Chapitre 21 - Katsuki

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L'odeur du bouillon embaume tout l'appartement et je sais que ça va invariablement attirer les deux ronfleurs... On a assez dormi et on ne va pas passer toute la journée au lit ! Mais il ne suffit pas de leur grogner dessus de se bouger le cul, non, il faut parler à leurs estomacs pour les voir rappliquer ventre à terre !

Ils aiment manger, j'aime cuisiner, le bon plan... D'autant plus qu'Izuku a ramené des herbes aromatiques en pot. Une bonne salade avec du persil tout frais, c'est ce que je préfère ! C'est léger, malgré tout j'ai l'impression d'avoir l'estomac rassasié. Évidemment Eijiro peste des heures parce qu'il n'a pas eu sa bidoche, mais il a beau dire, c'est pas toujours bon de se goinfrer de viande...

— Tu sais qu'elles vont mourir hein ? C'est pas Eijiro qui va s'en occuper quand je ne suis pas là !

Izuku vient de pointer le bout de son joli museau, s'approchant, la mine barbouillée, venant se caler dans mon dos.

— Je le ferais moi-même, pas un souci...

Je me tourne pour l'embrasser rapidement, riant doucement de le voir se dresser sur la pointe des pieds pour m'atteindre.

— Pourquoi tu as mis mes livres ici ?

Ça c'est son truc, il vient en ramenant des affaires, ça finit par trainer partout et ça me rend fou ! Je me tais depuis trop longtemps, mais là, bordel... Je sais qu'il aime lire, mais je crois pas qu'il lit quatre romans d'un coup non ? Donc il n'y a pas besoin d'avoir quatre foutus bouquins qui trainent dans mon salon !

— Parce qu'ils trainent n'importe où ! Tu ne peux pas les ranger dans ta chambre tout simplement ?!

— Aaaaah le si doux Katchan du matin...

— Il est plus de midi ! D'ailleurs, faut réveiller l'autre.

— Il est sous la douche...

— Bien ! Alors, va ranger tes merdes dans ta foutue chambre.

— Raaah tu es chiant quand tu veux hein !

— Je le serais moins quand ce sera rangé !

Il soupire largement, me claquant les fesses, mais finis par attraper ses affaires. D'ici, je le sens son immense sourire... Lui comme moi, on sait ce qu'il vient de se passer ! Ce n'est pas la première fois qu'on insinue plus ou moins qu'il a toute sa place ici, mais de là à lui dire qu'il a sa propre chambre. Je n'étais pas certain qu'il n'en dirait rien, mais il semble ne pas avoir relevé, bien que je reste persuadé qu'il a simplement éludé. Il est loin d'être stupide et les sous-entendus, il les comprend, enfin la plupart du temps !

— J'ai une faim de loup Katchan, tu veux bien me servir la double dose ? Pendant que je range mes affaires dans MA chambre.

Je ricane sans répondre, le laissant finalement partir, appréciant complètement notre échange et surtout le fait qu'il ait effectivement sa place ici. Izuku est déjà devenu assez sérieux pour nous, et je sais que tout ceci reste fragile. À la moindre incartade, il prendra peur et filera comme un lapin devant le canon d'un fusil !

Je baisse la cuisson, frottant mes mains en jetant un coup d'œil à l'heure. J'ai le temps de récupérer le courrier, après ça c'est mort je sortirais pas le nez d'ici avant demain !

SI j'avais su ce que je remonterais d'ailleurs, je me serais abstenu. Même si ça fait une semaine que ça traine, ça aurait pu traîner une nuit de plus... Car j'ai de suite repéré cette lettre-là en particulier, rendant tout le tas putain de lourd. Je suis donc remonté, ma bonne humeur complètement envolée. Et quand j'entre à nouveau dans la cuisine, les deux autres sont là, m'attendant pour remplir leurs panses sans même prendre la peine de se servir aux mêmes, de peur de se fouler le petit doigt ! Mais il voit de suite ma mine et ils devinent si simplement le pourquoi quand je pose le courrier, la coupable bien en vue.

— Je vais dans ma chambre le temps que vous en parliez ! grogne notre danseur

Il prend sur lui et ça se voit. Dans tous les cas je suis certain d'une chose, cette situation ne peut pas continuer de cette façon.

— Attends le nerd...

— J'ai compris la dernière fois Katchan, pas la peine de...

— Mais écoute-moi putain ! Assieds-toi, je vais t'expliquer...

Surpris, l'Oméga jette un regard vers Eijiro qui garde les bras croisés et la mine sombre. Il relève les yeux vers moi et je perçois complètement son énervement. Je lui fais comprendre d'un simple geste de la tête que c'est à lui de s'y coller.

— Il y a un connard qui envoie des courriers chelous à Kats'.

— Oui, ça je m'en doute.

— J'ai reçu une culotte... Sale !

— Degueux...

— Et une demande en mariage !

— Quoi ?

— Le connard lui a demandé de remplir les papiers de mariage et lui a même envoyé du fric avec !

— Attends, quelqu'un essaie de... t'acheter ?

— C'est plus bizarre que ça, il y avait une lettre avec l'argent, le gars disait que l'argent était pour mes dépenses journalières ! Cravate pense que c'est un fan qui croit qu'on a une relation ensemble...

— Attends attends, je ne comprends plus rien ! C'est quoi Cravate ?

- Tch !

— C'est son Manageur, il l'appelle comme ça...

— Hey je peux répondre tout seul !

— Bah fallait le faire !

— STOP ! On commence pas, ça ne sert à rien de se battre là. Donc tu en as parlé à ton manager, et il pense que c'est un fan fou quoi.

— Ouais.

— Mmmh... Classique !

— Ça ne te fait pas peur ?

— Peur ? Pourquoi ?

— On ne sait pas ce que ce gars nous veut ni ce qu'il est capable de faire et il connaît notre adresse ! Il pourrait s'en prendre à toi ou...

— Vous savez, ce n'est pas la première fois que j'ai à faire à ce genre de malade !

— Quoi ? Tu veux dire que quelqu'un te suit ?

— Non, plus maintenant. Mais réfléchissez, je suis danseur exotique, des cinglés, on en a à la pelle !

— Oh... Logique...

— C'est ça que vous me cachiez ? Vous aviez peur de quoi je ne comprends pas...

— Il y a parfois de sacrées histoires... Les fans ne sont pas toujours simples à gérer, et on attire l'attention, c'est évident. On avait peur que tu finisses impliquer !

— Vous pensiez que je prendrais peur...

— Un peu ?

Izuku hausse les épaules, s'installe près du bar de la cuisine qui surplombe l'ensemble du salon et de la salle à manger.

— Bon, que nous veut ton admirateur secret Katchan ?! Tu n'ouvrirais pas ton courrier pour voir ?

Je soupire, clairement emmerdé de devoir parler de tout ça ! Ça aurait dû être une putain de journée tranquille et il a fallu que ce connard ramène sa putain de fraise ! Je fais glisser la lettre vers lui, il peut regarder s'il en a envie, moi ça me fait chier sévère. Je n'ai aucune foutue envie de jouer à ce jeu-là. Alors je nous sers la bouffe tandis qu'il lit la lettre en silence.

Eijiro est toujours debout, accoudé prés du frigo, et le fixe, attendant la sentence. L'ambiance est pesante et ça a l'art de me foutre encore plus les nerfs !

— Bah ton connard est une connasse !

— Hein ?

— Elle a la grande gentillesse de nous donner son nom, ou du moins ce qu'elle appelle « un surnom » puisqu'à la croire, tu l'appellerais « ma petite hirondelle »

Il semble hilare, son sourire se faufilant même jusqu'à ses oreilles bien qu'il ait la décence de tenter de le contenir. Mon meilleur ami n'eut pas la même retenue et son rire tonitruant se répercuta partout autour de nous. Mais une chose est sure, aucun des deux n'a l'idée de me demander si effectivement, j'ai souvenir d'appeler qui que ce soit comme ça. Ils me connaissent, je n'ai pas à m'expliquer.

— Je t'annonce aussi que tu es papa ! Ce qui est exceptionnel, car elle précise que c'est une Beta... Mais bon, tu n'as donc aucun honneur Katchan !

— Fermez-là...

— Attends ce n'est pas fini ! Si elle précise que c'est une bêta, c'est parce qu'elle te dit de te méfier de mes satanées phéromones d'Oméga de salope en chaleur ! Il y a un long paragraphe sur le fait que je t'ai envouté et que je me sers de toi pour me faire vivre ! Enfin soit, tu dois te méfier de mes phéromones, c'est une drogue !

Une nouvelle fois, l'air change drastiquement dans la cuisine. Le rugbyman se redresse à côté de moi, bombant le torse comme pour se montrer inébranlable, chose qu'il est de bien des façons. Je comprends complètement ce qu'il ressent... Cette connasse vient de dépasser la ligne rouge, elle mentionne notre Oméga...

— En réalité, c'est très alléchant de penser que tu puisses être à mes ordres Katchan...

Izuku n'est pas idiot, il sait que ni l'un ni l'autre n'apprécient ce que cette femme dit ! Il tente surtout de détendre l'atmosphère ou de nous rassurer. Mais c'est loin de fonctionner, et nos instincts marchent complètement sur notre raison, bien que ne nous sommes pas en droit de le montrer.

Car Izuku ne nous appartient pas !

— Ça ne t'inquiète vraiment pas ?

Eijiro demande alors qu'il semble toujours terriblement crispé. Il ne desserre pas la mâchoire, son parfum suintant de partout, prêt à étouffer qui que ce soit qui ne lui conviendrait pas.

— Je suis un grand garçon Eijiro et je ferais attention si ça peut te rassurer.

— Je serais rassuré si cette connasse ne vous approche pas ! Savoir qu'elle t'a vu ou qu'elle se pâme de Kats'... Il t'a dit quoi ton manager ?

— Qu'il allait chercher à savoir qui c'est ! Il a dit que ce serait bien de lui répondre pour la remercier de sa fidélité, mais de lui dire que nous ne sommes pas ensemble...

— Mais c'est pas question ! C'est bien comme ça que cette cinglée va faire des trucs pires !

— Il dit qu'il n'y a rien à faire de toute façon. Elle ne m'a pas agressé.

— Il a raison ton manageur, elle n'a rien fait de mal à proprement parlé. Aux yeux de la loi, tu ne peux rien y faire actuellement.

— Putain de merde !

C'est relativement rare qu'Eijiro se bute comme ça. Il est le premier à se joindre aux conneries du nerd en temps normal.

— Calme-toi un peu bordel.

— Il va ne rien faire ? Sérieusement ?

— Il a débloqué une voiture pour chacun de mes trajets du boulot.

— Et Izu ?

— Je vais demander à ce qu'on le protège en attendant.

— Hey oh ! Ça, ce n'est pas question !

— Steuplait, je ne suis pas tranquille du tout.

— Non Eijiro, vous n'allez pas me coller quelqu'un dans les pattes comme ça. Je te promets d'être prudent, mais ça...

— Tu peux au moins arrêter de rentrer à pied et prendre ta voiture nan ? Tu viens de dire que tu serais prudent.

— Oui bon, ça d'accord, je le ferais ! En attendant, j'ai faim ! On peut passer à table ?!

Il est clair que si on continue de parler de tout ça, il va s'éclipser. Alors je me retourne, soufflant un bon coup, tentant de me reprendre un peu. Même si je ne me laisse pas autant dominer que tête de rugby, ça me fait vraiment chier.

Je lui prépare pourtant sa part et je dresse rapidement la table, m'attablant aussi. Eijiro met une très longue minute avant de s'asseoir à son tour, toujours aussi énervé. Il est en train de bouillir, son pied tapant avec insistance sur le sol alors qu'il engouffre la première bouchée, les sourcils horriblement froncés. Son regard glacial aurait pu être efficace s'il ne le lançait pas au pot de sel face à lui. Le silence est dégueulasse, lourd et épais, et je n'ai aucune envie de rester là-dedans. Putain ! Si c'est pour tirer la gueule, j'irais dans ma chambre après...

— Vous avez déjà pensé à ce que vous vouliez plus tard ?

Surpris, ni la grande asperge ni moi ne répondons de suite.

— De quoi tu parles le nerd ?

Je ne comprends pas où il veut en venir. On est déjà « plus tard » non ? On a une carrière stable et on est autonome, je ne vois pas ce qu'il y a d'autre ?

— Le mariage, le marquage, des enfants... tout ça !

— Ah ! Bah ça me semble évident non.

— Bah non, tu voudrais des minis Katchan ?

— Pourquoi pas ? Un jour ça se fera surement.

— Et toi Eijiro ?

Il adoucit considérablement sa voix, semblant vouloir le ramener sur un sentier plus doux. Même ses phéromones l'invitent à se calmer, tentant de l'amadouer comme un gros nounours en colère. Mon meilleur ami soupire grossièrement, prenant un temps fou pour mâcher. Il essaie, c'est certain, même s'il est clair qu'il en a des brulures d'estomac.

— Je veux fonder une famille ouais. Enfin si c'est ce que...

Il se coupe et grogne à nouveau, se rebutant comme un gosse frustré.

— Bref, si c'est que mon partenaire veut aussi quoi. Et toi ?

— Oula ! Hors de question !

— Tu ne veux pas devenir parent ? Pourquoi ?

— J'ai... Enfin je suis danseur exotique quoi, les gosses sont horrible ! Il n'est pas question que je fasse subir ça à mon enfant. De toute façon je ne me ferais jamais marquer donc ça règle aussi la question.

— Mais si tu trouves quelqu'un avec qui ça marche... Regarde-nous, tu n'aimes pas ce qu'on a ?

— J'aime ce qu'on a ensemble oui. Mais ça ne veut pas dire que je peux envisager de me laisser marquer. Le marquage c'est définitif ! C'est complètement con de faire ça, ma mère est restée seule toute sa vie après le décès de mon père. Elle répétait qu'elle ne trahirait pas son Alpha...

— Donc quoi ? Quand nos glandes vont s'appeler, ce sera simplement fini ?

— Oh non ! On pourrait simplement s'éloigner le temps que ça se stabilise de nouveau non ?

— Jamais entendu parlé d'une connerie pareille Izuku.

À nouveau, la conversation prend un tournant épineux, mais cette fois j'ai beau le sentir, je suis loin de vouloir laisser tomber !

— Bah si on s'éloigne le temps que nos phéromones se délient, ça devrait aller non ?

— Et faudra recommencer à chaque fois ?

— À un moment donner vous rencontrerez quelqu'un...

— Tu nous laisserais vraiment à quelqu'un d'autre ?

— Je n'ai pas le choix !

— Bien sûr que si, tu peux nous choisir nous !

— Je pensais être clair, je ne veux pas de...

— Ouais ouais on sait nerd, ce n'est pas ce qu'il veut dire. Mais ça peut être selon tes putains de règles, mais avec nous non ?

— Vous venez de le dire tous les deux, vous voulez fonder une famille, une vie normale... Moi je ne pourrais pas vous donner ça !

— Ce n'est pas à toi de choisir pour nous, enfoiré !

— C'est vrai ! Katsuki a totalement raison !

— Je ne ferais pas subir mes choix à des gens auxquels je tiens !

— Déjà tes choix sont cons, préférés rester seuls pour éviter d'être seul ? C'est quoi ton raisonnement ?

— Je serais seul par choix et pas en train de pleurer un amour perdu... je ne... Enfin bon, changeons de sujet ! Ça va clairement dégénérer !

Il a complètement raison, je me sens tenu à l'extrême, et je rêve d'aller passer une bonne heure à taper sur le sac qu'Eijiro a dans sa chambre. Et à voir la sale tronche qu'il tire lui aussi, c'est sans doute pareil !

— Tu as raison... Puis ce n'est pas une ambiance pour manger... Mon père dit toujours qu'on ne peut pas bien digérer avec une mauvaise ambiance à table.

— Ça, c'est parce que ton vieux voulait éviter que ta mère profite que vous étiez tous à sa portée pour vous gueuler dessus !

— Je sais, mais ce n'est pas pour autant que c'est faux !

Doucement, on arrive à dévier les choses, les retrouvant légèrement plus douces. Je passe une main sur mon visage, lasse de cette journée qui vient à peine de commencer, et jette un œil au balcon. La neige tombe doucement, offrant une couverture féerique pour ces fêtes de fin d'année. Mais cette vue me mine malgré tout, m'assurant en silence que c'est la première fois et la dernière fois qu'un tel spectacle se produit tandis qu'Izuku se trouve auprès de nous...

— Au fait Izu, je voudrais pas revenir sur un truc chiant, mais tout à l'heure tu as dit que tu avais déjà vécu une situation bizarre avec un client, c'est quoi l'histoire ?

Il semble assez surpris par la question de ballon de Rugby, mais pas du tout en colère pour autant. Son visage est largement plus détendu qu'il y ait à peine quelques minutes. Il lève les yeux au ciel, en pleine réflexion, histoire sans doute de remettre les pièces du puzzle dans le bon ordre...

— L'an passé, la sécu a dû virer et mettre aux tribus' deux Alphas qui suivaient tous les Oméga du bar, dont moi. Ochaco était terrorisée et Jiiro hurlait tout le temps, c'était chiant. Les agents de sécu de la tour ne nous lâchaient plus, c'était un enfer ! On devait même demander la permission pour aller aux toilettes !

Il nous lance un regard qui veut bien sûr nous dire que c'est la raison pour laquelle il est si catégorique, et qu'il refuse de se faire protéger. Mais il ne revient pas là-dessus, piochant à nouveau dans son assiette.

— Enfin jusqu'à ce qu'on trouve un délicieux terrain d'entente...

Je grogne doucement, exaspéré, mais finalement pas surpris ! Ça lui ressemble tellement...

— Tu t'es envoyé en l'air avec les gars qui devaient te protéger ?

Je lève les yeux aux ciels, exaspéré qu'Eijiro réagisse à ce sous-entendu qu'au reste. En vrai je dois dire que moi aussi ça me les brise un peu, mais y a pas moyen que je l'avoue de toute façon. Juste de savoir qu'ils ont profité de la situation alors qu'ils étaient censés le protéger, ça me fait complètement chier...

Puis j'ai horreur de savoir que d'autres hommes ont touché mon Oméga... Mais je garde à l'esprit que justement, je sais mieux que quiconque à quel point il peut être convaincant !

— Oooh ! Mon beau rugbyman est-il jaloux ?

Je le vois qui hésite à répondre et il pousse un large soupir, optant pour le silence.

— Ils taffent toujours à la Tour ?

— Mouais, je les croise parfois... Pourquoi ?

Izuku me regarde, attendant ma réponse, et je sais justement qu'elle comptera ! Je connais parfaitement le besoin qu'il a de tout contrôler et surtout son besoin de rester libre. Totalement libre ! Je sais aussi pourtant qu'il tient à notre relation, qu'importe le nom qu'il lui donne.

— Juste savoir.

Je ne dis rien de plus, je ne veux surtout pas le faire fuir... Mais il n'y a pas besoin de mots quand les phéromones d'Eijiro me piquent le nez, son ressenti bourré de besoin de possession tremblant partout dans la cuisine... Il exprime tellement bien mon propre ressenti...

- Tch

Tout part en vrille quand, instinctivement, les miennes lui répondent, approuvant de tout mon être. Regardez-le si vous voulez, dévorez-le du regard autant que ça vous chante... Il est à nous !

Ça me terrasse, et en même temps je reste sur mes gardes, prêt à réagir à la tempête qui peut s'abattre ici. Izuku peut parfaitement s'insurger de ça, nous n'avons aucun droit de le réclamer de la sorte et c'est bien ce qu'il nous interdit depuis le début.

Alors je me braque, sur la défensive, prêt à désamorcer une bombe, presque surpris de voir l'autre Alpha s'approcher de l'Oméga, réclamant audacieusement de l'attention...

C'est trop ! Il va fuir...

Mais à la place de la colère que je pense inévitable, une lyre douce et fondante vient nous réconforter, Eijiro et moi. Le danseur sourit doucement, laissant la grande asperge se réfugier dans son cou. Ses grands yeux forêt soufflent un vent calme et rempli de son parfum, alors qu'il me lance un sourire. Il sait que je ne viendrais pas me planquer comme un couillon, mais il sait aussi que je ne suis pas tranquille. Il me lit tout aussi bien qu'il comprend Eijiro...

— Qu'il me regarde s'ils le veulent, qu'il me dévore du regard autant que ça leur chante ! Je ne suis pas à eux. N'est-ce pas... ?

Un long râle me sort du tréfonds de la gorge sans que je ne puisse le retenir. Je ne sais jamais comment réagir, lui qui continue de nous barricader de limite tout en les dépassant lui-même... Je voudrais hurler qu'il est à nous, mais je ne peux pas, car il me l'interdit formellement ! Dans ce cas, pourquoi me dit-il ouvertement qu'il l'est malgré tout ? Je ne sais pas s'il s'en rend seulement compte, mais une fois de plus je garde le silence, quand bien même je ne peux que l'approuver...

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