Chapitre 4 ~

Pourquoi les parents faisaient toujours le contraire de ce qu'on attendait d'eux ? Lorsque je n'avais aucune envie de sortir, ils me forçaient la main pour y aller, mais le jour où je leur demandais de sortir avec des amis parce que j'en avais vraiment envie c'était le refus catégorique. Je n'y comprenais vraiment rien. Seule une question trottait dans ma tête: comment le monde pouvait-il être tordu à ce point ?! J'étais face à une impasse : mes amis m'avaient quasiment obligé à les accompagner et mes parents étaient prêts à me mettre à la porte pour que j'aille à cette fichue soirée.

Après un long soupir de profond dégoût je me dirigeai vers la porte. Il était l'heure, à présent, de subir la torture que me réservaient mes amis. J'imaginais que ça les faisait bien rire de savoir qu'ils avaient réussi à m'entraîner dans leur manège.

Tout du long que je me préparais à sortir je priais pour que mes parents, me voyant me disposer à passer la nuit dehors, s'opposent vigoureusement à mon échappée. Que nenni ! Ma mère m'avait adressé son plus beau sourire, formulant même un commentaire positif sur mon choix vestimentaire. Mon père m'avait une fois de plus rabâché les oreilles avec ses anecdotes de jeunesse, l'époque où il festoyait tous les soirs. J'avais eu droit une fois encore à la fameuse histoire de sa rencontre avec ma mère au détour d'une soirée swing. « Tu l'aurais vu dans sa robe à frange. Personne ne pouvait la quitter des yeux tellement elle dansait bien ! »

Ma soirée ne se passait clairement pas comme prévue. J'aurais dû refuser cette sortie au lieu de compter sur mes parents. Dans mon état, c'était la pire idée qui soit.

Je saluai mes parents, qui souriaient de satisfaction de voir leur garçon partir en soirée comme un adolescent ordinaire. Le mot clé étant « ordinaire ». L'air frais de ce mois d'hiver me fit beaucoup de bien. Cela eut la faculté de calmer mes nerfs. Il fallait que je trouve un moyen pour paraître relativement normal aux yeux des autres. Ce n'était pas en tirant la gueule que j'y parviendrais.

Je me mis en route à travers les rues de la ville, éclairée par des lumières artificielles. Á cette heure-ci en hiver ce n'était même pas la peine d'espérer voir un rayon de soleil. La ville serait plongée dans le noir complet si ce n'était pas pour les nombreux réverbères qui se tenaient fièrement dans les rues.

Le bar dans lequel nous nous rejoignions n'était pas très loin de chez moi, une dizaine de minutes à pied. Il se trouvait sur les abords d'une place décorée d'une belle statue de cuivre à l'effigie d'un général, dressé orgueilleusement sur son cheval. Edward et moi avions pris l'habitude de lui dédier notre plus respectueux salut militaire à chaque fois que nous passions devant lui. C'était au départ un pari entre amis qui était ensuite devenu élémentaire.

Ce soir là, même sans mon camarade de guerre, je n'échappais pas à la tradition. Je me figeai devant la statue de cet homme qui regardait droit devant lui. Je n'aurai su dire quoi, sûrement la victoire qui l'attendait, plus depuis un bon moment si vous voulez mon avis, et effectuai le salut. C'était beaucoup moins drôle sans Ed. Le fait d'être planté là comme un idiot à honorer une statue devait être un comportement bien étrange pour la plupart des passants qui se trouvaient sur la place. J'en vins à rire de ma propre bêtise.

Sans perdre d'avantage de temps, puisque j'avais déjà au moins un quart d'heure de retard, je m'empressais d'aller rejoindre le bar, «Le Baron Rouge». Quel nom original pour un établissement peint entièrement en rouge !

Deux néons jaunes illuminaient l'entrée comme si on se trouvait en plein jour. J'abaissai les yeux pour ne pas en être éblouis par cette lueur insupportable avant de pousser la porte vitrée. La température élevée me frappa. Je fus obligé d'ouvrir mon manteau pour ne pas risquer de prendre chaud. Le temps de jeter un coup d'œil autour de moi, j'avais déjà retrouvé le groupe de mes amis. Il était difficile de rater une bande de jeunes gens qui se fendent la poire et poussent des cris de-ci, de-là.

Léo fut le premier à m'apercevoir. D'un geste de bras vif, qui surprit la jeune femme agrippée à son autre bras, l'adolescent m'invita à les rejoindre. Je me dirigeai vers eux, mon manteau à présent posé par dessus mon bras. Mon anxiété sociale me gagna tandis qu'ils me regardait tous approcher. La table était bondée entre mes camarades du basket et leurs amis. On m'avait réservé une place sur une banquette, occupée par deux adolescentes. Elles s'écartèrent avec un sourire pour me permettre de m'asseoir.

-Bonsoir tout le monde, lançai-je aussi convaincu que je pouvais le paraitre.

Une vague de saluts me répondit.

J'eus à peine le temps de m'installer que Edward m'interpella.

-Tu veux boire quoi? demanda-t-il joyeusement.

Il devait être content de voir que je n'avais pas réussi à me défiler de ce rendez-vous.

-Aucune idée, la même chose que toi, répondis-je aussitôt.

-Ok, je reviens dans une minute, répliqua-t-il en se levant de sa chaise pour se diriger vers le bar afin de passer commande.

Je me retrouvais entouré par plusieurs personne, mais c'était un groupe de fille qui s'intéressait à mi. L'une d'elle avait une expression adorable au visage, on aurait dit une enfant découvrant un chaton. Ce ne fut pas la première à briser le silence. Une autre plus confiante s'en chargea.

-Il paraît que tu as été fantastique aujourd'hui à l'entraînement de basket! Un vrai pro! déclara d'une voix intéressée l'adolescent ravissante à ma droite.

Il s'agissait d'une fille de ma classe : Laura. Une grande adolescente dont la chevelure d'or bouclée tombait en cascade jusque dans le bas de son dos. Très belle. Elle était très populaire au lycée. Ses yeux sombres étaient fixés sur moi. J'étais presque hypnotisé par son regard.

-Euh... non, enfin tout le monde a fait de son mieux, c'est tout. Je ne pense pas mériter la qualification de professionnel. Je n'ai pas ce niveau, rétorquai-je plutôt gêné.

Léo s'appuya sur la table pour se rapprocher et en remit une couche. Je le soupçonnais d'avoir monté la tête des demoiselles en leur racontant mes «exploits», de façon bien sûr très exagérée.

-Ne fait pas ton modeste voyons Sam ! Vous l'auriez vu, une vrai bête ! Il courait partout, bondissait pour attraper la balle, puis marquait des paniers. J'ai rarement vu quelqu'un d'aussi acharné, lança-t-il en m'adressant un large sourire, qui me paraissait bien trop moqueur à mon goût.

Non mais tu me cherches !?! pensai-je très fort. Il fallait à tout prix que je reste tranquille devant les autres pour paraître normal.

Un rire nerveux totalement ridicule m'échappa.

-N'importe quoi, j'ai juste joué comme tout le monde, arrête de raconter des idioties Léo !

Avec ces paroles, j'envoyai un regard plutôt clair dans ce qu'il voulait dire à mon ami. Les filles qui s'intéressaient à notre conversation nous regardaient curieusement. Elles ne comprenaient pas ce qui se passait entre nous.

-Je ne mens jamais. Tu sais bien que je m'efforce de toujours dire la vérité, répondit-il.

-Ce n'est pas grave, on sait que vous êtes tous les deux très forts. Sam, même si tu ne le penses pas, on voit bien que tu es très doué, coupa Laura qui nous fixait tour à tour.

Nous restions silencieux pendant quelques secondes. Elle avait l'air d'en avoir assez de nous entendre nous disputer comme des gamins. Notre relation était pourtant comme ça : haine et amour. Nous nous cherchions régulièrement ce qui donnait lieu à des querelles futiles. Nous continuions à nous fixer, un léger sourire aux lèvres, prêt à reprendre si jamais l'autre recommençait.

-Dis moi Sam, qu'est-ce que tu as prévu de faire pour le nouvel an ? J'organise une fête chez moi, et j'aimerai beaucoup que tu viennes, me proposa Laura.

Je ne su que répondre. J'imaginais qu'il s'agissait d'une véritable soirée remplie de monde comme j'avais réussi à esquiver jusqu'à présent. Je fis mine de réfléchir. Je savais très bien ce que j'avais prévu : rien.

-Mes parents parlaient de retrouver ma famille à Bordeaux, mais je ne sais pas si c'est officiel.

Laura parut déçue. L'aurais-je blessé en refusant plus ou moins son invitation.

-Tu n'as pas besoin de confirmer maintenant. La porte sera ouverte jusqu'au nouvel an.

J'opinai de la tête.

-C'est gentil, merci. Je t'enverrai un message dès que j'aurais plus d'informations.

Je lui souris sincèrement. Malgré ce qu'on pouvait attendre de la blonde populaire du lycée, Laura n'en était rien. Elle avait toujours sur se montrer agréable et surtout s'investir dans ses projets. L'adolescente avait du charme et la tête sur les épaules, comme j'avais pu le découvrir lors de notre exposé de neurologie où nous avions tiré le même sujet, le mois dernier. Je la connaissais très peu jusque là, mais depuis nous prenions plus de temps pour discuter.

-Et qu'est-ce que tu fais pour ton anniversaire la semaine prochaine ? enchaîna-t-elle.

Je maudissais son excellente mémoire. En faisant profil bas, tout le monde oubliait ce jour.

-Je ...

-Il a prévu de s'amuser avec sa copine! lança Léo, saisissant l'opportunité pour semer la discorde de nouveau.

-Quoi les rumeurs sont vraies?! Tu as vraiment une copine Sam, c'est qui? s'indigna l'adolescente qui se trouvait à ma gauche.

Plutôt petite, aux cheveux courts et très sombres, elle me fixait de ses yeux noisette intrigués, son expression adorable remplacé par le trouble de la découverte. J'avais oublié ce qu'on disait à mon sujet, et visiblement ces ragots intéressaient toute la tablée. Chacun m'observait sans ciller avec la même expression qu'un prédateur guettant une faible proie. Léo face à moi était très fier. Dan et Sébastien attendaient la réponse de pied ferme.

-Je vais vous décevoir mais c'est complètement faux. Je n'ai pas de petite-amie, répondis-je dans un soupir.

Il fallait s'y attendre, ce genre de propos n'allaient pas me quitter de si tôt. Ils resteraient collés à ma peau pendant au moins quelques semaines.

-Je le savais. Ton cœur est donc à prendre, me dit Laura en m'adressant un clin d'œil espiègle.

Je rougis très légèrement, et détournai le regard rapidement. Cette fille pouvait être aussi adorable que manipulatrice. C'était fou le pouvoir des femmes sur les hommes. J'aurais pu prendre dans la nature l'exemple des mantes religieuses pour illustrer mon idée: les femelles, des créatures redoutables, après s'être reproduites avec un mâle, qu'elles ont sûrement rendu dingue d'elles au préalable, le tuent sans aucun regret puis le dévorent. La force des femmes ! Un pouvoir extraordinaire. Son regard insistant me mettait mal à l'aise.

-Menteur, qu'est-ce que tu fais toutes les nuits pour être autant fatigué ? recommença un de mes amis du club de basket. Allez dis nous la vérité, avec qui tu t'amuses?

C'est à ce moment précis que Edward décida de revenir avec nos boissons. Il tenait à la main un plateau chargé de nombreux verres et bouteilles de sodas ou d'alcool. Sauvé par le gong comme on dit, quoique ce n'était pas très flatteur pour Ed d'être un gong, un objet large, plat et froid comme le fer...Peut-être qu'on pouvait définir cet instrument de manière positive. Ne lui attribuait-on pas un certain pouvoir spirituel lorsqu'on le sonnait ? N'était-il pas censé éloigner les mauvais esprits? Peu importe, mon ami m'avait épargné un long débat, donc c'était un gong chasseur de méchants esprits.

-Qui veut boire !?! s'écria-t-il avec enthousiasme.

Ce qui nous fit passer pour des adolescents ivrognes et avides d'alcool pour le reste des clients du Baron Rouge.

-Mon whisky-coca! s'exclama avec émotion Rebecca, la brune indignée, en saisissant le verre qu'on lui tendait.

Edward attrapa sa chaise et s'installa au bout de la banquette, à côté de la jeune fille enjouée qui descendait d'une traite sa boisson alcoolisée. Impressionnant. Il était rare de voir une fille de seize ans avec une descente pareille, ce qui lui valut les applaudissements époustouflés des gars du basket. Pour ma part je soupirai de soulagement. Je n'aurais pas à mentir pour cacher une fois de plus la cause de mes insomnies. J'étais un piètre menteur, mais à force de devoir me trouver des excuses, parfois lamentables je dois être franc, j'avais réussi à acquérir un certain niveau dans le domaine des cachoteries.

Laura dû m'entendre car elle releva la tête vers moi puis la pencha légèrement sur le côté comme pour m'interroger d'un regard intrigué. Je lui adressai un regard calme avant de lui répondre par des mots.

-C'est rien ne t'inquiètes pas...

-Tu t'ennuies avec nous? demanda-t-elle discrètement pour que personne ne puisse nous entendre.

Je secouai négativement la tête.

-Bien sûr que non. J'aime beaucoup être avec vous, c'est juste que j'en ai marre qu'on raconte des histoires à mon sujet, c'est tout, lui répondis-je doucement.

Elle afficha un petit sourire mitigé qui se voulait avant tout réconfortant puis déposa une main sur mon épaule.

-Je comprends, ça ne doit pas être évident. Ne t'en fais plus, je vais me débrouiller pour qu'ils cessent de t'importuner au plus vite.

-Merci, c'est très gentil de ta part, mais je pense que ce n'est pas la peine. Ils trouveront toujours de quoi inventer une nouvelle rumeur, et tu pourrais y être mêler si tu commences à leur en parler, soufflai-je.

Je lui adressai une expression de reconnaissance. Ce n'était vraiment pas nécessaire pour elle de s'en mêler. Cela ne servirait qu'à empirer les choses.

Edward discutait vivement avec les autres mais je le vis me regarder, il observait la main de Laura posée sur mon bras, ou plutôt qui me caressait le bras avec délicatesse. Lorsque nos regards se croisèrent, il afficha une mine heureuse, l'air de dire: cool mec, tu as enfin réussi à te trouver une copine! Cela me gênait, et je reportai rapidement mon attention sur la conversation de Léo et ce qui semblait être sa nouvelle petite amie Louise.

****

-Merci de m'avoir sauvé tout à l'heure! lançai-je à Edward tandis que nous marchions dans la rue en direction de chez lui.

Il ne tourna même pas la tête vers moi pour répondre.

-De rien. Mais sérieusement je ne vois pas ce que j'ai fait, je suis juste revenu avec nos boissons.

C'était sa version des faits, de mon côté, je savais parfaitement qu'il avait calculé son entrée pour que la conversation qui m'embarrassait stoppe rapidement. Á sa manière il veillait sur moi.

-Si tu le dis. Merci encore. J'avais peur de répondre une phrase peut-être un peu trop acerbe.

Il ne me dit rien et continua de marcher, les mains derrière la nuque. Une démarche très détendue qui ne paraissait pas du tout adapté à l'ambiance macabre que nous offrait la ville silencieuse plongée dans un noir presque complet. Comme je l'avais dit pour le réverbère en face de chez moi, la plupart des lampadaires du quartier ou mon ami et moi vivions ne fonctionnaient plus très bien. Et aujourd'hui, inutile d'insister, ils ne voulaient pas se mettre en marche. Il faisait donc vraiment très sombre. Je repris la conversation afin d'éviter de me retrouver plongé dans un silence qui ne me plaisait guère.

-Tu sais je m'excuse de t'avoir fait partir à l'avance. Je ne voulais pas que tu te sentes obligé de rentrer en même temps que moi.

-Mais ne t'excuses pas, je t'accompagne parce que j'en ai envie. Et puis je commençais à en avoir assez des filles qui ne font que s'intéresser à toi! C'est pas juste la vie ! Pourquoi tu es beau, pourquoi les filles ne veulent que toi? Sniff sniff, geignit-il faussement triste.

Il soupira lacement avant de tourner la tête vers moi. Je ne pus retenir un rire, c'était vraiment une raison stupide pour vouloir quitter une soirée.

-N'importe quoi. Sachant que je partais les filles auraient dû reporter leur attention ailleurs, ton argument ne tient pas la route mon pauvre malheureux.

-Parce que maintenant il faut te donner une explication détaillée pour justifier le fait de vouloir te suivre? demanda-t-il moqueur. Tu ne vois pas que c'est en temps qu'ami que je reste avec toi pour ne pas que tu aies à marcher seul dans le noir, toi qui ne supportes pas ça, s'exclama-t-il de manière très dramatique

-Imbécile, j'ai passé l'âge d'avoir peur du noir. Et puis ta maison se trouve avant la mienne donc je vais forcément avoir à parcourir un bout du chemin seul dans le noir. Dis moi c'est pas plutôt toi qui n'aime pas rentrer seul? questionnai-je en haussant un sourcil pour le taquiner.

Le jeune homme me montra un grand sourire avant de me saisir le bras dans un geste nerveux.

-Non Sam, comment as-tu fait pour découvrir mon plus grand secret?! J'ai peur du noir, et toi preux chevalier tu affrontes l'obscurité pour me ramener chez moi, plaisanta-t-il feignant de jouer une demoiselle en détresse.

Je lui adressai un sourire mi-figue mi-raisin avant de m'arrêter devant le petit portail en bois, peint en rouge, de la maison de mon ami.

-Allez bonne nuit mademoiselle la jouvencelle, lâchai-je finalement amusé par la situation.

Edward me donna une tape dans l'épaule avant de me saluer.

-Bonne nuit à toi aussi monsieur le chevalier, rentres sans te faire dévorer par les monstres de la ville.

-Ne t'inquiètes pas, je ne me fais aucun soucis pour cela, répliquai-je avant de reprendre ma route.

Il m'adressa un dernier signe de main avant de retourner dans sa maison, bien au chaud.

J'avais hâte de rentrer à présent, la température avait chuté d'avantage avec la nuit et je commençais à avoir sérieusement froid. J'avançais à une vitesse rapide, pressé de me retrouver au chaud.

Des monstres? Franchement Ed avait une imagination débordante ou alors il se foutait de moi...Quoique dans un sens il se trompait vraiment car s'il y avait un monstre ici, c'était ... Je me figeai tout à coup. Des pas derrière moi. Je tendis l'oreilles. Ils avaient cessé en même temps que je m'immobilisai, ou je m'étais imaginé un poursuivant. C'était étrange. Je ne me sentais pas serein.

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