Chapitre 7 - Izuku

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C'est horriblement long !

Même le fond de l'air semble avoir cet aveu solitaire qui me donne le cafard. Les choses sont étranges en ce moment, différentes et pourtant rien n'a changé et c'est justement ce qui me déroute. Rien dans mon quotidien n'a changé, je continue de travailler, aller danser et donner des conseils à la salle. Tout est parfaitement identique en apparence, mais tout ceci n'est qu'une façade hypocrite...

Les regards que me lance Jiiro sont largement plus invasifs, me donnant presque envie de réagir finalement. C'est une première et stupide chose qui a changé au cours de ces deux dernières semaines. Je me fiche tellement de ce que pense ma collègue de travail ! Je suis ce qu'elle ne comprend pas, grand bien lui fasse. Mais ses jugements absurdes me troublent plus que je ne le voudrais à présent... Avant, elle pouvait me pourrir mentalement en pensant que je vendais mon corps à certains clients, je n'en avais que faire ! Mais qu'elle estime que c'est ce que je fais avec mes deux coups de cœur m'énerve férocement.

Les coups d'œil d'Uraraka aussi m'agacent ! J'ai toujours su que je lui plaisais, seulement cet intérêt commence à me gonfler. Ce qui est étrange, autant l'attrait des clients du bar me laisse froid, le sien me scie les nerfs ! J'ai mis un peu de temps à comprendre que c'était tout simplement parce qu'elle imaginait entretenir une relation amoureuse avec moi, tandis que les usagers sont simplement là pour se payer du bon temps. Elle me convoite et je n'aime pas ça...

Dans l'autre sens, Denki semble encore plus vouloir se rapprocher de moi, pour je ne sais trop quelle raison. Il n'a pas cherché à revenir sur ce qu'il s'est passé la dernière fois, il m'a simplement demandé si je me sentais mieux puis a semblé soulagé. Il n'a rien dit sur les deux Alphas, ne demandant aucune explication quand bien même mes intentions étaient affreusement claires ! Je ne sais pas trop ce qu'il en pense, mais je n'ai pas non plus envie de lui poser des questions ! À la limite, c'est très bien qu'il fasse comme ça. Donc depuis il prend juste plaisir à venir me parler et me demande des nouvelles, prenant même le pli de m'envoyer des SMS plus souvent. Il est devenu bien plus populaire et j'ai aussi l'impression qu'il semble plus serein quant à ses propres charmes, et je suis plutôt content de le constater, même si ça ne me regarde pas...

Ces petits changements au boulot m'agacent, bien que dans le cas de Denki ça ne m'ennuie pas tant que ça...

Cependant y a une chose sur laquelle des changements ne m'auraient pas déplu. Mais même si j'ai dérogé moi-même aux règles en dormant chez eux, il faut tout de même les respecter ! Chose qu'ils font, à mon plus grand désarroi... Depuis qu'ils sont partis, je n'ai pas de nouvelles d'eux et je ne comprends pas pourquoi cela me braque autant. La nuit que j'ai passé à l'appart' ne signifie rien, juste des potes qui ont passé du temps ensemble. Pour preuve, nous n'avons pas couché ensemble cette fois-là ! Donc pourquoi je n'aime franchement pas ce long silence de leur part...

Deux semaines... C'est long ! Pourtant c'est déjà arrivé... Cela fait des mois qu'on se fréquente et il y a eu des tournages et des périodes d'entraînements plus intenses qui les rendaient indisponibles... Ce n'était pas un souci, il m'est aussi arrivé de passer la soirée avec quelqu'un d'autre d'ailleurs. Mais justement, je n'en ai clairement pas envie ! Enfin si ! J'ai envie de sexe, bon sang ouais que j'ai envie de m'envoyer en l'air... Mais je les veux eux...

Ce n'est pas un sentiment dérangeant, en tout cas il ne me fait pas peur. Je ne suis pas dépendant ou accroc, j'ai juste envie d'eux. Je préfère simplement les attendre, ignorant les diverses invitations pourtant intéressantes ! Donc j'attends sagement, mais que le temps est long... Je regarde mon téléphone dans l'espoir de voir une notification et pire que tout, je me suis même mis à me renseigner sur leurs plannings... De loin bien sûr, je regarde sur internet les infos les concernant...

Ils sont d'ailleurs bien plus populaires que je ne le pensais, même Eijiro ! C'est assez étrange, car ils ne le font pas paraître. Je rencontre un tas de personnalité et c'est arrivé bien souvent que je passe du bon temps avec eux. Mais ils avaient tous cette touche de "je ne sais quoi" qui leur donne un air "précieux" des plus agaçant...

Peut-être que c'est parce que je voyais sans cesse cette espèce de barrière, très net, qui me hurlait qu'eux et moi évoluions dans des sphères totalement différentes, et surtout qui ne peuvent se mélanger. Du coup ça restait lointain et sans attaches avec tous ces cons dont je me souviens même pas des prénoms ! Justement, le fait que cette fameuse barricade n'existe pas avec Katsuki et Eijiro fait que nous avons pu devenir amis... En tout cas, il n'y a rien de comparable avec ce que je connais ! Pas même avec la seule et unique histoire sérieuse que j'ai vécue...

J'ai l'habitude de la façon dont on peut me voir ! J'ai cette étiquette de salope-allumeuse qui me colle à la peau depuis si longtemps que je n'ai jamais imaginé qu'elle puisse ne pas exister pour certains. Pourtant je n'ai pas l'impression que c'est comme ça... Sans doute qu'ils l'ont vu, mais qu'elle n'a juste pas d'importance ! Ils lèchent chaque fibre de ma peau, redessinant mon tatouage ou tirant sur mes anneaux, me bouffant la croupe, entièrement satisfaite de voir les frissons suivre leurs tracés... Mais cette fierté n'est pas déplacée ! Ce n'est pas quelque chose qu'ils font pour gonfler leur égo, non... Ils sont juste gourmands de mes soupirs et profitent avec moi...

Ils me respectent simplement !

C'est franchement con, car ça ne devrait pas en être autrement à bien y penser. Qu'ils me traitent comme un humain ne devrait pas être spécial. De plus, je ne suis pas non plus le gars paumé et renfermé qu'on peut dessiner. J'ai des gens autour de moi, si je n'ai laissé personne pénétrer mon périmètre de défense, ce n'est pas parce qu'ils ne me respectent pas... C'est simplement que je ne le souhaite pas ! Il y a un tas d'endroits où j'ai eu l'occasion de me rapprocher réellement de personnes, mais ce n'est pas arrivé. Avec mes petits coups de cœur, ça s'est fait naturellement, sans qu'on ai à faire quoique ce soit ! Juste... maintenant c'est ainsi !

J'apprécie ces moments hors sexe ou j'en sais finalement de plus en plus sur eux. Ecouter Eijiro me parler de son idole, ou encore retenir la mécanique d'une montre à gousset que Katsuki m'a expliquée. De rire de voir le rugbyman faire tomber son téléphone trois fois en une heure ou savoir qu'il n'a jamais réellement conscience de là où il l'a posé. Savoir que l'acteur fait sincèrement attention, tout comme moi d'ailleurs, à son alimentation et qu'il a appris à cuisiner pour manger sainement... Tout en forçant Eijiro à en faire tout autant !

À l'inverse, je les vois souvent me tirer les vers du nez... Ils me posent des questions, sont curieux et font attention ! Katsuki m'a interrogé sur mon passé de gymnaste dès qu'il a compris que j'avais participé à plusieurs compétitions. Ce n'est pas un secret, mais c'est étonnant que cela puisse l'intéresser... Eijiro, de son côté, s'est lancé dans une curieuse quête de découverte de potentielles allergies ! Depuis que j'ai parlé d'une anecdote sur un accident lié à un bouquet de fleurs, il cherche à découvrir laquelle, allant jusqu'à demander conseil à l'une de ses amies fleuristes...

J'aime passer ce temps-là, acceptant de les laisser jeter un œil dans mon univers. Je n'aurais pas pensé apprécier une conversation sur tous les concours auxquels j'ai participé ou même parlé des opportunités que j'ai déclinées. Ils n'ont pas juste écouté poliment, ils s'intéressent parce qu'il s'agit de moi ! Ils ont écouté, ri et commenté chacun de mes souvenirs, allant jusqu'à me demander des explications sur certains termes qu'ils ne comprenaient pas. Et lorsque Katsuki a parlé de ma "prouesse" de grand écart sans se casser les noix, nous avons pu rire de voir un athlète chevronné s'y tenter à son tour, fier comme un paon de mieux réussir que son meilleur ami... C'est aussi la première fois que je confie mes raisons sur l'abandon de ma passion, leur apprenant donc l'existence de mes formations de gérant en entreprise et de comptabilité. Danser paie bien et j'adore ça, mais ce n'est pas éternel non plus. Mais ils n'ont pas paru étonnés ni n'ont posé des questions à ce sujet, juste comme s'ils connaissaient déjà les réponses...

Ils savent, j'ai toujours laissé entendre que je voulais m'en sortir seul dans la vie et ne rien devoir à quiconque. Ils le voient bien quand je laisse toujours de quoi payer ma part de la pizza ou que je ramène le vin à l'occasion... Ils ont gardé le silence lorsque j'ai clairement dit ne jamais vouloir me lier. J'ai bien remarqué la mimique qui a agité leurs traits, mais ils ont préféré ne rien en dire, sans doute par respect pour moi. Ils me laissent être moi et n'attendent rien de plus, me donnant même l'impression d'être à ma place à leurs côtés...

Je dois me rendre à l'évidence, je me suis fait des amis...

Des amis qui me manquent vraiment beaucoup !

— Je ne suis pas amoureux d'eux, on est ami !

Je n'ai jamais eu d'ami avant, mais je suis sûre de ce que je dis ! Je n'éprouve pas de l'amour, je les adore comme des potes. Des amis incroyablement sexy avec qui je peux prendre mon pied... Des gars assez sympas et intéressants pour me donner envie de jeter un œil aux résultats sportifs que je comprends à peine. Ou de regarder comment se déroule la campagne de promo d'une série à succès que je n'ai même pas vue...

Et juste de voir que je n'ai toujours pas de notification, ça me désole. Une fois de plus, je rentre chez moi en soupirant, boudant presque mon téléphone qui selon moi pourrait faire un effort ! La soirée a été mouvementée au boulot. Il n'y a pas eu de problème, juste beaucoup de clients, et j'ai même pu m'amuser de plaire au jeune chef de police Shinso qui continue de venir me voir à l'occasion. Je suis juste fatigué, regrettant même de ne pas avoir pris la voiture. Pourtant je ne la prends jamais quand ils sont absents. J'habite proche de tout et le parking de mon immeuble est à une intersection délicate, donc je n'aime pas trop la sortir pour rien. C'est donc parfait pour aller jusqu'à chez eux sans attirer l'attention, mais pas en ce moment donc...

Je devrais peut-être ! Après tout, ils me feront peut-être une surprise et me rejoindront un soir de boulot. Ils me balanceraient leurs phéromones pendant ma prestation, me hurlant dans les narines qu'ils ne me quittent pas des yeux... Les autres deviendraient encore plus lointains, leurs odeurs devenant de plus en plus fades, même celle du beau Hitoshi Shinso pourtant exquis dans son uniforme saillant.

Eijiro et Katsuki sont sincèrement suffisants !

Même ce soir alors que je suis seul, ils le restent ! Je n'ai qu'à ouvrir la dernière conversation de groupe qu'on a eu juste avant qu'ils ne partent. Relire les mots des plus alléchants que l'on s'est échangés sous une photo que j'ai envoyée pour les titiller... Le cliché est toujours là, comme une introduction évidente de ce petit moment d'égarement, me renvoyant ma propre indécence. Je ne porte qu'un pull épais, celui de Eijiro d'ailleurs, dessinant le vêtement comme une robe sur moi tant le rugbyman est simplement immense. Dos à l'objectif, je soulève l'un des pans, laissant un aperçu glouton sur ma fesse décoré du serpent tatoué qu'ils connaissent par cœur. Ma mise en scène est parfaite et il est certain que ce n'est pas la première fois que je fais ça. Tout est clairement indiqué dans mon regard allumé que l'on distingue à moitié, à mon sourire qui bredouille son plaisir dans un appel des plus effronté ! Un piège délicieusement parfait, qui me promet une entrevue pimentée comme une représaille terriblement désirée...

Ils ont mordu à l'hameçon, venant franchement jouer sur les mots à leurs tours et y repenser me donne des frissons... Seul dans mon foutu canapé, juste devant l'immense baie vitrée qui me laisse à la proie des regards indiscrets, je soupire mon plaisir en glissant ma main dans mon pantalon.

Juste des lettres, les leurs, et me voilà si dur... Mes doigts se ferment sur ma queue en souffrance d'attention, cruellement livrée à sa longue frustration. J'abandonne mon téléphone, fermant les yeux pour imaginer leurs mains à eux, me tortillant pour découvrir librement mon sexe, déjà en émoi.

— J'ai trop envie !

C'est tellement flou et presque gazeux autour de moi et je ne retiens pas mes gestes. J'ai envie de jouir, et vite ! Ma frustration est à son paroxysme, laissant ma gorge expulser des grognements contrariés. Faire durer les choses rendrait l'absence encore plus sourde, et j'associe inconsciemment mon sentiment de solitude à mon envie d'en finir vite. Comme si "éjaculer" effacerait le manque d'eux ! Alors je me concentre presque, encourageant mon imagination débridée tout en accélérant le rythme.

— Oh~ Allez...

Merde, juste plus...

Autant que je le puisse, je glisse deux doigts en moi, fou de ne pas avoir le bon angle pour me combler.

— Mmmmh... Kats'... Oh~Eiji ! S'il te plait...

La brûlure grimpe en même temps que ma contrariété. Tout se mélange, et je crève de sentir la pression de leurs regards sombres sur moi, avide de claquer leurs hanches sur mes fesses ! Mes oreilles deviennent sourdes et d'un coup, enfin, je sens le plaisir traverser l'urètre.

— Tain...

Je reprends ma respiration, me rendant enfin compte qu'elle est saccadée et tout redevient clair autour de moi. C'est con sans doute, j'ai eu un tas d'invitation audacieuse ce soir, mais c'est sur mon canapé, et seul, que je finis par me branler ! Mais c'est bien comme ça, j'ai vraiment l'impression que personne d'autre n'aurait pu me convenir ce soir... Puis finalement, ma frustration semble légèrement plus fine et supportable, me permettant de trouver le sommeil facilement...

Mais la gourmandise est un vilain défaut dans lequel je me suis totalement noyé, et déjà le lendemain mon insatisfaction me tiraille de nouveau...

Les rouages de cette nouvelle combine se remettent en marche, associant mes bonnes vieilles habitudes aux nouvelles comme si tout était normal. Alors je prépare mon ptit déj en actualisant mon fil de recherche sur le tournoi de Rugby du pays. Les yeux rivés sur les résultats du match de la veille, souriant parce que justement, ils ont gagné ! Même si ça signifie sans doute qu'il reste plus longtemps encore, la fierté me semble véritablement plus appréciable. Je lance ensuite le premier épisode de la série de mon nouvel acteur fétiche, intrigué de le découvrir autrement. Je le connais si droit et dur, que le voir jouer les amoureux transis me fait presque rire, pourtant il me semble franchement convaincant ! C'est un bon comédien, c'est facile à voir. Il est réel dans sa prestation et cela se pèse véritablement dans l'ensemble, donnant bien plus de poids à son personnage...

J'hésite à me rendre à la salle cette après-midi, ne me demandant pas si je ne vais pas simplement passer ma journée à poireauter devant les épisodes simplement...

L'automne s'est largement installé, jetant un air hivernal sur la ville et ça ne me donne absolument pas envie de sortir. La tête dans la série, rien ne semble pouvoir m'en tirer si ce n'est une notification.

Enfin !

Pourtant mon écran me nargue, m'annonçant mes prochaines chaleurs et ça suffit à me faire craquer. Finalement une bonne et surtout épuisante séance de sport est plus que désignée ! Je commençais à craindre ma propre réaction face à leurs absences, mais en réalité tout s'explique. Si mon cycle arrive, je suis simplement à fleur de peau, rien de plus. Pas de quoi fouetter un rat !

Je devrais peut-être leur demander de les passer avec moi... Il faudrait que j'y réfléchisse, ce n'est pas une chose anodine mine de rien. Bien sûr, ce n'est pas comme ci cela transformait notre relation en quelque chose de plus sérieux, mais il y aurait tout de même une idée plus concrète et je ne suis pas sûre que ce soit bien ! Habituellement ça ne me pose pas de soucis de proposer un petit rodéo, mais ici il s'agit de mes amis...

Pourtant, l'idée est délicieuse...

Pendant les cycles de chaleur ou de rut d'ailleurs, le corps est soumis à un intense désir. Une boule incendiaire qui s'infiltre dans nos entrailles et qui semble ne pouvoir être éteinte que d'une triviale façon ! Ce n'est pas comme si c'était insurmontable ou écrasant, on a surtout des idées lubriques et les glandes à chaud produisant beaucoup de phéromones aux messages des plus concupiscent. La plupart le supportent donc en silence, subissant quelques jours d'indispositions...

Mais l'on peut aussi choisir de les passer avec quelqu'un !

Les gens considèrent ça comme quelque chose de personnel et qui ne doit exister que dans une relation sérieuse. C'est une vieille façon de penser qui s'estompe doucement au fil des ans, mais beaucoup, comme Nemuri, continue de le vivre ainsi. Ce n'est pas mon cas, même si je suis sans doute un cas à part moi qui ne souhaite aucune relation sérieuse justement. Cependant, cela ne rend pas la chose plus simple ! Se laisser aller à nos instincts pendant ce moment nous laisse vulnérables et cela ne peut se partager avec n'importe qui, il faut rester prudent...

Ces vieilles histoires d'usine à reproduction qui tachent notre histoire ne sont pas si poussiéreuses que ça. Mais par-dessus le marché, la drogue utilisée jadis pour rendre fou les Alpha ou Oméga existe toujours. Illégalement bien sûr, mais comme n'importe quel produit du genre, elle se trouve facilement si l'on sait à qui demander ! Comme à l'époque, il suffit bien trop de la faire ingérer à une personne possédant des glandes et elle se perd dans ses plus bas instincts, comme une bête assoiffée de sexe ! Que ce soit pour provoquer le cycle artificiellement ou le faire durer plus longtemps, c'est sans appel et il n'y a pas de remède à cela une fois le produit pris...

Dans mon milieu, j'ai déjà eu affaire à cette substance et c'est bien pour cette raison que je travaille chez Nemuri ! La Toshi-Tower est vraiment sécurisée, et même si les clients ont certainement le pouvoir de s'en procurer, ils s'en gardent bien de le faire là-bas de peur de s'en voir interdire l'accès ! Dans tous les cas, c'est bel et bien à cause de cette fameuse drogue qu'il n'est pas toujours facile de proposer de partager son cycle. Au-delà du fait de se montrer dans un état assez primaire et impuissant, il faut savoir faire confiance à son partenaire !

Toutes les semaines on découvre une nouvelle histoire ! Qu'importe le second genre, Alpha ou Oméga, c'est pareil après tout. Une fois complètement shooté, on peut en faire ce qu'on veut... Même si le marquage reste quelque chose d'impensable en l'état, les histoires de grossesses non désirées, on en compte par centaines ! Sans parler des rounds-party où, après avoir drogué l'un des partenaires, on invite plusieurs autres partenaires sans qu'il ne puisse y résister...

Tout le monde connait une victime...

J'efface donc la notification avec une drôle d'impression pesante qui me fatigue encore plus. Je ferais peut-être mieux de me recoucher en fait, finir ma journée de congé enfermé dans mon lit en regardant la série de Katsuki c'est pas plus mal ! J'ai vraiment l'impression de dépérir comme un imbécile c'est fou, il faudrait pourtant que je me bouge. Le choix me semble presque crucial, et mes yeux se baladent de ma tablette à mon sac de sport déjà prêt, pesant lequel a le plus de chance de me séduire. Quand mon téléphone sonne, je ne regarde même pas qui appelle, toujours au beau milieu de ma bataille interne avec mon dilemme.

De toute façon ça ne peut pas être l'un d'eux, ils n'appellent jamais...

« Izuku, je te dérange pas ? »

Je reconnais directement la voix du proprio de la salle de sport que je fréquente et ça me ferait presque rire. Apparemment, je n'aurais pas à réfléchir plus longtemps à toutes ces merdes... Shindo Yo, ou le "dirlo" comme je le surnomme depuis qu'il a ouvert, me demande souvent de le dépanner. On se connait depuis le lycée même si nous étions dans des écoles différentes. Lui comme moi faisions partie de l'équipe de gymnastique de notre bahut, et on a donc été en compétition l'un contre l'autre. Il faisait ça par plaisir, c'était évident, et justement, c'était une chose qui m'embêtait moi qui me donnait à fond. Nous n'étions donc pas proches, bien au contraire.

Mais après l'incident avec mon ex, il a bien été le seul à ne pas changer d'attitude envers moi et m'a même, pour ainsi dire, aidé...

Les années ont passé et on a tous les deux pris des chemins bien différents des tournois nationaux, mais c'est le seul avec qui j'ai plus ou moins gardé contact, même si nous n'avons jamais abordé le sujet...

C'est juste bien comme ça ! Qu'importe qu'il soit sympa par pitié ou non, ça ne change rien. Sa salle est parfaitement équipée pour mes besoins et j'y suis simplement bien. Oui c'est vrai, j'ai toujours été bien quand je sortais d'une séance. Son appel n'est qu'un simple hasard, mais à dire vrai on ne peut pas dire qu'il ne tombe pas à pic, la journée n'est pas si pourrie que ça et je me sens franchement requinqué durant tout le trajet en voiture !

— Merci pour ton aide ! Je te revaudrais ça.

— Y a pas de mal. Du coup c'est pour qui ?

— T'as rien écouté de ce que j'ai dit...

— Pas le moins du monde !

— Des novices, pour les anneaux.

Mon expression seule suffit à montrer ma surprise réelle, laissant un sourire mystérieux que je ne lui connais pas planer.

— Ouaip, bonne chance !

Il m'envoie un clin d'œil complice tout aussi étonnant et se replonge dans sa paperasse sans rien ajouter. Ce n'est que là que je trouve la situation étrange. Quand Dirlo m'appelle en renfort, c'est souvent le week-end quand il y a trop de monde. A bien y voir, il n'y a que les habitués, et lui-même flâne derrière son bureau à l'accueil.

Je lui tirerais les vers du nez après !

Je file donc vers la pièce adjacente réservée à ce type d'équipement et je suis tout aussi troublé de voir la porte fermée. J'ouvre donc la porte, pas sûre d'y trouver qui que soit finalement, pourtant il y a bien une personne à l'intérieur...

— Katsuki !

L'Alpha est là, semblant terminer un échauffement intense au vu de sa respiration, et mes jambes me portent vers lui sans réfléchir. La surprise est réussie et je me laisse juste emporté par ma propre envie, lui sautant dans les bras pour m'accrocher à lui. Son rire trop fier explose, se répercutant partout sur les murs pour réchauffer l'immense pièce de plusieurs degrés. Son regard cinabre me fascine toujours autant et je ne résiste pas avant de m'imposer sur ses lèvres. Je rêve de l'embrasser depuis des semaines !

Mes jambes s'accrochent autour de ses hanches et je suis véritablement satisfait de sentir ses phéromones réagir au quart de tour. Mais elles ne sont pas les seules...

Je le sens lui aussi, et il est bien le seul à pouvoir détourner un tant soit peu mon attention du bel acteur. Je me retourne vers l'autre homme présent qui s'avance vers nous. Il semblait revenir du fond de la salle ou deux sacs étaient posés au sol, je ne l'avais pas vu... Mais son odeur me submerge à son tour, épousant merveilleusement les nôtres dans un tableau absolument parfait. Aucun de nous ne parle, obnubilé par nos odeurs mélangées, parce que cela semble juste pleinement suffisant comme ça. Ma bouche s'éteint sur celle d'Eijiro dès qu'il est assez proche et toute trace de solitude semble s'envoler aussi rapidement. Ce baiser-là est terriblement bon, mon corps pressé contre l'acteur, ma bouche accaparée par l'athlète... Leurs doigts se font sans pitié pour ma pudeur pourtant disparue, et les idées qui germent à présent dans mon esprit sont clairement acidulées.

Les deux Alpha connaissent mon côté gourmand, cela fait des mois qu'ils s'emploient à me faire tourner la tête, toujours d'une succulente façon. Mais je le vois très vite, ils sont surpris par ma vive réaction. Leur odeur même le laisse entendre... L'air se charge de nous trois à une vitesse folle, juste si fort, et je pétille véritablement. Cela n'a jamais été aussi clair pour moi de les lire, tout devenant même complètement facile à mesure que les secondes s'écoulent et que l'air se sucre autour de nous ! Chaque souffle est aussi évident qu'une ligne de texte, une définition de ce que l'autre a ressenti ou souhaite me faire comprendre, me laissant y répondre à mon tour. Le manque que j'ai éprouvé si lourdement est partagé, ils me laissent le comprendre à chaque bouffée ; pour eux aussi le temps a été foutrement long.

Le rugbyman s'est collé à moi, assez pour que je m'arrime à lui, abandonnant Katchan, et les mains rugueuses du sportif se retrouvent très vite sous mes fesses pour me maintenir contre lui. Katsuki est toujours là pourtant, mon dos épouse son torse et il plonge directement dans ma nuque. Pris dans un étau des plus plaisant, j'embrasse de nouveau Eijiro, me laissant peu à peu enivrer par toutes nos phéromones largement édulcorées qui nous entourent.

— On t'a manqué ? Creuse la voix suave de l'acteur qui s'amuse sur la peau de ma gorge.

— Ce n'est pas facile de rester sage pendant votre absence, je ne suis jamais resté si longtemps sans... ça !

Mon bassin ondule contre l'athlète, laissant aussi le comédien raffermir sa prise sur moi. Comment pourrais-je simplement résister en cet instant ?! Je les prie si fort de me débarrasser de ce nœud de frustration intense, promettant en retour de démanteler les leurs...

— J'ai faim de toi, Izuku...

Je gémis misérablement en réponse, incapable de répondre autrement... Ce sont les premiers mots qu'Eijiro prononce depuis tout à l'heure et ils me donnent l'impression de me plonger dans un océan de lave en fusion. Ses yeux andrinople fouillent les miens, malicieux, et il se colle, appuyant son sexe érigé contre moi.

— Mais calme-toi, on ne peut pas le faire ici... Glousse-t-il, presque amusé 

— Nan~ Me faites pas attendre, j'en peux plus...

La pièce est surchauffée, et j'en ai le souffle coupé. Je ne pourrais jamais me retenir plus longtemps et ces quelques mots résonnent comme une injure dans la bouche d'Eijiro. De plus, ses gestes ou ceux de Katsuki sont en totale contradiction, imposant leur propre avidité contre ma peau. Alors j'ondoie plus fort, frottant indécemment leurs lourdes érections contre mes fesses.

Nous aurions étés nus, je les aurais engloutis sans l'ombre d'un souci !

Et quand les doigts de l'acteur s'infiltrent sans décence sous mon slime, chatouillant mes chairs impatientes, il ne peut qu'en avoir la certitude. Je le sens, mes fesses sont trempées ! Je les veux terriblement fort et je ne peux que me montrer aussi persuasif qu'obscène !

— J'ai pas de capotes...

Eijiro sait parfaitement ce qu'il fait. Il provoque un incendie qu'il ne pourra pas éteindre et s'en réjouit beaucoup. C'est exactement la scène qu'il avait en tête, et me voir aux portes de la privation est pile ce qu'il cherchait. Même si sa propre insatisfaction lui gonfle le sexe jusqu'à en devenir un supplice, cela reste un spectacle suffisamment divertissant de me voir implorant, et il ne le regrette pas.

- Tch...

Mais nous ne sommes pas seuls, et Katsuki me lèche lentement la glande qu'il mordille depuis un moment, rendant ma peau rouge et douloureuse. Ses doigts sont toujours aussi taquins, jouant de mon intimité sans en franchir les limites qu'importe à quel point ils y sont conviés. Il sait parfaitement que je veux qu'ils les enfoncent loin, qu'ils me remuent de l'intérieur pour me laisser exploser. Mais lui aussi joue, complice de son ami, et je vois les yeux grenat d'Eijiro se fixer un court instant derrière moi.

Katsuki bouge alors une main, farfouillant dans sa poche pour en sortir une liasse de préservatifs dont la vue suffit à me plonger dans le délice.

— On venait voir notre plan cul ! Je suis pas complètement con... explique-t-il devant l'air réellement étonné du plus grand.

— Dépêchez-vous !

Je me fiche bien de savoir tout ça. Si j'avais eu ne serait-ce que l'idée qu'ils puissent être ici, qu'importe les raisons, j'aurais moi-même apporté ce qu'il fallait ! Là de suite, je voulais être le fruit de leur envie, pas leur pote. Alors qu'ils s'enfoncent jusqu'à la garde en me tartinant de leurs hormones, c'est tout ce que je voulais.

— Allez-y à deux, j'ai vraiment envie de vous deux !

— Bah dis donc, le régime n'est pas simple pour tout le monde...

— Je vais bientôt avoir mes chaleurs...

Je balance l'info sans y réfléchir et ça ne me semble même pas important. Pourtant leurs phéromones éclatent, me laissant voir que pour eux, l'idée les excite sincèrement. Je le sais, m'imaginer complètement sourd de toutes raisons les rend avides, et c'est un jeu auquel je veux bien jouer ! Qu'importe que je sois parfaitement capable de me tenir durant mes chaleurs, je veux bien être la salope délurée s'ils me dévorent tout entier.

Mais pour l'instant, ils ne font rien de suffisamment plaisant pour me contenter. C'en est trop ! Je descends de mon perchoir, retirant à la hâte mon bas tandis que mes amants enfilent leurs protections, tout aussi étourdis et impatient que moi.

— Allez~

J'écarte une de mes fesses, persuadé qu'ils peuvent s'y inviter ensemble, mais Katsuki grogne dans mon oreille.

— Nan, tu as besoin de plus de préparation pour ça.

— Il a raison, on fera ce que tu veux chez nous...

— Je sais ce que je dis ! Allez-y à deux, c'est bon !

J'ai à peine conscience de parler, les idées bien trop chaudes pour me laisser réfléchir correctement. Cependant je sais ce que je veux et surtout, je me connais suffisamment...

— Faites-moi jouir...

Ma supplication est accompagnée d'une salve de phéromones bouillante et pleine de vice enivrant à laquelle aucun d'eux ne résiste. Eijiro fonce sur moi sans attendre, bien trop fou pour se retenir maintenant. Katsuki, lui, attrape mon sexe et m'enfile aussi un condom. Il est bon acteur, c'est certain. Il semble affreusement maitre de lui, mesurant chacun de ses gestes tandis qu'il déroule la protection sur mon membre. Il est lent, faisant fi de mes gémissements de velours que je ne peux retenir entre chaque baiser enfiévré. Même quand le rugbyman plonge son sexe en moi, manquant presque de me faire perdre pied juste à sa présence bien trop attendue, l'autre alpha reste maitre de lui.

Pourtant dans ses yeux corallins brille une goutte de lave qui ne cesse de prendre de l'ampleur. Il me fixe du regard, ses hormones dominant absolument tout mon être, venant si simplement s'ajouter à celle d'Eijiro qui semble lui laisser la place.

— Faudra pas venir te plaindre après...

C'est sa seule mise en garde ! Et bien avant que je ne puisse le tanner d'un "frimeur", il s'accueille en moi à son tour, sans aucun égard pour le reste.

C'est à cet instant que je fonds terriblement, complètement comblé.

Ils sont imposants, c'est une réalité que je connais. Ce n'est pas la première fois qu'ils me prennent ensemble et ce ne sera pas la dernière, du moins je l'espère. Mais habituellement, ils prennent l'attention de bien me préparer, jouant avec des préliminaires gourmands qu'on adore tous les trois.

Ce n'est pas cette lente escalade d'un plaisir latent qui se joue en cet instant. La graine de volupté qu'ils plantent habituellement pour la laisser germer au rythme de nos jeux passionnés n'a nullement sa place ici. C'est une véritable fournaise d'impatience brutale et sans aucun doute viscérale. Je les veux maintenant et vite ! À l'instar de ma petite séance solitaire de la veille, il faut qu'ils me débarrassent de la sensation abrutissante de leur abandon...

"Aaoh~"

C'est ma voix, j'en ai conscience et c'est un appel à un autre coup de reins avide. Chacun de nos gestes n'est réalisé que dans un seul et unique but : nous précipiter rapidement dans la jouissance. Eijiro attrape l'une de mes cuisses, soulevant une de mes jambes pour s'offrir un meilleur accès. Katsuki prend le relais pour la suite et lève la deuxième, me laissant à leurs mercis. Exposé, les cuisses largement écartées, je me laisse simplement aller à la bombe qui gravite aux creux de mon corps, toujours sur le point d'exploser.

Leurs deux corps pressés contre moi me maintiennent si facilement hissé juste à la bonne hauteur pour eux, les laissant me fouiller les entrailles.

— Oh putain oui... Là ! ... Merde !

Insidieux et presque cruel, l'orgasme me frappe d'un coup, long et presque fou. Il dure si longtemps, grimpant toujours plus haut, semblant simplement infini, tandis que mes deux amants continuent de me pilonner sauvagement. Et cette félicité brulante ne fait qu'augmenter à mesure qu'ils précipitent leurs propres plaisirs. Calamité est presque la meilleure définition que je pourrais donner à chaque coup de reins, pourtant je prierais presque pour qu'elle ne se termine jamais ! Peut-être que mon corps le définit comme éprouvant, en proie à cette allégresse incroyable qui me donne l'impression d'être délicieusement tourmenté.

Mais mon instinct, lui, s'en gave terriblement...

Il s'y noie tellement que je peine même à respirer, ou comprendre que mes ongles tracent un indécent message sur leurs peaux. Tout est un peu trop brouillon et le plaisir qui semble sans cesse repousser son apogée est bien trop puissant pour m'aider à conserver les idées claires. Cependant je commence malgré tout à prendre l'ampleur de ce qui m'entoure grâce à autre chose...

Nos phéromones...

Dans le creux de mon cou, Katsuki soupire mortellement tandis qu'Eijiro gronde en cueillant mon regard.

Juste en cet instant, tout est limpide entre nous, bien plus que cela ne l'a jamais été. Mon plaisir n'est plus seul, je le ressens au fond de mes tripes. Je lis celui des deux Alphas dans leurs hormones. Le message est transparent et on se comprend d'une façon inouïe. Je sais qu'Eijiro est sur le point d'éjaculer et tente surtout de s'accrocher à ce qu'il peut. Tout comme je sens aussi Katsuki qui est clairement le premier à avoir compris toute la portée de notre étreinte, et qui s'en saoule assurément.

C'est un partage inédit que je n'ai absolument jamais ressenti. Évidemment, beaucoup peuvent essayer de l'expliquer, mais cela semble si dérisoire en comparaison. Non, il est sans doute impensable de pouvoir réellement décrire cette transe associée. Toutes nos sensations sont multipliées par trois et à leur tour un orgasme paradisiaque les fauche sans attendre.

Ils resserrent leurs prises sur moi, mais j'avais conscience de ce fait bien avant qu'ils n'arrivent. Nos glandes soufflent cette étrange harmonie, nous hurlant tout des autres comme si elles pouvaient lire l'avenir.

— Bah merde...

Eijiro sourit, toujours comblé de notre euphorie, sa respiration s'apaisant doucement tout autant que les nôtres.

— Notre meilleur coup jusqu'à présent ! Et c'est pas peu dire...

Je ne pouvais pas dire le contraire ! Le plaisir était un invité de marque à chacune de nos rencontres charnelles, mais jamais à ce point !

— La douche ne sera pas du luxe !

— Après l'entrainement oui...

— Quoi ? Tu vas pas t'entrainer non ?

— Je ne suis pas venue ici pour les regarder pendre... dis-je en montrant les anneaux

Notre conversation naturelle serait presque malaisante après ce qu'on vient de vivre, mais elle ne l'est pas. Doucement, ils se retirent de mon antre, et chacun de nous s'occupe de remettre de l'ordre dans notre allure.

— J'avais tellement envie de rentrer...

Son clin d'œil en dit long sur son sous-entendu et je ris. Eijiro ne lui prête pas attention, s'étirant à nouveau, et je suis le mouvement, lui faisant comprendre qu'il ne gagnera pas. Et même s'il avait clairement envie de rentrer, il ne se plaint pas durant les deux heures de transpirations supplémentaires qui ne ressemblent définitivement pas à ce qu'il avait en tête ! Eijiro s'amuse même un moment à s'entrainer au grand écart, un air de vainqueur quand il arrive à tenir une position plus ou moins réussie, mais qu'il ne conserve pas malgré tout. En tout cas, je ne pensais pas que cette journée pouvait être aussi bien, me faisant regretter de devoir les abandonner pour travailler !

— Je danse ce soir ! annonçai-je alors qu'on rejoint finalement les douches

— Ça va aller ? Je pourrais m'évanouir à la vue d'un oreiller... plaisante le sportif.

— Y a pas de raison que ça n'aille pas ! Bien qu'en fait, je pense que je mériterais une récompense...

— Bordel, il est increvable... intervient l'acteur, perso pas avant demain ! Je rentre, je dors... Je reprends le tournage en début de semaine !

— Bonne idée, je suis claqué aussi et je suis rentré que pour le week-end aussi, tu nous rejoins pour le ptit déj Izu ?

— Ça me va, je ramènerais les croissants. Attendez-moi pour déjeuner !

— T'as intérêt à te ramener tôt alors !

— Mais oui, mais oui mon Eiji, je viendrais te nourrir très tôt ! Au fait, je voulais vous parler d'un truc...

Aucun de nous ne se préoccupe des oreilles qui trainent. Les douches sont certes individualisées, mais pas insonorisées, et nous nous sommes enfermés dans une seule et même cabine, me laissant savonner leur corps de rêves.

— J'ai mes chaleurs bientôt, je ne sais pas si vous serez rentré, mais... Enfin quand c'est possible, j'aimerais les passer avec vous !

— Oh oh... Échange équivalent, si tu partages les miennes... susurrent le roux sans aucune hésitation.

— Pareil. Ah, faudrait qu'on voie les dates. Ce serait plus simple. Accepte simplement le deuxième sans avoir besoin d'y penser.

— Les premiers symptômes sont là, d'ici deux semaines grand max, ça va me tomber dessus.

— Je ne serais sans doute pas là ! grogne Katsuki

— Si tu m'attends, je serais tout à toi ! Le tournoi sera plié.

Je lui claque la fesse, l'approuvant de la sorte tandis qu'on se prépare à sortir. J'en profite pour accrocher les quelques bijoux que je ne garde pas toujours sur moi, et, fin prêt, on finit par sortir des vestiaires. Les deux Alphas ont vissé une casquette sur leur crâne, cependant je ne suis pas certain qu'ils n'attirent pas plus l'attention avec ça, mais je me garde bien de le signaler.

— Il existe des applis pour les cycles, faudrait en trouver une qui fonctionne pour trois. Poursuis le blond avec désinvolture.

— Ah oui, bonne idée !

— Je trouverais ça...

Je lui lance un sourire gratifiant en grimpant dans ma voiture. Je me souviens parfaitement que je voulais d'abord réfléchir avant de leur proposer. Mais leurs présences aujourd'hui a tout balayé, bien que je n'avais pas vraiment d'appréhension à leurs sujets. J'ai confiance en eux et je suis même content qu'ils en pensent de même à mon sujet après tout, ce n'est pas comme si les Alpha étaient plus protégés que les Omégas...

Alors je suis satisfait et je chantonne durant tout le trajet. Katsuki trouve facilement une appli qui semble lui convenir et je le laisse l'installer sur mon téléphone pendant que je conduis. Il se laisse aussi convaincre par les lamentations d'Eijiro qui fait mine de ne rien comprendre, et l'acteur s'amuse donc à paramétrer nos trois téléphones. L'ambiance est simple et nous ressemble, et aucun de nous ne revenons sur ce que nous avons ressenti un peu plus tôt.

Quand on arrive dans le garage en sous-sol de leur bâtiment, je me gare pour les laisser descendre. Je sais bien sûr qu'habituellement, ce genre de petites choses n'existent que durant nos ébats, et qu'en temps normal je resterais bien sagement derrière la ligne que j'ai moi-même tracée. Mais là je n'en ai pas envie, encore moins de me poser des questions inutiles à ce sujet.

Ça ne sert à rien, et je réclame sans honte un baiser auquel ils répondent voracement, avant de les laisser monter se reposer...

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