Chapitre 37 :
-Sonya je vais vomir si tu ne te gares pas, marmonna Léo fermement accroché à son siège.
-Ouais, ouais, on arrive, retiens toi une seconde !
Je moulinais comme une folle sur le volant pour prendre un virage plus que serré, à une allure bien supérieure à la vitesse recommandée. La voiture dérapa dans un glissement aigu. La pluie battante n'arrangeait en rien ma conduite sportive. La mort venait de nous frôler. Léo lâcha un cri de plus, loin d'être prêt à rejoindre le ciel.
-Sonya putain, il se passe quoi à la fin ?! lâcha-t-il en colère.
Son état se justifiait parfaitement. Il venait d'être largué dans une histoire qui ne le concernait pas et qui pourrait bien lui coûter cher. Le jeune homme ne souhaitait pas perdre la vie sans avoir de bonnes raisons de le faire.
-Tu me déconcentres, dis-je d'une voix condescendante doublant en hâte une voiture de sport qui se trouvait sur la route.
Un éclair zébra le ciel noir de nuage.
-Merde Sonya. On va avoir les flics au cul avec ta conduite de pilote de formule 1, et cela, seulement si on se sort vivant de cette voiture.
Il était furieux à présent.
-On est dans la mouise Léo, ok ?! répondis-je en colère et cassante. Ed est entre leurs mains et Sam est sur le point de s'y jeter. Ils vont les buter. Les gens qui en ont après moi en ont après ceux que je côtoie, je suis désolée.
Ce fut suffisant pour qu'il ferme son clapet quelques secondes. Je ne faisais preuve d'aucune compassion. Je n'avais pas la tête à ça. Il y avait beaucoup trop d'incertitudes pour que je sois réellement calme. L'adrénaline pulsait dans mes veines. S'agissait-il d'une mission suicide ? L'Organisation ne semblait pas s'en soucier. Avant que Léo ne puise ajouter quoi que ce soit, j'aboyais un ordre.
-Envoie un message à Clara pour lui dire de nous attendre à l'extérieur du café.
-Quoi ? Je suis complètement perdu, pleurnicha-t-il ou du moins dit-il d'une voix tellement pitoyable que je l'imaginais les larmes aux yeux.
-Obéis, ne pose pas de question. Tu ferais un très mauvais soldat à toujours te rebeller de la sorte.
Petite pique obligatoire.
Nous étions si près du parc. Je n'avais plus de temps à perdre. L'adolescent ne me questionna pas une fois de plus et sorti son portable pour envoyer le message à Clara.
-C'est bon, m'informa-t-il peu enclin à tourner la situation en une blague comme il avait l'habitude de faire.
Á peine une minute plus tard, Clara était en vue sur le trottoir. Elle venait tout juste de sortir du salon de thé comme l'indiquait son blouson à demi ouvert qu'elle se hâtait de refermer à cause de l'eau qui tombait toujours du ciel.. Je garai la voiture sous son nez et en sortis en trombe. Léo était bien moins frais. Ma conduite sportive l'avait trop secoué pour qu'il s'en remette si vite. L'expression ahurie de la demoiselle rousse m'indiquait qu'elle n'était pas au bout de ses surprises aujourd'hui. Je lui en réservai encore. Malheureusement pour elle.
Je contournais le capot et me retrouvais à ses côtés.
-Clara, où est-ce que c'est arrivé ? demandai-je pressante.
La petite adolescente hésita, sous le choc. Son visage était blême après ce dont elle avait été témoin.
-Dans le parc..., le coin des sols pleureurs.
Dans ma tête la carte du parc du Roi Soleil se dessina jusqu'à ce que je visualise l'endroit en question. Très bien plus qu'à s'y rendre !
-Je ne sais sérieusement pas comment tu as réussi à avoir ton permis de conduire, râla Léo qui s'appuyait contre la voiture, toujours pâle.
J'ignorais son commentaire, attrapai sa main pour y jeter mes clés.
-Prends soin de mon engin ! déclarai-je. Je dois retrouver les garçons.
Sur ces mots je les abandonnai, direction le parc !
Les sirènes des voitures de polices retentirent. Phase deux en marche.
Les forces de l'ordre firent leurs apparitions. Un garçon et une fille au bord d'un véhicule enfreignant le code de la route. La police allaient adorer leur passer les menottes. Qui plus est, c'était l'unité du père de Léo qui constituait la patrouille mobile aujourd'hui. Je savais qu'ils n'allaient pas droit dans la gueule de l'ennemi. En garde à vue ils seraient plus qu'en sécurité. Et puis j'avais un infiltré dans l'unité de police en vue de la mission du lendemain.
Je jetai un coup d'oeil en arrière pour m'assurer que les évènements se déroulaient comme prévu. Je voyais deux adolescents en très mauvaise posture et un père furieux qui essayait de se maitriser et rester professionnel. Parfait. Je pouvais les abandonner l'esprit tranquille.
Sam n'était qu'un idiot écervelé. Si cela ne tenait qu'à moi je l'aurais bien laissé mourir. Mais les ordres étaient les ordres, et je ne pouvais compromettre la mission. J'avais besoin de mettre la main sur les têtes pensantes du projet. Pour le coup, l'adolescent m'exaspérait vraiment. Il était beaucoup trop émotif. Il se faisait avoir. Et le pire c'est qu'il en avait parfaitement conscience.
C'est probablement ce qui m'énervait le plus. Je ne pouvais pas l'excuser sous prétexte qu'il n'avait que trois neurones à demi fonctionnel. Non, sous certains aspects Sam était un génie,. Seulement sous certains aspects.
J'arrivai sur les lieux du crime. Il y avait du sang, quelques traces de lutte. Il était clair que les ravisseurs s'étaient échappés par les fourrés. J'étais sur le point de m'aventurer dans les buissons quand mon téléphone m'indiqua que je venais de recevoir un texto. Au point où j'en étais cela pouvait aussi bien être l'Organisation qui m'envoyait la géolocalisation de Sam grâce à l'émetteur dissimulé dans son sac à dos que l'annonce de sa mort par la Secte ...
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