Chapitre 6 : Une attente mouvementée
Note : L'image en média vient du jeu Undertale, par Toby Fox.
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Deux minutes s'étaient à peine écoulées mais EXA8 restait figée sur place, dans la même position que lorsque Toriel l'avait laissée seule.
Elle avait bien trop peur que si jamais elle bougeait ne serait-ce qu'un poil, quelque chose d'imprévu, de mal ne se produise.
Comme une attaque ?
De quoi ? De qui ?
Elle n'en savait rien.
*
Trois minutes...
Se sentant devenir raide, elle bougea quelque peu ses membres mais sans plus pour ne pas attirer l'attention.
Attention composée d'un pilier blanc.
Il y a de quoi être effrayée, n'est-ce pas ?
Instinct animal, supposa-t-elle.
*
Quatre minutes...
Finalement, plus ennuyée qu'apeurée, elle s'assit en tailleur d'un coup après un petit sautillement.
N'ayant pas grand-chose à regarder, elle observa le sol mauve devant elle et se mit à jouer dans la poussière violette, traçant des courbes de ses doigts au pelage brun-roux.
Elle regarda à sa droite par un mouvement incontrôlé que l'on a si souvent sans que l'on ne sache pourquoi et qui permettait de voir des choses que l'on n'aurait pas forcément vu du premier coup d'œil.
*
Cinq...!
Minute...
N'était-ce pas Flowey qu'elle apercevait au loin ?
Pétrifiée, glacée d'effroi, elle osa à peine respirer quand elle le reconnut bel et bien.
La fleur démoniaque et l'enfant se fixèrent pendant des secondes qui parurent interminables pour l'EXA, qui gérait mal ses tremblements de terreur.
Quelle ne fut pas sa surprise quand la plante parlante disparut sous terre sans rien tenter !
Tout de même vigilante, la jeune fille dressa les oreilles et renifla l'air afin d'essayer de respirer une quelconque trace de son "ennemi".
Mais rien.
Comme si ce moment de frayeur n'avait jamais eu lieu.
*
EXA8 sortit de sa rêverie et sursauta tel un félin recevant un seau d'eau sur son corps, quand elle entendit sonner quelque chose dans la poche gauche de sa jupe.
Jupe qui ne ressemblait plus exactement à un vêtement, mais plutôt à des morceaux de tissus retenus entre eux seulement par une mince couture fragile.
Paniquée de sentir la chose vibrer, elle la retira immédiatement de ses haillons.
Elle se rassura à-demi quand elle vit que c'était le létéf... téléphone potable qui sonnait joyeusement, vibrant maintenant contre la paume de sa main.
Consciencieuse, EXA8 appuya précautionneusement sur le téléphone vert qui s'affichait.
Et la voix apaisante de Toriel résonna dans la salle entière, procurant un certain soulagement à l'enfant.
Pour mieux l'entendre malgré sa bonne écoute, elle porta le combiné à son pavillon car des grésillements rendaient la compréhension difficile.
- Bonjour ! C'est Toriel. Mes affaires dureront plus longtemps que je ne l'avais prévu. Tu devras attendre encore quelques minutes de plus. Merci d'être aussi patiente et désolée de la solitude occasionnée.
Click...
Rester avec Flowey dans les parages ?
Cette idée lui fit froid dans le dos.
*
Elle attendit encore cinq minutes de plus.
Ring...
Et cette fois-ci, elle décrocha du premier coup sans réfléchir.
- Bonjour... C'est Toriel. J'ai trouvé ce que je cherchais. Mais avant que je n'aie pu le prendre.... un petit chien blanc me l'a arraché des mains. C'est tellement bizarre. Les chiens peuvent-ils seulement aimer la farine ? Euh... c'est une question sans rapport, bien sûr ! sa voix semblait prendre un timbre nerveux. Ça devrait prendre un peu plus de temps. Vraiment désolée...
Click...
Qu'était-ce de la farine ?
Et un chien...?
Elle se souvenait vaguement de quelque chose en rapport avec ce terme...
- Ta forme actuelle est le RENARD. Retiens bien les autres noms d'animaux et leurs morphologies, dit-il en pointant une gigantesque affiche représentant des formes plus ou moins étranges.
Sa vision était brouillée mais elle reconnaissait le renard qui lui ressemblait à peu près.
Le reste n'était que formes floues sous la faible lueur grise de l'ampoule.
- Je ne tolérerai aucune erreur... Pas comme la poutre. J'ai même été un tantinet tolérant.
Elle acquiesça faiblement.
Elle était ensanglantée, au bord de l'évanouissement, les chaînes électriques lui serrant férocement les mollets et les poignets.
- Bien. Commençons... Ceci est un CHIEN.
Ring...
L'heureuse sonnerie du téléphone la tira de ses pensées monstrueuses.
Mais elle entendait juste une respiration bruyante et saccadée à travers le téléphone, comme si Toriel avait couru.
- Wouaf !
Ce fut si soudain qu'elle faillit en lâcher l'objet.
Mais qu'est-ce que c'était que ça ?! Pourquoi ça ressemblait au cri du chien ?
- Wouaf, wouaf ! Wouaf... Wouaf !
En se concentrant un peu plus (mais surtout grâce à son ouïe fine), elle perçut une voix familière en arrière-plan.
- Arrête, s'il-te-plait ! Reviens ici avec mon téléphone portable !
Click...
EXA8 sourit.
Elle s'était fait voler son téléphone par le chien, c'est ça ?
D'ailleurs, elle ne connaissait pas le nom du cri du chien.
Un renard, cela glapit, jappe ou trompette.
Mais un chien ?
Ça wouafe ?
*
Ses yeux se tournèrent d'eux-mêmes vers la sortie qu'avait empruntée Toriel.
Peut-être pourrait-elle...?
Non ! Ça n'est pas bien !
Elle secoua sa tête de droite à gauche.
Pourtant... c'était tentant.
Mais que dirait la femme-chèvre ?
Elle l'aiderait puisqu'elle n'aurait pas beaucoup de route à faire pour la retrouver.
Mais à quoi pensait-elle ?
Et puis, si elle se perdait ? Et si Toriel se mettait en colère ?
Et depuis quand pensait-elle une seule seconde au fait de désobéir ?
Cela datait de quelques jours déjà... n'est-ce pas ?
Quel fut l'événement ?
*
Ring...
Ouf !
Cela retardera son choix dont l'issue était différente pour la voix et elle.
Elle entendit des ronflements.
C'est comme si un petit animal dormait sur le téléphone portable.
Et encore, elle entendit une voix lointaine.
- Bonjour ? Petit chiot...? Où es-tu ? Je te donnerai une gentille caresse sur la tête ?
Les ronflements s'arrêtèrent brusquement.
EXA8 rêvassa au mot "caresse".
C'était presque comme si elle en bavait d'envie.
- ...Si tu me rends mon téléphone portable, ajouta Toriel.
Les ronflements recommencèrent de plus belle.
Click...
Tu vois ? résonna la voix. Tu pourrais l'aider à reprendre ce qui lui appartient.
Son corps bougea automatiquement vers la fin de la salle, tel un automate dont on aurait pris les commandes.
- Si ça peut l'aider... concéda l'enfant, tout de même étonnée de ne pas se sentir bouger.
Finalement, la voix parlait en dehors des écriteaux.
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