La chaleur qui abritait la ville depuis plusieurs jours rendait l'air irrespirable pour tout le monde. Tous les agents de police sont mobilisés pour enquêter sur le tueur qui sévit depuis quelques jours. Les parents de la seconde victime, Aimée Martin, avaient été interrogés mais cela n'avait rien donné de concret, elle ne disait presque rien à ses parents sur sa vie amoureuse ou sur sa vie en générale. La mère, Victoria, avait d'abord nié le fait de se prostituer en expliquant que l'homme devait se tromper et qu'une femme distinguait comme elle-même ne pouvait tout simplement pas faire ça. Finalement lorsque Fleen et Stanweurs lui indiquent de venir dans leurs locaux le lendemain pour rencontrer l'homme qui dit que c'est elle, elle change, tout bonnement, d'avis.

- Écoutez, mon mari n'est pas au courant de nos problèmes d'argent et donc de ce que je fais. Il ne doit jamais l'être.

Son visage reflétait l'inquiétude et la crainte, si jamais son mari venait à l'apprendre.

- On verra ce qu'on peut faire pour que cela ne sorte pas dans les médias. Quand avez-vous commencé cette activité ? interroge Fleen

- Il y a deux ans, mon mari a perdu son travail puis il en a retrouvé un mais avec un salaire beaucoup moins conséquent. Seulement nous avions nos crédits pour la maison ainsi que pour nos voitures. Un matin alors que j'allais sortir faire les courses, un homme m'attendait appuyé sur ma voiture et il m'a tendu une carte et m'a dit "Je sais que vous avez des problèmes d'argent alors si jamais un job vous intéresse, contactez-moi" puis avant que j'ai pu dire quoi que ce soit, il était déjà monté dans sa voiture et il est parti. Rien qu'en regardant la carte, j'ai compris de quel genre de job il s'agissait et je ne pouvais décemment pas faire ça. Alors j'ai mis la carte au fond de mon sac et je l'ai oublié. Six mois plus tard, la banque menaçait de saisir la maison et les voitures, après plusieurs jours de réflexions, j'ai décidé de téléphoner à cet homme pour en savoir plus, explique Victoria

_ Que vous a-t-il proposé ? demande Stanweurs

- Quand je lui ai téléphoné, il m'a juste dit que j'en avais mis du temps à l'appeler et m'a expliqué en quoi consisté ce qu'il me proposé et comme je m'en doutais, c'était de la prostitution mais comprenez moi, nous allions tout perdre, je n'avais pas le choix. Il m'a dit que mon premier client serait le lendemain soir et de prévoir mon absence à la maison une bonne partie de la nuit. Puis de fil en aiguille, j'ai obtenu plusieurs clients et donc plus d'argent et cela me permettait de subvenir à tous les besoins de la famille.

- Comment était-il au courant de vos problèmes d'argent ?

- Je ne sais pas, il ne me l'a pas dit et je n'ai jamais posé la question. Mais comprenez que je ne l'ai pas fait par envie.

- Est-ce qu'il s'est passé quelque chose récemment avec un client ou avec cet homme ?

- Non rien, enfin certains clients en veulent trop pour ce qu'ils payent, je les recadre et voilà, mais de là à tuer ma fille.

- Est-ce que vous aviez des clients réguliers ?

- Non enfin oui, un seul. Celui que j'ai vu hier soir mais sinon c'est Elliot qui m'envoie un message avec une adresse, un nom et une heure et je dois m'y rendre.

- Êtes-vous sûr que votre mari n'est pas au courant ?

- Si mon mari le savait, je le saurais. Croyez-moi, il n'est pas au courant.

- Comment pouvez-vous en être sûr ?

- Il n'a pas changé de comportement. Il agit toujours de la même façon et il ne m'a pas fait part de doute.

- Écoutez, il faut comprendre madame que nous allons devoir interroger votre mari pour être sûr de ce que vous nous dites.

 Non vous ne pouvez pas ! Il n'aurait jamais touché a Aimée, vous m'entendez, jamais ! C'était un père exemplaire, il était toujours là pour l'aider avec ses devoirs ou pour la défendre lorsqu'elle me demandait de faire une sortie ! Alors croyez-moi, il n'a aucun rapport avec ce qui s'est passé ! implore Victoria

- Madame, il n'a aucun alibi pour le jour où Aimée a disparu ! Il était seul chez vous. Nous ne devons écarter aucune piste. Nous allons attendre quelques jours pour l'interroger mais vous devriez en parler à votre mari en attendant, tranche l'agent d'un ton qui ne permettait aucune objection.

La femme soupira résignée et en proie à une peur intense en vue de la réaction de son mari qui sera sans doute rempli de colère et de rancoeur. Elle appréhendait énormément sa réaction tout en se persuadant qu'elle l'avait fait pour une bonne raison malgré que ses choix pouvaient avoir mené à l'horreur pour sa fille. Elle donne le numéro du dénommé Elliot et demande aux agents de sortir de chez elle pour qu'elle puisse réfléchir à ce qu'elle allait dire à son mari et surtout lui annoncer ce qu'elle avait fait. Les deux agents sortirent en indiquant à la femme de les appeler dès qu'elle aurait tout dit à son mari mais qu'ils n'attendraient que deux jours et pas un de plus.

Les policiers se retrouvent tous au commissariat du village pour discuter de ce qu'ils ont découvert.

- Selon Victoria Martin, aucun de ses clients ne s'en serait pris à Aimée, nous pensons qu'ils ne savaient même pas qu'elle avait une famille. Selon elle, son mari n'aurait jamais fait de mal à Aimée.

- Il n'a pas d'alibi, aimer une personne n'empêche pas de la tuer.

- Écoute, étonnamment je ne doute pas d'elle. Elle est vraiment persuadée de ce qu'elle dit et personnellement je la crois.

- En tous cas, nous avons un lien entre Ambre et Aimée, le réseau de prostitution.

- Ambre n'était peut-être pas dans le réseau. Un homme venait la chercher mais c'est tout ce que l'on sait.

- La scientifique a analysé le téléphone d'Ambre, un numéro dont elle recevait constamment des messages est ressortie.

- Lequel ?

- Celui d'une personne nommée Elliot. Elle parlait régulièrement avec lui et pas que des messages amicaux si vous voyez ce que je veux dire.

- A cet âge là? Mais elle n'a que 16 ans.

- Oui je t'assure, c'est ce qui est ressorti. Elle envoyait régulièrement des photos ainsi que des messages assez explicites. Il y répondait mais était plus froid qu'elle. J'ai l'impression qu'elle se croyait en couple avec lui ou qu'elle voulait l'être mais que lui essayait de la repousser. Tout du moins pour ce qui concerne le côté couple. Par contre, il ne refusait pas de la voir pour tout autre chose. D'après les messages trouvés, ils se voyaient trois fois par semaine dans un hôtel de la ville.

- Pourquoi un hôtel de la ville ? Nous avons un hôtel au village, le coupe Fleen étonné

- Justement, c'est un petit village et une jeune fille de 16 ans et un homme plus âgé ensemble dans une chambre d'hôtel et n'étant pas de la même famille, cela serait très mal vu, tandis que dans la ville, il y a trop de monde pour faire attention à ce genre de choses.

- Donc comme je disais avant que tu ne me coupes, trois fois par semaine il venait la chercher et l'amener à l'hôtel. Si on regarde bien les messages, dès qu'elle lui pose une question, il évite de répondre, par moment il l'ignore même et ne revient que quelques jours plus tard pour lui dire qu'il viendra la chercher après ses cours. Elle a l'air de l'aimer mais pour lui, la relation n'a l'air que physique.

- Mais pourtant Selena nous a dit qu'elle lui avait dit être payée pour sortir avec lui.

- C'est peut-être Ambre qui n'a pas compris ! Elle n'a pas dû penser qu'on l'a payé pour se prostituer mais pour sortir, il suffit de voir ses messages pour s'en rendre compte.

- Il faut trouver qui est cet homme. Il faut faire des recherches sur le prénom Elliot avec la description que va nous en faire la mère d'Aimée. Il peut nous être utile, il semble être un lien entre les filles.

- Très bien, je vais téléphoner à Abby qui pourra lancer des recherches sur Elliot en attendant d'avoir une description.

- En même temps, demande lui d'accéder aux réseaux sociaux des deux filles pour voir si quelque chose avait changé avant qu'elles ne disparaissent. Nous, on va téléphoner aux familles des amies d'Aimée pour voir quand est-ce que nous pourrions leur parler et il faut diffuser un avis à témoin pour toutes informations concernant les filles.

Les agents se mirent au travail. Abby leur indiqua qu'elle pouvait lancer une recherche mais que sans portrait robot et sans plus d'indice, cela allait être compliqué.

L'air ambiant qui envahissait petit à petit les locaux rendait plus difficile le travail pour tout le monde. Cette chaleur fatiguait plus les agents et entraînait une baisse du rythme de travail non négligeable qui faisait perdre du temps aux agents mais en faisait gagner aux tueurs. Le fait de tuer à minuit, lui permettait d'obtenir de l'air frais et donc d'être potentiellement plus énergique. Les agents ignorent s'il avait déjà repéré sa prochaine cible. Il l'avait sûrement repéré puisque chaque victime avait eu un rencard avec cet homme avant d'être assassiné. Une seule interrogation resté à l'esprit des agents, est-ce qu'elles ont été tuées par leur rencard ou est-ce seulement une coïncidence ?