Chapitre 24 : Katsuki
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— Arrête de bouder bordel !
Rien à faire, je vois par le rétroviseur que le nerd n'a aucunement l'intention de me donner grâce, continuant de garder les bras croisés tout en m'ignorant. Il est emmitouflé par son manteau et la couverture supplémentaire pour mieux le planquer. Être assis à l'arrière de sa propre voiture augmente considérablement son exaspération ! Mais ce n'était pas pour l'emmerder, au contraire, je ne veux pas qu'un putain de connard le voie !
Je sais que c'est purement mon instinct qui parle, tout comme c'est celui d'Eijiro qui m'approuve, mais bordel y'a pas moyen ! Je ne sais par quel miracle il a accepté tout ça ! Tout ce qu'on vit, je sais qu'il y a tient un minimum, mais je n'aurais pas espéré qu'il soit avec nous dans ce genre d'histoire ! Pourtant il n'a pas ragé longtemps avant de jeter des affaires dans un sac, sans oublier de remplir un carton de livres ! Le plus dur fut bel et bien de le faire grimper à l'arrière du véhicule, et je crois que c'est le froid qui l'a eu à l'usure bien plus que mon air renfrogné ou les yeux suppliants de mon meilleur ami.
Tant pis, il y est... Je me rattraperais une fois qu'on sera en sécurité, chez nous !
Et pendant tout le trajet, j'en ai presque la nausée ! Rien que de penser qu'on épie mon Oméga, mettant si trivialement notre relation aux yeux de tous sans savoir ce qu'il en est vraiment !
La main de l'autre Alpha m'a effleuré la cuisse sans oser s'y poser, grognant de devoir rester distant, au cas où. Il n'apprécie pas ça, et sa frustration nourrit la mienne ! Ce n'est qu'une fois la porte de l'appartement refermée sur nous, qu'il m'attire à lui, imposant un baiser sur mes lèvres alors qu'il grogne. Ses phéromones sont nauséabondes, tranchantes et folles, voulant éloigner tout le monde de nous, et il m'inclut complètement là-dedans ! Sans un mot d'ailleurs, il réclame Izuku qui nous rejoins, le laissant enfuir son nez sur son pectoral. Et tout vire complètement alors que tout ce qui sort de notre cercle doit bruler devant l'aura incendiaire de ce grand Alpha, qui fait mur face à tous... Il ne me traite pas comme son Oméga en détresse, pas même Izuku d'ailleurs ! Non, il s'énerve qu'on s'en prenne à ses partenaires et je le vis de cette façon, me laissant alors lui offrir mon étreinte pour lui combler son appel.
— Bon, c'est quoi le plan maintenant ? Et vos carrières alors ? Il va se passer quoi ?
Izu est toujours collé contre nous, semblant toujours affreusement serein. Et je le ressens si fort, il s'inquiète réellement pour nos vies professionnelles ! Il ne semble pas troublé par ce qui peut lui arriver tout en n'étant pas si naïf pour l'ignorer...
— On va gérer ça le nerd... Mais il va sans doute falloir qu'on sache ce qu'on dit ou pas !
— Comment ça ?
Eijiro grogne et je soupire férocement, cette conversation ne sera pas simple et je ne pense pas du tout que ce soit le bon moment ! Izu continue à être clair sur ce sujet, et ça dépasse carrément ce qu'il souhaite. Je sais qu'il déroge sur plein de choses parce que c'est nous, et qu'il tient à nous. Mais devoir définir ce qu'on est, va clairement marquer à quel point nous ne sommes pas du tout sur la même longueur d'onde !
Notre relation porte toujours cette étiquette désinvolte du début, qu'importe à quel point les choses ont changé ! Et il se permet sans doute tout ces changements, car justement il avait cette sécurité... Celle qu'on va devoir faire exploser juste là !
— Notre relation, il va falloir qu'on... sache quoi en dire... ?
— Hé bien, on est ami !
— Qui s'envoie en l'air ?
— Bah oui !
— Je ne peux pas dire ça le nerd !
Nos yeux se confrontent clairement me laissant voir son mécontentement ! Si ce n'est que ça, en réalité j'y vois bien plus qu'une colère passagère. Un puits sans fond dévoré d'un trou noir habite ses prunelles allumées de cette démone d'inquiétude. Juste le voir de la sorte, je sais pertinemment, chacun de mes mots ne sera écouté. Izuku est actuellement sourd !
Qu'importe la vérité qui peut franchir mes lèvres ou celle d'Eijiro, il n'entendrait que le sournois hurlement de sa crainte qui gueule à plein poumon au creux de ses oreilles. Et d'une lueur contradictoire, il semble pourtant me supplier de parler plus fort qu'elle, de réussir à l'arracher à l'ignominie de sa peur.
— On ferait mieux de se recoucher un peu...
Eijiro est calme depuis un moment, et qu'importe ses phéromones que j'arrive généralement à lire, en cet instant je ne perçois rien. Il semble avoir tout muré au fond d'un sac, cachant tout de ce qu'il pense ou ressent. Il nous fixe à tour de rôle, ne se retenant pas de se plonger dans nos iris... Je le connais depuis si longtemps, le voir comme ça est un peu perturbant et montre à quel point l'instant est hors norme ! Eijiro agit toujours sur le coup, ne réfléchit pas trop et dit ce qu'il pense !
— Izuku récupère à peine de ses chaleurs, et on est énervé et fatigué. Je pense pas que ce soit le mieux pour discuter sérieusement.
— On leur dira quoi taleur ?
— Je suis crevé...
Je me sens frustré de ne pas pouvoir pousser, mais je les vois tous les deux « contre » moi. Ils ont tort de repousser la conversation, et ça me fait chier. Mais ils sont clairement décidés à retourner dormir, le nerd prenant même la direction de sa chambre. Alors je ne dis rien, je pousse un long soupire, énervé c'est vrais, mais je me la ferme.
Peut-être ont-ils besoin de réfléchir un peu...
Quoiqu'il en soit, on se retrouve tous les trois couché dans le lit et ma frustration doit se sentir chez les voisins, que je ne connais pas d'ailleurs ! Je me suis couché sur le côté, leur tournant le dos sans trop m'en rendre compte... C'est sans compter sur ces deux-là qui viennent naturellement me réclamer.
— Katchan...
Il m'appelle sans honte et me passe carrément au-dessus, se retrouvant juste devant moi alors qu'il me regarde en faisant la moue. Il gigote ensuite, me forçant à reculer pour lui laisser plus de place et je me retrouve tout contre Eijiro qui passe directement ses bras autour de moi.
Sans déconner !
Ils ne disent ni ne font rien de plus, se lovant contre moi à m'en donner trop chaud. Et incroyablement facilement, ils s'endorment tous les deux, ignorant la tempête médiatique à venir. Je ne sais pas comment ils font là tout de suite, mais je m'avoue vaincu, essayant au moins de fermer les yeux.
Leurs phéromones douces et chaudes fondent sur moi, me réconfortant un peu. Je ne sais pas trop ce qu'il va se passer, mais j'ai simplement le sentiment qu'au moins, je ne serais pas seul !
Quand le rappel du téléphone d'Eijiro sonne, j'ai du mal à immerger et remettre la situation dans le bon ordre. Je suis toujours au milieu, sur le dos, alors qu'ils sont tous les deux sur moi, se servant de moi comme d'un oreiller.
Je n'avais pas pensé à mettre un quelconque réveil, qu'Eijiro l'ai fait est plus qu'étonnant... J'ai l'impression qu'il a la situation bien plus en main que moi, et ça me fait sérieusement chier ! Ça s'accentue d'ailleurs quand il grogne de sa voix ensommeillée qu'Izuku peut dormir plus longtemps s'il le souhaite, qu'il a même prévenu Nemuri pour ses chaleurs...
Ses doigts sur mon ventre me caressent, comme s'il cherchait à me réveiller doucement, n'ayant pas vu que j'avais déjà les yeux grand ouverts.
En fait ce con m'inquiète !
Pourtant je ne l'ouvre pas, l'observant en silence tandis qu'il file sous la douche... Cravate et son entraineur ne vont pas tarder, et je m'attèle à faire du café. J'ai bien l'impression qu'on va en avoir besoin. Je ne connais pas l'entraineur de mon pote, mais mon putain de manager est un enfoiré de première !
Et pendant ce temps-là, l'eau de la douche coule sans s'arrêter ! Perdu dans mes pensées, je viens seulement de le réaliser, Eijiro ne sort pas de la douche... Je vais près de la salle de bain, voyant au passage que le nerd s'est réellement rendormi. Je rentre dans la salle d'eau sans m'annoncer, sachant qu'il ne nous reste à peine une dizaine de minutes. Mon meilleur ami regarde sans sourciller l'eau qui s'évacue à mesure qu'elle ne coule. Il est complètement paumé, les poings serrés, et viens boucher avec son pied, le regardant se faire noyer avant de relâcher, l'eau s'écoulant de nouveau librement.
— Eijiro...
Il sursaute un peu, n'ayant vraiment rien perçu. Ses yeux pleins d'ombre se jettent sur moi, et les doutes que j'y trouve me foute une sacrée claque en pleine tronche. Je traverse la pièce, me moquant bien de savoir si j'allais être mouillé ou non, et je le laisse se blottir contre moi.
– J'aime pas ça Kats'
— Moi non plus.
Il s'est plié bizarrement pour pouvoir se retrouver dans mon cou, cet idiot est plus grand que moi d'une bonne tête après tout.
— Merci
Je sais pas trop pourquoi il dit merci, en tout cas il a l'air de peser une tonne. La cloche résonne dans l'appart, nous obligeant à bouger. Il se redresse alors, manquant de peu à me foutre un coup au passage, et pose sa bouche sur la mienne. Il ne fait pas durer le baiser, on n'a pas le temps, et au vu de la situation, cette étreinte-là me semble particulière...
— Je me dépêche !
Il attrape une serviette et se la passe rapidement partout tandis que je sors sans rien ajouter, éludant de sentir mon tee-shirt qui me colle la peau à présent. Je réponds à l'interphone, acceptant que le gardien laisse monter les deux hommes qui sont arrivés en même temps de ce que je comprends. Ils ne sont pas sur nos listes d'invité officiel, donc ils sont obligés de passer par Gareth ou Simon, les deux chefs de la sécurité...
J'installe tout sur la table de la salle à manger qu'on utilise peu finalement, et Eijiro revient au moment où ils frappent à la porte. Les deux hommes sont diamétralement différents et déjà en vive conversation ! Et apparemment, pas du tout sur la même longueur d'onde...
— C'est une catastrophe, ils vont venir et...
— Cessez un peu de jacasser de la sorte, cela ne nous aidera en rien ! Ce genre de jérémiades...
Les deux rentrent sans me jeter un regard, mais dès que le gars arrive près de son joueur, il lui file une claque à l'arrière du crâne en soupirant.
— Tu mériterais une vingtaine de tours supplémentaire
L'entraineur d'Eijiro est étrange. Physiquement ! C'est un homme petit, en tout cas de ce que j'estime personnellement. Il n'a que peu de cheveux, gris dans tous les cas, et les traits vieillis de son visage montrent clairement qu'il y a vu pas mal de printemps. Au-delà de ça, il porte un jogging rouge usé par les lavages qui lui donne un air de vieux papy. Cependant il dégage une aura puissante qui force le respect, et derrière ses lunettes en demi-lune qui pourtant le vieillis encore plus, il n'y a pas de doute, c'est un homme qui a vécu énormément de choses...
Eijiro m'a déjà parlé de lui et de sa folle histoire qui force le respect. Il viendrait d'un pays régi par des lois bien moins faciles pour les Alpha & Oméga, ceux qui ont encore des idéaux bien vieillots justement... Son pays d'origine au nom imprononçable est encore en guerre avec les voisins, et chaque Alpha et surtout Oméga est tenu de pondre un certain nombre de futurs soldats... C'est ainsi que ses parents se seraient rencontrés d'ailleurs, au service de leur pays ! Ils ont fini par rester ensemble, mettant au monde leur premier enfant né d'amour, le fameux entraineur. Il avait déjà deux autres frères et sœur Beta, comme lui, mais ils étaient nettement plus vieux et ont finis par quitter la maison. Puis sa mère est retombée enceinte, et des jumeaux avec des glandes sont nés. Ils étaient terrifiés par ce qu'il pourrait leur arriver, et ont donc organisé leurs fuites hors des frontières... Seulement voilà, seuls l'entraineur et ses deux petits frères sont finalement arrivés, jamais les parents. Ils ont été dénoncés par l'ainé de la famille, qui a fait son devoir ainsi. Les trois enfants sont donc devenus sous la responsabilité d'un autre pays, sauvé ! Heureusement, l'entraineur était déjà plus vieux et a bossé comme un fou pour sortir rapidement du système, obtenant la garde de ses frères qu'il a élevée. Il ne s'est jamais marié, ni rien, juste s'est occupé de ses frères, et maintenant de ses poulains...
C'est assez amusant que cet abruti de rugbyman en sache autant, mais soit incapable de donner son nom... Mais étant donné que je ne me donne pas la peine de retenir la moitié des prénoms des gens qui se présentent à moi, autant ne pas le vanner à ce sujet.
— Bonjour monsieur ! Asseyez-vous, on vous a préparé du café... ose-t-il presque mielleux.
Je sers donc en grognant le café que J'AI préparé, et lui lance un regard doucereux. Je sais qu'il a adopté une attitude soumise pour les éviter ces fameux tours de terrains...
— Monsieur Bakugo, il va falloir que vous preniez quelques affaires avec vous, nous allons vous emmener dans un autre endroit. Nous allons aussi faire une conférence de presse ou vous vous excuserez de tout ceci ! Il faut demander pardon à vos fans et promettre de...
— Wouah : STOP ! Qu'est ce que c'est que ses conneries ? Je n'irais nulle part !
— Votre contrat stipule que...
— T'as l'exclu de mon cul pour choisir les films, et tout le bordel ! Mon cul m'appartient en dehors des plateaux !
— Vous n'avez pas le droit d'avoir une relation avec un oméga qui vend son corps !
Le blanc qui suit sa réplique fait mouche et tous les gestes se suspendent dans l'air. Ils viennent d'arriver, à peine, Cravate n'est même pas assis, mais jusqu'ici il ne semblait pas y avoir d'animosité particulière. Je servais à peine la tasse de café de mon manager, retenant l'envie de la lui lancer au visage et puis tout a vrillé.
Du fin fond de ma gorge, un grognement guttural me brule l'œsophage. Il vibre sur ma langue, et mes phéromones deviennent terriblement furibondes sans que je ne puisse les retenir, ne serait-ce qu'un peu. À côté de moi, Eijiro est tout aussi furieux que moi, nos plus bas instincts font écho et j'entends la voix de mon meilleur ami qui semble pourtant méconnaissable.
Elle vibre partout, implacable, démontrant à tous de se faire tout petit. Il semble immense, englobant l'entièreté de la pièce dans son emprise terrifiante, et ses phéromones assaisonnées de rage.
Mais mon manageur l'ignore, me fixant comme s'il voulait encore me faire plier à ses conneries, évitant simplement de regarder vers le sportif.
— Vous n'avez pas d'autre alternative si vous voulez continuer à travailler avec...
— Alors là c'est toi qui vas m'écouter. Je reste chez moi avec Eijiro ET Izuku, et je t'interdis de dire quoique ce soit de déplacé au sujet de mon Oméga. Soit tu le respectes, soit tu dégages d'ici ! D'une manière ou d'une autre, j'aurais un contrat ailleurs...
— Vous ne comprenez pas, l'agence se refuse d'être associée à ce genre de...
— Non, c'est toi qui ne captes pas ce qu'on vient de te dire ! Si t'as le malheur de dire un truc de plus sur lui, je te fous dehors moi-même, et je vais pas faire dans la galanterie ! Là c'est pigé ?
C'est Eijiro qui s'est approché de lui, l'empoignant sans ménagement par le col pour le forcer à le regarder droit dans les yeux. L'atmosphère est étouffante à souhait et je n'ai nulle envie de calmer mon meilleur ami...
— Des agences j'en trouverais partout ailleurs !
— Allons allons, pouvons-nous amadouer nos esprits colériques, et discuter calmement ? Eijiro, mon petit...
Son prénom résonne comme un rappel que l'Alpha entend et suit. Il lâche l'homme, et recule légèrement sans pour autant se départir de son air irascible, restant menaçant. Le message est transparent, à la moindre incartade, il n'hésitera pas à mettre sa menace à exécution.
— Mes instructions sont très claires, monsieur Bakugo, l'agence refuse de...
— Alors l'agence se passera de moi !
— Vous ne pouvez pas rompre notre contrat de la sorte
— Et vous n'avez pas le droit de me dire avec qui je peux baiser ou pas ! Votre Job est de gérer tout ce bordel, pas de voir dans quelle gorge j'enfonce ma queue.
Je vois une grimace passer sur le visage ridé du seul homme qui semble encore mesuré dans la pièce. L'entrainer n'aime certainement pas ma façon de parler...
— Je serais assez interloqué que votre patron soit prêt à renoncer au contrat de ce jeune homme. Si tel est le cas, je suis prêt à suggérer mes services à monsieur Bakugo !
Le manager tique horriblement, sa bouche ne formant plus qu'une horrible ligne fine que l'ont douterait même de l'existence de ses lèvres.
— Je vous laisserais ma carte en partant, juste au cas où !
— Il a un contrat avec nous, et son travail est de représenter dignement l'agence !
— Votre tâche est donc de faire en sorte que cela soit possible, mais avec les modalités que l'on vous administre... Les règles sont limpides, et il est temps maintenant de savoir quelles cartes nous avons dans les mains... Alors messieurs, ce n'est pas le moment de faire les timides, et de nous occulter les choses ! J'ai désir de savoir quelle est votre relation à tous les trois.
— On se voit depuis un moment, ça fait des mois. On passe nos périodes ensemble... On est...
L'entraineur réfléchit, fixant son joueur qui tentait de lui répondre au mieux. Le vieil homme est silencieux, les sourcils froncés bien qu'il conserve un air paisible imprimé sur le visage.
— Vous ne savez pas ?
— Non...
— Vous avez conscience que la vie de cet homme va être retournée, et qu'il est évident que ceci va avoir des conséquences sur votre carrière ?
Il me regarde moi, pas Eijiro, et il a raison ! C'est un sportif, ça passera bien mieux, même si on raconte une histoire de sexfriends par trois... Moi, ils sont tous là à rêver d'une chance de me rencontrer, comme dans un conte de fées...
— Vous devriez bien vite vous décider...
— Je dois faire une déclaration dans la soirée, monsieur Bakugo ! Le président exige que vous...
— Cela ne sert à rien de les accabler, accordons leurs quelques heures pour déterminer dans quelle langue nous allons parler et prendre les mesures qui s'imposent ! Éclaircissez au moins comment tout ceci est arrivé... Vous vivez ensemble ?
— Eijiro et moi, on se connait depuis le lycée...
— Vous êtes ensemble depuis le lycée ?
— Ensemble... On est ami depuis le lycée, pas ensemble autrement !
— Mais alors depuis quand vous êtes-vous engagé dans ce type de relation ?
— C'est depuis Izuku. Ça fait des mois... une bonne dizaine je dirais !
— D'accord. Et depuis quand, et comment, ce jeune homme a-t-il transformé cette amitié en... ?
Je restais surpris, fixant le vieil homme en étant si peu sûr de la réponse ! Oui je sais que notre relation avec Izuku est particulière, et que lui donnait un nom spécifique pourrait effrayer ce dernier. Mais je n'ai pas vu une autre perspective, ma propre relation avec mon meilleur ami qui a aussi évolué...
Mon regard se braqua sur Eijiro, surpris et alerte, réalisant la portée de tout ceci, et je tombe sur ses yeux qui me butinent déjà, et je comprends tout de suite qu'il a déjà saisi tout ça.
Ce n'est pas le regard de mon ami que je me prends en pleine face, mais bel et bien celui de mon amant...
- Tch...
— Je vois, je vois... Et où vit l'autre jeune homme ?
— Izuku a son appart à lui, c'est là-bas que les photos ont été prises. C'était la première fois qu'on y allait. D'habitude on vient ici.
— Cela doit faire un moment que vous êtes surveillé. Mais il me semble que ce bâtiment est bien plus sécurisé.
Je suis parfaitement au courant, je n'ai pas choisi cet emplacement par hasard après tout.
— Votre ami va se retrouver sous les projecteurs, même chez lui, je doute qu'on le laisse tranquille avant un moment !
— Il est en sécurité avec nous ici et il restera jusqu'à ce que ça se calme !
— Vous avez ramené un homme pareil ici ?! Mais enfin...
— Toi t'as rien compris apparemment !
— Izuku n'offre pas son corps, on n'a jamais payé, ni quoique ce soit du genre, et il ne fait pas ça. Il danse par passion, il a ses propres penchants et il assume ! Nous ça nous va, et ça regarde personne d'autre. On l'a rencontré au bar, c'est vrai. C'est des connaissances de tournage qui m'y ont emmené la première fois. Eijiro y a été pour l'anniversaire de je sais plus qui !
— Ben...
— Ouais ouais ce gars-là, chais pas qui c'est, et je m'en fous ! Enfin, le nerd danse à poil, on l'a rencontré à son taffe, on a commencé à se voir à trois et s'amuser. On ne voit personne d'autre que nous, on a « ça » le temps que ça dure... Depuis c'est comme ça, mais ce n'est pas qu'un sexfriends, il est aussi notre ami !
— Et votre Oméga...
Je soupire une fois de plus, ne sachant pas ce que je peux dire... Ce n'est même pas l'envie de l'approuver qui manque, même quand Eijiro l'a affirmé plus tôt, je ne pouvais qu'en grogner de contentement. Mais je ne peux pas dire ça comme ça, notre relation n'est pas simple ! Les mots ne peuvent pas sortir de ma bouche, ils me semblent trop mensongers...
Et c'est ce moment que choisit le nerd pour apparaitre sur le pas de la porte du couloir. Il regarde les invités, sachant parfaitement qui ils sont, et leur sourit à tous deux alors qu'ils s'avancent.
Il est habillé, fraichement douché, et il a l'air bien plus reposé que ce matin. En tout cas il n'a plus des poches noirs sous les yeux.
— Bonjour, je suis Izuku Midoriya, la catin de ces messieurs. Pardonnez-nous pour le dérangement.
— Izu !
Le roux grogne son mécontentement alors qu'il fait une horrible grimace sur la manière dont il s'est défini. De son côté les immenses émeraudes du nerd fixent mon manager sans ciller. Il a clairement entendu une partie de la conversation. Mais il n'ajoute rien, salue d'un signe de tête les invités avant de disparaitre dans la cuisine.
— Bien, je possède pas mal d'informations, je vois un peu comment tourner cela. Cependant j'ai nécessité d'un nom à employer, et cela avant ce soir. La façon dont vous allez jouer présentement va établir le reste. Débattez-en entre vous, et téléphonez-moi rapidement, je contacterais moi-même monsieur...
– Terauchi, je vous donne ma carte
— Voilà voilà, monsieur Terauchi pour accorder nos violons, vous conviendrez qu'un dialogue commun aura bien plus d'incidence positif. Faites attention tous les trois, vous allez être malmené ! Fais ce qu'il faut Eijiro !
— Oui monsieur, merci beaucoup.
— Tu les feras quand même ces tours de terrain !
— Oh non, c'est pas ma faute ce qu'il se passe !
Mais qu'importe ses plaintes, son entraineur ne semble pas pouvoir changer d'avis à ce sujet... Pour autant je comprends pourquoi mon meilleur ami a autant de respect pour lui ! Cet entretien s'est bien mieux passé grâce à lui, ce n'est pas ce foutu Cravate qu'il faut saluer !
Aussi vite qu'ils sont arrivés, les revoilà partis, et la journée me semble interminable alors qu'il est à peine midi. On retrouve Izuku dans la cuisine en grande conversation avec Mina. Il a posé son téléphone sur le bar tandis qu'il a préparé un repas rapide pour nous.
« Je le savais !!! C'est trop mignon !! »
« De quoi elle cause encore la martienne ? »
J'interviens, cherchant à comprendre de quoi ils parlent, même si je me doute bien que Mina cherche à prendre des nouvelles. Sans doute que nous aussi, on a quelques motifs sur nos propres téléphones d'ailleurs, après tout là, les articles doivent commencer à paraitre...
« De vous tous là, vous vous aimez ! Vous êtes trop mignon, je suis tellement contente pour vous... »
« Mina je t'ai déjà dit que... Han... »
« Oui oui, tu n'as pas envie de le voir, je sais ! Mais je suis certaine que tu l'as remarqué non ? Vos phéromones se répondent tellement ! Je ne savais même pas que c'était possible pour des Alpha de lier les phéromones comme ça... Par contre je n'aurais jamais cru que Bakugo et Kirishima finiraient ensemble ! Tu fais des miracles Izu ! Mais quand on vous voit à trois, on sent tout cet amour et... »
« Mina... »
Le nerd souffle, soupirant lourdement sans terminer sa phrase, et on sait tous les trois ce que c'est.
« Je te laisse Mina, on doit avoir une conversation ! »
Que l'Oméga le précise de lui-même me donne un infime espoir... Je sais qu'il tient à notre relation lui aussi, même s'il souhaite lui donner des réponses rassurantes. J'ai tellement peur qu'il fuit la situation de toutes les façons, mais il a accepté de venir chez nous, ça veut bien dire quelque chose non ?
À moins qu'il ne reparte aussi vite !
Je grogne longuement. Je déteste quand les choses ne sont pas claires et que ça tourne dans l'incertitude ! Mais ce n'est rien en comparaison de ce qui suit, me coupant littéralement le souffle...
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