-Chapitre 65-
Taehyung était assis sur le lit, ses mains derrière lui le soutenant, alors que Jungkook avait posé un genou entre ses cuisses, et que ses lèvres gravissaient lentement jusqu'à sa mâchoire.
Il laissa échapper un râle rauque, renversant le visage vers l'arrière pour permettre un meilleur accès aux lèvres qui arpentaient pernicieusement son épiderme.
Jungkook posa ses mains sur sa taille et se pencha pour le forcer à s'allonger sur le dos. Il glissa le bout de ses doigts sous son pull, puis donna un léger coup de langue sur ses lèvres lorsque quelqu'un frappa à la porte. Il grogna d'insatisfaction, et se releva pour aller ouvrir. Taehyung se redressa sur les coudes pour l'observer, les joues rouges et les cheveux hirsutes.
— Votre champagne, monsieur.
— Merci.
La porte claqua de nouveau, et les pas de Jungkook se rapprochèrent. Il posa la bouteille sur la table de chevet, ainsi que deux coupes qui se rencontrèrent dans un tintement cristallin.
— Tu en veux ?
— Je n'en sais rien... Est-ce que c'est bon ?
— Oui !
— Alors je veux bien goûter.
Jungkook ouvrit la bouteille, et versa le liquide légèrement doré dans les coupes, et en tendit une à son petit-ami. Taehyung observa les fines bulles remonter à la surface, et regarda son vis-à-vis avec étonnement.
— Quoi ?
— Passe ton bras ici... lui dit-il en le guidant.
Leurs bras se croisèrent, et Jungkook porta sa coupe à ses lèvres.
— À nous... souffla-t-il avant d'avaler une gorgée.
Taehyung n'avait pas bougé, regardant avec hésitation le fond de son verre. Jungkook lui ôta des mains et prit une gorgée. Sans l'avaler, il colla ses lèvres sur celle de Taehyung, et dans le baiser, fit glisser une partie du champagne dans sa bouche.
Taehyung étouffa un gémissement et lorsqu'ils rompirent le baiser, Jungkook essuya le bord de ses lèvres humides puis lécha son pouce.
— C'est très... enfin... ça me fait du bien, en bas... souffla-t-il les joues cramoisies.
— C'est très excitant, c'est comme ça qu'on dit, hyung... expliqua le plus jeune.
— J'ai très envie...
— Moi aussi, ça tombe bien, non ? plaisanta-t-il avant de glisser ses lèvres dans son cou.
Taehyung retomba mollement sur le matelas, ses bras de chaque côté de sa tête et le souffle court. Jungkook glissa de nouveau ses mains sous ses vêtements pour caresser son corps, puis déboutonna son jean pour empoigner sa virilité, alors qu'il se redressait pour tirer sur son pantalon et le lui ôter.
Tandis que leurs corps s'emboitaient à l'unisson dans des souffles entrecoupés et des râles, la sueur faisant glisser leurs peaux l'une contre l'autre, Taehyung observa la lune ronde et pleine à travers la baie vitrée de la chambre, et il se fit la réflexion qu'il n'avait jamais passé de nuit plus sensuelle que celle-là.
Après leurs ébats, Jungkook incita son petit-ami à prendre un bain. Pour une fois qu'ils disposaient d'assez de place pour se doucher à deux, il ne fallait pas louper ça.
Il fit couler de l'eau chaude dans l'immense baignoire, ou soyons réaliste, une équipe de foot au complet aurait pu tenir sans difficulté, puis fit couler du bain moussant senteur pomme d'amour le long du filet d'eau chaude.
Lorsque la mousse déborda presque du bord, il coupa l'eau et vint chercher Taehyung qui s'était enroulé dans les draps de satin, et regardait par la vitre. Il se pencha, et embrassa sa tempe.
— Tu viens ?
— Hmmm...
— Qu'est-ce qu'il y a ?
— Rien... j'aime regarder la pluie... ça va me manquer.
Jungkook caressa ses cheveux, et se lova un instant contre lui, passant son bras autour de sa taille.
Au-dehors, la pluie tombait averse, frappant contre les carreaux. Il frissonna, et glissa ses lèvres dans le cou de Taehyung.
— Je peux te donner mon cadeau, maintenant ? demanda-t-il en tremblant sous ses baisers.
— Tae... j't'ai dit que j'avais pas besoin de cadeau...
Sans écouter, il le repoussa avec conviction, et se pencha pour fouiller dans le sac au pied du lit. Il en sortit un petit pochon de toile noir fermé par un cordon, et le tendit à Jungkook qui fronça les sourcils et sourit de façon mutine.
— Qu'est-ce que c'est ?
— Ouvre !
Il délia le cordon et dévoila un bocal de verre rempli de petit papier de toutes les couleurs. Il se redressa pour le regarder, et lut l'étiquette qui indiquait : bocal à souvenirs.
Il laissa échapper un souffle tremblant et dévissa le couvercle pour plonger sa main et attraper un petit papier jaune replié sur lui-même.
— Le jour où j'ai découvert les feux d'artifice avec toi... murmura-t-il.
Il en piocha un nouveau, sentant une boule se loger dans sa gorge, et déplia le papier rouge, puis lu :
— La première fois que Jungkook m'a embrassé...
Il marqua un temps, et releva un regard brumeux vers Taehyung.
— Hyung... dit-il dans un souffle tremblant. Je...
— Je t'aime Jungkook... et avant de te rencontrer, j'ignorais ce qu'était ce sentiment... tu m'as appris tellement de choses, j'ai vécu tellement de premières fois à tes côtés... que je ne peux pas regretter ma vie, ou être triste de la voir se terminer. La seule chose qui me terrifie, c'est de ne pas te retrouver de l'autre côté... mais ne t'en fais pas, on a tellement partagé de choses merveilleuses ensemble... que je suis comblé... personne ne peut l'être autant que moi.
Jungkook souriait à travers ses larmes, puis explosa en sanglots en se jetant dans ses bras.
— À chaque fois que tu auras des doutes, ou que tu sentiras la peur prendre possession de ton cœur, ouvre-le et pioche un papier... je suis sûr que nos souvenirs t'aideront à affronter ce qui nous attend... Et puis, j'ai laissé l'autre sur Métrarth... dit-il en haussant maladroitement les épaules.
Jungkook sanglota un long moment dans les bras de Taehyung, le serrant désespérément contre lui. C'était comme si après lui avoir enlevé ses parents et Ji, la vie lui offrait quelqu'un capable de tout réparer en lui, de soigner ses blessures et de le rendre heureux.
— On remplira ce bocal d'encore plein de souvenirs, hyung !
— J'espère bien... souffla-t-il en caressant ses cheveux.
— Le premier que je veux mettre, admit Jungkook en reniflant, le bout du nez rouge et les yeux humides, c'est « la première fois qu'on a pris un bain moussant à deux dans un hôtel de luxe ».
— Oh oui... il a l'air chouette ce souvenir... chuchota Taehyung contre ses lèvres.
— Alors, viens, il faut le réaliser.
Jungkook se leva et le tira par la main jusqu'à la salle de bain. Il enjamba l'énorme baignoire d'angle en pierre, et se cala dans un coin, puis tendit la main à Taehyung pour qu'il le rejoigne. Il s'installa entre ses cuisses, et laissa son dos reposer sur son torse, sa tête retombant sur son épaule. Jungkook embrassa sa tempe, alors qu'il jouait avec la mousse.
— Demain matin, on ira à la rencontre de Sung-Kyung, affirma-t-il.
— Tu sais ce que tu veux lui dire ?
— Franchement ? Non ! Je n'en ai aucune idée... Jin-hyung nous aurait été d'un grand secours sur ce coup... qu'est-ce qu'on est censé dire ? Salut, on est des amis d'un gars que tu as connu et aimé, mais qui t'a effacé la mémoire ? Elle va nous prendre pour des dingues...
Taehyung fit la moue tout en dessinant de petits cercles sur la cuisse de Jungkook du bout des doigts.
— Qu'est-ce qu'on fait si elle ne nous croit pas ?
— J'en sais rien, mon cœur... souffla-t-il en caressant ses cheveux. Minho a dit qu'on ne devait pas insister, mais lui laisser un numéro où nous joindre. J'imagine qu'elle va réfléchir, alors si elle veut revenir vers nous dans quelques jours, il faut qu'elle puisse nous appeler.
— Hmm...
Jungkook soupira, et enserra son corps de ses bras.
— On va rester quelques jours ici, je voudrais qu'on prenne le temps de visiter... ça te tente ?
— Oui, j'veux bien...
Une fois prêts, ils descendirent au restaurant de l'hôtel pour dîner. Les yeux de Taehyung brillèrent lorsqu'il se rendit compte de toute la nourriture qui était disponible au buffet. Il attrapa plusieurs assiettes qu'il empila le long de son avant-bras, avant d'entamer le chemin jusqu'à la table pour rejoindre Jungkook.
Ses yeux croisèrent ceux de son petit-ami, et il réalisa qu'il n'était pas serveur ni jongleur, et que d'une minute à l'autre, la totalité des assiettes qu'il avait disposées sur son bras risquait de tomber sur le sol et de se briser.
— Hyung, tu comptes manger tout ça ?! râla Jungkook en venant à son secours.
— Mais regarde, c'est si beau ! Et ça a l'air si bon !!
Jungkook fronça le nez. Il ne pouvait pas en vouloir à Taehyung de vouloir manger tout ce qu'il lui était possible d'ingurgiter. Ils vivaient leurs derniers moments, et il ne souhaitait pas le priver d'un nouveau souvenir à inclure au bocal.
Taehyung s'installa face à lui sur la petite table ronde à la nappe blanche et aux couverts en argent, et se servit un verre de jus d'ananas bien frais, avant d'engouffrer un morceau de brioche recouvert de confiture de fraises.
— Regarde ça, Jungkook ! Il y a de vrais morceaux de fraises, là-dedans !
Jungkook lui sourit en mangeant sa banane. Taehyung avait le don de trouver le bonheur dans des choses futiles et simples, et c'est ce qu'il préférait. Il adorait voir son visage s'illuminer et son sourire carré s'élargir.
— Qu'est-ce que tu ressens ? demanda-t-il.
— Quoi ?
— En ce moment, qu'est-ce que tu ressens ?
— Hmm... je ne sais pas, pourquoi ?
— Parce que tu étais très sensible aux émotions, et tu les accumules ces derniers temps... je voudrais savoir ce que tu en penses, finalement... de ton passage sur Terre, de tout ce que tu as pu apprendre...
— Oh... souffla Taehyung en réfléchissant. Eh bien... je me suis surtout laissé porter dernièrement... grâce à toi. Au début, je ne comprenais pas trop, parce que tu étais tout le temps en colère après moi...
Jungkook arqua les sourcils vers le bas.
— Je suis désolé, hyung.
— Non, ce n'est rien... le rassura-t-il. Mais je rencontrais des difficultés à comprendre tous les sentiments... à les détacher les uns des autres, à en percevoir les nuances.
— Et maintenant, tu y arrives ?
— Pas toujours... expliqua-t-il. J'essaye de moins réfléchir et de plus ressentir... mais j'avoue que je ne comprends toujours pas pourquoi vous avez des péchés capitaux. Ce sont des sentiments humains, mais vous les rejetez comme s'il s'agissait de crimes...
— Je ne saurais pas vraiment te répondre, tu sais... je dirais que c'est certainement la société, qui nous impose des codes, et des objectifs à atteindre pour être parfaits selon une norme... mais ce ne sont pas les sentiments en soit qui entravent cette ascension, simplement leur excès.
— C'est quoi pour toi, la perfection ?
— J'en sais rien... enfin, je n'y ai jamais vraiment réfléchi... avoua-t-il.
— Eh bien fait-le... suggéra Taehyung en fourrant un morceau de gâteau au chocolat dans sa bouche et en mastiquant bruyamment.
Jungkook l'observa un instant, immobile, son regard rivé sur lui alors qu'il mangeait avec appétit. Il étala avec soin de la confiture sur sa tranche de pain, puis avala une nouvelle gorgée de jus, et se lécha les lèvres.
— La perfection... n'est pas quelque chose de beau visuellement, ou sans défaut... murmura-t-il.
Les yeux gris de Taehyung se relevèrent dans sa direction, et il l'écouta avec attention.
— J'veux dire... il y a des tas de filles et de garçons parfaits...
— Ah oui ?
— Oui... regarde cette fille là-bas... dit-il en faisant un signe de tête en direction d'une jolie blonde aux formes plantureuses.
Taehyung l'observa et cessa de manger, ses yeux parcourant son corps et sa chevelure, les traits de son visage, jusqu'à ses yeux verts et à ses mains fines. Elle avait un joli sourire, des dents blanches alignées, et des cheveux bouclés qui tombaient en cascade dans son dos. Sa taille était fine, et elle se déplaçait avec grâce. Elle devait être américaine ou russe peut-être.
— Elle... est parfaite ? demanda Taehyung, hésitant.
— Oh oui, hyung, elle est carrément canon ! affirma Jungkook.
Celui-ci baissa les yeux sur son petit déjeuner. Il n'était pas aussi beau que cette fille, lui. Il n'avait pas les mêmes courbes, ni de poitrine ou encore de beaux cheveux longs et une voix cristalline.
— Hyung... la perfection, c'est trouver en l'autre ce qui nous plait, au point de ne plus voir ses défauts.
— J'ai des défauts ?!
Jungkook fronça le nez.
— Oui, tu en as... comme moi j'en ai... mais je ne les vois pas. Je ne vois que tes qualités. La perfection, c'est personnel à chacun, hyung... c'est trouver en l'autre ce qu'il y a de meilleur.
Taehyung sembla réfléchir un instant et finit par secouer négativement la tête, ses boucles brunes volant lentement autour de son visage.
— Non, tu te trompes.
— Pourquoi ? s'offusqua Jungkook.
— Ça, ce n'est pas la définition de la perfection.
— Ah oui ? Alors qu'est-ce que c'est ?
Taehyung soupira et mordit dans une tranche de pain avant de prendre le temps de regarder Jungkook intensément. Il s'essuya la bouche puis se lécha les lèvres, et admit :
— Tu es aussi perdu que moi dans les émotions. Vous l'êtes tous... incapable de voir ce qui se trame devant vos yeux.
— Kim, explique-toi, intima Jungkook en posant les coudes sur la table.
Un sourire joueur s'installa sur le visage de Jungkook, et il déclara sûr de lui :
— C'est la définition de l'amour ça, Jungkook.
**
— Hyunjin, qu'est-ce qu'il y a ? s'inquiéta Jimin en voyant la mine du Prince se décomposer.
Le jeune homme parcourait les documents des yeux, fouillant dans la boîte de façon anarchique, avant de laisser échapper un sanglot incontrôlé.
Il tenta de le retenir en posant le dos de sa main contre son nez, mais les larmes affluèrent sur ses joues, et son visage s'empourpra sous l'émotion.
— Hey... souffla Jimin. Est-ce que ça va ?
Il passa une main bienveillante sur son épaule, alors que Hyunjin posait les deux mains à plat dans l'herbe et tentait de reprendre son souffle.
— Je suis né sur Terre, c'est mon certificat de naissance, je ne suis pas Métrarthien... ma mère... elle est morte à l'hôpital général de Séoul... les médecins n'ont rien pu faire pour la sauver !
— Oh... j'suis désolé...
— Tu ne comprends pas, renifla le Prince en le fixant de ses yeux bleus. C'est pour ça qu'il me déteste ! C'est pour ça qu'il déteste les Terriens, qu'il vous déteste tous !
— Parce qu'il pense que c'est ta faute ?
— Oui... ma mère était sa Terrienne miroir... regarde la lettre.
Hyunjin lui tendit un papier rose pâle, plié en quatre. L'écriture était ronde et jolie, et le papier sentait les fleurs. C'était une lettre d'amour de Tam-Hee à Yeong-Jin, et elle semblait l'aimer à la folie.
Pendant plus de deux heures, le Prince parcourut l'intégralité de la boîte et lu toutes les lettres que son père et sa mère s'étaient échangées.
Yeong-Jin, au grand étonnement de son fils, avait l'air d'être un homme passionné et bienveillant. Jimin avait été autorisé à tout lire lui aussi, et au bout d'un long moment de silence, chacun plongé dans la découverte de cette relation dissimulée, il releva la tête et souffla :
— Ton père a beaucoup changé... il me fait pense-
— À moi aussi... coupa le prince le visage fermé.
Ses larmes avaient séché, mais son expression restait fermée.
— Il me fait penser à lui aussi... ils sont exactement pareils.
— Tu crois que c'est pour ça qu'il lui a laissé la vie sauve ?
— J'imagine... Taehyung a toujours profondément agacé mon père... mais il lui a toujours laissé la vie sauve. Et crois-moi j'ai assisté plusieurs fois à sa colère, et d'autres Métrarthiens n'ont pas eu sa chance.
— Peut-être... qu'il le comprend.
Hyunjin haussa les épaules.
— Peut-être, oui... leur histoire est similaire. Mes parents se sont aimés... et je suis donc issu d'une union entre une Terrienne et un Métrarthien... je crois que mon père ne s'est jamais remis de l'avoir perdu... et il en tient la Terre responsable.
— Pourtant, elle serait peut-être morte ici aussi.
— Certainement, mais il ne voit que sa souffrance...
— Hmm... tu crois qu'il en souffre encore ?
— Je pense qu'il a annihilé tous les sentiments qui le composaient... il a dû développer beaucoup d'émotions toutes ces années avec elle... il a dû vivre avec passion cet amour... et malgré les remontrances de son père, il s'est entêté, et lorsqu'il l'a perdu, ça l'a détruit.
Jimin lâcha un petit ricanement.
— Ça te fait rire, Park ?!
— Non... je constate simplement que toutes les histoires tragiques sont des histoires d'amour... ton père et ta mère, toi et Sung-Kyung, Roméo et Juliette... Taehyung et Jungkook... souffla-t-il plus bas.
— Toi et Yoongi, ajouta le Prince.
— Non. On n'aura pas la même fin... je refuse de le perdre comme ça ! s'agaça-t-il en se relevant précipitamment.
— Est-ce que... ça t'a fait du bien de lui parler cette nuit ? demanda Hyunjin.
— Oui... mais ça m'a fait mal, aussi... c'était trop bref.
— Je sais... mais on ne pouvait pas fa-
— Faire plus, t'inquiètes pas, je le sais. On essayera de réitérer la prochaine fois... mais il ne reste que très peu de temps... et je n'ai pas pu aller au labo, il va falloir y retourner rapidement.
— Quand ?
— En réalité... il faudrait que je t'explique comment finaliser le sérum, au cas où.
— Au cas où ?! Au cas où quoi ?! paniqua Jimin.
Le Prince baissa les yeux en direction de la boite, dont le contenu était étalé sur l'herbe.
— Mon père... va certainement se rendre compte que j'ai volé la boite... alo-
— Quoi ?! aboya Jimin. Mais à quoi tu pensais quand tu l'as volé ?! Putain, Hyunjin, qu'est-ce qu'on va faire ?! s'affola-t-il, les yeux exorbités.
— Calme-toi... si jamais ça arrive, la totalité de mes notes est sous ma paillasse.
— Sous ta paillasse ?!
— Oui, dans... enfin, chez mon père. J'avais tout noté et dissimulé mes notes sous ma paillasse, dans le renfoncement de mon lit... dans la chambre à l'étage...
Jimin se mit à faire des aller-retour en se tenant la tête, complètement paniqué. Son cœur battait beaucoup trop vite. Pourquoi le Prince avait fait ça ?! C'était sûr que le Roi allait directement penser à lui ! Et puis quoi, il devait lui-même terminer de confectionner le sérum ? Mais s'il n'y parvenait pas ? S'il était trop mauvais pour arriver à suivre les notes du Prince ? Il n'avait jamais été bon en chimie au lycée, il était trop occupé à regarder dans le décolleté des filles pour s'intéresser un tant soit peu aux cours.
— T'inquiètes pas... on va y arriver... tenta Hyunjin en se rasseyant devant la boite.
Les lettres de son père à sa mère étaient magnifiques. Jamais il n'aurait imaginé que cet homme ait été si amoureux un jour. Et jamais il n'aurait pensé être à moitié Terrien. Voilà pourquoi lorsqu'il avait rencontré Sung-Kyung, Yeong-Jin l'avait éloigné d'elle. Il craignait certainement qu'il ne lui arrive la même chose.
Alors même s'il lui en voulait d'avoir accidentellement tué sa mère lors de sa venue au monde, il devait tout de même tenir un minimum à lui pour le protéger de l'amour.
Il observa le petit bracelet de corde noir et jaune entrelacé, et sur lequel était accroché un petit cœur en argent portant des initiales gravées. Il y avait aussi des fleurs séchées rouges, et un ticket de cinéma, ainsi qu'un paquet de cigarettes entamé, et un briquet. Et tout au fond, une photo aux couleurs vieillies.
Il l'attrapa et la contempla un moment. Son père était si jeune, et il avait l'air si heureux. Hyunjin ne se souvenait pas de l'avoir vu sourire un jour, et pourtant, cet homme lui ressemblait en tout point.
La femme à ses côtés était magnifique. Elle avait de longs cheveux blonds, et des yeux bleu couleur du ciel.
Il réalisa alors qu'il était le parfait mélange de cet amour. Toute l'histoire qui le constituait était là, éparpillée entre les brins d'herbe.
Sa vue se flouta, alors que Jimin s'asseyait à ses côtés pour observer le contenu de la boite, son menton posé sur son genou.
— Je suis sûr qu'ils s'aimaient très fort... essaya-t-il de le consoler. Ton père a dû souffrir...
— J'imagine, oui.
— Est-ce que tu souffres encore de la perte de Sung-Kyung ? Ou est-ce que ça diminue avec le temps ? demanda-t-il.
Jimin voulait savoir s'il avait des chances d'aller mieux, ou s'il était condamné à errer avec sa douleur jusqu'à la fin de ses jours.
Hyunjin laissa échapper un rire moqueur empreint de tristesse.
— Je souffre toujours... mais parce que je l'ai choisi.
— Comment ça ? demanda Jimin en fronçant les sourcils.
— Tu peux faire comme mon père... et décider de tout oublier... de fermer la porte de ton cœur, et de ne garder que de l'amertume, de la noirceur et de la colère... c'est mauvais, mais tu survis. En revanche, tu n'auras plus jamais aucun sentiment amoureux... aucune compassion, aucune empathie, aucun bonheur. C'est terminé.
— Et... et toi ?
— Moi j'ai choisi de garder ma souffrance intacte... parce qu'elle me rappelle ce que j'ai vécu. Le jour où je ne souffrirai plus, alors je l'aurais oublié. J'aurais tiré un trait sur notre histoire, et sur l'espoir de la revoir un jour...
Jimin sentait son cœur se compresser de douleur, et ses yeux le piquer. Il avait tant de peine pour le Prince. Il ne voulait pas devenir comme lui, et il refusait de laisser la colère le consumer. Pourtant, la douleur de la perte l'être aimé lui paraissait assourdissante, terrassante. Est-ce qu'un jour il serait en mesure de la contrôler ?
**
Jungkook et Taehyung avaient, dès le lendemain matin, emprunté la voiture de Minho pour se rendre devant le petit immeuble résidentiel de Sung-Kyung.
Jungkook contempla la photo qu'il avait emportée, celle que Taehyung avait ramenée de Métrarth. Il valait mieux être sûr de qui on abordait.
Ils attendirent en silence, la pluie rebondissant sur la carrosserie dans de gros « ploc », jusqu'à ce qu'une jeune femme ne sorte de l'immeuble en regardant le ciel d'un air désespéré.
Elle tenait en laisse un gros chien blanc couvert de taches brunes. L'animal agitait gaiement la queue, peu soucieux du temps qu'il pouvait faire.
Jungkook ouvrit la portière, suivi de Taehyung, alors que la jeune femme posait sa main en visière pour éviter que les gouttes de pluie ne lui entrent dans les yeux. Elle portait un jogging gris, ainsi qu'un gros imper over-size kaki, et des baskets.
Taehyung resta à l'écart, un peu impressionné par le fait de discuter avec une inconnue, et préféra attendre derrière son petit-ami qui se racla la gorge pour signifier sa présence.
Jungkook avait mis la capuche de son sweat noir, et s'avança vers elle en souriant.
— Bonjour...
— Oh ! Euh... bonjour... répondit-elle en le regardant, surprise.
— Est-ce qu'on... est-ce qu'on peut vous parler ? Juste un moment ?
Son visage se ternit, et elle recula de quelques pas, son chien se postant devant elle.
— Pourquoi ? Qui êtes-vous ?
— Je m'appelle Jungkook, et lui, c'est Taehyung, mon copain...
— Et vous me voulez quoi ?
La jeune fille était méfiante, son regard alerte switchait de l'un à l'autre, alors qu'elle gardait ses distances.
— C'est un peu compliqué là, sous la pluie... signifia Jungkook.
— Désolé, mais je n'ai pas le temps, j'dois y aller.
— Attendez ! tenta Jungkook en le retenant par le poignet.
— Lâchez-moi !!! cria-t-elle alors que le chien aboyait contre les deux garçons.
Elle se libéra, et trottina le long du trottoir en regardant derrière elle, apeurée. Jungkook l'observa gagner le fond de la rue, et tapa du pied contre le sol rageusement.
— Putaiiin !
— T'énerve pas... souffla doucement Taehyung. On réessayera plus tard.
D'ordinaire, Jungkook lui aurait certainement répondu « J'm'énerve si je veux, et j'ai pas envie de rester à faire le pied de grue devant chez elle, ça m'emmerde ! ». Mais Taehyung avait révélé en lui son côté doux et patient. Alors il se rapprocha, et tira sur les pans de sa veste en souriant niaisement, toute trace de colère semblant s'être volatilisée. Il frotta son nez contre le sien, et déposa un baiser sur ses lèvres.
— Ça te tente d'aller te balader ?
— Quoi, sous cette pluie ?
— Plains-toi ! argua Jungkook en lui tendant la main.
Taehyung lui sourit en entrelaçant ses doigts aux siens, et le suivit. C'est vrai que si Taehyung avait d'abord craint la pluie, il avait fini par l'apprécier, et en règle générale il aimait tout ce qui était différent du soleil.
Les journées ensoleillées, il connaissait, alors il aimait lorsque c'était différent. Taehyung s'était trouvé un attrait pour la brise fraiche, les pulls en laine et les longues balades automnales. La pluie le fascinait, il trouvait ça reposant, beau, limite poétique.
Au cours des derniers mois de vie commune, il avait souvent hurlé de joie lorsqu'au réveil, il s'était aperçu que la pluie recouvrait la capitale et il trépignait des heures durant jusqu'à ce que Jungkook accepte de l'emmener sous la pluie. Pas pour se promener, se mettre à l'abri et la regarder tomber, ou se couvrir d'un plaid et boire un chocolat chaud, non. Taehyung adorait se tenir sous l'averse, et écarter les bras pour tournoyer sous la pluie, sauter dans les flaques et même entrainer son petit-ami dans une danse romantique.
S'embrasser sous la pluie avait été l'un de ses plus beaux souvenirs sur Terre.
Ils marchèrent longtemps le long de la plage de Haeundae, jusqu'à la pointe. Ils allèrent observer la sirène de pierre qui s'échouait sur les rochers, et ils avaient contempler l'écume fouetter sa queue. Puis ils étaient remontés jusqu'au centre-ville, main dans la main, et Jungkook avait insisté pour aller boire quelque chose de chaud, et manger un peu.
— Bonjour, j'vous sers quoi ? demanda la jeune serveuse en souriant.
Jungkook ne leva pas la tête, et répondit machinalement tout en répondant à un message de Minho.
— Un caramel macchiato et un chocolat chaud avec des mini guimauves supplément chantilly.
— Lait végétal ou lait de vache ?
— De vache, demi-écrémé, et un muffin à la myrtille, s'il vous plait.
La serveuse posa le tout sur un plateau, et Taehyung choisit une table dans un petit renfoncement tamisé.
— C'est marrant, affirma-t-il.
— De quoi ?
— C'est devenu naturel.
— Quoi donc ?
— La commande... tu sais déjà ce que je veux...
— C'est vrai... reconnu Jungkook dans un sourire.
— S'il avait été plus tard, j'aurais pris quoi ? Jungkook leva les yeux au ciel pour réfléchir et dit :
— Hmm... un thé au jasmin sans sucre, avec un scone à la vanille.
— Bien joué ! Pourquoi ?
— Parce que ça aurait été l'heure du dîner juste après... et tu n'aurais pas voulu te couper l'appétit.
— Tu me connais...
— Par cœur, je sais, souffla-t-il fier de lui.
— Jungkook ?
— Oui ?
— Qu'est-ce qu'on va faire... pour Sung-Kyung ?
— C'est... je ne sais pas, hyung... reconnu-t-il avec embêtement. Il faut attendre de la recroiser, et réessayer... peut-être qu'on va devoir attendre plusieurs jours. Peut-être que ce sera long pour la convaincre, mais il ne faut pas laisser tomber...
— Oui, pour Hyunjin.
Taehyung tenait beaucoup à cette mission, car indirectement, il servait Métrarth et il se sentait plus proche de chez lui.
Il parlait peu de Félix, mais il lui manquait atrocement. Il arrivait parfois qu'en rêve, il se revoie gravir les collines de Métrarth, se baigner dans la rivière, ou juste avoir une conversation avec son meilleur ami au moment de s'endormir l'un contre l'autre. Jungkook savait à quel point ça le faisait souffrir.
Ils prirent le temps de discuter tranquillement, et de sécher un peu aussi. La pluie était agréable, mais être trempé, beaucoup moins.
Les cheveux de Jungkook avaient bouclé, et durant les mois passés, ils s'étaient amusés à se couper les cheveux mutuellement, trouvant que le fait de se rendre chez le coiffeur constituait une perte de temps. Ils arboraient donc depuis, des cheveux plutôt longs qui tombaient dans leurs nuques, les cheveux de Jungkook bouclant plus que ceux de Taehyung qui étaient plus souples.
Puis en début d'après-midi, le ciel se dégagea et ils purent reprendre la route. Jungkook cala sa main dans celle de Taehyung, et leva les yeux au ciel. Au bout de la rue se dessinait la plage, et un arc-en-ciel surplombait l'horizon. Il esquissa un sourire, et ralenti pour prendre son petit-ami par le cou.
— Chéri... regarde...
Il pointa du doigt le ciel, et les yeux gris de Taehyung s'écarquillèrent.
— Qu'est-ce que c'est ?!
— Un arc-en-ciel... je désespérais qu'on puisse en voir un... mais il est là.
— Il est magnifique... souffla Taehyung émerveillé. Il y a... toutes ces couleurs... qui se mélangent.
— Oui, il y en a sept !
— C'est vrai ? Lesquelles ?
— Hmm... le violet, indigo, bleu, vert, jaune, orange et rouge !
— Le violet c'est ma couleur préférée ! affirma Taehyung.
— C'est une très belle couleur.
— Et toi, quelle est ta couleur préférée ? demanda-t-il en tournant le regard vers lui.
— Le rouge, je crois.
Ils continuèrent à avancer, puis subitement, Jungkook s'exclama :
— Ça te dirait d'aller au zoo, hyung ?!
— Quoi, maintenant ? Et puis c'est quoi, un zoo ?
— Tu vas adorer ! Viens !!!
Il tira sa main et l'entraina jusqu'à la voiture restée garée devant l'immeuble de Sung-Kyung. Jungkook soupira, se disant que de toute façon, elle ne serait pas de retour avant le soir. Il griffonna tout de même un petit mot qu'il glissa sous la porte du hall avec son numéro, en espérant qu'elle le rappelle.
Lee Sung-Kyung, Nous vous avons croisés ce matin. S'il vous plait c'est très important, rappelez-nous, nous souhaitons juste discuter.
Une fois en voiture, il emprunta le chemin jusqu'au Samjung Park, le soleil s'étendant de façon pâle mais uniforme sur toute la côte.
En arrivant, il se gara sur le parking, et acheta deux tickets d'entrée pour une visite complète.
— C'est quoi ce parc ?
— Un parc avec des animaux.
— Des animaux... quel genre, d'animaux ? questionna Taehyung en regardant tout autour de lui.
— Il y a des singes, des girafes, des éléphants, des lions, et aussi-
— Mais... ils sont... en liberté ?! s'affola Taehyung.
— Mais non, gros bêta ! Ils sont en cage ! se moqua gentiment Jungkook.
— Oh...
Il tira son poignet, et l'entraina dans les allées désertes de ce mois de novembre. Il faisait froid, leurs doigts et leurs nez étaient gelés, mais ils étaient heureux de pouvoir encore se promener tous les deux.
Ils parcoururent une bonne partie du parc, Jungkook prenant soin de suivre le plan pour ne rater aucun animal.
Cependant, le visage de Taehyung n'était pas très expressif, et il restait parfois longtemps aux abords des cages, le visage perdu et le regard triste. Si bien qu'en fin d'après-midi, Jungkook s'arrêta pour acheter des corn dog et des sodas, et s'assit sur un banc, face à l'enclos des girafes.
Taehyung mangea son corn dog en silence tout en regardant l'animal qui le fixait également. Puis il se leva, et s'approcha en tendant la main. La girafe ploya le cou, et le regarda de son œil noir doté de grands cils, puis chatouilla sa main de sa bouche, et lui donna un coup de langue sur la paume.
— Hyung...
— Ils sont tristes... tous ces animaux.
Jungkook s'accrocha à la barrière, et regarda son petit-ami ravaler ses larmes.
— Cet endroit... il est horrible.
Jungkook baissa les yeux, et s'excusa, tout à coup très embêté.
— Je suis désolé de t'avoir emmené ici... je pensais que ce serait chouette.
— Ils n'ont pas le droit à la liberté... ils sont coincés ici... c'est trop petit... ce n'est pas chez eux... pourquoi les gens passent leur temps à croire que détenir un être en captivité va amuser le public ? C'est atroce... je ne souhaite ça à personne...
Il caressa le cou de l'animal avec empathie, comme s'il ressentait toute la lassitude que pouvait ressentir la girafe depuis toutes ces années, et ça lui brisait le cœur.
— Tu sais... certains de ces animaux sont en voie de disparition... c'est pour les protéger qu'on les garde ici... expliqua Jungkook.
Mais Taehyung esquissa un sourire faux, et le regarda avec aplomb. Ce qui était agréable avec lui, c'est que jamais il ne vous regardait comme si vous étiez stupide. Taehyung pouvait accepter l'erreur, où que vous ne soyez pas du même avis que lui, mais il détestait les gens qui estimaient avoir raison sans réfléchir un minimum.
— Jungkook ?
— Hmm ?
— Je vais mourir, hein ?
— Oui, répondit-il le visage fermé et le regard noir.
— Mais c'est un choix, non ? demanda-t-il.
— Oui... enfin... c'es-
— C'est un choix, le coupa Taehyung. Je pouvais choisir de rentrer et d'être gardé captif là-haut, sans toi.
Son regard glissa vers la girafe qu'il caressa de nouveau en souriant.
— Mais j'ai choisi la liberté... elle n'a pas eu le choix, elle. Peut-être qu'elle aurait préféré mourir, elle aussi...
De chaudes larmes gonflèrent les yeux de Jungkook qui les laissa couler le long de ses joues, alors que Taehyung prenait son visage en coupe entre ses mains. Il lui sourit, et effaça ses perles salées de ses pouces.
— Ne t'en veux pas.
— J'suis désolé de t'avoir emmené ici, hyung.
— Je ne regrette pas d'être venu... c'est une bonne leçon de vie.
— Pardon...
— Ne t'excuse pas, je t'aime et je suis content d'être venu avec toi.
Ils regagnèrent le parking alors que le ciel se couvrait, et Jungkook conduisit jusqu'à l'hôtel. En arrivant, il regarda son téléphone, mais aucun appel de Sung-Kyung ne figurait sur l'écran. Alors ils décidèrent de remonter dans la chambre, et de s'allonger devant un film.
La pluie recommença à tomber en continu, et sous les couvertures, ils étaient au chaud l'un contre l'autre. Jungkook fit monter le repas jusque dans leur chambre et ils dînèrent au lit.
— Regarde, il y a une rediffusion de la ligne verte ! J'adore ce film !
— Ça parle de quoi ? demanda Taehyung.
— Oh de...
Jungkook se releva, peu sûr de vouloir regarder ça avec son petit-ami. Il avait déjà royalement merdé concernant le zoo, il fallait peut-être arrêter le carnage pour aujourd'hui.
— De rien, laisse tomber.
— Non, je veux savoir ! insista Taehyung.
— C'est un film triste, hyung, aucun intérêt ! rétorqua-t-il en lui arrachant la télécommande des mains.
— Quoi, tu me crois hypersensible peut-être ?
— Non... mais je ne pense pas que ce soit très joyeux...
— Et alors ? C'est aussi la vie, non, de pleurer en regardant des films.
Jungkook afficha une moue hésitante.
— C'est toi qui me l'as appris en regardant Titanic ! Pleurer devant un film, ça prouve qu'on est humain, et que le film est bien fait !
— Oui, m-
— Laisse-moi encore être Terrien encore un peu... s'il te plait... souffla-t-il en passant son pouce sur ses lèvres.
Jungkook sentit son estomac se retourner, et un million de papillons s'envoler.
— D'accord...
Il lança le film, et trois heures plus tard, il essuyait le visage rouge et larmoyant de Taehyung en caressant ses cheveux.
— Pourquoi tu m'as laissé faire ça ?! Hein ?!! s'indigna-t-il.
— C'est toi qui as insisté, hyung...
— Mais John Coffey est mort !!!
— Je sais... j't'avais prévenu...
— Non, tu as juste dit « oh, c'est un peu triste », imita-t-il avec dédain en reniflant.
Jungkook s'esclaffa, et embrassa le coin de ses lèvres.
— T'es pas possible, hyung.
— Qu'est-ce que tu attends ?! le disputa-t-il en enroulant ses doigts autour de ses poignets.
— Quoi ?
— Fais-moi l'amour !
Jungkook fronça le nez avant de fondre sur ses lèvres. Leurs langues se rencontrèrent sensuellement, et leurs corps se rapprochèrent comme des aimants, leurs bassins se collant l'un à l'autre en ondulant lascivement.
C'est à cet instant que le téléphone s'illumina sur les draps de satin, et qu'il vibra, affichant un numéro inconnu.
Mais leur bulle d'amour était déjà formée, et pour Jungkook et Taehyung, plus rien d'autre n'existait qu'eux. Leurs yeux plongés dans ceux de l'autre, leurs mains glissant sur le corps de l'autre, leurs souffles se rencontrant et leurs peaux claquant l'une contre l'autre. Si bien, qu'après trois appels manqués, le téléphone cessa de vibrer.
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