bref ! Pour te la faire courte, on n'avait pas toutes les infos, mais on devait intervenir avant ce soir. Et tout se passait bien, mon Alter était effectivement parfait contre le chef de bande, une espèce de rhino. Increvable ! Je l'ai assommé d'un coup !

Eijiro était fier à n'en pas douter ! Le vert ne pouvait que laisser son imagination dessiner la scène, mais dans tous les cas, c'était effectivement impressionnant. Cependant il attendait encore de comprendre ce qu'ils entendaient avec ces histoires de doigts. Alors il le regardait en silence, le laissant reprendre sans approuver sa prouesse...

- Hawks s'occupait des autres, mais y en avait une qui lui arrivait derrière. J'ai levé le bras pour la retenir, mais mon Alter ne s'est pas activé comme je le voulais...

- Il y avait ce foutu gaz ! On n'avait pas réussi à avoir des informations sur l'Alter de cette femme ! Mais je te remercie de m'avoir sauvé les miches ! Sans toi, j'y passais !

- Ça, c'est sûr !

- Oui, alors je ne comprends toujours pas pourquoi vous parlez de doigts !

Izuku était calme et gentil, mais là, ça commençait un peu à l'énerver ! Il sentait bien que les deux autres tournaient inlassablement autour du pot et il avait bien l'intention de les pousser dedans !

- Bah comme je te l'ai dit, je l'ai protégé, mais mon Alter ne s'est pas activé. Elle m'a sectionné deux doigts.

- Sectionné ? Jiichan, tu as perdu deux doigts ?!

- Ouaip, mais apparemment, il y a moyen de les remettre, on attend le chirurgien pour voir ça !

Il ne savait pas trop quoi dire, il semblait prendre ça avec tant de légèreté alors que lui sentait la panique remonter en flèche. La bile envahit sa bouche et il déglutit, dégouté du goût dégueulasse, tout autant que l'était cette nouvelle à ses yeux. Il se rapprocha alors de son ancien camarade de classe, tentant de contenir deux sentiments pas franchement compatibles de coexister ensemble. Il était effrayé au possible des conséquences que cela pourrait avoir pour l'homme qu'il aimait, tout en étant furieux de le voir agir de la sorte.

- Mais recouche-toi ! Ce n'est pas... Où sont tes... doigts ? On t'a dit quoi exactement ?

- Ne t'énerve pas Izu, je vais bien !

- On t'a coupé deux doigts Eijiro, non tu ne vas pas bien !

- Bon, bah moi j'y vais hein, je vannerais Bonberman une autre fois

- Attends ! Où sont les doigts ??

- Les médecins les ont récupérés !

- D'accord, merci.

- Je prendrais des nouvelles ! Encore merci pour ma tête ! À plus Rocky, à plus la Fureur !

Le numéro un n'attendit pas plus longtemps avant de sortir de la pièce, laissant une simple grimace naitre sur les lèvres d'Izuku qui ne releva pas.

Il n'avait pas le temps...

Mais alors qu'il s'apprêtait à chercher des informations de lui-même, son téléphone sonna, affichant un "Katchan" qui le rassura. Il était un peu près sure que Katsuki serait ravi de lui faire la leçon de morale !

- Katchan ! ... À l'hôpital central, celui face au mémorial All Might... Oui c'est ça ! ... C'est assez grave Katchan, il est réveillé, mais il a perdu deux doigts...

Assisté à cet échange était un peu perturbant pour le roux qui bâilla cependant. Il ne sentait pas grand-chose en réalité et bien qu'il avait vu ses propres doigts dans une poche de glace, à présent que sa main était entièrement bandée, il avait presque l'impression que tout était normal là-dessous.

Il se sentait complètement vaseux, ayant du mal à rouvrir les paupières à chaque fois qu'il clignait des yeux, réprimant sans cesse son besoin de dormir. Et il n'avait pas osé avouer à Izu que depuis le début, il se sentait bien trop "léger" pour marcher droit, fixant avec beaucoup d'attention le sol devant lui comme pour lui demander silencieusement de ne pas lui faire de coup fourré !

Dormir, c'était tout ce qu'il voulait ! Mais il voyait bien qu'Izuku était complètement sur les nerfs, gambadant à droite de son lit de fortune, repartant finalement à gauche pour refaire demi-tour sur lui-même. Il avait les yeux perdus dans le vague, brillants légèrement d'un éclat affolé qu'il tentait de retenir au mieux. Mais c'était peine perdue, se frottant inlassablement le menton tout en tapant fort du pied. Il allait craquer...

Heureusement Katsuki arrivait, il était presque sûr qu'il arriverait à rassurer leur amoureux.

Il le regarda raccrocher, jetant un coup d'œil vers l'horloge qui trônait au-dessus de la porte, calculant sans doute combien de temps il faudrait au troisième pour les rejoindre. Puis Izuku poussa un soupir empreint d'émotion retenue qui brûlait de se faire entendre !

- Izu... Je vais bien, je t'assure ! tenta-t-il

Izuku se tourna vers lui, les lèvres horriblement pincées, et se rapprocha de lui, attrapant sa main gauche intacte, la serrant fort comme pour se rattacher à lui. il semblait prendre le temps de réfléchir à sa réponse, sans doute pour être sure de maitriser le peu qu'il arrivait encore à prendre en main.

- Regarde-moi. Je vais bien ! Deux doigts ce n'est pas...

- Si, c'est grave. S'il te plait, ne dis pas que ce n'est rien ! Ça l'est !

- Pardon...

Le roux lui offrit un sourire un peu pitoyable et il serra à son tour cette main autour de la sienne.

- C'est vrai que je pourrais moins te toucher... Ça, c'est grave !

- Jiichan...

Et ce fut trop pour l'apprenti, fondant en larmes, les nerfs lâchant définitivement. Eijiro ne réfléchit pas plus longtemps, se redressant tant bien que mal, tentant d'éluder la fatigue qui pourtant lui massait les épaules. Assis sur le bord du brancard, se tenant inconsciemment au vert pour ne pas trop tanguer, l'enfermant cependant dans son bras valide pour le serrer contre lui, plongeant son nez dans sa nuque.

Il pouvait respirer à plein poumon cette fragrance unique qui s'invitait toujours autour de l'Héritier du OFA. Une brise fraîche et printanière, aspirant des jours chaud, faisant rougir de plaisir les fleurs qui s'ouvrait en cette période. Mais en fin de journée, l'air se faisait plus frais, forçant les amoureux à se serrer l'un contre l'autre pour se tenir chaud... C'était tout ce qu'inspirait incroyablement ce parfum plein de vie.

Et ça le rassurait tellement de se sentir vivre dans cette plaine qui se prépare pour l'été ! Alors il pose un baiser sur sa peau, la chatouillant finalement du bout du nez pour revenir vers son visage, forçant doucement Izuku à lever les yeux vers lui.

Il s'était calmé, l'une de ses mains sur la sienne, la deuxième posée avec innocence sur sa cuisse.

Il se regardait dans les yeux, Izuku tentant de lui montrer à quel point il était inquiet pour lui alors qu'à l'inverse, Eijiro voulait qu'il puisse se calmer.

- Je vais bien ! tenta t'il de nouveau

Et une fois de plus, il sourit, posant son front sur le sien, totalement porté par cet instant qui les enveloppait. Leurs nez s'échangeaient des caresses d'une douceur inouïe, mais ce n'était rien de comparable à la force de leur regard, les pommes dévorant sans vergogne les cerises, ou bien était-ce le contraire finalement ?

Izuku ne pleurait plus, en réalité, il ne pensait plus à rien, totalement happée dans un univers brûlant et carmin, soufflant doucement pour apaiser un tant soit peu cette aura infernale qui le faisait fondre.

- Je peux t'embrasser ?

C'était tout ce qui importait là, avoir le feu vert d'Izuku, s'assurer qu'il était prêt pour cette étape lui aussi. Il se retenait depuis si longtemps ! Il les voyait continuellement sous ses yeux, dansant une ritournelle des plus tentantes alors qu'il se les mordait souvent, une façon détournée sans doute de lui faire un clin d'œil des plus charmeurs avant de se cacher derrière un masque rempli d'innocence...

Oui, Eijiro avait réellement envie de se perdre sur cette bouche !

Et quand Izuku acquiesça sans attendre, traversant les quelques centimètres avec famine, fermant les yeux sous la puissance de l'assaut d'une avalanche de sentiments dévorants. Il se rapprocha instinctivement vers lui, se laissant attirer par cette main si large sur sa nuque qui l'emprisonnait presque.

C'était une évidence, à présent qu'il avait goûté à ce ballet il lui serait impossible de s'en priver. Les lèvres de Red Riot étaient chaudes, incinérant toute trace de raison. Et finalement, griffonnant doucement avec ses dents, lui faisant rouvrir les yeux, croisant de nouveau cette lueur écarlate joueuse, il se sentit décoller. Il ne pouvait que répondre à cet appel, s'ouvrant à lui tout en approfondissant le baiser, portée dans une lyre qui ressemblait à une berceuse...

Parfois il les sentait contre sa chair, les dents si spécialement féroces. Elles tranchaient terriblement avec la douceur de cet échange presque féerique, définissant Eijiro d'une touche divinement dosée finalement. Il était à la fois rempli de sourires et de douceur, mais tout autant prédateur. C'était certain que cette incohérence le rendait si spécial ! Il était parfait et indéniablement, cela plaisait fortement à Izuku que de se sentir si accepté et protège. Il pouvait simplement l'embrasser de la façon la plus gauche et inexpérimentée qui soit, Eijiro rendait cet échange parfait, le suivant simplement alors qu'il se nourrissait tout autant des sensations qui planaient doucement entre eux.

C'était son premier baiser et il était parfait !

Il y avait tout, dans cet univers qu'il dessinait depuis peu aux côtés de ces deux-là, mais il ne pensait pas qu'il était possible de vivre une telle chose ! En cet instant, son cœur explosait sous sa peau, lui aussi totalement envahit par la douceur étonnante des lèvres d'Eijiro sur les siennes.

Il n'aurait certainement pas réussi à imaginer une meilleure première expérience et il ne regrettait définitivement pas. Évidemment il s'était pas mal demandé comment ils allaient procéder, cela comme une multitude d'autres questions qui parfois, lui traversait la tête. Mais il continuait pourtant de suivre le conseil de cet homme, se laissant juste porter par le courant. Et il ne pouvait nier que cela fonctionnait parfaitement !

Et même quand Eijiro libéra sa bouche, posant doucement un dernier baiser sur le coin de celle-ci, ils ne se séparèrent pas. Le héros lui sourit férocement alors qu'il ne s'empéchait plus de lui picorer les lèvres. Et quand la porte s'ouvrit sans l'ombre d'une douceur, ni l'un ni l'autre ne se reculèrent, les deux tournant la tête vers Katsuki qui arrivait enfin, lui aussi en tenue de Héros.

Katchan débarquait à peine, ses larges épaules toujours cachées dans son costume d'hiver, sale cependant, expliquant sans un mot qu'il venait de passer une foutue journée, refermant la porte du pied alors qu'il s'approchait d'eux, la mine impassible.

Il n'y avait toujours rien à dire, les trois savaient parfaitement ce qui venait de se produire, mais personne n'avait rien à y redire. Le blond ne pouvait que se surprendre de ne rien ressentir d'autre qu'un peu de joie finalement.

C'était sincèrement troublant pour lui qui se savait foncièrement jaloux. Maladivement sans doute, bien qu'il gardait cela sous silence. Mais c'était vrai, il ne cherchait même pas à être le premier, ou se fatiguer dans ce genre de registre. Il les avait vus de suite en rentrant, les lèvres rouges et pleines de baisers, il n'était pas idiot. Et il savait qu'il s'agissait du premier baiser d'Izuku...

De son amoureux

Avec son autre amoureux !

Et ça ne lui faisait rien de plus. Il se sentait soulagé de savoir que son ami d'enfance avançait sincèrement, se préparant à la suite. S'il avait pu embrasser Eijiro, c'est qu'il était prêt pour cela, et c'était tout ce qu'il avait besoin d'entendre !

Alors il lança un faible sourire, le meilleur que cet homme intransigeant pouvait sans doute sortir de toute façon, et avec une facilité déconcertante, il fut accueilli dans l'étreinte, avec tout le naturel qu'il soit.

- Le gars va débarquer bientôt, je l'ai vu parlé aux infis' en arrivant ! Il s'est passé quoi ?

Eijiro fit la moue, lui expliquant s'être laissé surprendre par un Alter soporifique, ralentissant ses réactions et donc l'activation de son propre Alter, expliquant donc qu'on venait de lui couper deux doigts qu'il était possible de replacer. En totale contradiction avec la façon dont il avait raconté l'histoire à Izuku, il fixait Katsuki avec méfiance, se doutant que ce dernier n'allait pas tarder à lui faire la morale sur son erreur qui lui valait de se retrouver dans cet état.

Et alors qu'Izuku se retrancha dans un silence inquiet, se raffermissant sur la cuisse du roux, Katsuki, lui soupira longuement, comme exaspéré. Il regardait son homme droit dans les yeux, approchant soudainement son visage du sien, posant ses lèvres sur les siennes.

C'était leur premier baiser depuis bien longtemps et ils se connaissaient. Katsuki et Eijiro pouvaient sans l'ombre d'une hésitation, se redessiner mentalement. Aucun des deux n'avait besoin de modèle, ils s'aimaient si fort depuis des années et à leurs manières. C'était une évidence aux yeux de tous quand on pouvait rencontrer les deux hommes, se laisser berçer par cette folle alchimie qui les animait.

Pourtant ce baiser ne ressemblait pas aux autres, les lèvres d'Eiji, encore pleine d'Izuku, et dans cette nouvelle relation, c'était un échange totalement différent. Pour ces deux hommes qui s'apprivoisaient depuis si longtemps, entretenant leur couple tous les jours, ressentir si fort ce grondement de nouveauté qui palpitait complètement sur leurs bouches, c'était incroyable.

Ils étaient sincèrement surpris de le sentir si fort, les émotions explosant pourtant dans ce baiser ! Ils n'ont jamais douté de leurs sentiments ou de la place de l'autre, mais c'était une véritable conclusion qui leur faisait un peu tourner la tête. Leur couple était terminé, c'était ainsi... Et le trouple voyait le jour ! C'était ce qui leur convenait à présent et c'était un adieu un peu troublant, mais plein de promesses...

Alors ils peuvent apprécier ce nouvel échange, les yeux à demi clos, vissés sur l'autre, se redécouvrant sans doute, leurs lèvres s'amourachant de l'autre. Ils le vivaient ainsi, sentant la présence d'Izuku si près, alors que le vert faisait pression sur la cuisse d'Eijiro, et qu'il s'était indéniablement rapproché de Katsuki.

Puis ils se sont séparés, juste heureux de se retrouver pourtant, et Eijiro s'est penché une dernière fois, tout comme il l'avait fait avec Izuku, posant un rapide dernier baiser sur le coin de ses lèvres avant de grimacer légèrement.

La douleur revenait un peu lui rappeler qu'elle était là alors qu'il avait instinctivement tenté de bouger les doigts qu'il n'avait même plus à dire vrai. Pourtant il ne peut nier que ça lance un peu et que, même s'il se sentait encore groggy, il aurait aimé plus de répit.

- Voilà ce qui arrive quand on ne fait pas gaffe ! Tu n'en rates pas une !

La pression du soulagement venait de retomber et la situation ne pouvait que les ramener à la réalité. Le vert était toujours inquiet pour la suite, et espérait sans doute avoir l'appui de Katsuki pour montrer à Eijiro à quel point ce n'était pas anodin.

Diamétralement à l'opposé de ce à quoi il s'attendait, Izuku laissa un hoquet de surprise lui échapper. Lui qui y voyait là un accident extrêmement grave, laissant son esprit marteler d'une vague de questions immense, il ne pouvait pas s'empêcher de leur en vouloir de prendre toute cette histoire à la légère.

- Qu'est-ce qui vous prend ? Il a perdu deux doigts.

- Ouais je sais, j'ai entendu le nerd !

Mais Katsuki n'était pas stupide et comprenait parfaitement ce qui se passait dans la tête de son nouveau petit ami. Il avait besoin d'exprimer tout cela, c'était sans doute une réaction normale. Pour autant, cela ne voulait pas dire qu'il devait être d'accord avec ça !

- On est des Héros Deku, ce genre de choses, on s'y prépare... Souviens-toi le nombre de fois où t'as finis sur un lit !

- Je ne contrôlais pas mon Alter

- Bah lui non plus pour le coup !

- Ce n'est pas drôle

- Je ne plaisante pas, sur le terrain, on sait que ce sont des choses qui arrivent ! Tu crois que ça me fait plaisir là de le savoir mutilé ?

- Non... bien sûr que non...

- Deku, c'est la vie qu'on a choisie, toi aussi tu le sais

- Oui... c'est surtout que là je...

C'était évidemment une chose différente de ce qu'il avait vécu jusqu'ici ! C'était lui qui était systématiquement allongé sur un lit d'hôpital, maintenant, il apprenait, un peu durement selon lui, le sentiment qui a habité sa mère durant ses années lycée...

- Ça va aller Deku. Il va bien aller...

Il se sentait un peu nauséeux, prenant la dimension de tout cela. Effectivement, il le comprenait bien trop fort à présent qu'il était confronté à cette réalité, il pouvait les perdre, l'un ou l'autre, à tout moment. Après tout, ces incidents, il le savait, pouvaient arriver. Et un jour, ce maudit coup de téléphone pouvait résonner et on lui annoncerait lourdement qu'il les avaient perdus.

C'est impossible pour lui de le cacher, il n'arrivait pas à accepter cette idée pour l'instant. Alors il fut tiré vers eux, se faisant enfermer dans une étreinte pleine de réconfort et de chaleur. C'était une claque qu'il n'était pas forcément prêt à prendre, mais sans doute qu'on ne l'était jamais vraiment.

Ces deux dernières années, il avait réappris à vivre, mais il voyait à présent que ce qu'il redécouvrait avec plaisir et lui semblaient inébranlables, il pouvait évidemment le perdre à nouveau et c'était une mesure qu'il n'avait étrangement pas prise en compte durant toute sa convalescence.

Puis un coup à la porte les a rappelés à l'ordre et les hommes se sont éloignés les uns des autres par pure pudeur. Le chirurgien et son air légèrement blasé qui changea très vite en voyant les héros.

Apparemment il n'avait pas fait le rapport en lisant le nom de son patient, ayant sans doute bien plus l'habitude d'entendre parler de lui sous son nom de scène. Et même s'il avait compris qu'il s'agissait des héros, il ne s'attendait pas à "ceux-là". Heureusement, le médecin resta professionnel, conscient que le moment n'était pas le meilleur pour réclamer un autographe, feignant d'avoir un neveu qui portait le même prénom que lui à qui il voulait faire plaisir !

- Bonjour, messieurs, nous avons malheureusement des choses à nous dire !

Il jeta un coup d'œil vers Dynamight puis vers Izuku avant de reprendre la lecture des dernières notes que les infirmières venaient de lui donner.

- Vous pouvez attendre à l'extérieur si vous le souhaitez, nous allons aborder les prochains points difficiles avec monsieur Kirishima.

Comme tout le monde, il savait que ce héros-là était gay. Lui-même s'en fichait un peu, qu'il fasse bien ce qu'il voulait de sa vie personnelle. Mais dans tous les cas, il ne connaissait pas l'autre et c'était dans son protocole. Il devait le dire malgré tout ! Même si, face à lui, le héros explosif bombe le torse et que le plus petit fronce les sourcils.

- Ce sont mes conjoints, ils peuvent rester. Assure Eijiro une nouvelle fois très sûr de lui.

Le docteur ne releva pas du tout, acquiesçant sans faire de commentaire. Mine de rien, il en voyait passer tous les jours et il avait de l'expérience derrière lui ! Vingt-trois ans dans cet hôpital il avait déjà soigné un patient qui refusait de se séparer d'une vieille lampe à huile qu'il considérait comme son conjoint. Ce qui lui importait donc en cet instant, c'était son patient et ses deux doigts et non pas le nombre de personnes que pouvaient composer son couple ou son avis personnel à ce sujet !

- Très bien, je pense qu'on va vous redonner une autre dose de calmant, je pense que les effets sont en train de se dissiper ?

- Oui, ça brûle et... Je sens mes doigts !

- Ne vous inquiétez pas, c'est normal. Votre cerveau ne comprend pas tout ce qu'il se passe, il vous signale un souci qu'il ne comprend pas. On va gérer la douleur en priorité...

L'homme ne prit pas la peine d'appeler une aide, les sachant sans doute plus qu'occupés alors que lui-même était présent. Il remplit soigneusement une seringue et la planta dans la tubulure de la perf qu'il venait d'installer lui-même, finissant par ajouter la dose sur le dossier. Il semblait méticuleux et compétent, cela rassurait tellement le trouple qui le regardait faire en silence.

- Cela devrait agir au plus vite.

- Oui, c'est déjà mieux.

- Bien, passons donc aux choses sérieuses. Dans les faits, la chance est avec nous, la coupure est nette et vous avez eu les bons réflexes rapidement, nous avons de réelles chances de pouvoir vous raccorder les nerfs. Si c'est le cas, vous pourrez retrouver toute la mobilité de votre main. Cependant je ne peux garantir la réussite totale de l'opération et il est tout à fait possible qu'elle échoue.

Le chirurgien parlait de façon compréhensible, dans des termes que les trois comprenaient. Il ne pouvait que rassurer même s'il était plus que passé au crible par les deux debout qui l'examinait des pieds à la tête, réfléchissant sans nul doute s'il était assez compétent pour s'occuper d'Eijiro.

- On ne va pas attendre plus longtemps pour passer à la suite, malheureusement, l'annulaire semble en parfaite condition, c'est un peu plus délicat pour l'auriculaire. Au minimum, cela durera six heures, par doigts et évidemment, sous anesthésie générale ! Mon collègue anesthésiste vous interrogera sur place, on aimerait réellement faire au plus vite... D'autant plus que nous n'avons toujours pas reçu les résultats de l'analyse du gaz que vous avez inhalé. Vos premiers résultats sont encourageants, mais nous ne sommes à l'abri de rien. Vous avez des questions ?

- Euh... non c'est bon...

- Je sais que tout va un peu vite, mais rassurez-vous, notre équipe est compétente et sincèrement impliquée. Nous sommes assez confiant quant aux résultats, le seul point noir, c'est le gaz.

- D'accord merci

- Les collègues vont très vite venir vous chercher et de là, on se retrouvera sur la table !

Enfin, l'homme releva son visage de ses notes, leur adressant un sourire sincère et très bien travaillé. Il avait l'habitude de faire face aux familles, cela se sentait !

Il courba doucement la tête avant de sortir, laissant entrer deux jeunes femmes prêtes à emmener Eijiro au bloc. Elles s'affairaient et tout prenait une proportion horriblement trop forte pour Izuku.

C'était sincèrement dur de rester immobile ici, sans bouger alors qu'on préparait Eijiro pour une intervention qu'il estimait lourde. Il n'allait jamais parvenir à supporter toute la pression qu'il ressentait en cet instant et il commençait sérieusement à envisager de faire sortir tout le monde et s'assurer très personnellement que personne ne l'approche plus.

Bien sûr il avait totalement conscience de l'inutilité de cette idée, il ne l'envisageait pas sérieusement, se laissant simplement conduire par l'idée fantasque et terriblement plus facile ou cette satanée situation pourrait se résoudre si facilement...

Mais Katsuki se rapprocha de lui, posant simplement sa main sur son épaule, et il ne pouvait nier que tout était plus facile. Il n'était pas seul, Katsuki aussi les regardait faire sans bouger, totalement inutile.

- On vous laisse lui dire au revoir ?

Les deux jeunes filles semblaient terriblement douces, et elles laissaient un sourire si doux et compréhensif sur leurs lèvres avant de se retourner, tirant le rideau pour leur accorder un léger moment intime.

Et alors Izuku attrapa les doigts de Katsuki contre les siens, ayant sincèrement besoin de s'y accrocher avant de les emmener vers Eijiro qui semblait un peu plus vaseux, sans doute complètement sous l'effet des médicaments.

- Jiichan...

- Je vais rentrer te chercher des vêtements de rechange. Tu veux que je ramène quelque chose ?

- OK...

Il papillonna des yeux, ramenant sa main valide sur son visage, se rendant soudainement compte qu'il s'endormait.

- Pouah, ne me demandez pas combien j'ai vu de doigts hein !

La blague était pourrie, mais pourtant elle les faisait sourire. Izuku poussa un léger soupir, s'accordant un peu de courage et se pencha doucement vers lui pour l'embrasser chastement alors que le rouge lui mangeait les joues.

- Je t'attends Jiichan, je... je t'aime fort !

Et oui, Red-Riot était à l'Ouest, complètement même, cependant il comprenait parfaitement ce qu'il venait de se passer. Il rit doucement, clignant plusieurs fois des yeux, remettant les idées en place et lui lança un sourire franc et terriblement séducteur.

- Ça valait presque la peine de me blesser !

- Ne dis pas de connerie, tu vas le faire regretter !

Katsuki s'assit sur le bord du brancard, posant une main sur son ventre alors que l'autre était toujours dans celle d'Izuku.

- Venez là...

Il les tira et approcha son front de celui du bouclier qui restait peu sur de ses appuis. Et Izuku les rejoignit, leurs nez se touchant tous les trois. Ils fermèrent les yeux, s'accordant juste un très court instant juste à trois.

- T'as pas intérêt à déconner, tête d'ortie

- On t'attendra nous

- Je sais... je vous aime, vous savez...

- Je vous aime aussi... admit Katsuki

Izuku était tellement touchée par ces mots qu'ils n'avaient jamais dits. Ils construisaient cette relation si naturellement qu'il en oubliait presque que l'on pouvait aussi exprimer ses sentiments de la sorte. Et c'était vraiment plus compliqué à envisager en réalité ! Mais il n'avait pas envie de reculer, il voulait tellement leur dire et montrer que lui aussi était prêt...

- Je suis tombé amoureux de vous deux... osa-t-il

Il se demandait bien si l'un des deux hommes allait se moquer de sa déclaration bancale, pourtant aucune des deux autres n'avait rien à en dire, gardant le silence alors que le bout de leurs nez se chatouillait toujours.

- Je suis vraiment vraiment amoureux de vous... je... Je ne veux pas vous perdre...

- Ça va aller, Izuku...

L'apprenti ouvrit les yeux, tombant alors sur le regard de Katsuki qui le réchauffait bien plus qu'il ne pouvait en dire. Il savait que les larmes menaçaient une nouvelle fois, mais après tout aujourd'hui était un trop-plein de tout. Mais les iris andrinople de son ami d'enfance lui semblaient si forts qu'il se sentait soutenu comme jamais.

Alors il se laissa totalement aller, s'affranchissant du peu de distance qui le séparait de Katsuki, et il posa ses lèvres sur les siennes, souhaitant tellement fort d'y goûter à elles aussi.

Après tout, il l'aimait tout aussi fort qu'Eijiro, il le savait et l'avait compris maintenant. Et oui, il voulait être leur conjoint à tous les deux ! Il souhaitait se tenir bien droit et assumer sans douter ! Il se sentait prêt et c'était tout ce qu'il était en train de hurler à son héros de toujours alors qu'il l'embrassait férocement sans pour autant approfondir le baiser.

Dynamight était surpris, évidemment, il ne pouvait pas le nier. Mais c'était un sentiment qui s'oublia très vite sitôt les tentantes lèvres de cet homme si particulier, qui s'amusaient sur les siennes, redessinant leur sentiment qu'ils avaient eu plus jeune pour leur donner une importance bien plus profonde et ainsi qu'une réalité qu'ils n'avaient sans doute pas imaginée.

Ils se connaissaient depuis le berceau, leurs premiers souvenirs, ils n'étaient jamais loin l'un de l'autre, et cette relation s'était définie d'une multitude de façons tout au long de ces années. Et ils aimaient pouvoir admettre celle-ci à présent, récitant doucement toutes les émotions pleines de tendresse qu'ils avaient l'un pour l'autre. Et tout cela était aussi fort que s'ils l'avaient hurlé à plein poumon... C'était un "je t'aime~" terriblement passionnée, balbutiée du bout des lèvres, qui leur suffisait pour ce moment...

- Vous êtes beaux... chuchota Eijiro, un sourire ému sur les lèvres alors que les deux autres s'éloignaient un peu

Les larmes glissaient toutes seules sur les joues du vert, et le roux les essuya d'un côté, le blond s'occupant de l'autre, d'un geste tendre de ce trio bien rodé.

- Il va falloir y aller...

Et à nouveau ils se réunirent tous les trois pour s'adorer du bout du nez, se séparant une ultime fois... Ils se lancèrent un dernier regard et s'éloignèrent, ouvrant les rideaux pour laisser partir Eijiro... 

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