Chapitre 10 - Izuku

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Enfermé dans un nid chaleureux, ne souhaitant m'en échapper pour rien au monde, je mets quelques instants à me souvenir d'où je me trouve ! Mais très vite, les souvenirs me reviennent, et mon cœur se laisse de nouveau aller à un rythme plus régulier. Mes yeux papillonnent, me laissant deviner doucement le visage endormi d'Eijiro.

Je suis blotti contre lui, sa chaleur m'ébouillantant sûrement la peau alors que son souffle régulier se perd dans mes cheveux. Ce type est encore plus sexy quand il dort, comment ceci est-il simplement possible ? Qu'importe les expressions qu'il peut avoir, il reste fatal ! Moi qui dois sans cesse faire attention à mes hanches et ma tronche d'ange, lui peut simplement avoir l'air affamé, qu'on a juste envie de le dévorer !

— À quoi tu penses encore ?

Mais il n'est évidemment pas le seul, derrière moi, je sens fort le corps tout aussi volcanique de l'acteur. Je pensais dormir seul, tout simplement, mais très naturellement, les deux Alphas sont venus se coucher avec moi ! Non pas que cela me dérange, en réalité j'ai juste adoré me retrouver coincé entre eux... Et c'est justement le genre d'habitudes que je dois éviter !

Le visage souriant de Seiji Shishikura me revient toujours en tête dès que les limites sont frôlées. Que dire lorsqu'elles ne sont pas du tout respectées ? J'ai juste le goût du sang dans la bouche et son rire hante mon crâne. Mais bien que mes règles existent pour une bonne raison, je ne peux pas non plus oublier qu'ils sont aussi devenus mes amis, alors je suppose que ce genre d'impasse peut se faire ! Je dois surtout rester vigilant, et définir des limites appropriées en prenant en compte ce fait si je veux garder mes deux petits coups cœur entre mes cuisses...

Doucement, les doigts de Katsuki viennent dessiner le serpent qui orne ma jambe, remontant insidieusement vers ma fesse avant de l'attraper fermement, me tirant complètement de mes pensées.

— Tu sais ce qui va se passer si tu me donnes des idées Katchan...

— Quoi qu'on fasse, tu as toujours des idées de cul en tête le nerd ! Alors je ne vais pas me retenir de te peloter ! Mais je passe mon tour, je dois ranger tout le bordel que l'autre idiot n'est pas foutu de ranger.

— Tu parles des cartons juste là ? Ça fait combien de temps que vous habitez ici ?

— Mais putain ferme là... Ça ne fait pas si longtemps !

— D'accord... Mais en termes plus précis, « ça ne fait pas si longtemps » c'est combien de temps exactement ?

— Peut-être trois ans...

— Peut-être ?

— Quatre... Ça fait quatre ans qu'on vit ici Kats'... Et j'ai rangé l'appart hier matin ! C'est toi qui es trop bizarre...

J'éclate de rire alors que le blond soupire dans mon dos, me brûlant la nuque. Je souris à Eijiro bien qu'il n'a toujours pas ouvert un œil, et me retourne vers Katsuki d'un air conquérant. Je ne dis rien, mais mon large sourire l'exaspère clairement, sans compter mon regard qui file directement sur les trois cartons empilés au fond de la pièce.

— C'est bon, c'est pas comme ci on venait souvent ici !

Il plaide totalement, et je ne peux effectivement le contredire. Dans tous les cas, je ne sais absolument pas ce qu'ils font de cette pièce en temps normal !

— Tu plaisantes ? Sois plus respectueux envers la "love-room"...

— Oh putain le con...

Eijiro se rapproche de moi, agrippant mes hanches pour me serrer contre lui, soupirant son bien-être sans relever la bêtise qu'il vient de lâcher d'après Katsuki.

— Bah quoi ? On n'a jamais utilisé cette pièce avant. T'es bien le premier qu'on ramène chez nous en fait...

— Oh donc vous couchiez déjà ensemble avec d'autres personnes ?

— Quoi ? Mais nan bordel ! Jamais j'aurais pu penser finir au lit avec face de rugby. C'est pas comme si on couchait vraiment ensemble façon...

— Mmmmh...

— Mais en tout cas, y a que depuis que t'es là qu'on vient vraiment ici !

— Je vois

Les deux semblent ne pas trop relever le fil de la conversation, mais mon cerveau turbine à cent à l'heure. J'essaie à nouveau de me rassurer, me berçant dans cette idée d'amitié, mais ça ne suffit pas à faire taire ce rire sardonique qui résonne dans mes tympans.

Il ne faut plus que je dorme ici !

Je dois absolument rester vigilant à ce sujet...

Et bien que l'idée m'inquiète légèrement toute la matinée, je n'en parle absolument pas aux deux autres. Pourtant j'ai aidé à faire le ménage, comprenant qu'effectivement Katsuki a un sérieux problème de propreté et même bien plus... De la disposition même des coussins sur son canapé, à la poussière imaginaire sur les étagères du salon... Il a hurlé ses directives toute la matinée, repassant systématiquement derrière Eijiro de toute façon...

Et il est bien difficile de ne pas rire quand, après avoir changé les draps du lit de la chambre d'ami, il a méticuleusement déballé les cartons. La pièce ressemble à présent à une véritable chambre et non plus un débarras et son air satisfait en dit long sur ce qu'il en pense.

Il fait attention à tout cela, car il y a un nous !

Et ce "nous" doit absolument rester sous mon contrôle, sinon tout éclatera bien trop vite ! Qu'importe toutes les petites choses insignifiantes de cette matinée tout aussi banale, ce lourd rappel ne fait que s'imposer à moi. Je n'arrive pas du tout à penser à autre chose...

Même si je sais que tout cela n'est pas fait pour durer, je ne suis pas pas stupide ou naïf. Mais j'aime ça et j'ai envie de prendre soin de notre petit trio le temps que ça dure. J'aime ces moments passé avec eux, ce seront des souvenirs que je chérirais précieusement et je le sais déjà !

Alors j'ai rien dit malgré mes sombres pensées et j'ai gardé mes phéromones aussi douces qu'habituellement, et j'ai rangé, puis on a passé deux bonnes heures à jouer ensemble ! Ils m'ont laissé les ruiner au Cluedo sans rechigner. Enfin moins qu'habituellement, car notre bel acteur reste un mauvais perdant, bien qu'il soit absolument ravi d'avoir gagné quelques parties !

Puis en début d'après-midi, Katsuki m'a prêté des vêtements de sport. J'ai plus sa carrure que celle de Eijiro... Ce qui n'est pas trop compliqué vu l'Alpha roux qui, si on y regarde de plus près, est plus proche d'un mélange étrange entre un mammouth et un rhinocéros, que d'un homme... Donc les vêtements de Katchan m'iront bien mieux, même si je flotte un peu dedans ! Et nous pouvons enfin aller nous entrainer, le blond restant pour se reposer a-t-il dit, mais j'ai bien vu qu'il avait un scripte en main.

Bourreau du travail ce gars ! Pire que moi...

Je suis content de l'avoir revu, mais j'avoue que ça me fait légèrement chier de déjà le laisser. Mais apparemment ce n'était pas dans leurs plans. Ils m'ont promis de venir me voir ce soir, ce qui veut donc dire qu'on va finir la soirée en beauté, et c'est loin de me déplaire !

J'aime terriblement quand mes petits coups de cœur viennent me voir dandiner des fesses pour eux juste sous la coupe de tous les autres !

— À ce soir Katchan !

Il fait un vague geste de la main, l'air de s'en foutre royalement et je ne relève évidement pas. Mais quand je passe à côté de lui pour sortir, il n'hésite pas à me flanquer une claque sur les fesses, me faisant pousser un léger cri surpris.

— Oh toi ce soir, tu vas en faire du bruit...

C'est tout ce qu'il a dit alors que je suis déjà mort de faim ! Bordel je resterais bien avec lui en fait...

— Izu ! Ce soir on a dit, allez !

Je grogne ma déception, rejoignant tout de même Eijiro qui sourit largement, un air clairement amusé braqué sur ses lèvres.

— Jamais satisfait !

— Ah non, je t'arrête ! Satisfait : complètement ! Justement, j'en veux plus !

L'alpha éclate de rire alors qu'il ne relève pas, tenant la porte pour ses voisins qui entrent avec nous dans l'ascenseur. Instinctivement, Eijiro se rapproche de moi, son air jovial habituel. Pourtant je sens ses phéromones se faire plus animales et territoriales, fixant la nuque du voisin comme pour le prévenir. Je lui donne un léger coup de coude, levant exagérément les yeux au ciel, lui montrant que je remarque son petit manège, et il hausse simplement les épaules.

Je suis mitigé face à ce comportement, alors je lui demande directement dans la voiture la raison de tout ceci. Il s'allonge pour déposer un colis qu'il vient de récupérer dans la boite aux lettres et échappe un bruyant bâillement avant de finalement me répondre. Il me dit qu'il n'aimait pas réellement le gars en question, et qu'il le voyait souvent ramener un tas d'hommes chez lui, toujours à moitié bourré. Alors il a sans doute voulu montrer de pas m'approcher...

Mieux vaut ne pas trop chercher, Eijiro est du genre protecteur. Il l'est avec tous ses amis, donc rien d'alarmant ! Ça aurait été nettement plus étrange de la part de Katsuki pour être honnête ! Mais bon...

Sans y apporter plus d'attention, on a repris notre conversation, discutant un peu de tout, incluant directement Hanta quand il a fini par monter difficilement à l'arrière ! Eijiro reste naturel, ne faisant aucune autre allusion, me précisant qu'il laisse le paquet pour Katsuki dans la voiture histoire de ne pas se le trimballer toute la journée !

Et c'est un peu étrange en fait, que justement quelque chose qui ne m'appartient pas reste dans cette voiture... Jusqu'ici personne ne montait jamais avec moi ! C'est là que j'ai un peu le sentiment de faire partie d'une bande de potes... Que ce soit pendant notre conversation, le colis laissé là, où la façon dont même Hanta m'a largement souri en extirpant sa grande carcasse. C'est vrai que je dois me détendre malgré mes maudites craintes, ils sont mes amis avant tout !

J'espère ne pas perdre ça, bien que j'ai bien gardé certaines barrières au cas où !

— Vous voulez que je passe vous prendre à la sortie ?

— Je ne pense pas que ce soit possible, tu auras déjà commencé ton service !

— OK, je te dis à ce soir alors. Salut Hanta !

— Merci, Midoriya !

Au moment où il allait fermer la portière, Eijiro se baisse, entrant à moitié dans l'habitacle pour s'avancer vers moi. De là, il me lance son immense sourire, réclamant sans gène un baiser d'au revoir que je m'empresse de donner, pressant ma bouche sur la sienne avec beaucoup de gourmandise...

Sa langue passe rapidement sur mes lèvres, mordillant aussi l'un des deux anneaux de ma bouche que j'ai étonnamment laissés ces derniers jours. Je souffle tandis que je l'accueille, me retenant presque de le tirer à l'intérieur pour une rapide partie de jambe en l'air. Mais très vite mon amant met fin au baiser, m'embrassant chastement comme pour m'aider à retomber sur mes pieds, me souriant malgré tout de son air de chasseur...

— Merci pour ce petit avant gout !

— Raaah Eijiro !

— On va repasser pour la discrétion ! Rit Hanta qui attendait apparemment

— Je ne résiste pas à autant de...

— Mais oui, allez dépêche on va être en retard, et je ne me tape pas des tours pour ta débauche ! Merci encore Midoriya !

— À ce soir Zu...

— Plus ça va, plus mon prénom se raccourcit !

Mais il ne m'entend pas, les deux s'éloignant finalement. Et même si ce n'est pas forcément dans mes règles, je ne vais pas ignorer le fait que de partager ça avec eux me file une pêche d'enfer ! J'ai sans doute le droit à tout ça, ne serait-ce qu'un peu...

Le soir est très vite arrivé et ma petite journée presque parfaite continue toujours sur sa lancée. Et même au boulot, je me ris bien de tous ces regards gourmands qui se fixent sur mes lèvres percées, ou sur mes fesses à moitié découvertes. Pourtant la seule idée qui m'obsède, c'est complètement de leur faire comprendre que je ne suis pas à eux !

Je sais que, la veille, Katsuki a laissé ses marques partout sur mon cou, me donnant l'occasion de l'exposer comme des trophées. Je ricane de voir mes pauvres admirateurs les fixer des yeux, se laissant emporter par différents fantasmes. Qu'importe qu'une moitié penses à m'en faire de nouvelles et que l'autre s'en moque éperdument, j'y prends un malin plaisir, narguant qui je veux de l'audace de mes coups de cœur !

Et ce soir, je travaille avec Jiiro et Ochaco, ce qui ne change strictement rien à ma vie ! Même si ma collègue aux courts cheveux noirs m'a encore une fois fixé de son air mauvais, me disant sincèrement que je ne devrais pas faire « ça », je l'ignore. Je ne demande même pas ce qu'elle imagine derrière son "ça" bien que j'en ai une petite idée. Je suis presque persuadé que Jiiro pense que je me prostitue. Elle travaille pour faire vivre sa famille, ayant hérité de la charge de ses jeunes frère et sœur lors du décès de ses parents bien avant qu'elle ne finisse le lycée. Alors elle fait tout ce qu'elle peut pour joindre les deux bouts pour eux ! Ce n'est pas un secret, non pas qu'elle s'en vante, mais ce genre de cas y en a la pelle dans le milieu. Elle fait juste partie de la masse...

Je ne lui souhaite pas de mal, qu'elle puisse s'en sortir si cela ne lui convient pas, sincèrement, mais je ne peux rien faire de toute façon ! Alors je ne m'en préoccupe pas, encore moins de ce qu'elle peut penser de moi !

Mais je n'ai aucune raison de la rassurer, de toute façon on est que collègue. Mais je trouve difficile à croire que mes coups de cœur aient réellement besoin de payer les services d'une quelconque escorte pour se trouver de quoi se satisfaire ! Katsuki ou Eijiro, ils sont bourrés d'un sex-appeal éclatant qui ferait fondre n'importe qui ici, même des Alpha trop fiers...

— Izuku, la table 9 te réclame !

— OK j'y vais !

Avec Ochaco, c'est encore autre chose ! Je sais que je lui plais, je ne sais pas trop pourquoi d'ailleurs. Je crois qu'elle déteste les Alphas, mais je ne sais pas pourquoi. Je la vois souvent très mal à l'aise avec certains clients plus insistants, surtout ceux qui tentent d'utiliser leurs phéromones. Non pas qu'ils puissent nous faire quoique ce soit avec, mais en tout cas elle n'apprécie pas ça. Soit elle est plus affectée par les phéromones des autres, soit il lui est arrivé un truc déplaisant et je ne préfère pas m'en mêler !

On a tous notre histoire non ?

Et mon bras largement marqué et brulé le prouve largement...

Quoiqu'il en soit, la soirée passe, le travail toujours aussi fatigant, me forçant sans cesse à sourire ou me montrer aguicheur et inaccessible ! Une heure avant la fin de mon service, j'ai senti leurs phéromones, légères cependant, juste assez pour me signifier qu'ils sont là !

Alors je reste sur mon petit nuage, ravi de les savoir dans le secteur, et poursuis mon service. C'est Ochacoqui assure le spectacle pour l'instant et je me prépare à prendre sa suite. Et tout m'enivre, exactement comme d'habitude ! Les phéromones de tous ces chiens qui me dévorent du regard se jettent sur moi. Presque comme s'ils me les balançaient au visage, tenter de m'alpaguer vers eux !

Je laisse ma collègue descendre, fixant l'heure pour que je puisse partir après ma prestation. Et puis enfin c'est mon tour, et je m'impatiente de grimper tout là-haut, lançant directement mon appel auquel pourtant mes deux coups de cœur ne répondent pas...

Ils sont là, tous les deux, je les vois. Ils me fixent avec un visage qui semble neutre, mais je n'arrive pas à bien percevoir leurs traits d'ici ! Alors je poursuis ma danse, intrigué et un peu inquiet, tentant de me concentrer sur mes enchainements que sur des hypothèses à la con. Pourtant, c'est peut-être tout simplement la fin, j'ai beau m'entortiller dans tous les sens, je n'arrive pas à me calmer !

Je savais que tout ceci n'allait pas durer, mais je voulais au moins en profiter au maximum, d'autant plus que tout laissait entendre que ça se passait bien ! Mais alors que je remonte une dernière fois, lançant un vague coup d'œil vers eux, n'écoutant même plus les sifflements appréciateurs, rien n'y fait ! La vipère tatouée semble hypnotiser mon public, tandis que j'ondule indécemment autour de la barre, ma partenaire de prestation de ce soir. Mais qu'importe le cœur que j'y mets, leurs odeurs ne me répondent pas...

Autant, Ils semblent tous accrochés à mes fesses, grognant des commentaires graveleux, autant les deux Alphas qui ont mon attention du moment ne réagissent toujours pas. Vu d'ici, ils n'ont pas l'air en colère, ils n'ont l'air de rien en fait ! Ils semblent juste attendre, faisant finalement presque tache parmi mon public qui brule de me voir geindre pour eux !

Quoiqu'il en soit, le message est clair, soit les limites ont été franchies, soit tout est fini ! Alors quand je sors de scène, prenant le temps de rapidement me rincer, je me prépare mentalement à la suite.

Parce qu'il ne faut rien montrer !

Puis je n'ai plus qu'à les rejoindre pour entendre ma sentence, les voyant en bout de salle, toujours aussi coincé, se détachant complètement du reste du monde ici présent. Mon visage se ferme tout autant, prêt à tout entendre, et j'accepte même d'échanger mon numéro avec un Alpha que je vois quelques fois. Une fois à leurs hauteurs, je ne relève pas leurs mines renfrognées, satisfait parce que je sais parfaitement me contrôler !

Mes cocos, vous n'aurez rien, je sais parfaitement comment faire, et la solitude est ma plus fidèle alliée ! Je ne fais confiance qu'à moi-même, et je suis prêt depuis le début à cette fin...

Je suis l'image de la confiance en soi, et même quand on arrive, je demande confirmation avant de descendre, savoir s'ils souhaitent vraiment que je monte avec eux ! Mais Eijiro et Katsuki, qui n'ont pas ouvert la bouche du trajet, grognent en concert et me disent de monter.

Un dernier coup pour la route, sans doute. Ça me va !

Alors je monte et bien que la porte se referme, aucun des deux ne semble apte à m'approcher ou juste m'aborder d'une façon ou d'une autre, et ça, je ne comprends franchement pas ! Ils sont là, tous les deux boudeurs, Eijiro posant le colis qu'il a laissé ce matin sur le plan de travail de la cuisine sans y apporter l'ombre d'une attention ! Et ça me brule...

Tout cela sort du cadre, alors je ne peux que m'interroger, marmonnant doucement que leurs attitudes n'ont surtout aucun sens... Mais ça m'énerve ! Alors doucement, je commence à bouillir, me retenant au maximum pour ne pas aller leur coller une mandale...

— Bon, vous allez m'expliquer ? Vous avez quoi là ?

Ma langue claque et je me tanne de rester calme. Je sais que ma respiration s'effrite diablement, laissant mon cœur batailler pour lui aussi dribblez à un rythme fou. Je ne suis pas apeuré ou inquiet, je suis dans l'inconnu et je déteste totalement ça !

Alors que ce matin je me sentais à l'aise ici, j'ose à peine m'avancer de l'entrée, ayant plutôt envie de claquer la porte, et de sortir ma pièce du jeu, tout simplement ! C'est d'ailleurs ce que je devrais faire, ce serait même au mieux !

— Dans ce cas, on n'a rien à se dire ! Je m'en vais.

— Attends... C'est juste que...

Katsuki se tourne vers moi, les lèvres pincées tandis qu'Eijiro, qui essaie de m'expliquer, prends le temps de choisir soigneusement ses mots, se mordille les lèvres. Voir l'acteur réagir de la sorte me fout complètement en vrac ! Ce gars est horriblement franc, alors s'il se la joue carpette juste là ça à tendance à inquiéter.

— Si vous voulez plus me voir, ce n'est pas compliqué à dire !

Mon ton est cinglant, je suis forcément au courant ! Mais je ne comprends pas pourquoi ils font tant de chichi. Je ne veux pas arrêter, on est d'accord, mais qu'ils ne se pensent pas indispensables à ma vie, personne ne l'est !

— Quoi ?! Mais non, ça n'a rien à voir ! Raaah, je ne sais pas comment tu vas le prendre !

— Mais parle déjà, je ne comprends rien !

— On veut l'exclu !

C'est Katsuki qui met les pieds dans le plat, me lançant un regard brulant et fier comme seul lui peut le faire ! Autant le sportif prend la peine de montrer son inquiétude, autant l'acteur est grand. Personne ne pourrait lui marcher dessus et il n'a honte de rien et je comprends qu'Eijiro a sans doute dû demander à le laisser parler ! Il me tanne du regard, de lui appartenir en un sens et soudain un vent de panique me souffle la tronche...

— L'exclu ?

Ma voix ne tremble pas, parce que je maitrise toujours... Pourtant l'intérieur de mon crâne raisonne dans un gouffre sans nom qui m'aspire presque ! Je ne pense qu'au marquage et à tout ce que cela implique et surtout mon refus pur et simple de juste envisager une quelconque relation de ce type !

Je ne veux ni ne dois appartenir à personne, jamais je ne m'enchainerais ! Ce serait la fin de tout !

— Oui, l'exclu, on veut que tu ne voies que nous, qu'on soit tes seuls partenaires...

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