Chapitre 5 ~
Inutile de paniquer, je n'avais aucune certitude que l'on me suivait, ni même qu'il y avait véritablement quelqu'un. Je fis mine de consulter mon téléphone pour gagner du temps. Mon cerveau carburait à la recherche de toutes les éventualités. Si on me suivait je doutais qu'on s'aperçoive du changement dans mon attitude, je tapais tranquillement un sms factice comme le plus banal adolescent.
Je repris ma route mais je ne marchai plus en direction de la maison. Je refusais de ramener un cinglé chez moi. Il lui suffirait de revenir pour finir le travail. C'est dans ce moment de paranoïa que je me rendis compte qu'il fallait que j'arrête de lire des thrillers d'horreur ! J'avais une imagination bien trop fertile pour rester zen.
Avant de prendre peur je devais m'assurer que c'était après moi qu'on en avais. Je suivais la route la plus déserte qui soit, réputée pour ne jamais voir l'ombre d'un chien. Si les pas continuaient sur ce chemin, j'en aurais le coeur net : quelqu'un ou quelque chose me traquait.
J'avançais toujours avec la plus grande nonchalance possible malgré mes sens concentrés sur mes arrières. Je les entendis de nouveau distinctement : des pas. La panique me rongeait petit à petit, à cette heure-ci impossible que ce soit seulement une gamine des scouts qui voulait me vendre une boîte de cookies. La personne qui me suivait ne voulait sûrement pas mon bien. C'était étonnant, il n'y avait que rarement des agressions dans le quartier. Et elles étaient généralement dirigées vers les riches anciens. Pauvre étudiant que j'étais, il n'aurait guère plus d'une quinzaine d'euros et un samsung de génération dix fois dépassé aujourd'hui. Mais il s'agissait peut-être d'un psychopathe, auquel cas peu importe sa victime. Il me découperait en morceau et se baignerait dans mon sang.
Je jetai un bref coup d'oeil par dessus mon épaule et entraperçus une silhouette aux traits humains. Ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase. Je devais fuir ! Je zigzaguais au hasard, tournant en rond dans le dédale sans fin des rues de la ville. Je priais que mon comportement erratique l'embrouille suffisamment pour qu'il perde ma trace. Mais peut-être se délectait-il de mon angoisse grandissante ?!
Les pas se perpétuaient à l'infini derrière moi, jamais ils ne cesseraient. Et soudain ce fut le silence. Ma joie fut de courte durée. Devant moi se dressait une silhouette menaçante. Je pris le premier virage, accélérant ma course. La fête se finissait en cauchemar. Ce n'était absolument pas la soirée que j'avais anticipé. Certes je la pensais ennuyeuse, agaçante mais certainement pas mortelle.
Le bruit se décuplait, il n'était plus seul. J'étais fichu ! Rentrer n'était plus une option. Je devais trouver un refuge et m'y cacher jusqu'à ce qu'ils abandonnent.
J'étais dans un état déplorable. La fatigue et les douleurs musculaires de l'entrainement jouaient en ma défaveur. Je craignais de ne pas tenir longtemps. Je puisais au plus profond de moi-même pour trouver la force de sprinter plus vite. Miracle ! Je parvins à accélérer et prendre de l'avance sur les traqueurs. Je commençais à gagner du terrain. J'avais une chance de survivre. Mon bras fut de nouveau saisi d'une douleur atroce. Ma peau fourmillait. Je compris trop tard que je perdais le contrôle.
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