Chapitre 22 : La Team Au Complet

Elle se mit à rire si fort que mes amis purent percevoir le son de sa voix. Anna me lâcha immédiatement en demandant :

"On est pas seul. C'est ça"

Je n'eus pas le temps de répondre que May répondit à ma place en pointant Marie du doigt :

"Bravo ! Nous avons la chance d'avoir la présence de notre regrettée Marie. Qui vit sa meilleure vie depuis qu'elle est morte. Oui je sais c'est paradoxal comme phrase."

Elle avait revêtue d'une tunique large noir en satin avec un large col qui laissait apparaître une de ces épaules. Sa tunique était rangée dans un pantalon qui épousait à la perfection ces magnifiques formes. Marie était apparue à tous, elle leur fit un signe de la main. Anna me lâcha les épaules en me demandant un peu déçue :

"C'est Marie qui t'a sorti de ta déprime."

Je lui fit un oui de la tête. Tim nous rejoint en me demandant inquiet :

"Qu'est ce qui c'est passé ?"

Je ne lui répondis pas immédiatement. J'étais allée m'asseoir sur l'un des canapés. Ils m'avaient tous les trois rejoint. Je m'apprêtais à répondre quand Marie s'interposa:

"Ça vous regarde pas, elle a pas envie d'en parler avec vous OK c'est entre elle et moi!"

Je fus choqué du ton sur lequel Marie leur parla. Cela m'énerva atrocement je lui rétorqua :

"Oh la furie, tu te calmes un peu. Ce sont mes amis, ils se sont inquiétés, je leur dois des explications. C'est normal!"

Marie n'avait pas osé répondre elle s'éloigna de nous en marmonnant. Je regarda mes amis en réfléchissant aux mots que j'allais utilisé pour leur expliquer :

"Durant l'interrogatoire certaines choses ont été révélées. Je ne pense pas pouvoir vous les dire, mais ça m'a pas mal remué. J'avais besoin d'être seule pour encaisser. Jusqu'à l'arrivée de Marie qui m'a suffisamment secoué pour me traîner ici."

Je continuais la discussion en leurs racontant mon escapade nocturne en compagnie d'un fantôme totalement allumé en mode furie et des conclusions de l'enquête. A l'annonce du sort du prisonnier un silence s'installa. Anna osa une question :

" Mais ça craint pas qu'il soit ici?"

May haussa les épaules en répondant :

"Les choix du Vatican sont des fois difficiles à comprendre."

A la fin de sa phrase nous entendions la porte s'ouvrir. C'était un timing parfait presque surnaturel. May se dirigea alors vers une porte dérobée au fond de la pièce qui donna sur un escalier. Marie et moi-même l'avions suivi, plus particulièrement Marie qui était surexcitée. Je n'avais jamais vu mon amie ainsi cela me perturba un peu.

Nous avions débouché sur un couloir du deuxième étage, celui des chambres. May se dirigea alors vers l'escalier principal. Elle observa ainsi l'arrivée de son nouvel invité. Elle avait les bras croisés, un air hautain et un regard glacial. Elle était impressionnante.

Dorian était en bas il était menotté aux mains et aux pieds. Il était calme, un léger sourire se dessinait sur ses lèvres. Un des policiers qui l'escortaient le somma de rester calme et de ne pas bouger. Il ne lui répondit pas, il avait très rapidement repéré May, il l'a regarda en la fixant droit dans les yeux.

Je m'étais mise à côté de May en m'accoudant à la rambarde j'observait Dorian, je constata à voix haute :

"Il est plutôt mignon, en plus je trouve que vous iriez bien ensemble."

May tourna le dos à la scène de la pose du bracelet électronique de Dorian. Elle s'accouda à son tour à la rambarde pour me répondre :

"Pas autant que toi et Alexandre. Je vous ai bien vu dans les catacombes de la cathédrale. Il en pince pour toi."

Je rigola, mon regard se dirigea vers Alexandre qui étaient restés en bas avec Tim et Anna, en continuant la discussion :

"Je sais pas on n'a pas démarré d'un bon pied lui et moi, il ne me regarde pas avec le même regard que Dorian te lance à cet instant précis."

Elle me rétorqua :

"Peut-être mais ça reste un foutu démon."

Je posa ma tête entre mes mains en soupirant puis j'ajouta:

"Il y a toujours des exceptions. Chacun mérite sa chance. L'amour change les personnes tu sais."

Elle rigola à son tour en se redressant pour aller à la rencontre de Dorian. Avant de descendre la première marche elle clôtura notre échange :

"Tu es aussi bizarre que ta copine le fantôme sauf que toi c'est pire tu es fleur bleue."

Les policiers étaient sur le point de partir, ils donnèrent les dernières instructions à Loyd qui ne semblait pas très attentif. Il était plus préoccupé par l'approche de May vers Dorian. Elle arriva à son niveau avec ce regard glacial et hautain, même s'il mesurait une tête de plus qu'elle. Elle lui expliqua froidement :

"Tu n'es pas le bienvenu ici. N'attends rien ni de Loyd, ni de moi. Je te verrai et te parlerai que pour l'enquête rien de plus. C'est clair."

Il lui sourit en lui rendant son regard hautain puis il répondit en se baissant pour mettre son visage au niveau de celui de May:

"Ce sera déjà largement suffisant pour moi. Ma belle."

Lloyd interrompit leur joute verbale en invitant Dorian à le suivre pour le conduire à sa chambre. Ils étaient à mis hauteur des escaliers quand deux chats surgirent du couloir.

Ils étaient plus grands et plus gros que la moyenne. Ils avaient des poils longs avec une queue en panache. Leur oreilles étaient plus grandes que celles d'un chat normal et avaient une petite touffes de poil en leur sommet. Le premier était entièrement noire le deuxième entièrement blanc. Ils se dirigèrent vers Dorian auquel ils se frottèrent. Ils lui faisaient la fête à la plus grande surprise de May qui était restée en bas.

Dorian se baissa en les caressant, il leur parla une langue qui m'était inconnue.

May sembla perturbée par ce spectacle, elle les appela sur ton sec :

"Dante, Euphoria ici"

Les deux chats accoururent auprès de leur maîtresse. Elle les prit dans ses bras, ils se frottaient à elle.

Dorian passa à côté de Marie et moi. Il nous adressa à peine un regard. Marie me murmura à l'oreille :

"Notre équipe est enfin au grand complet."

Je la regarda en haussant les épaules. A ce moment-là je ne comprenais pas vraiment son délire. Elle avait disparu à la fin de sa phrase en s'évaporant. Je m'empressa de rejoindre May et ses deux chats. J'adore les animaux et surtout ces petites boules de poil.

Je la retrouva dans le salon en compagnie de mes amis qui étaient assis sur le canapé. May s'était installée dans le canapé en face d'eux avec ces deux merveilleuses créatures. Je me jeta littéralement dans le même canapé que May avec un immense sourire sur les lèvres.

Cependant, je fus immédiatement stoppé dans mon élan. Ces deux chats n'étaient vraiment pas comme les autres. Le chat noir avait l'œil droit entièrement noir et le chat blanc avait lui aussi l'œil gauche entière noir, de surprise je fis un mouvement de recul. May rigola face à ma réaction. Je lui demanda tout bas :

"Qu'est-ce-que ils ont ?"

Elle me regarda puis me répondit :

"J'avais été appelé sur un exorcisme. Un enfant, les prêtres qui s'étaient occupés de ce cas avait fait n'importe quoi. Ils étaient persuadé d'avoir vaincu le démon quand je suis arrivée. L'enfant allait mieux, il n'avait plus de signes de possession. Cependant, les manifestations dans la demeure de cette famille persistaient étrangement. Ils avaient une magnifique femelle main coon. Le démon avait bel et bien quitté le corps de l'enfant mais avait pris possession du chat. La pauvre bête agonisait, c'était horrible à voir. Je dû malheureusement abréger ces souffrances à contre cœur. J'allais partir pour annoncer la nouvelle quand je vis le ventre de cette créature inerte bouger encore, trop curieuse et pour être sûre que le démon ne me jouait pas un tour. J'ai ouvert le ventre du chat, c'est là que je les ai vu, deux petites boules de poils collées l'une à l'autre cherchant la chaleur de leur mère. La famille n'avait pas voulu les garder, ils sont avec moi depuis cet instant et me suivent partout. Le noir c'est Dante et la blanche c'est Euphoria. Leurs yeux sont une marque que le démon leur a laissé. "

Je restais silencieuse, ils s'approchèrent de moi. Je leur fis une caresse puis ils sortirent du salon. Je m'étais permis une dernière question :

"Ton père il est ici je ne l'ai pas vu. Je voulais le saluer ?"

May me répondit :

"Il est déjà parti sur un autre exorcisme juste après les funérailles de Marie."

Elle profita pour nous déclarer en regardant le feu de la cheminée :

"Les jeunes je ne vous mets pas à la porte, mais je pense qu'il est grand temps que vous rentriez chez-vous. Dès demain après tes heures de cours, nous commençons ton initiation Stéphanie. Nous commencerons aussi à rassembler les premiers indices que nous avons pour trouver le prochain repère de cette pseudo famille."

Nous étions tous sortis du manoir après avoir dit au revoir à May et remercier Lloyd. Je rentrais en compagnie de Tim, Anna et surtout Alexandre qui restait à mes côtés. Cela m'avait surpris car d'habitude il était toujours avec Tim à nous raconter des blagues et autres histoires. Je lui demanda pour enclencher un début de discussion :

"Ça va je te trouve un peu bizarre ce soir ?"

Il se figea quand il entendit ma question puis dit à Tim et Anna:

"Je vais raccompagner Steph chez elle. Ne vous inquiétez pas, rentrez chez vous."

Tim et Anna lui firent un OK de la tête puis ils partirent précipitamment. Je regarda leur départ étonné en déclarant :

"Il leur prend quoi là, je suis vraiment un boulet pour eux ou quoi."

Alexandre soupira en me répondant :

"Non, ils ont compris que je souhaitais te parler seul à seul."

Je me mis à rougir, je réussi malgré tout à bégayer :

"De...de... quoi tu veux parler ?"

Il enchaîna directement :

"Pendant, ton exorcisme, ça me fait encore bizarre de prononcer ce mot, le père Luciano à toucher ton frère est à révéler l'identité d'Anna et Tim et le lien qui vous unis. Il a aussi révélé mon identité mais pour le lien il n'a rien dit. Ton frère a volontairement retiré sa main de son épaule. En déclarant que c'était un secret et que c'était à toi de me le dire. Donc voilà je veux plus de secret je veux savoir. "

Nous étions en train de traverser un petit parc avec des bancs. J'étais rouge pivoine tellement je rougissais. Intérieurement j'insultais mon frère. Je lui répondis :

"OK je vais t'expliquer, asseyons nous sur ce banc."

Je ne savais pas comment lui confesser mes pensées les plus intimes. Toutes les tentatives de faire sortir un mot de ma bouche échouaient lamentablement. J'avais la gorge nouée, Alexandre me regardait faire les cent pas devant lui, ce qui augmenta mon stress. Je réussi à me calmer un peu et lui dit:

"Ferme les yeux."

Face à ma détresse, il ne me contredit pas en s'exécutant immédiatement. Je pris une dernière inspiration et je posa mes lèvres sur les siennes, le petit smack qu'on se fait quand on est gamin vous voyez, la honte quand j'y repense.

Surpris, il rouvrit les yeux en reculant sa tête. Il m'avait saisi par les épaules. Il me regarda droit dans les yeux, je sentis dans son regard un soulagement. Il se leva puis il me serra contre lui. Sur le moment j'étais tétanisée, toujours aussi rouge qu'une tomate la tête baissée.

Il passa sa main sous mon menton pour me relever légèrement la tête et m'embrassa vraiment. Nos langues s'entremêlèrent mon cœur battait si fort dans poitrine, je ne voulais plus que ce moment se termine. Je n'avais jamais ressentis de telles émotions, j'avais des papillons dans le bas du ventre. Je l'enlaça à mon tour puis je fis glisser une de mes mains dans ces cheveux. C'était mon premier baiser, il était à mes yeux merveilleux avec la personne que j'aimais. Nous échangeâmes ainsi plusieurs baisers sans nous soucier de notre entourage et de l'heure qu'il était. Nous étions restés là à nous regarder puis il brisa le silence en me demandant :

"Depuis quand ?"

Je lui répondis en bégayant:

"Depuis oula... oula... longtemps, je crois le premier jour du collège."

Il s'exclama :

"Quoi depuis tout ce temps. Pourquoi t'es pas venu me voir avant."

Je m'étais rassise sur le banc il fit de même en me prenant la main dans la sienne. Je posa alors ma tête sur son épaule pour lui expliquer :

"Ben tu étais le capitaine de l'équipe de basketball du collège championne à maintes reprises. Toutes les jolies filles te couraient après. C'était impossible pour moi la petite naze sans confiance en elle de t'approcher. Donc je suis restée à ce que je pensais être ma place. Je t'observais de loin, j'avais repéré ta date d'anniversaire dans le carnet de liaison de tes classes. J'allais à tous les matchs que je pouvais. Enfin bref, jamais je n'aurais imaginé être là avec toi ce soir."

Il reprit :

"Donc pour toi tu n'étais pas assez bien pour moi. Pour toi il n'y avait que ces filles superficielles dénuées de tout intérêt qui m'intéressait."

Je le regardai avec un air timide en haussant les épaules pour ajouter :

"Ouais c'est ce que je m'étais imaginée. Il n'y avait que Tim et Anna au courant ainsi que ma famille grâce à mon horrible petit frère."

Il rebondit en m'interrogeant, il fronça les sourcils :

"Ton frère ?"

J'étais beaucoup plus à l'aise et puis il fallait qu'il sache avant que David ne prévoit de s'en servir dans un de ces prochains plans machiavéliques pour me ridiculiser :

"Il a lu mon journal intime à toute la famille pendant le repas de Noël l'année passée."

Alexandre pouffa de rire. Je lui donna un coup d'épaule en lui disant :

"Arrête !"

Il me répondit en riant :

"Tu aimes te faire du mal toi."

Puis il redevint sérieux :

"En fait, je t'avais repéré mais j'ai jamais eu l'occasion de te parler. Arrivé au lycée quand j'ai vu que j'étais dans la classe de Tim je me suis dit que ce serait peut-être l'occasion mais non il a fallu attendre encore une année. Finalement je le kiffe grave mon redoublement."

Je me blottis contre lui en lui murmurant à l'oreille :

"Moi aussi."

Ce moment de tendresse fût interrompu par le téléphone d'Alexandre. Moi je n'avais pas pris le mien, c'était sa mère qui s'inquiétait de ne pas le voir rentrer. Il lui expliqua qu'il me raccompagnait et rentrait après. Cependant, au vu de l'heure tardive, elle préféra venir le chercher chez moi. Nous nous dépêchions de rejoindre mon domicile.

Mes parents manifestèrent un soulagement en me voyant avec Alexandre. Ma mère lui proposa de le ramener en voiture chez lui. Il refusa très poliment en expliquant que sa mère arrivait. Quand elle arriva elle klaxonna je le raccompagnait avec mon père devant notre perron. Il salua mon père et m'embrassa et me disant :

"À demain au lycée."

Mon père me lança un regard amusé en s'exclamant :

"Je comprends mieux pourquoi vous avez mis autant de temps. Je suis content pour toi ma puce il a l'air d'être un type bien."

Je me coucha en étant surexcitée par les récents événements. Pour une fois dans ma vie j'avais hâte d'aller en cours.

Cependant, une question me revint à la mémoire : Que se serait-il passé si Tina n'était pas intervenue ce soir-là ? Enzo aurait corrompu et perverti ce moment si merveilleux. C'était certainement son projet mais Tina m'a épargné.

Ah cher lecteur, je vous entends rager d'ici "Elle nous la rejoue prout de licorne".

Non non je vous rassure. Nous allons même plonger un peu plus encore dans la noirceur de ce monde.

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