Chapitre 19 : De Nouveau Dans Les Ténèbres

Nous nous dirigions vers la forêt au moment de rentrer dans ce lieu, May s'était arrêtée brusquement, nous avions tous marqué un temps d'arrêt.

Alexandre et Tim s'étaient percutés surpris par cet arrêt inattendu. Tous mes souvenirs de vacances me revenaient à l'esprit. Ces souvenirs étaient douloureux. May m'avait sorti de mes pensées en constatant à voix haute :

"Wouah vous n'avez rien remarqué les filles quand vous êtes rentrés dans cette forêt."

Nous lui avions fait un signe négatif de la tête. Elle semblait choquée de notre réponse. Nous avions continué sur une cadence plus lente que précédemment.

Dès que nous avions pénétré l'orée du bois j'avais été surprise de l'atmosphère malaisante qui y régnait. J'avais compris alors la question de May, en voulant lui dire j'avais constaté que les glycines qu'elle avait cueilli avaient fanées prématurément.

Cette forêt était toujours aussi dense, la lumière ne passait pas la cime des arbres. Les âmes des précédentes victimes étaient là cachées dans ou derrière la végétation ambiante. Elles me faisaient penser aux petits êtres sylvains en plus glauque évidemment. Ces esprits nous montraient encore le chemin mais elles étaient terrorisées.

Nous empruntions le même chemin que j'avais foulé accroché au bras d'Enzo. Cette image dans mon esprit avait provoqué en moi un sentiment de dégoût.

Marie nous avait quelque peu devancé, je m'étais empressée de la retrouver. Elle se tenait là debout à ses pieds, gisait la trappe qui nous avait permis d'accéder au sous-sol de la cathédrale. J'avais eu un frisson quand mes yeux s'étaient posés sur elle. Marie m'avait regardé en me disant :

"Je ne peux pas aller plus loin, je suis quelque part là-dessous. Faites attention à vous."

Le père de Marie nous avait rejoint il m'avait immédiatement demandé :

"Elle est où ma fille ?"

Je lui avais répondu tout bas:

"Vous ne la voyez pas, c'est normal ?"

Il avait continué :

"Cette forêt nous l'avons fouillé de fond en comble, il n'y a rien."

Sans un mot j'avais pointé du doigt la trappe à nos pieds.

Il bégaya en me répondant:

"C'est quoi cette trappe, nous ne l'avons pas vue auparavant."

J'étais tendue à l'idée de devoir redescendre la dedans. May avait pris le relais avec le père de Marie :

"C'est normal que vous ne puissiez pas la voir. Elle a été dissimulée au regard du commun des mortels comme vous. Seul un médium ou une personne informée de son existence aurait pu la trouver."

Elle m'avait légèrement poussé pour atteindre la trappe. Elle l'avait ouverte en murmurant :

"Nous n'avons pas le choix, on doit descendre."

May était restée accroupie au-dessus de la trappe ouverte un court instant en scrutant l'obscurité. Un instant, oui c'est bien ça avant que nous soyons tous surpris par un hurlement macabre assourdissant provenant du fond.

Anna s'était agrippée au bras de Tim qu'elle serrait de toutes ses forces. Tim, mon père et Alexandre avaient fait un pas en arrière. Le père de Marie avait regardé May en lui demandant:

"C'est quoi ?"

May qui n'avait pas relevé la tête de la trappe ouverte elle indiqua :

"C'est officiel nous ne sommes pas les bienvenus là-dessous."

Marie et les autres âmes s'étaient éloignées et semblaient encore plus terrorisées. May m'avait regardé avec un air sérieux, elle avait été voir le père de Marie et Antonio qui l'écoutaient très attentivement.

Ils s'étaient éloignés après leur discussion, May était revenue vers nous alors que le père de Marie et Antonio s'étaient encore plus éloignés. Ils étaient retournés à l'orée du bois. May nous avait alors annoncé :

"Nous allons devoir descendre, Stéphanie tu n'as pas le choix tu dois nous guider."

J'avais l'espace d'un instant un sentiment de tristesse qui avait parcouru tout mon corps. Je l'avais exprimé par un soupir. Anna qui avait vu dans l'état que la nouvelle m'avait mise, était venue à mes côtés pour me soutenir en me prenant dans ces bras elle avait déclaré :

"Moi je descends."

Sur ces mots Tim et Alexandre avaient confirmé leur descente aussi.

May avait repris la parole:

"OK donc nous sommes cinq à descendre en premier. Monsieur, je vais donc vous demander de rester ici. Ne vous inquiétez pas, vous n'allez pas être seul bien longtemps. Nos inspecteurs sont actuellement en train d'organiser au mieux leurs équipes pour intervenir."

Mon père m'avait regardé avec une certaine inquiétude. Il avait alors précisé :

"OK mais dès qu'ils sont là je vous rejoins je ne laisserai pas une nouvelle fois ma fille seule ici. "

May avait tenté de le rassurer en lui faisant un signe de tête. Elle était descendue la première, après avoir pris une profonde inspiration je m'étais aussi lancée dans cette obscurité juste derrière elle.

Mes amis nous avaient rapidement rejoints. May avait allumé une lampe torche qu'Antonio lui avait donnée avant de partir. En regardant autour de moi, j'avais été prise par un sentiment de dégoût, les murs et le sol étaient recouverts de corps en décompositions.

Du sang suintait de ces corps, j'étais dans un musée des horreurs. Ce spectacle m'effrayait tellement que j'avais reculé jusqu'à heurter le mur derrière moi. Je m'étais appuyé sur le mur en étalant bien tout mon dos pour prendre une profonde inspiration, j'avais fermé les yeux pour ne plus voir ce cauchemar.

Cependant, je n'avais pas pu me détendre. A peine avais-je commencé à inspirer que plusieurs bras et mains me recouvrir tout le corps. Je n'avais pas pu retenir un hurlement. May et mes amis s'étaient retournés, mon père interpellé par mon cri avait demandé d'en haut :

"Qu'est ce qui se passe en bas, ça va ? Stéphanie répond moi."

J'étais en pleurs, je me débattais autant que je le pouvais mais ces membres décomposés me tenaient fermement. J'avais paniqué deux fois plus quand j'avais senti que je m'enfonçais dans ce mur de restes humains. Du sang me coulait sur le visage, j'avais tendu ma main vers May. Ils me regardaient tous avec un air étonné, Tim m'avait alors demandé :

"Qu'est ce que tu as, pourquoi tu es collé au mur et tu te débats dans le vent ? Elle devient folle."

Alexandre s'était avancé vers moi en me prenant la main il m'avait tiré contre lui. Il m'avait pris dans ses bras en me chuchotant :

"C'est pas facile de revenir ici, je suis là, on est tous là pour t'aider."

La chaleur de son corps et ces mots réconfortants m'avaient apaisé immédiatement. Je l'avais alors aussi enlacé, j'avais senti son corps se raidir de surprise. J'avais lentement relevé mon visage vers le sien, des larmes perlaient encore sur mes joues, je lui avais murmuré un merci. Nous étions restés là un instant à nous regarder droit dans les yeux plus rien n'existait autour de nous.

Nous avions été sortis de cet état de transe sentimentale par la voix de mon père qui m'appelait nerveusement. Je lui avais alors répondue sur un ton blasé :

"Ça va, je vais bien Alexandre m'a aidé."

Il avait rejoint les autres avec un air un peu gêné. May m'avait fait signe de venir vers elle. Je m'étais exécutée à la seconde qui suivi. Je l'avais directement questionné :

"Rassure moi tu les vois ?"

Elle m'avait regardé puis m'avait lancé :

"Retire tes yeux."

J'étais étonnée de sa demande elle avait insisté :

"Allez!"

Je lui avais de nouveau obéi. En ouvrant de nouveau mes yeux je constatais médusé que le spectacle d'horreur que j'avais vu avait disparu, il n'y avait rien. Je renouvelé alors ma question à May:

"Mais toi tu les vois ?"

Elle m'avait fait un signe affirmatif de la tête elle m'avait alors expliqué :

"C'est normal tu viens de subir une attaque de l'entité présente ici, c'était une illusion. Il a repéré ton énergie spirituelle. Par contre, ce labyrinthe de couloirs est bien réel. Il me pose un sérieux problème car se perdre dans ce dernier nous ferait perdre un temps précieux et nous exposerait à cette créature."

Nous étions face à ce dédale de couloirs. Je m'étais légèrement avancée dans le premier couloirs qui nous faisait face. J'avais ressentis une présence qui m'avait happé. May avait compris, elle m'avait alors suivi sans rien dire. Je l'avais regardé étonné en chuchotant :

"Si c'est un piège."

Elle m'avait répondu:

"Arrête un peu avec tes pièges. Concentre toi sur cette énergie tu vas très vite te rendre compte qu'elle n'a rien de maléfique. Je te rappelle que c'est un lieu saint et apparemment ta possession n'était qu'un prétexte pour m'amener ici. Donc il y a une force bénéfique en ce lieu. Explique-moi comment tu as fait pour sortir d'ici déjà."

Sa réponse m'avait cloué le bec je m'étais alors sérieusement concentrée sur cette présence qui s'était légèrement matérialisée devant moi comme pour me rassurer c'était un halo de lumière blanche une sphère.

Nous avions achevé la traversée de ce dédale sans encombre. Nous étions silencieux, sans doute à cause de l'anxiété de l'inconnu, nous scrutions tous la salle dans laquelle nous venions de déboucher.

Cette salle dans laquelle j'avais été entraînée par Enzo et sa bande. Cette salle où tous dansaient frénétiquement comme des possédés. Cette salle où nous avions été droguées et considérées comme du bétail. L'image de Enzo et moi enlacés, dansant l'un contre l'autre me hantait, j'avais si honte de moi.

Une question me trottait dans la tête: si Tina n'était pas intervenue, que se serait-il passé ? Je levais instinctivement les yeux vers le plafond comme pour chercher une bouffée d'oxygène pour échapper à mes pensées.

Je fus immédiatement surprise par un détail, le plafond était orné de sculptures et de peintures. Normal me diriez vous cher lecteur nous sommes dans une cathédrale.

Ces peintures et sculptures n'étaient certainement pas là à l'origine de la construction de cette bâtisse. Les peintures ne représentaient pas les scènes bibliques ordinaires que nous pouvons observer dans une église ou autres lieux de cultes.

Les sculptures ne représentaient aucun saint que je connaissais. Ce constat m'avait fait oublier mes sombres pensées. May avait vu que j'observais le plafond, elle vint à ma rencontre. Je lui murmura alors :

"Je ne reconnais pas ces peintures pourquoi ?"

Elle avait ricané avant de me répondre :

"Ça me rassure que tu ne les reconnaisses pas, ce sont des scènes issues de la bible satanique. Les statues et sculptures représentent des démons. Enfin les inscriptions sont du Verbis diablo. "

Sans quitter les yeux du plafond je commençais à lire ces inscriptions à voix haute. May me cria immédiatement :

" Tais toi, ne lis pas ça c'est dangereux ! "

Anna nous avait rejoint elle questionna May à son tour:

"Le démon qui possédait Stéphanie à utiliser ce dialecte quand il est partit. Qu'a-t-il dit ? "

May baissa les épaules elle comprenait rapidement qu'Anna ne lâcherait pas l'affaire. Elle nous expliqua alors:

"la traduction littéraire de ce langage est " les paroles du Diable" Ces phrases détiennent un pouvoir, ceux sont des sortilèges. Selon la légende, ce dialecte est une version corrompue du langage utilisé dans le jardin d'Eden. Quand une personne utilise ce dialecte, elle perd son humanité et est consumée par la noirceur et les ténèbres. "

Anna avait pris son portable pour prendre une photo. May la regarda de haut en lui demandant :

"C'est sympa le tourisme ici, tu fais quoi ?"

Anna sans se douter de l'état d'énervement de May répondit le plus naturellement du monde:

"Je le prends en photo pour le traduire après et le joindre au dossier de l'enquête."

May fulminait sur place elle repris son calme est continua la discussion :

"Écoute-moi bien petite sotte, si tu prends cette photo je fais sortir tes yeux de leurs orbites, ils seront là pendouillant rattachés à ton crâne par le nerf optique, je n'aurais plus qu'à les broyer en les écrasant avec le pied."

Anna baissa ces bras en ajoutant :

"C'est bon pas la peine d'être aussi brutal et cruel. J'ai compris. T'es toujours comme ça froide, violente et désagréable?"

Ce bref échange me confirma ce que je ressentais déjà ces deux-là ne pouvaient pas se piffrer.

J'avais soupiré en me mettant entre les deux pour leur faire stopper leur duel de regard. Je leur avais suggéré :

"Les filles, nous pouvons avancer j'ai pas que des bons souvenirs et j'ai hâte d'en finir."

Anna s'était ressaisie immédiatement, elle s'était excusée auprès de May. Cette dernière n'avait pas relevé ces excuses. Elle nous fit signe de continuer.

La salle était comme un hall en forme de rectangle qui avait sur chacun de ces côtés une issue. Celle qui se situait derrière nous était la sortie. May avait analysé minutieusement chacune des portes avant de revenir vers nous. Elle nous annonça en fixant du regard l'issue de gauche :

"Nous devons nous séparer en trois groupes. Les gars vous allez à la porte située à droite, Stéphanie et la pestouille vous allez à la porte en face de la sortie et moi je vais à gauche."

Alexandre prit la parole :

"Vous êtes sûr qu'on peut se séparer dans un tel lieu après ce que nous avons entendu à l'entrée et ce que Stéphanie a vu."

Elle se dirigeait déjà vers sa cible, elle lui cria:

"Ne vous inquiétez pas, vous vous cherchez Marie. Moi je m'occupe du reste."

Elle s'était engouffrée dans la porte nous l'avions observé jusqu'à ce que sa silhouette disparaisse dans les méandres des couloirs. Nous avions échangé un dernier regard avec Alexandre et Tim, à notre tour nous nous étions aventurés dans ces lieux sinistres.

Afin de pouvoir me rassurer avec Anna j'avais voulu me remettre en mode yeux bizarroïdes mais rien ne se passait après plusieurs tentatives je concluais par le fait que j'avais dû épuisé mon énergie spirituelle.

Nous avancions prudemment mais sûrement, nous visitions plusieurs pièces avec Anna qui se ressemblaient presque toutes. Il y avait des instruments de torture avec des ustensiles d'un autre genre plus érotique et sexuel. A cette époque là, la simple vue de ces accessoires me faisait rougir et détourner le regard.

Il ne fallait pas être devin pour deviner que des tortures sado maso avaient lieu ici. Anna semblait moins mal à l'aise que moi elle prenait le temps d'examiner. Dans une des pièces elle s'était même arrêtée pour examiner ce qui me paraissait être une table.

Il y avait un système pour maintenir la victime fermement en place avec aucune possibilité de bouger et de se défendre. Il y avait des fouets, des cravaches cloutées, un tisonnier et bien d'autres outils que je ne connaissais pas. Pour finir nous constations avec Anna qu'il y avait à chaque fois du sang sur les murs et le sol qui témoignait de la brutalité des sévices.

Les lieux semblaient désert donnant l'impression qu'ils avaient su que nous venions. Au croisement d'un couloir nous avions été rejoints par Alexandre et Tim qui paraissaient autant mal à l'aise que moi. Je leur demanda:

"Vous avez vu quelque chose ?"

Tim me répondit un peu gêné :

"On a vu des choses mais pas ce qu'on est venu chercher."

Alexandre murmura:

"On est où purée c'est de plus en plus glauque à chaque pièce."

Nous avions continué d'avancer à quatre. Je commençais à me sentir de moins en moins bien. J'étais paniquée et très stressée. Comme-ci mon corps se rappelait d'être venu ici alors que moi j'en avais aucun souvenir. Nous nous approchons d'une salle en franchissant le seuil un frisson m'avait parcouru l'ensemble du corps, j'étais de nouveau dans cette pièce maudite où toute ma vie avait été chamboulée.

Cette fois-ci j'étais pas en position de soumission ou de faiblesse non j'étais avec mes vrais amis. Anna me tenait la main tout en observant l'endroit. Tim et Alexandre étaient au niveau de l'autel sacrificiel.

Nous étions silencieux, je m'étais forcée à porter mon regard sur le plafond de la pièce à l'endroit même où Marie était suspendue. En un instant j'avais revu Marie suspendu avec sa cage thoracique qui se déployait de nouveau et son sang jaillissant de son corps.

J'avais resserré mon éteinte si fortement sur la main d'Anna qu'elle l'avait manifesté par un très discret gémissement qui me força à la regarder. Quand mes yeux s'étaient posés sur elle, j'étais main dans la main avec ma Marie totalement mutilée qui malgré sa bouche et ses yeux cousus essayer de me parler. Soudain une voix s'était faite entendre :

"Tiens, tiens, mais qui voilà ! C'est notre miss cul béni ! C'est touchant de venir nous rendre une nouvelle visite. Ouh, tu nous ramènes d'autres sacrifices."

Je m'étais retournée immédiatement mon visage était déformé par la colère je murmura:

"Enzo"

Il était là planté devant l'entrée de la pièce il scrutait avec un air hautain un à un mes amis puis repris :

"Non, ceux-là seront inutiles. Il ne servirait même pas à faire de la viande."

Mes amis étaient venus me rejoindre. Ils faisaient bloc derrière moi. Je savais que mon regard envers lui était rempli de rage j'avais articulé rapidement :

"Qu'est-ce que tu fais ici sans les autres ?"

Il avait légèrement ricané puis m'avait répondu :

"Je t'attendais, je savais que tu allais venir. Tu sais comment je l'ai su parce que nous sommes pareil je suis un médium aussi. Sauf que moi j'ai choisi ma famille."

J'avais esquissé un léger sourire pour lui répondre :

"Et quelle famille un ramassi de dépravés et de paumés. Nous ne sommes pas pareil je ne sacrifierai jamais mes amis."

Il m'avait regardé avec un air déçu et avait enchaîné :

"Et moi qui pensais naïvement que tu étais assez dépravé pour nous rejoindre. Quand nous étions là à cette soirée j'aurais pu faire ce que voulais de toi."

Il s'était approché de moi suffisamment pour prendre une de mes mèches de cheveux et la rouler autour de son doigt il m'avait murmuré suffisamment fort pour que tous entendent :

"Rappelle-toi quand on dansait enlacer l'un à l'autre. Tu ne te préoccupais pas de ton amie. Certes tu ne l'as pas sacrifié, non toi tu l'as bouffé."

J'avais senti de l'agitation derrière moi. Alexandre avait voulu intervenir. Cette tentative n'avait pas échappé au regard amusé d'Enzo. J'avais fait un geste de la main pour stopper Alexandre. Enzo continuait de me murmurer :

"Oh non tu m'as déjà remplacé par un toutou bien dressé. Oublie-le, rejoins moi à nous deux on pourra accomplir des choses terriblement grandioses."

C'était la goutte d'eau de trop je l'avais saisi par le col. J'avais rapproché son visage du mien. Mon regard était rempli de colère, je le fixais droit dans les yeux pour lui dire:

"Écoute moi bien, jamais je te suivrai, jamais je te laisserai encore une fois insulter mes amis, tu n'es rien pour moi. Mais j'ai ce sentiment, cette intuition, qu'il faut que je t'arrête. Je serais toujours là pour contrecarrer vos plans à toi et ta famille. Non pas par vengeance mais parce que je le dois pour protéger ceux que j'aime, ma famille. Finalement je te suis reconnaissante grâce à toi je suis plus forte et plus déterminée que jamais. Je ne pourrai pas t'affronter aujourd'hui mais la prochaine fois je t'anéantirai."

Je l'avais lâché en le jetant vers l'arrière, il avait failli tomber. Notre conversation avait été interrompue car dans le couloir un combat était en train de se dérouler.

Nous n'avions eu que le temps de comprendre ce qui se passait et d'esquiver. May était en plein combat avec le maître de cérémonie de la secte, le même qui avait orchestré tout ça, qui avait mis à mort Marie.

Elle avait dégainé son katana, ils étaient au corps à corps, en train de se défier du regard. Ils étaient tous les deux bloqués par l'autre impossible de bouger car cela laisserait une ouverture à l'autre pour une blessure sévère. May me regarda soudainement en criant :

"Non, ne bouge pas il est trop fort il va sentir ton énergie spirituelle."

Ce qui avait déstabilisé son adversaire qui durant une fraction de seconde avait baissé sa garde. May s'était alors reculée légèrement pour se positionner pour lui donner un coup de pied dans le ventre qui l'avait projeté littéralement dans les airs. Il avait atterri sur l'autel sacrificiel qui sous le choc de l'impact s'était fissurée. Le maître de cérémonie gisait au sol il avait ordonné en crachant du sang à Enzo :

"Dégage de là vite ! Elle est trop puissante pour toi."

Puis il avait perdu connaissance. May était indemne, elle était encore au fond du couloir. Elle tenait son katana dans sa main et avait posé le côté de la lame non tranchant sur son épaule. Elle marchait avec une expression sadique sur le visage. Elle ne lâchait pas du regard sa victime qui était devant nous inerte.

Enzo avait changé lui aussi d'expression il avait regardé horrifié le maître de cérémonie. Il avait accouru auprès de ce dernier qu'il tenta de soulever pour l'embarquer dans sa fuite.

Cependant, c'était sans compter sur May qui avait compris les intentions d'Enzo, elle avait déployé une énorme quantité d'énergie spirituelle qui avait envahi la pièce. Cette énergie était impressionnante, elle nous avait tous paralysé, nous avions l'impression d'être écrasé par une masse invisible à nos yeux. Elle mit en garde Enzo :

"Ne touche pas à ma proie."

Puis elle avait eu un rire sadique. Enzo avait regardé une dernière fois son maître puis s'était enfui tant bien que mal avec cette atmosphère oppressante. Il murmura dans sa fuite :

"Comment peut-on avoir une telle énergie spirituelle ?"

En sortant de la salle où nous étions il avait croisé May qui avait tenté de le stopper. Il était à portée de son katana, elle lui avait assommé un coup qui avait été dévié par le maître de cérémonie qui avait repris connaissance et mit ce qui lui restait d'énergie dans ce dernier coup pour permettre à son disciple de fuir. Quand May avait enfin atteint notre salle des policiers étaient arrivés en masse elle était allée directement vers sa victime. Elle s'était accroupie devant lui avec le fourreau de son katana, elle avait relevé la tête du maître de cérémonie dont le capuchon glissa et laissa apparaître le visage de ce dernier.

May tout en l'observant sous toutes les coutures avait dit :

"Bien, je ne t'ai pas trop amoché nous allons avoir une petite discussion tous les deux."

Antonio était venu à la rencontre de May il lui annonça :

"Merci pour le balisage du chemin, je prend le relais avec lui."

Elle se leva en lui précisant:

"Fais attention il est possédé c'est lui l'entité qui a corrompu ces lieux."

Antonio lui fit un signe affirmatif de la tête. May nous avait rejoint en nous indiquant :

"Bon les lieux sont sécurisés maintenant nous pouvons la chercher tranquillement."

Nous avons continué de sillonner les couloirs exigus. J'avais hâte de retrouver mon amie, je me ruais dans chaque pièce pour là trouver. Je m'impatientais tellement qu'à chaque écueil je rageais dans ma barbe.

Soudain le son d'un sifflet avait retentit toutes les forces de police qui nous entouraient se dirigèrent vers ce son avec précipitation. Ce sifflet annoncé qu'une seule chose, Marie avait été retrouvée. Je m'étais mêlée aux forces de police pour rejoindre mon amie, enfin j'allais la revoir.

Je ne voyais pas vraiment où j'allais je me laissais guider par le flux de personnes. J'aperçus au loin le père de Marie qui se tenait à l'entrée de la pièce où le sifflet avait retenti. Il fixait le fond de la pièce, il était en pleurs. Il avait mis sa main devant sa bouche pour étouffer un cri. Il s'écroula à genoux, malgré toute sa douleur il vint à ma rencontre pour m'empêcher de voir ce spectacle.

Cependant, il n'a pas pu me retenir. Il était tellement dévasté et moi pleine de volonté. Je franchissais donc le seuil de cette pièce maudite où mon amie gisait comme un trophée. Elle avait été embaumée comme un animal. Ses yeux et sa bouche étaient toujours cousus. Sa cage thoracique était toujours déployée. Elle était dans la même position que lors du sacrifice.

Marie était exposée comme une poupée ou un objet de décoration. J'étais écœuré, mon regard balaya le reste de la pièce. Elle était remplie de cadavres embaumés comme des momies, ils étaient tous empilés les uns sur les autres. Comment peut-on faire ça ? Je fus sorti de ma stupeur par le père de Marie qui profita de mon état pour me saisir par la taille et me sortir de la pièce. Il m'amena à mon père qui était descendu et qui me cherchait avec Alexandre, Anna et Tim.

J'étais livide et choquée par le spectacle que j'avais vu. Mon père me serra contre lui pour me réconforter en me murmurant :

"C'est fini ma chérie, on rentre à la maison maintenant."

Je n'opposais plus de résistance et me laissais guider vers la sortie. Quand j'étais revenu dans la forêt je remis mes yeux bizarroïdes pour voir Marie. Je fus saisie par un spectacle magnifique.

En effet, comme l'avaient prévu les entités présentes, May avait vaincu l'entité démoniaque qui les retenait ici prisonnières. Elles pouvaient donc rejoindre les cieux, ces ombres humanoïdes si frêles et fragiles devenaient lumineuses. Elles rayonnaient comme un soleil avant de s'élever vers les cieux.

Elles étaient enfin libres. May aussi regardait ce spectacle. Nous entendions certaines âmes dire merci en s'élevant. Anna me demanda :

"C'est dingue, on dirait que la forêt est plus lumineuse, ou c'est moi qui déraille?"

Tim lui répondit :

"Le soleil doit être plus haut dans le ciel c'est tout."

Ils me regardèrent, j'étais très émue par ce spectacle nous avions libéré tant d'âmes qui étaient là à agoniser. Je pouvais discerner le visage de certaines d'entre elles qui étaient si apaisées et heureuses.

L'atmosphère de la forêt avait changé, elle n'était plus oppressante mais bienveillante et accueillante. Je pris une profonde inspiration je regardais mes amis et leurs précisa :

"Ce n'est pas le soleil."

Marie était venue à ma rencontre. Je m'élança vers elle, je lui demanda:

"Tu vas partir toi aussi comme les autres tu vas rejoindre les cieux."

Elle me répondit:

"Non j'ai trop de choses encore à faire ici. Je reste à tes côtés."

Je la regarda bizarrement en lui disant :

"Donc techniquement tu vas me hanter."

Elle était sérieuse en me répondant:

"Steph, tu ne comprends pas on ne rigole plus maintenant c'est du sérieux et tu vas avoir besoin de toute mon aide."

Elle regarda May et continua:

"Tu es lié à elle et elle est liée à toi."

****
Nous y voilà cher lecteur au tournant de l'histoire, vous vous demandez mais c'est qui c'est quoi cette secte? Quel est ce lien entre May et moi ? Je sais, je sais que ça bouillonne dans votre cerveau. J'étais comme vous à ce moment-là.

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