HUITIEME : Son Talent
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Artiste : K
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La semaine précédente, lors de cette "conversation", que ce soit Eijiro ou Katsuki, aucun n'avait su comment réagir face à la demande de leur ami. Ils l'avaient regardé, sans dire un mot, Izuku se dépatouillant avec son discours qui semblait écrit à l'avance. L'apprenti voulait amoindrir l'impact de son discours, qui s'échappaient de ses lèvres. Pourtant à bien y voir, chacune des syllabes donnait l'air de lui bruler la langue. Il avait tout murmuré, incertain, les yeux fuyant leurs regards, s'assurant alors de dessiner tous les contours de la large cicatrice de sa main droite.
Il leur avait servi un tas d'excuses et un seau rempli de raisons. Et elles étaient toutes parfaitement recevables...
En réalité, les deux hommes devaient bien se l'avouer, ils s'étaient magnifiquement accoutumés à leur nouveau quotidien. Il était devenu "normal" que le vert dorme avec eux, c'était devenu tout autant son lit que le leur. S'ils avaient un peu poussé la réflexion, prenant le temps d'y penser convenablement, ils auraient même saisi pourquoi voir Izuku collé à l'autre était désormais une image quotidienne, presque primordiale. Un nécessaire à présent banal pour passer une bonne nuit. Seulement voilà, lorsque l'apprenti avait osé leur en parler, tout s'était de nouveau écroulé.
Évidemment, ils avaient tous les deux tenté de refuser, tout simplement ! "Non" fut même le premier et unique mot qui leur brûla les neurones. Katsuki encore plus fortement, sans l'ombre d'un doute, après tout, il avait la sale habitude d'obtenir ce qu'il désirait... Mais ils étaient restés calmes malgré tout, se lançant un simple regard, s'accordant d'un bref coup d'oeil, et avaient avancé des contre-arguments pitoyables, assurant qu'il ne les dérangeait pas !
Mais que dire de plus ?
Rien.
Rien ne semblait pouvoir contrer ce qu'ils entendaient. Le pire étant sans doute que dans le fond, ils savaient qu'Izuku avait raison. Alors ils n'avaient plus rien dit, prenant sur eux, ignorant la hargne qui semblait grappillée au fond de leurs tripes. Ce n'était pas ce qu'ils devaient faire là maintenant...
Entendre. C'était leur rôle.
Et il n'y avait rien à en dire ! C'était plus sain et logique de cette façon. Quoi qu'ils en disent, Izuku se sentait bien mieux et ne se réveillait que très peu souvent la nuit. Pas depuis des semaines en tout cas...
Les terreurs nocturnes, maintenant il les gérait parfaitement tout seul ! S'il arrivait encore qu'il se réveille, il prenait simplement le temps de se remettre les idées en place, buvant un verre d'eau s'il le fallait, mais ne réveillez plus ses amis...
Ils le savaient, le vert ne cessait de toute façon de s'évertuer à avancer ! Et il y arrivait terriblement bien ! C'était une bonne nouvelle ! Il leur avait même annoncé que le docteur Grey commençait à envisager le retrait du bloqueur d'Alter, permettant enfin à Izuku de reprendre des entraînements en vue d'avoir son permis.
Tout était donc très bien ! Censément...
Mais qu'importe la raison qui leur cramait les rétines, les deux optaient pour ce quotidien où ils pouvaient entendre Izuku marmonner dans son sommeil. Ça leur convenait parfaitement, et il fallait avouer qu'il avait un côté attendrissant, voire mignon, quand, alors qu'il dormait à poing fermé, s'agitant d'un coup, semblant s'énerver contre Caméria qui, apparemment, prenait la sale habitude de s'endormir dans le linge propre !
Oui, Katsuki l'entendait parfois. Il soupirait sur le coup, fronçant les sourcils en pensant qu'il était bien encombrant le nerd à l'empêcher de dormir. Mais ce n'était pas vrai. Il aimait l'entendre, là, juste à côté de lui, s'apaisant finalement avec les doigts d'Eijiro qui lui caressait inlassablement le cou.
Ce bien-être, ils l'aimaient ! Mais tout ne se passait pas seulement la nuit ! Ils devaient sans doute voir les choses bien plus largement !
Ils regardaient les mêmes séries, tentant de s'attendre pour voir les épisodes même s' il y avait quelques fois des ratés, provoquant des prises de bec presque trop "normales". La sale manie d'Eijiro de laisser le linge traîner sur le sol de la salle de bain énervait toujours autant Katsuki ! À présent il était soutenu par Izuku, qui n'allumait jamais la lumière le matin, avant de se laver les dents, et se prenait systématiquement les pieds dedans. Les poils de Caméria amenaient un débat muet, faisant grimper un sourcil très amusé chez Katsuki, quand Izuku tentait de cacher ses éternuements face à la légère allergie qu'il s'était découverte...
C'était un petit quelque chose qu'ils avaient trouvé à trois, appréciant simplement de vivre ensemble ! Il fallait donc s'habituer à ce nouveau quotidien, lui donner une chance. Ça ne devait pas être si compliqué !
Au vu de ce qu'ils partageaient ensemble, c'était donc assez simple de trouver un sujet de conversation au sein de ce petit appartement du septième étage. Et bien que les fêtes soient désormais finies et qu'ils les avaient passés ensemble affalés sur leur canapé, les deux héros pouvaient voir qu'il y avait un truc.
Un truc qui les chiffonnait au plus haut point.
Eijiro et Katsuki commençaient à peine de lâcher l'affaire, se contentant du jour, faisant mine de ne pas penser à son absence la nuit. Peut-être qu'ils pourraient s'y faire ! Mais une chose avait changé !
Alors ce matin-là, alors que Katsuki reprenait le travail, ils avaient décidé de passer à l'action.
Évidemment, le couple en avait discuté entre eux ! C'était simple, ils se faisaient des films ! Le fait que leur ami ait préféré prendre sa chambre les avait un peu trop stressés et au vu du passif un peu particulier d'Izuku, il était normal qu'ils fassent très attention. Et peut-être que se sentir si "bien" sans voir une potentiel détresse chez Izuku les rendaient coupable. Mais quoiqu'il en soit, ils devaient en avoir le coeur net !Izuku était un membre important de la famille, il était impossible de laisser la place à un peut-être.
Le couple avait alors mis en place des techniques de discussion oculaire très bancale, sans doute amusante, appuyant d'un froncement de sourcils toutes ces petites manies que le vert avait depuis quelques jours sans que cela s'explique. Le blond lançant au rouge une moue agacée, sans doute pour remplacer un long grognement tandis que le roux ramenait ses lèvres en cœur, les sourcils inquiets.
D'un point de vue extérieur, ça pouvait sans doute être drôle ! Les yeux volant au ciel quinze fois au moins en deux minutes à peine, clignant parfois fort, accentuant les rides entre leurs sourcils, comme pour hurler. Pourtant, ils se comprenaient parfaitement ou presque !
Et ce jours là, à trois attablés pour le petit-déjeuner en ce lundi matin, deux cafés et un thé fumant encore, et des grimaces étranges dont le vert ne pouvait absolument pas se douter, ne faisait pas exception. Les yeux rivés sur sa vieille tasse à l'effigie d'All Might, les lèvres bredouillant en silence tandis que ses deux colocs se massaient l'arête de leur nez, exaspérés et soucieux.
Alors que Katsuki passa une main dans ses cheveux, freinant sa colère, autant qu'il le pouvait de toute façon, agacé de voir son vieil ami si bizarre. Il trancha avec celui de son petit-ami qui tentait clairement de lui signifier qu'il allait lui tirer les vers du nez. Alors il acquiesçait en silence. Ça le foutait en rogne ! Mais cette colère s'éclipsait bien vite quand il voyait les yeux rouges très inquiets de l'homme qu'il aimait si fort. C'était Dynamight qui avait demandé à son homme de ne rien dire et de voir. Non pas qu'il voulait qu'une situation malaisante perdure, en vérité il avait surtout peur de se faire des idées, presque persuadé que le souci venait d'eux.
Mais là...
À nouveau il regarda le porteur du One For All qui semblait admirer sous toutes les coutures le mug de café fumant sans leur lancé ne serait-ce qu'un regard... Pourtant c'était le bol collector qu'il avait déjà quand il avait quinze ans, il le connaissait donc sous tous les angles, ne justifiant pas son intérêt un peu trop poussé.
Il fallait en parler et Eijiro était sans conteste la meilleure personne pour ça ! Lui n'avait pas réellement l'art des mots ou de l'écoute, beaucoup pouvaient d'ailleurs en témoigner !
Il avala alors sa tasse d'un coup, ignorant la brûlure du café trop chaud et se leva, plutôt agacé par l'ambiance et légèrement stressé de connaître le fin mot de l'histoire. Il fit le tour, volant un baiser sucré des lèvres de Red Riot et passa sa main sur le crane du planqué avant de partir, même s'il était encore tôt. C'était une atmosphère qu'il ne supportait de toute façon plus et il doutait de pouvoir continuer cette comédie.
Tous les espoirs reposaient donc sur le roux et ce dernier attendit bien sagement d'entendre la porte d'entrée claquer fortement avant de faire une tentative. Cette situation durait depuis trop longtemps et il lui semblait qu'ils n'avaient eu que trop peu de bonheur serein depuis qu'ils avaient trouvé leur équilibre ! Il fallait qu'il le protège, c'était après tout son devoir.
- Hey, Izu, ça te dis une partie de Mario kart ?
Il avait déjà réfléchi à voir comment aborder la chose ! Ou du moins, comment coincer d'une façon ou d'une autre son coloc récalcitrant. Il lui semblait que la console était un bon exutoire. Depuis que le vert l'avait acheté, et installé dans leur salon, ils y avaient passé pas mal de temps, discutant et débattant naturellement, l'air de rien. Ils y avaient même passé le jour de l'an sans s'apercevoir que le soleil se levait et qu'ils manquaient le très traditionnel Hatshuhinode. Il lui semblait donc tout indiquer pour crever l'abcès...Izuku ne les regardait plus dans les yeux depuis des jours et des jours et ils avaient beau en avoir parlé, ils ne comprenaient pas ce qui avaient changés...
Izuku acquiesça, éludant volontairement son regard pour se passionner pour la tasse Dynamight de Katsuki. Ce n'était pas gagné ! Le roux retint un grognement, de justesse d'ailleurs, se levant pour investir le salon.
Mais rien n'allait et tout ceci usait les nerfs d'Eijiro bien plus qu'il ne le pensait.
Tout ce qu'il pensait avoir trouvé avec les deux hommes, le voir s'effriter alors qu'il se pensait si bien...
- Izuku ?
- Oui ?
Il l'avait entendu se lever et il savait pertinemment qu'il était juste derrière lui. Il savait aussi que s' il ne forçait pas un peu les choses, Izuku le fuirait...
- Tu sais que si tu as un problème, tu peux m'en parler ? Je serais là pour toi.
- Oui, je sais Jiichan !
- Alors, dis-moi ce qu'il se passe s'il te plait...
Le rouge se retourna, découvrant qu'effectivement, son ami tentait de s'intéresser à ses mains pleines de cicatrices. Il semblait redessiner, encore une fois, les traits de la plus vieille d'entre elles, sans voir le regard troublé et inquiet de son ancien camarade de classe.
- Izuku, s'il te plait. On voit bien qu'il y a quelque chose qui ne va pas ! Pourquoi tu ne nous en parles pas ?
- Ne t'en fais pas ! Je vais bien. Je vais y arriver !
- Izu !
Il était évident que le héros ne voulait surtout pas lui crier dessus. Ce n'était certainement pas ce qu'il fallait faire en cet instant et il en était conscient. Alors oui, même si cela ressemblait à une injonction, ça n'en était pas une ! Mais le ton restait dur, impérieux. Un ton qu'Izuku n'aurait pas réellement admit entendre de la bouche de son ami. Mais l'inquiétude était si lourde dans cet appel. Le vert s'en mordit les lèvres, ne sachant plus trop ce qu'il advenait de faire alors que le rouge s'approchait de lui.
Eijiro ne put retenir une moue crispée qui fut dans tous les cas ignorés, faute de public, l'homme face à lui ne s'intéressant qu'au pied de la table à côté d'eux. Et, oubliant toute once de délicatesse, il attrapa le visage de son ancien camarade de classe, captant enfin les deux émeraudes qui brillèrent avec force sitôt qu'ils s'intéressèrent au rubis.
- Parle-moi... Je ne te jugerais pas. Jamais ! Mais on veut savoir ce qui se passe ! On veut t'aider !
Il insistait lourdement sur le "on", plaçant clairement Katsuki dans l'équation. Il espérait plus que tout que le vert ne puisse ignorer son appel, il tentait alors de le convaincre, amenant dans ses pupilles toutes traces d'inquiétudes de Katsuki et la sienne.
C'est sans doute à cet instant que le héros perdit le contrôle, ou du moins que les choses dérapèrent d'une façon qu'il n'avait strictement pas prévue et encore moins envisagée.
Lorsqu'il sentit les doigts chaleureux d'Izuku venir envelopper les siens, toujours sur son menton rasé, cachant la moitié de ses taches de rousseurs, ce fut un bien large frisson plein de questions qui l'envahit. Après tout, il le connaissait déjà ! Ce vertige-là n'avait plus de secret pour lui. C'était le même genre de vice incroyablement fort et doux qui le parcourait des pieds à la tête lorsqu'il sentait à quel point il était amoureux de Dynamight.
Totalement sans voix face à cet étonnant phénomène, le roux ne bougea pas. Fixant éternellement le vert qui en plus se mit à rougir, ses lèvres se triturant toutes seules alors qu'il semblait chercher ses mots, à mille lieues de ce qui préoccupait le plus grand.
- Je ne peux pas t'en parler Jiichan... finit-il par douloureusement articuler
Entendre son petit surnom des lèvres qu'il trouvait maintenant bien trop gourmandes l'obligea à rompre le contact visuel. Il ne pouvait absolument pas et il n'y comprenait rien à rien !
Ses sentiments, il les connaissait sur le bout des doigts, il les dessinait d'ailleurs presque tous les soirs sur le corps de son amant. Il aimait Katsuki. D'une façon qui n'avait jamais fluctué depuis toutes ces années ! Dans sa vie c'était même sans doute l'une des choses sur lesquelles il était absolument certain. Aujourd'hui encore d'ailleurs.
Alors pourquoi ?
Pourquoi là, réagissait-il de la sorte à voir cette personne qu'il prenait pour l'un de ses amis, les plus proches sans doute, un membre si important de sa petite famille ? Il avait eu envie d'embrasser Izuku ? Il n'en était même pas sûr ! Ce matin-là, quand son homme l'avait embrassé avant de partir, il s'était senti exactement comme d'habitude et avait frémi. Il avait toujours réagi de la sorte face à Katsuki et son regard si dur qui le faisait indéniablement craquer. Mais pourquoi Izuku ?
- Si tu... Si tu as des soucis, viens nous en parler ! Avec Katsuki, on ne te lâchera pas ! Jamais !
Il ne pouvait, finalement, assumer d'insister ! Surtout pas dans ces conditions bien trop périlleuses ! Il avait besoin d'y réfléchir et avant tout, il fallait qu'il en parle avec Katsuki ! Il ne savait pas réellement ce qu'il allait dire, cependant il était clair qu'il ne pouvait pas garder ça pour lui. Il ne pouvait pas laisser les choses dégénérer une nouvelle fois avec lui et c'était typiquement le genre de graines malsaines qu'on plantait et qui pourrissait en prenant de l'ampleur...
Alors le soir même, alors que le blond rentrait à peine du boulot, fatigué par cette journée de reprise, il se fit brutalement agripper par son homme, le tirant sans doute un peu trop fort, dans leur chambre.
Le stress grimpa d'un coup, les yeux de son amant ne mentaient pas, il y avait quelque chose qui n'allait pas ! Et au vu de la mission du jour avec Izuku, il poussa un large grognement d'appréhension, tentant de se blinder face à ce qu'il allait entendre.
- Katsuki... ! Je ne sais même pas comment expliquer...
- Mais parle bordel ! Il a quoi le nerd ?
- Ça je ne sais pas, il ne s'agit pas de ça... c'est moi ! J'ai fait une connerie !
À ces mots, le blond se tendit d'un coup, lançant un regard à la pièce qui n'avait pourtant pas changé, cherchant des indices là où il n'y en avait pas. Alors il se rendait compte de toute la situation totalement inhabituelle. C'était inédit, qu'il se fasse alpaguer de la sorte par son petit ami, surtout s'il avait pris la peine de fermer la porte de la chambre, se planchant devant en guise de bouclier, comme s'il cherchait à l'empêcher de sortir...
Et lui qui était si jaloux, si possessif... L'idée ne prit pas plus de temps pour lui brouiller les neurones, cramant le peu de calme qu'il possédait comme une allumette et la vision de cette femme aux allures de lapine accrochée à son homme le fit grimacer, déformant son visage.
- Qu'est-ce que tu as fait ?
C'était un ordre, sans l'ombre d'un doute ! Il n'y avait aucune raison pour qu'Eijiro se retrouve en sa compagnie aujourd'hui, il devait même passer la journée avec Izuku, et surtout pas elle...
- Tout à l'heure, j'ai voulu parler avec Izuku ! C'était pas hyper concluant donc j'ai voulu un peu le forcer.
- Quoi ?
- Attends je... Je ne sais pas du tout comment expliquer ça ! Mais il m'a regardé dans les yeux et je sais pas j'ai... J'ai vraiment eu envie de l'embrasser !
La panique du roux se sentait sans doute dans toute la ville ! L'air si coupable qu'il pourrait sans doute se faire pardonner de bien des maux. Mais pour autant que le blond puisse se montrer honnête, maintenant qu'on enlevait l'idée de cette putain de lapine du décor, il s'en fichait.
Il regardait alors son homme, cherchant donc à comprendre ce qu'il se passait en cet instant, assemblant les pièces d'un puzzle qu'il tenait entre les mains. Les indices semblaient à présent s'emboiter tout seuls, prenant d'eux-mêmes leur place pour laisser doucement le temps au héros explosif de prendre la mesure de tout ceci.
Eijiro pouvait bien lui appartenir, exactement comme cela avait toujours été le cas ces dernières années ! L'idée que cette femme l'approche, elle ou toute autre personne d'ailleurs, semblaient totalement, exactement comme avant, lui bruler les mains.
Cependant, si c'était son ami d'enfance, c'était une tout autre sensation qui le prenait.
La jalousie n'avait pas la moindre place dans son crâne ! S'il imaginait Eijiro et Izuku s'embrasser, il emmagasinait l'information comme totalement normale ! Rien a signalé... C'était presque un tableau qu'il pensait pouvoir voir tous les jours sans que cela ne soulève la moindre interrogation. Et c'était sans nul doute cela qui était troublant !
- Tu as embrassé le nerd ?
- Non non ! Je n'ai rien fait je t'assure ! Mais... Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, au moment ou, bah... J'ai juste... J'ai réagi comme ci c'était toi à sa place ! J'avais envie que ça arrive ! Je ne sais pas du tout comment ça a dérapé ! Je suis... Je t'aime, tu sais ! J'en suis certain ! Je ne comprends pas... Je suis totalement paumé la...
Katsuki devait avouer qu'il n'avait pas réellement écouté le monologue de son homme. Mettant de côté l'idée que tout cela ne le dérangeait pas, il s'imaginait à présent lui-même en train d'embrasser Deku, se surprenant totalement de cette bombe qui lui explosait la poitrine sous les sensations enivrantes que la simple ébauche faisait naitre en lui.
Il fixait alors Red Riot, se souvenant maintenant, comme une claque en pleine poire, à quel point ils avaient joué de ces surnoms qui pourtant jusque-là, n'appartenaient qu'à Izuku, adorant l'entendre de ces deux bouches d'une façon un peu trop significative. Il comprenait qu'il n'apprécierait pas de l'entendre de la part de quelque d'autres, c'était d'ailleurs le cas avec Denki qui avait l'art de le foutre en rogne avec ça. Mais indéniablement, il s'était bel et bien entiché de murmurer des "Jiichan" a l'oreille de son homme alors qu'il le voyait sur le point de jouir.
Putain de bordel de merde !
Il jeta un regard vers le lit, soupirant d'y voir ces deux hommes la y avoir chacun sa place, particulièrement si lui-même était au milieu. Il grogna encore, s'approchant soudainement vers son mec, le faisait soudainement paniquer, totalement inconscient de ce qu'il venait de se passé dans son crâne.
- Attends ! Je t'assure que c'est moi ! Il n'a rien fait ! J'ai merdé kat's !
Mais il ne l'écoutait pas le moins du monde et il se fichait bien de savoir qui "merdait" dans cette histoire finalement. Alors qu'il était clair qu'Eijiro s'attendait à défendre la porte, il se fit agripper furieusement, le faisant baisser la tête vers son amant, se laissant éprendre par un baiser brulant d'incompréhension, cherchant des réponses trop évidentes pour être les bonnes, directement à la source.
Et alors que le roux se laissait se perdre dans cet échange totalement inexplicable, Dynamight ne pouvait pas se mentir. C'était pareil. Il adorait chaque recoin de cette bouche, se satisfaisant de le voir plier sous lui, exactement comme d'habitude. Il adorait sentir ses dents sous sa langue, le menaçant presque à chaque fois qu'il s'amusait à le faire perdre pied.
Il était là, les yeux plongés dans ceux de son amant, se laissant emporter par leurs bouches, s'extasiant l'une de l'autre, se rassurant presque de ressentir cette étincelle qui les animait depuis des années.
Rien n'avait changé...
Alors l'échange se fit plus doux, rassurant, avant de doucement prendre fin. Il se fixait, la main du blond dessinant doucement la mâchoire de son homme, consolant son regard qui quémandait le pardon.
- C'est bon, arrêté de flipper
- Mais tu te rends compte ? Juste... merde !
- C'est bon, tu n'as rien fait...
- Mais j'en avais envie ! Je suis désolé ! Je ne sais pas ce que je dois faire là !
- Ne fais rien !
- Quoi ? Mais comment ça ?
- Ne fais rien ! Tu vas empirer les choses...
- Mais si... Si ça arrive ?!
Il était encore plus certain que le roux était paumé, ne comprenant dignement rien à sa réaction ! Katsuki avait toujours été jaloux, voire bien plus. Comment devait-il interpréter cette mascarade ?
- Si ça arrive alors... Ça arrive !
- Quoi ? Mais enfin tu es malade ?
- Et si j'embrassais le nerd, tu ferais quoi toi ?
- Bah c'est évident que je...
Alors que le ton du héros-bouclier était parti pour se fâcher, l'image avait cependant fusé dans son propre esprit, effaçant bien trop facilement sa réponse cinglante qui mourut sur sa langue, lui brulant presque le bout des lèvres. La scène de son esprit normalisant quelque chose qui ne devrait pourtant pas l'être.
Il referma alors la bouche, laissant son imagination lui faucher la raison.
Oui c'est vrai ! L'idée n'avait rien de déplaisant. Lui n'était, d'ordinaire, pas jaloux. En tout cas, cela contrebalançait avec la confiance presque aveugle qu'il avait en Katsuki. Peut-être que l'attitude rude que son petit-ami adoptait avec tout le monde ou presque y jouait un rôle sans qu'il ne le voie. Mais cela restait vrai, il n'était pas de nature jalouse. Même avec les amis proches de Katsuki, qui évidemment ne se comptait pas nombreux, il n'avait aucun mal à les imaginer ensemble.
Il entendit un "Tch" presque amusé, le coupant dans ses réflexions.
- Chuis pareil ! Ça me dérange pas de te voir avec le nerd !
- Mais attends, ça veut dire quoi ?
- J'en sais rien !
Le blond soupira, décrochant ses yeux des rubis totalement perdus. Lui non plus n'y comprenait pas grand-chose. Il 'n'était pas assez stupide pour ne pas avoir de théorie, mais quand bien même il y réfléchissait, ça lui semblait totalement fou. Pire encore, totalement irréalisable !
Enfin pas tant que cela, il ne pouvait pas réellement dire que c'était une idée déplaisante en soi ! À l'époque, il avait mis du temps, et Eijiro, pour oublier ses sentiments pour Deku. Le chemin avait été long jusqu'au moment où il s'était réellement remis, passant à autre chose et entamant alors cette relation si particulière qu'il avait toujours entrevue avec son partenaire. Là, maintenant, cela remettait bien des choses en question, et c'était loin d'être agréable ! Cependant, la perspective de retrouver Izuku dans son lit, avec Eijiro et lui, lui restait clairement agréable et c'était bien parlant et révélateur, bien plus que tout le reste.
- Je ne sais pas Eiji et ça me fait chier !
- Je ne comprends rien à ce qu'il se passe...
Le roux délaissa la porte, n'y ayant à présent aucun intérêt d'empêcher le blond de sortir à présent, et il s'installa sur le lit. L'oreiller au centre qu'ils avaient pris l'habitude de laisser finalement semblait maintenant prendre beaucoup plus de place. Alors Red Riot tendit le bras, attrapant le coussin et le serra contre lui, lui transmettant un peu ses angoisses et ses questions sans réponses satisfaisantes.
Katsuki le regarda faire, presque suivant chacune des actions pour lui-même et il le rejoignit sur le matelas, faisant doucement glisser Eijiro contre lui. Il laissa le roux poser sa tête sur son épaule, se réconfortant de la force que Dynamight dégageait naturellement, et l'oreiller fut placé sur leurs deux jambes, comme un fardeau qu'ils partageaient, comme tout le reste de toute façon.
- Je t'aime, tu sais.
Sa voix était rauque malgré tout, résonnant fort dans le silence présent dans leur chambre. Il n'avait pas réellement besoin d'entendre une telle déclaration de la part du blond, il n'en doutait même pas. Eijiro savait parfaitement qu'en ce moment, ces mots étaient dits pour lui-même ! Katsuki devait le formuler à voix haute, assurant tout ce qu'il ressentait sincèrement au fond de lui. Non pas pour s'en convaincre, mais bel et bien pour émettre une vérité, la plus rassurante qui soit pour le moment. Au moins, ils pouvait s'accrocher à cela.
- Je t'aime aussi Katsuki.
La question silencieuse pesait lourd bien lourd pour autant.
- Tu crois qu'on est tombé amoureux d'une autre personne ?
- Je ne sais pas.
- Il faut faire quoi là ?
- Je ne sais pas Eiji laisse les choses... On va voir comment ça évolue ! On va juste voir !
Le héros roux savait que ses interrogations resteraient sans réponse, après tout Katsuki était tout aussi perdu que lui. Il aurait sans doute voulu au moins les citer à voix haute, tous ces foutus points d'interrogation qui lui encombraient la tête, juste pour s'en libérer. Mais au-delà du fait qu'elles énerveraient le blond, autant lui aussi, reprenait le boulot ce soir-là et il devait donc se préparer.
- Parle-moi juste si quelque chose arrive ! Mais sinon, laissons juste voir comment tout ça tourne ! Deku n'a sans doute pas conscience de tout ça...
- D'accord...
- Tu lui a demandé ce qu'il avait sinon ?
- Pas vraiment désolé... Il a rougi quand je l'ai regardé et... J'ai perdu mes moyens !
- Je vois.
- J'ai peur Katsuki.
- Mouais je ne suis pas rassuré non plus. Enfin, je comprends sans comprendre, j'ai horreur de ça !
Dynamight était un homme qui aimait avoir le contrôle de la situation. Ne pas comprendre ou se voiler la face n'était clairement pas quelque chose qui lui ressemblait en temps normal. Il sentait bien pourtant qu'il ne contrôlait rien de ce qui était en train de se passer ! La seule chose certaine restait Eijiro, et seulement lui. Toutes les merdes qui trottaient sans conteste dans l'esprit de son homme, il en dessinait chaque contour ! Mais bien qu'il n'aimait pas ça, il pensait sincèrement qu'il n'y avait rien à faire. Il fallait réellement attendre et voir comment tout ça allait finalement se goupiller. Savoir que Deku rougissait ou encore qu'il n'était pas contre d'embrasser le nerd était une chose, voir où ça pouvait mener réellement en était une autre ! Et seul le temps les aiderait, tous les trois. Alors il bâilla, comme pour clôturer cette discussion si particulière, ce que son compagnon comprit sans mal.
Alors oui, Eijiro abdiqua, soupirant pour chasser ces foutues interrogations qui le tourmentaient. Il replaça le coussin au milieu du lit, là ou était sa place et il embrassa la joue du blond qui grogna pour la forme, apaisant toutefois l'air autour d'eux.
Les deux hommes refermèrent alors cette parenthèse, l'idée ne les quittant pas de toute la semaine, les bordant jusqu'à samedi. Ils n'abordèrent plus Izuku et ses rougeurs plus qu'évidentes maintenant qu'ils les voyaient ! Dès qu'ils s'effleuraient, d'une façon ou d'une autre, Izuku démarrait au quart de tour, se mordant les lèvres bien trop usées à présent, les pommettes d'un rouge soutenues. Et comme il semblait réagir de la même façon pour eux deux, c'était presque agréable finalement de le voir perdre ses moyens, amusés de le voir se tartiner de baume pour les lèvres tant il les torturait.
Ils n'en avaient pas reparlé, se lançant encore des regards entendus, se souriant maintenant alors qu'ils s'amusaient de leur colocataire, ne cherchant plus de sens là où ils n'étaient pas surs d'en voir. Ils profitaient, attrapant les mains d'Izuku pour les nouer aux leurs, se rassurant de le voir retenir un sourire mutin alors que la racine de ses cheveux semblait se teindre de carmin, se perdant dans sa chevelure verte.
- Dis-moi le nerd, ça ne te dirait pas de sortir boire un verre ?
Après tout c'était samedi soir ! Ça faisait sans doute une éternité qu'ils n'avaient pas foutu le nez dehors, en tout cas pour se détendre et non pas par nécessité...
- Oh, on ne regarde pas la suite de...
- Ne recommence pas le papy ! Je sais que t'aimes pas sortir, mais ce serait sympa d'aller juste boire un verre tous les trois !
- Mais on est si bien à la maison...
- ça fera de mal à personne de sortir se détendre un peu !
C'était une conversation un peu lunaire quand on connaissait un peu les deux hommes. Izuku était même certain que s'il avait dû imaginer cette scène, il aurait redistribué les rôles. Pourtant il avait déjà compris qu'effectivement, Eijiro était assez casanier, préférant largement la douceur de son chez-soi, alors qu'en réalité et sans doute très étonnamment, Katsuki ne rechignait pas à l'idée de sortir à l'occasion.
Apparemment, c'en était une !
Cependant il s'agissait aussi du fait de sortir ! Et bien qu'Izuku avait évolué là-dessus, il se posa deux secondes la question à lui-même. Dans ce contexte, se sentait-il simplement capable ? Il y aurait sans conteste du monde, du bruit... Beaucoup de tout qui pouvait parfaitement lui faire perdre ses moyens. Alors avait-il envie de prendre le risque et y parviendrait-il ?
Oui, sans doute et encore plus certainement puisque les deux hommes étaient là...
- En plus il faut que tu montres au Nerd...
- Me montrer quoi ?
C'est alors qu'il fit la grave erreur de rencontrer ces incendiaires prunelles qu'il tentait pourtant d'éviter soigneusement. À nouveau il sentit tout son corps se tendre, sa respiration se bloquant automatiquement dans sa gorge. Quoi qu'il en dise, cet homme devant lui était beau et il se sentait irrévocablement réduit au silence face à tout ce qu'il était. Et il savait qu'il ne pouvait plus le cacher, comprenant bien que ses deux amis avaient tout deviné de ses réactions, acceptant sans en dire un mot, cette faiblesse de sa part, se régalant même de le pousser dans ses retranchements.
Cela le rassurait un peu, il ne pouvait pas mentir. Au moins, ils ne le rejetaient pas ni ne lui en voulaient ! C'était déjà ça de gagner... Et il était rassuré d'avoir échappé à la conversation explicative qui l'aurait achevé de bien des façons. Alors il pouvait sans doute se permettre de simplement les flatter du regard, admirant leur visage qui lui semblait si parfait...
Et devant lui, Katsuki lui sourit, chauffant instantanément ses joues.
- Il faut que tu vois ce qu'il sait faire, il danse très bien !
- Rectification, j'ai appris à très bien danser...
Et un peu comme s'il souhaitait davantage assujettir le rouge de ses joues face à eux, Eijiro s'imposa derrière Katsuki, posant son menton sur l'épaule du blond. Les deux pouvaient à présent se divertir de lui, le regardant gonfler les joues alors qu'il perdait totalement ses moyens sous le sourire féroce du roux.
- Quand j'ai annoncé à ma mère que j'étais bis, elle a juste entendu le côté gay. Elle m'a trainé dans un cours de danse de salon pendant des années en disant, je cite ; "À quoi ça sert d'avoir un fils gay s'il n'emmène pas sa mère danser"
Surpris, Izuku se retrouvait dans une situation pour le moins cocasse. Alors qu'il fixait en silence les deux hommes pour qui il éprouvait une terrible attirance, il entendait cependant une anecdote pour le moins amusante ou du moins attendrissante ! Pourtant quand il tentait d'imaginer Eijiro en train de danser, il pouvait bien le trouver terriblement beau en temps normal, dans son crâne, ce n'était clairement pas la situation où pouvait briller cette armoire à glace.
Alors oui, évidemment il accepta de sortir, se laissant emporter par l'idée de voir un peu ce que pouvait bien faire cette immense perche-là dans un tel contexte.
Et à aucun moment Izuku ne se pencha ou ne pensa à la subite appréhension qui pouvait parfois l'étreindre lorsqu'il devait sortir en dehors de son cocon. Il savait pourtant ce qu'il devait la garder à l'oeil, connaissant parfaitement toutes les faiblesses qui faisait maintenant partie de sa vie. Mais rien ne se manifestait, même quand il passa les portes du bar dansant qu'apparemment les deux autres fréquentaient parfois.
- Surpris ?
Et il ne pouvait pas le nier... Quand il avait entendu les mots "danse de salon", il était vrai que son esprit avait automatiquement dessiné quelque chose de vieillot, voyant même Eijiro étrangement déguisé en un vrai papy ! Mais en tout cas, concernant l'endroit, rien ne semblait décrépi et vieux, c'était bien le contraire ! Alors qu'il n'avait jamais mis les pieds dans un endroit pareil, il gardait en tête les images de ces bars en vieux bois typique dans les films américains, ou la musique s'entendait de loin, jouée par un vieux jukebox capricieux.
Ici il était dans ce qu'il aurait plus décrit comme une boite de nuit ! De la lumière tamisée, juste soutenue par les quelques lanternes violettes qui ornait les murs noirs. Le large bar central, seul endroit illuminé par un lampadaire à plus forte raison que le reste, prenait une immense place en lui-même, laissant cependant suffisamment de place pour les clients de se laisser aller a la danse si l'idée les séduisait, laissant tout l'alentour du bar totalement libre pour se déchainer. Il n'y avait que le long des murs qui présenter des tables, libre pour la plupart. Après tout, il n'y avait pas beaucoup de monde...
- Ça va Izu ?
- Oui ne t'inquiète pas Jiichan ! Ça va très bien !
Ils s'installèrent sur l'une des tables alors que Katsuki était partie chercher à boire, et le vert se laissa tenter de visiter la salle du regard.
Tout était étrange pour lui, intimidant même. Pourtant il se sentait bien, surtout intrigué de découvrir ce qu'il ne connaissait pas. C'était donc un sentiment assez plaisant, qu'il n'avait pas vraiment ressenti depuis un moment.
L'odeur de la cigarette, alors qu'il était interdit de fumer à l'intérieur, était omniprésente. Et bien que les immenses enceintes diffusaient un son électro qui semblait pouvoir cacher les conversations, il avait l'impression qu'il pouvait entendre le bruit des chaussures collant au sol...
Des doigts chaud le tirèrent brutalement de sa réflexion et Izuku reporta immédiatement son attention sur eux, retraçant affectueusement du regard cette main qu'il avait appris à reconnaitre maintenant. Il hésita un instant, juste quelques secondes en réalité, et il noua finalement ces doigts aux siens, souriant malgré lui alors qu'il savait pertinemment qu'il avait chaud aux joues...
Et quand cette main l'attira brusquement, l'incitant à se lever pour le suivre sur la piste, les pieds râpant le sol adhérent, il ne put que suivre. Il se laissa coller contre le tee-shirt blanc presque trop banal, laissant malgré tout afficher face à lui, tous les détails de cette musculature qu'il connaissait pourtant. Eijiro n'avait en aucun cas l'air d'un petit vieux en cet instant...
Mais il fut bien vite rappelé à l'ordre quand, alors qu'ils s'étaient tous les deux arrêtés en plein milieu de la piste de danse, Eijiro remonta son regard vers le sien, accrochant leurs iris brulante ensemble, captivant encore et toujours toute son attention à lui. Il n'en fallut pas plus pour qu'Izuku se perde totalement, oubliant ses semelles collantes, la légère odeur de transpiration ou tous les gens agglutinés au bar.
Non pas qu'il ne voyait pas les autres, en réalité ils étaient devenus insignifiants. Qu'importe qu'ils les voient, les regardent ou les ignorent, l'apprenti, lui, vivait à présent dans son regard, devinant un tout où il avait tellement envie de s'y glisser...
Le roux ne dit rien, laissant surtout son large sourire aiguisé fendre son visage alors qu'il semblait plus que satisfait de chacune de ses réactions, profitant lui aussi pour se perdre dans ce moment.
C'était si particulier...
Et tout au long de cette semaine, remarquant bien que ces deux colocs s'amusaient de ses réactions, lui montrant donc qu'ils l'avaient percé a jours, un "peut-être" commençait à se dessiner. Ces idées d'amour multiples, il les avaient, au départ, définies comme quelque chose de totalement déplacé, mais maintenant, il commençait à y croire.
A s'y voir.
Faiblement, une petite possibilité, douce et encore faible, semblait chanter une mélodie qu'il tentait d'ignorer, se raisonnant tant bien que mal, mais qui pourtant s'entêtait de lui boucher les oreilles.
Et là, il ne pensait qu'à ça ! Cet effluve si délicat, susurrant trop près de ses tympans que cet homme face à lui détenait bien des parts de son cœur, totalement une moitié...
Il le regardait droit dans les yeux, le laissant placer sa main gauche sur son épaule, gardant la droite fermement dans la sienne, serrant leurs doigts si fort ensemble. Il se pencha ensuite vers lui, le figeant sur place alors que ses lèvres s'approchaient indéniablement de lui. Mais il ne recula pas d'un pouce...
Pourtant, bien qu'il lui sembla terriblement proche, Eijiro ne fit que rejoindre son cou, murmurant dans son oreille, prenant la musique pour excuser son rapprochement alors qu'ils s'entendaient parfaitement jusqu'ici. Le timbre sourd de sa voix vibra alors, se répercutant dans chaque fibre de son corps totalement fébrile.
- Ne t'inquiète pas Izu, laisse-toi juste porter par le courant ! Fais-nous confiance...
L'homme se redressa, son pouce palpant doucement le dessus de sa main alors qu'il passait son bras libre au-dessus de ses fesses. Et quand à nouveau Eijiro lui sourit, Izuku ne put que comprendre tous les sous-entendus de sa phrase. Il sourit alors à son tour en guise de réponse, le sang lui brulant les joues tant il se sentait finalement heureux en cet instant précis. Et alors que le roux amorçait les premiers pas de danse, tout sembla bien plus facile.
Après tout Jiichan n'avait pas menti, il savait danser. Alors, comme depuis son emménagement avec eux, il n'avait sans doute qu'à suivre son rythme et celui de Katchan !
Et peut-être que de l'extérieur il donnait l'air maladroit, peut-être même était-il ridicule. Cependant quoiqu'on en dise, il ne voyait pas les choses comme ça ! Il était si bien, serré dans les bras de l'un des hommes qui faisaient complètement chavirer son cœur, s'accrochant à lui et à ses mots, ignorant tout ce qu'il y avait autour.
Rien ne semblait réellement s'accorder de toute façon ! Ici, ils semblaient danser une espèce de Tango simplifié, dans un décor qui ne s'y prêtait absolument pas, sur une chanson qui pourrait même donner l'air de se moquer d'eux. Et pour autant, il n'avait aucun mal à deviner les contours de cet univers si alléchant qu'on lui proposait, s'y installer sans réfléchir.
Au diable toutes ces fichues questions ou ces remords, la il se sentait parfaitement à sa place !
Et au regard si troublant que creusait Kirishima en lui, c'était indéniablement réciproque. Ce petit monde leur appartenait et il se fichait bien du reste, les autres personnes n'y avaient de toute façon leurs places.
Et si tout cet ensemble semblait fragile, de bien des façons d'ailleurs, pouvant éclater à la moindre percussion de trop, elle sembla d'un seul coup, au contraire, se fortifier lorsque Katsuki les rejoignit, les deux autres le scotchant automatiquement à eux, dans ce pays imaginaire où il n'y avait apparemment que trois sièges...
Il n'y avait rien de plus parfait !
Ces trois-là, juste à ce moment-là, un moment rien qu'à eux, n'en dirent rien, pas même un murmure. Mais c'est pourtant bel et bien à cet instant qu'ils ne doutèrent plus des sentiments étranges qu'ils ressentaient au plus profond d'eux, en comprenant ou acceptant le sens de "tout ceci". C'était donc un fait, à se regarder dans les yeux, les rubis, contre les carmins en passant par les émeraudes...
Oui, ils étaient juste amoureux.
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Et pour ce chapitre, un remerciement tout particulier a Créa, la plus belle qui m'a ramassé alors que je rendais fous mes béta !
Merci pour tes précieux conseils et remarques pour ce début de chapitre ! Ils m'ont étés précieux et m'ont tellement aidé à visualisé tout ce qui me dérangeait !
BISOUS A TOI
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